République et canton de Genève

Grand Conseil

La séance est ouverte à 20h30, sous la présidence de M. Gabriel Barrillier, président.

Assistent à la séance: Mmes et MM. Charles Beer, président du Conseil d'Etat, David Hiler, Pierre-François Unger, François Longchamp, Isabel Rochat, Michèle Künzler et Pierre Maudet, conseillers d'Etat.

Exhortation

Le président. Mesdames et Messieurs les députés, prenons la résolution de remplir consciencieusement notre mandat et de faire servir nos travaux au bien de la patrie qui nous a confié ses destinées. Je salue d'emblée, à la tribune, nos anciennes et anciens collègues députées et députés: Mme Ariane Blum Brunier, M. Christian Brunier, M. Albert Rodrik et M. François-Régis Mahrer. (Vifs applaudissements.)

Personnes excusées

Le président. Ont fait excuser leur absence à cette séance: MM. Fabiano Forte, Claude Jeanneret, Eric Leyvraz et Vincent Maitre, députés.

Annonces et dépôts

Néant.

RD 1005
Discours du président pour la fin de la 57e législature

Le président. Mesdames et Messieurs les députés, chers collègues, Monsieur le président du Conseil d'Etat, Mesdames et Messieurs les conseillers d'Etat, nous voici parvenus au terme de la 57e et dernière législature, qui avait débuté avec la constitution entrée en vigueur en 1847. Nous avions, il vous en souvient, marqué le passage à la nouvelle constitution le 1er juin par une cérémonie sobre mais solennelle dans la cour de l'Hôtel de Ville, à l'issue de notre séance du 17 mai. A cette occasion, j'avais exprimé ma satisfaction de voir la république et ses institutions en voie de régénération et de modernisation, grâce à un texte adopté en votation populaire. J'avais aussi relevé que cet aggiornima... A-ggio-rna-men-to, excusez- moi... (Rires. Applaudissements.) J'étais sûr de trébucher sur ce mot, c'est fait ! J'avais donc relevé que cet aggiornamento, somme toute pas si anodin, s'était fait sans révolution ni coups de fusil, ce qui est le propre d'une société pacifiée. Il reste maintenant au Grand Conseil à mettre les nouvelles dispositions en musique. Les travaux ont d'ores et déjà commencé avec célérité; le Conseil d'Etat et le Bureau du Grand Conseil ont fait le nécessaire pour que le renouvellement de l'exécutif et du législatif ait lieu conformément aux nouvelles dispositions et dans les meilleures conditions possibles. Il incombera à la nouvelle assemblée de continuer le travail. Je songe particulièrement à l'exercice de la haute surveillance des institutions, qui reste l'apanage du parlement.

Il y a un an, dans mon message inaugural, j'avais exprimé mon intention d'exercer la présidence en veillant à maintenir l'équilibre entre les pouvoirs, dans le but de renforcer les institutions. Je crois y être parvenu avec le soutien du Bureau, et aussi - je me plais à le souligner - grâce aux relations de confiance entretenues avec l'exécutif, en particulier avec son président, que j'ai eu le plaisir de côtoyer. Ensemble, nous avons représenté la république à maintes reprises, montrant par-là que les pouvoirs s'appuient les uns sur les autres pour solidifier l'édifice.

Mesdames et Messieurs les députés, chers collègues, je quitte le perchoir avec la conviction que nos institutions ressortent renforcées de la révision constitutionnelle, qui s'est globalement traduite par un léger rééquilibrage en faveur du législatif, accompagné, il est vrai, par l'institution d'une présidence de l'exécutif de cinq ans. Ceci compense cela... Aussi, j'avoue avoir peine à comprendre que l'on puisse qualifier nos institutions de «pourries», au risque de jeter la suspicion sur les élus et les fonctionnaires qui les servent loyalement. (Longs applaudissements.)

Je n'entends pas, ce soir, au moment de prendre congé d'un tiers du parlement, faire un bilan chiffré de notre action durant l'année écoulée, ni d'ailleurs durant la législature, pas plus que durant les 166 années qui nous séparent de l'acte fondateur de la Genève contemporaine. S'agissant de notre fonctionnement, mon appréciation sur le déroulement de nos travaux est pour le moins mitigée. Au fil des sessions, nous avons accumulé un énorme retard, retard qui génère chaque fois un chambardement de l'ordre du jour, chacun voulant faire passer en urgence ses propres textes. Cette réaction en chaîne est en train de paralyser le premier pouvoir de la république, en dépit des mesures prises par le passé pour accélérer les débats. Toutefois, à l'exception de deux ou trois moments particulièrement chauds lors des deux dernières sessions, le climat général peut être qualifié de correct, malgré l'année des hannetons. Mais ce calme, vous le savez, est tout relatif, et l'explosion n'est jamais loin...

Mesdames et Messieurs les députés, il va falloir se ressaisir, et vite ! La comparaison avec les autres cantons romands n'est pas à notre avantage. Les membres du Bureau qui m'ont accompagné pas plus tard que le samedi 21 septembre à la réunion annuelle des Bureaux des parlements romands, de Berne et du Tessin, ont pu une nouvelle fois vérifier le fossé qui nous sépare de la sérénité, du bon climat et du respect qui semblent présider aux débats chez nos voisins confédérés. Certes, Genève est ainsi: emportée, trublione, souvent à la limite de l'échauffourée... du moins verbale, frondeuse, sensible à la bise, serrée dans sa cuvette. (Commentaires.) Une vraie fourmilière, quoi ! Mais ce n'est pas une raison, chers collègues, pour que nous nous laissions entraîner dans des comportements indignes de notre mandat, et ce en foulant allègrement aux pieds nos engagements. N'ayons pas peur des mots: nous n'avons, surtout récemment, pas été dignes de notre fonction d'élus du peuple. J'enjoins amicalement, mais fermement, les candidates et les candidats à une élection ou une réélection à méditer le sens de leur engagement.

Lorsque le Grand Conseil a de la fièvre, c'est l'ensemble du corps social qui souffre. Nous n'en sommes pas là, mais la menace existe. Outre notre comportement à revoir, il existe des mesures pratiques susceptibles d'améliorer notre efficacité. Elles sont connues ! Certaines sont à l'étude depuis plusieurs années mais peinent à se concrétiser, faute de majorités, parce que ce n'est jamais le moment, parce que c'est trop coûteux, etc. Là aussi, la comparaison avec nos voisins est utile... Je souhaite donc que la nouvelle assemblée ose voter sans tarder:

- le crédit pour transformer la salle du Grand Conseil et en faire un lieu moderne, propice au débat politique, et non une fosse aux lions qui favorise la polémique stérile, comme c'est le cas dans la disposition actuelle;

- une organisation différente des sessions avec suppression, dans un premier temps, des séances nocturnes, si peu propices à la sérénité des débats. (Applaudissements.) Des propositions existent, il faut en discuter !

- la réduction du nombre de commissions.... (Remarque.) ...en les regroupant et en rationnalisant leur travail. Le nouveau Grand Conseil est d'ores et déjà saisi d'une proposition à ce sujet. Elle sera l'une de ses priorités.

Chers collègues, en vous livrant une note plus personnelle, je vous avouerai qu'après les quelques sueurs froides des débuts j'ai aimé cette année de présidence, car j'ai été bien entouré par mon Bureau, en particulier par l'homme de gauche modéré siégeant à ma droite... (Applaudissements. Rires.) ...mon premier vice-président, Antoine Droin, dont j'ai apprécié la sérénité et le calme en toute occasion. Je souhaite vivement qu'il accède à la présidence. (Applaudissements.) Merci aussi à Fabiano Forte - excusé aujourd'hui - deuxième vice-président, mon vif-argent aux conseils avisés, qui a surmonté avec courage et lucidité son accident de santé. Merci aussi aux autres membres du Bureau, que la fréquence des réunions m'a permis de mieux connaître, donc d'apprécier, en allant au-delà de la seule confrontation politique et de la gestion des affaires courantes. Il s'agit d'Antoine Barde, ici présent, de Stéphane Florey, François Lefort et Eric Stauffer ! (Applaudissements à l'annonce de chaque nom.) Et puis - c'est bientôt fini ! - je dis ici toute ma fierté d'avoir travaillé avec le Secrétariat général, Maria Anna en tête, la perle du Genfersee... (Vifs applaudissements.)

Des voix. Bravo !

Le président. ... qui a largement compensé l'absence de députée au Bureau... (Exclamations.) ...absence que j'ai regrettée ! Je disais donc, la perle du Genfersee, solide, avisée, que la Suisse entière nous envie. La patronne, quoi ! (Rires.) Quant à Laurent Koelliker, il est la force tranquille de l'attelage qui conduit une équipe qui marche et qui gagne pour le plus grand bien de la république. (Applaudissements.) Je vais regretter mes visites et la disponibilité de chacune et chacun, les petits cafés et l'accueil toujours souriant.

Cette année au perchoir m'a enfin permis d'approfondir mes connaissances du microcosme genevois, si riche en sociétés diverses, en personnalités admirables, des plus humbles aux plus visibles. Ainsi, les visites effectuées à plusieurs communautés religieuses et associations, ainsi que la poursuite de la tournée des conseils municipaux inaugurée par Pierre Losio, ont enrichi mon coeur et mon esprit. (Applaudissements.)

Enfin, j'adresse aussi un clin d'oeil, ce soir, à mon épouse Michèle... (Applaudissements.) ...à ma fille Céline, mon fils Fabien et mes petits-enfants présents, Lola et Thomas, ainsi qu'à mes frères et soeurs ! (Vifs applaudissements. Exclamations.)

Vive la république ! Vive Genève ! Vive la Suisse ! (Très longs applaudissements. Les députés et le Conseil d'Etat se lèvent.) Je vous remercie infiniment, je suis très ému. Je passe la parole à mon vice-président Antoine Droin !

M. Antoine Droin (S). Monsieur le président,

Chers collègues,

Hommage !

Hommage pour notre président !

Il m'incombe la lourde de tâche et le plaisir de l'honorer.

Joël Dicker, en 670 pages, définit et relate la feuille blanche. La peur de l'écrivain sans inspiration mais enrobant le néant dans un morceau de «vérité sur une affaire...».

Je me retrouve devant une page blanche, je ne suis pas écrivain et n'ai pas le génie de la vérité. Reste cet hommage qui devrait me permettre de déclamer: «la vérité sur l'affaire Gabriel Barrillier.» (Rires.)

Je cherche alors l'inspiration. J'en trouve une bribe, qui me traverse l'esprit. Je tente alors, comme un croassement: ô-mmage, ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?

D'infamie certes pas, mais hommage ! Hommage pour notre président !

En numérologie, le trois représente la sociabilité.

En pensant à vous, cher président, et à notre cohabitation, j'ai vite compris que tout allait par trois.

Quelques exemples pris au hasard (quoique...) se rapportant parfaitement à l'homme que vous êtes:

«Passé, présent, futur.»

«Corps, esprit, âme.»

«Sagesse, force, beauté.» (Rires.)

«Physique, émotif, intellectuel.»

«Père, fils, Saint-Esprit.» (Rires.)

Ou alors:

«Les trois pouvoirs.»

Et bien entendu le «PPP» qui vous est cher - partenariat public-privé.

Gabriel Barrillier est donc le trois authentique:

«Ga - bri - el»

«Ba - rri - llier» (Rires.)

Qui parfois, il est vrai, s'entend par un «Gaston» bien moins poétique. (Rires.)

Mais je vous le dis, le trois est:

«Monsieur, Gabriel, Barrillier.»

Ou alors:

«Monsieur, le, président.»

L'énumération pourrait être longue tant, Monsieur le président, un hommage, même cubique, ne saurait être complet pour vous représenter.

Votre parcours, que je devine grand, m'est finalement peu connu. Je vous laisse cependant découvrir, entrevoir, débusquer les trilogies qui s'y rapportent.

J'ouïs que votre terre natale est: pays, de, Vaud. Que vous êtes originaire de Cossonay, Bonvillars, Ins. (Rires.) Vous migrez alors vers Genève pour Croix, de, Rozon.

Après vos études, vous vous engagez dans une vie professionnelle tripartite entre acteurs sociaux, employés et patronat ! A la: F.M.B.

Vous avez donc en tout temps trouvé la troisième voie, la voie qui rassemble, responsabilise, fédère.

Tel un mousquetaire - tiens, ils étaient quatre, ce qui confirme l'exception - vous adoptez une philosophie qui dépasse les conflits. Vous savez donc apaiser, convaincre, réunir. Mais au-delà, vous avez assumé, assuré, endossé le rôle de président, marquant comme jamais - et c'est tout à votre honneur - le lien entre l'homme, la fonction et l'éthique.

Vous voici donc à l'Hôtel, de, Ville accédant à la troisième et plus haute marche du podium pour mener la barque du Grand, Conseil, genevois. (Rires.)

Indéfectible bâtisseur, votre assiduité, votre opiniâtreté, votre entêtement, nous permettront de ne garder de vous que d'excellents souvenirs.

Vos convictions guident donc vos pas et font de vous, immanquablement et malgré tout, un proche, un confident, un ami.

Craignant de vous importuner, Monsieur le président, par davantage de propos, d'éclabousser, de ternir, de salir cet hommage, il me plaît à vous transmettre mes voeux les meilleurs pour une retraite présidentielle, le retour à une vie moins trépidante et une brillante élection ce week-end.

Monsieur le président, je vous prie maintenant de bien vouloir descendre au pied de ce perchoir, aux côtés de l'huissier.

(Le président descend de l'estrade et rejoint l'huissier.)

Au nom de la corporation des artisans du bois de ce Grand Conseil dont font partie MM. Hiltpold, Fazio et Droin, il vous est remis - symboliquement ! - le nouveau maillet permettant à la cloche présidentielle de sonner, résonner, retentir, selon les besoins ! (Rires. Vifs applaudissements.)

Monsieur le président, la cérémonie est terminée, vous pouvez regagner votre place ! (Rires. Applaudissements.)

Je vous remercie.

Le président. On va voir s'il marche ! (Le président fait sonner la cloche à l'aide du maillet.) Oui, il va bien ! (Rires.) Je suis très honoré, très ému, et je dois dire que je n'y croyais plus, à ce marteau ! (Rires.) Je n'y croyais plus ! Donc je le répète, je suis très très ému et honoré que les artisans qui siègent dans cet hémicycle aient réalisé ce chef-d'oeuvre, qui permettra à mes successeurs de maintenir la discipline... (Le président agite la cloche.) ...et l'efficacité dans cette enceinte. Je vous remercie ! (Applaudissements.) Il me reste à remercier également mon premier vice-président pour cet exercice extrêmement intéressant et qui lui a donné beaucoup de peine, je pense, et demandé beaucoup de travail.

RD 1006
Hommage aux députés qui se retirent

Le président. J'aimerais maintenant, chers collègues, Mesdames et Messieurs les députés... (Le président agite la cloche.) ...prendre congé des députées et députés qui ne se représentent pas à l'élection du Grand Conseil du 6 octobre 2013, et les énumérer par groupe !

Groupe libéral: M. David Amsler, Mme Mathilde Chaix, Mme Christiane Favre et M. Francis Walpen. (Applaudissements.)

Groupe des Verts: Mme Catherine Baud, M. Christian Bavarel, M. Roberto Broggini, M. Pierre Losio, Mme Anne Mahrer, Mme Sylvia Nissim, Mme Morgane Odier-Gauthier, Mme Brigitte Schneider-Bidaux et M. Hugo Zbinden. (Applaudissements.)

Groupe MCG: M. Mauro Poggia. (Applaudissements.)

Groupe socialiste: Mme Loly Bolay... (Applaudissements.)

Des voix. Bravo !

Le président. ...Mme Prunella Carrard, M. Alain Charbonnier, Mme Aurélie Gavillet et Mme Christine Serdaly Morgan. (Applaudissements.)

Groupe PDC: M. Michel Forni, M. Fabiano Forte et M. Philippe Schaller. (Applaudissements.)

Groupe radical: M. François Haldemann, M. Jacques Jeannerat et Mme Patricia Läser. (Applaudissements.)

Groupe UDC: M. Eric Bertinat et M. Antoine Bertschy. (Applaudissements.)

Des voix. Bravo !

Le président. Enfin, hors parti, Mme Dominique Rolle ! (Applaudissements.) Il incombera à chaque groupe de formuler les remerciements aux membres qui s'en vont, mais il y a deux exceptions ! En tant que président du Grand Conseil, j'aimerais ici rendre hommage à M. Francis Walpen, qui est notre doyen ! (Applaudissements.)

Des voix. Ah !

Le président. M. Walpen a été actif à tous les niveaux de l'Etat. Il a été un grand commis - c'est le terme qu'on utilise - et un haut fonctionnaire, aux finances, pendant de nombreuses années. Il a également été maire de sa commune et député ! Nous avons apprécié sa ponctualité, son attention, sa rigueur dans l'examen des lois, pas plus tard que pour celle que nous avons votée aujourd'hui en bonne partie, la LGAF. Il a activement participé, il a beaucoup apporté, et je voudrais lui rendre hommage pour cela.

Et puis j'aimerais également - il y en a un à droite et puis une à gauche, comme ça il n'y a pas de jaloux ! - rendre hommage, ici, à Mme Loly Bolay ! (Applaudissements.) Madame Loly Bolay, vous êtes l'exemple des capacités, du potentiel d'intégration de cette république, puisque vous êtes arrivée de votre Galice natale et que vous avez gravi les échelons politiques. En plus, vous avez réussi à emmener tout le Grand Conseil là-bas, chez vous, à Saint-Jacques-de-Compostelle. Quel magnifique souvenir ! Et il y en a un autre: lorsque vous étiez présidente du Grand Conseil, vous aviez été invitée à une assemblée d'entrepreneurs, à Genève. Vous les aviez chapitrés, vous leur aviez rappelé quelques vérités sur le statut de saisonnier - je me souviens bien - et vous aviez été applaudie ! Donc pour cela aussi, vous méritez notre gratitude. (Rires.) Voilà ! (Applaudissements.) La parole est maintenant à M. le député Charles Selleger !

M. Charles Selleger (R). Merci, Monsieur le président. Une fois n'est pas coutume, permettez-moi de vous tourner le dos pour rendre hommage aux députés sortants de mon groupe. Il a été dit tout à l'heure, par notre conseiller d'Etat François Longchamp, que ce n'était pas sans émotion que les radicaux prenaient la parole aujourd'hui. Et c'est effectivement avec une grande émotion que je m'exprime en ma qualité de dernier chef de groupe d'une histoire de la République qui remonte à 1847. Avant de rendre hommage à nos trois députés sortants, j'aimerais relever ici que la cuvée 2009-2013 a été particulièrement spéciale, dans le sens où aucun des députés élus en 2009 n'a quitté son poste durant les quatre ans de législature. Je voudrais maintenant m'adresser successivement à Mme Patricia Läser, à M. François Haldemann et enfin à M. Jacques Jeannerat.

Patricia, tu es entrée au Grand Conseil en 2005 déjà, et tu possèdes cette double qualité d'être agricultrice et cheffe d'une entreprise de transports. Tu étais donc toute désignée pour siéger à la commission de l'environnement et de l'agriculture, que tu présides actuellement. Au cours de tes huit années de députation, tu as su développer ton talent dans de nombreuses commissions, en particulier celles des affaires sociales, de l'enseignement, des pétitions et des transports, pour ne pas les citer toutes. Ton entregent, ton sens des responsabilités, t'ont conduite à siéger au Bureau pendant quatre années, notamment en qualité de deuxième vice-présidente pendant deux ans. Ta sensibilité féminine, rare dans notre groupe qui ne compte que deux femmes, nous a amenés à collaborer sur un projet qui m'a tenu à coeur - même s'il n'a pas eu l'honneur d'être voté par ce Grand Conseil - et relatif aux allocations pour les parents. Des affaires de famille, donc.

François Haldemann: je te qualifierai d'étoile filante de la politique. Etoile par la qualité de ton travail - ça a été relevé avant moi - et de tes interventions en plénière. Filante, malheureusement, parce que tu nous quittes trop tôt, après seulement une législature. Tu possèdes, comme Patricia d'ailleurs, cette double casquette d'agriculteur et d'entrepreneur. Ton engagement à la commission de l'aménagement t'a permis d'être le recordman du plus volumineux rapport, soit celui du plan directeur cantonal, dont le souvenir est encore très prégnant dans notre mémoire. A l'énergie - où tu as été deux fois rapporteur pour les budgets des SIG - au logement, à l'environnement et l'agriculture ainsi qu'aux droits de l'homme, tu n'as jamais ménagé ta peine, en étant auteur et co-auteur de différentes motions. Ton départ pour raisons professionnelles nous le comprenons, mais encore une fois, nous le regrettons.

Enfin, Jacques Jeannerat. Alors Jacques, c'est un véritable mammouth de la députation. (Rires. Commentaires.) Un mammouth de l'action politique, action qui a commencé bien en amont de ton entrée au Grand Conseil puisque tu as été secrétaire général des radicaux il y a fort longtemps. Trois législatures sans faille: ancien chef de groupe, incontournable leader d'opinions dans de si nombreux domaines qu'il n'est simplement pas possible de les énumérer tous ! A l'économie, tu as été deux fois président de commission; aux transports, tu as fait un travail incessant pour promouvoir la traversée de la Rade et la troisième voie autoroutière, empêcher le tram d'arriver au Grand-Saconnex avant que la route des Nations ne soit construite, et j'en passe. Jacques, tu es notamment l'auteur du projet de loi ouvrant le crédit d'études pour la traversée du lac. A la commission fiscale, encore, tu es le co-auteur d'un projet de loi visant à la réforme et à la réduction de la pression fiscale sur les personnes physiques. Aux finances, bien sûr, enfin, où tu as siégé six ans et demi je crois, tu as bien entendu aussi été rapporteur du budget. Avec ton enthousiasme, ton efficacité mais également ton pragmatisme, tu as été un chef de groupe respecté et très engagé dans un moment charnière pour les radicaux, soit lorsque nous nous sommes réunis avec les libéraux. Jacques, j'ai trop de compliments à te faire pour que ta légendaire modestie puisse le supporter. Et je n'hésite pas, en guise de conclusion, à répéter ce que tu m'as écrit hier, tant cette épitaphe est non seulement pertinente pour toi, mais également pour François et pour Patricia: la nourriture est la base de la vie, et la proximité des produits est une valeur essentielle de qualité. Sans l'agriculture, Genève, ne serait pas grand-chose. A tous les trois, un immense merci du fond du coeur. (Applaudissements.)

Des voix. Bravo !

M. Roger Golay (MCG). Je commencerai par dire l'autosatisfaction de mon groupe, je continuerai avec un bilan et ensuite je passerai à l'hommage.

En cette fin de législature, le Mouvement Citoyens Genevois ne peut que se réjouir de sa situation. (Rires. Commentaires.) Nous avons déposé de nombreux textes parlementaires, dont beaucoup ont été acceptés... (Commentaires.) ...par le Grand Conseil ! (Rires.) Je m'attendais un peu à cette réaction. Nous pouvons reconnaître que, à l'exception d'une formation, les autres partis ont étudié attentivement nos textes - ce qui constitue une preuve d'intelligence de leur part - même si nous avons des lignes politiques très différentes. Nous les en remercions.

Toutefois, nous ne sommes pas satisfaits de la politique actuelle dans le domaine de l'emploi, de la sécurité, du logement et du social, notamment en ce qui concerne les primes d'assurance-maladie. Nous avons souvent été stigmatisés et traités de provocateurs, mais aujourd'hui nous pouvons constater... (Remarque.) ...que nous avons surtout provoqué le débat sur des problématiques qui étaient restées taboues, alors qu'elles étaient importantes pour les citoyens. Nous avons permis que la question des frontaliers soit enfin prise en compte, mais maintenant il faut dépasser les simples déclarations et obtenir une réelle préférence cantonale... (Commentaires.) ...en particulier dans les institutions publiques. (M. Roger Golay est interpellé.) Le problème des frontaliers dans le secteur privé sera l'une des grandes difficultés à résoudre lors de la prochaine législature. (Brouhaha. Remarque.) La sécurité reste l'une de nos principales préoccupations, et ce ne sont pas quelques chiffres légèrement en baisse...

Le président. S'il vous plaît ! (Brouhaha. Le président agite la cloche.) Monsieur le député...

M. Roger Golay. ...ou des bonnes intentions qui nous feront fléchir dans la molasse... Non, la mollesse... (Rires.) ...face aux délinquants qui ont toujours une longueur d'avance sur l'évolution de la criminalité. (Commentaires.)

Le président. Monsieur le député...

M. Roger Golay. Le MCG continuera...

Le président. Monsieur le député, permettez...

M. Roger Golay. ...à dénoncer les dysfonctionnements et les manquements de l'Etat sans état d'âme. (Brouhaha.)

Le président. Monsieur le député, un instant s'il vous plaît. J'aimerais vraiment demander à cette assemblée un peu de patience. Poursuivez, Monsieur le député.

M. Roger Golay. Nous constatons qu'entre le parlement et la population un grand fossé s'est creusé depuis des décennies. Nous devons persévérer dans l'écoute des citoyens et garder une proximité avec eux pour répondre aux défis qui nous attendent.

En tant que chef de groupe parlementaire MCG depuis huit ans, je tiens à remercier tous les députés de mon groupe pour leur excellent travail. (Brouhaha.) Je leur souhaite plein succès pour ces prochaines élections.

Je tiens également à rendre un hommage particulier à Mauro Poggia...

Des voix. Ah !

M. Roger Golay. ...qui a apporté de nouvelles compétences au Grand Conseil. Son calme olympien, son esprit d'analyse et sa rhétorique ont mis en évidence les qualités d'un député d'exception. Malheureusement, Mauro va nous quitter en raison de son mandat de conseiller national, à Berne... (Remarque.) ...et probablement de celui qui suivra au Conseil d'Etat. Les points de vue et les connaissances de Mauro Poggia vont particulièrement nous manquer, notamment dans les commissions de la santé et du social, ses thèmes de prédilection. Cher Mauro, au nom du groupe... (Brouhaha.) ...je tiens à te remercier pour tout le travail que tu as fourni pour l'ensemble des citoyens.

Monsieur le président - là ça va se calmer, je pense - par ma voix, le Mouvement Citoyens Genevois tient à vous féliciter et à vous remercier pour votre excellent travail à votre fonction. Vos compétences, votre disponibilité, votre impartialité et votre gentillesse font de vous un grand président. Ces qualités vous ont permis de diriger le Grand Conseil à la fois avec rigueur et diplomatie.

Monsieur le président, permettez que je vous rappelle mon origine vaudoise, plus précisément de la Vallée de Joux, qui est située à une altitude bien plus élevée que votre village de Cossonay, au pied du Jura. Cependant, je dois reconnaître que votre situation élevée dans cette salle et la grandeur de votre fonction auront fait de vous l'un des plus grands citoyens de notre canton, me dépassant très largement. Nous vous remercions encore une fois d'avoir été un excellent président, et le seul qui aura présidé le Grand Conseil sous deux constitutions.

A tous les membres du Conseil d'Etat et de ce Grand Conseil qui se représentent à des élections, nous souhaitons plein succès.

Pour nos autres collègues, nous espérons qu'ils auront beaucoup de plaisir dans leurs nouvelles activités.

Pour finir, nous tenons à remercier Mme le Sautier et tous ses collaborateurs pour leur précieux concours dans le cadre de notre mission parlementaire. Merci !

M. Christian Bavarel (Ve). Cher Gabriel, permets-moi de t'appeler Monsieur le président encore une fois; cela me fera vraiment plaisir. Chez les Verts, j'ai dû me battre et exiger qu'on me laisse faire ton hommage. (Rires. Commentaires.) La cheffe de groupe s'occupera, elle, de l'hommage aux députés sortants.

Les Verts saluent un excellent président du Grand Conseil, je dirai même l'un des trois meilleurs de notre histoire - malheureusement nous n'en avons eu que deux au cours de celle-ci donc... (Rires. Applaudissements.) ...Gabriel je suis désolé ! Mais tu fais vraiment partie des meilleurs que nous ayons pu rencontrer ! Et je dois dire que tu as rempli ce rôle de président de manière exceptionnelle; nous avons connu des chefs du parlement qui voulaient imposer, mais toi tu as été un facilitateur de la démocratie. Tu as su présider, arbitrer, sans jamais prendre parti pour un groupe ou pour l'autre; nous avons extrêmement apprécié ce côté impartial que tu as su incarner.

Et puis j'ai eu la chance de pouvoir te voir dans l'autre partie de la fonction de président qui est celle de représenter la République dans différentes cérémonies, souvent des cérémonies de formation professionnelle - nous avons été, il y a peu de temps, à des remises de CFC. On connaît ton parcours, on sait que tu fais semblant, on sait que tu as des titres universitaires et que tu es sorti d'HEID - HEI à l'époque. Mais honnêtement, je peux te le dire, tu aurais mérité d'avoir un CFC ! (Rires.) Et c'est rare, dans cette assemblée, de pouvoir trouver des gens qui savent que l'ouvrier, c'est celui qui fait l'oeuvre; et pour cette force et cette puissance de discours que tu as pu avoir face à des jeunes en formation, je tiens à te remercier. J'espère maintenant que dans votre groupe - parce que tu es le dernier des radicaux - vous saurez, malgré le nom du parti qui est PLR, être des radicaux libres ! (Rires.) Les radicaux libres ont quelque chose qui permet un petit peu d'user, un petit peu de corroder et - si possible - d'arrondir légèrement les angles d'un parti qui peut parfois, en ce qui nous concerne, donner l'impression de partir légèrement trop à droite. Mais nous pensons que grâce aux radicaux libres qui resteront à l'intérieur, une certaine oxydation du tout rendra un peu de rondeur à la chose ! (Rires.) Merci, Gabriel. (Applaudissements.)

Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. le député et chef de groupe Bertrand Buchs, pour le PDC !

M. Bertrand Buchs (PDC). Merci beaucoup, Monsieur le président. J'imagine que cette docte assemblée doit avoir peur, puisque la moitié des médecins du parti démocrate-chrétien s'en va. (Rires.) Il faudra faire gaffe, pendant la prochaine législature, à votre santé ! Nous qui pendant quatre ans avons veillé sur vous, faisant attention à M. Ducret... (Rires.) ...faisant attention à d'autres personnes, étant toujours prêts à foncer vers le défibrillateur que le professeur Morel nous a offert. Il y a donc du souci à se faire, et je pense que votre espérance de vie va diminuer. (Rires.)

Alors merci à Michel Forni, notre tigre végétarien, comme vous l'avez entendu... (Remarque.) Je n'ai pas retrouvé la phrase dans les perles du Mémorial ! Je ne les ai pas encore toutes lues, mais le tigre végétarien, je ne l'ai pas retrouvé ! C'est un oubli, Monsieur Koelliker, il faudra le rajouter la prochaine fois. Je disais, notre tigre végétarien, donc, qui a toujours eu l'art de faire des déclarations calculées au millimètre, et qu'il était à chaque fois un plaisir d'entendre.

Ensuite notre ami Philippe Schaller, le plus beau sourire de ce parlement... (Rires. Commentaires.) C'est vrai ! C'est vrai ! Tu es jalouse, Anne-Marie... (Rires.) ...mais c'est lui le plus beau sourire de notre parlement. L'homme qui est capable d'aller se garer au milieu d'un champ avec sa Deux-Chevaux rouge et son vélo, pour pouvoir prendre son vélo, justement, et continuer avec quand il y a des bouchons; voilà une solution aux problèmes de la mobilité à Genève: achetez-vous tous une Deux-Chevaux et un vélo ! Et puis il a encore un cheval, donc vous pouvez le rajouter: une Deux-Chevaux, un vélo et un cheval ! (Rires.)

Et puis il y a Fabiano Forte, qui n'est pas là, malheureusement, car il fête l'anniversaire de son papa à Bruxelles. Fabiano, c'est l'homme qui surveille la frontière; tous les matins, depuis son bâtiment de Thônex, il nous avertit quand il y a des hold-up et il dépose les motions pour que la frontière soit bouclée. C'est l'homme qui va faire du bien à sa commune, puisque dans deux ans il sera élu conseiller administratif de Thônex ! (Rires.) Ça, c'est vrai. (Remarque.) Au plus tard, au plus tard !

Et puis pour terminer, j'aimerais quand même remercier le président du Grand Conseil: ça a été un vrai plaisir. C'est réellement quelqu'un qui a calmé tout le monde, et qui a d'ailleurs un truc qu'on va tous reprendre, c'est d'ouvrir les fenêtres quand on commence à s'énerver. C'est très efficace, tout le monde se calme. Les dames partent en hurlant parce qu'elles ont froid, mais ça marche magnifiquement bien. (Commentaires.)

Et puis j'aimerais surtout remercier Mme Hutter, qui est une vraie perle, grâce à qui nous pouvons fonctionner. Tout le secrétariat du Grand Conseil est vraiment extraordinaire; on nous répond toujours avec le sourire, et ce service est une réelle facilité pour nous au niveau des commissions, au niveau des séances. Je vous remercie. (Applaudissements.)

Des voix. Bravo !

Le président. Merci, Monsieur le chef de groupe. La parole est à M. le député Roger Deneys, chef de groupe des socialistes !

M. Roger Deneys (S). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, je tiens d'abord à rendre hommage à notre président pour son excellent travail durant cette année difficile, et pour ses rappels à l'ordre et à la raison réitérés - sans qu'ils aient toujours l'effet espéré - qui étaient nécessaires au sein de ce Grand Conseil. Je pense que cela s'est fait dans des conditions tout à fait dignes, dirons-nous, de ce parlement, sans sermon inutile. Donc je vous remercie, Monsieur le président, pour votre travail durant cette année délicate.

Concernant le groupe socialiste, je voudrais d'abord remercier Loly Bolay, qui a passé seize ans au sein de ce Grand Conseil - elle vient d'insister pour que je dise seize ans. Si j'étais un peu ironique, ce qui n'est pas mon genre du tout... (Rires.) ...je dirais qu'elle a commencé le millénaire précédent - mais on ne va pas le dire ! Loly Bolay a siégé dans un nombre impressionnant de commissions: bien sûr aux visiteurs aujourd'hui, aux transports, à la judiciaire, à la ad hoc justice 2011, à l'économie, et j'en oublie, et j'en oublie, tout comme des présidences. Elle a aussi été une présidente remarquable de ce Grand Conseil, et je crois qu'elle a amené une connaissance du terrain, de la réalité des Genevoises et des Genevois, qui parfois, peut-être, échappe à ce parlement. Je pense qu'il faut vraiment la remercier pour tout ce qu'elle nous a apporté; son départ sera vraiment une perte pour Genève, et, Loly, je tiens sincèrement à te remercier pour tout ton travail, au nom du groupe socialiste. (Applaudissements.)

Et puis parmi les députés qui nous quittent aujourd'hui, il y a mon collègue Alain Charbonnier, qui siège depuis douze ans au sein de ce Grand Conseil. Avec Alain j'ai eu un rapport... (Exclamations. Rires.) Non, mais... (Commentaires.) Non, mais vraiment assez particulier - c'est paradoxal - car c'était mon premier chef de groupe ! (Rires.)

Des voix. Ah !

M. Roger Deneys. Donc Alain Charbonnier m'a appris la discipline et l'obéissance... (Rires.) ...et je tiens à le remercier, parce qu'en plus c'est un député qui, au cours de ces douze ans... (Remarque.) ...a apporté énormément au parti socialiste. Quatorze ans, pardon Alain - je suis arrivé il y a dix ans, donc je suis désolé d'avoir oublié une petite tranche de députation. Alain a amené énormément de choses au parti socialiste par ses combats, notamment à la commission de l'économie. Aujourd'hui il siège à la commission de contrôle de gestion, il a siégé aussi aux finances, et c'est vrai qu'il a apporté beaucoup. Je lisais encore un texte sur les conflits sociaux à l'aéroport: Alain s'est justement toujours engagé pour les causes sociales des plus défavorisés, et je crois que le groupe socialiste lui doit énormément. Je tiens à le remercier pour son engagement durant ces quatorze - quatorze, encore pardon Alain - dernières années. (Applaudissements.)

Arrivée plus récemment, Prunella Carrard, qui a fait une législature et qui nous quitte déjà - trop tôt. Elle a un enfant, donc je pense que ceci peut expliquer cela et que tout le monde peut le comprendre. Je crois que Prunella, qui a siégé à la commission sociale et qui a travaillé avec ma collègue Anne Emery-Torracinta, toutes les Genevoises et tous les Genevois lui doivent quelque chose: les allocations familiales, dont le montant a augmenté ! Et je pense qu'il faut la féliciter pour son combat en faveur des familles genevoises; c'est vraiment un succès de cette législature, dont le parti socialiste doit être très fier. Je tiens donc vraiment à la remercier pour son engagement, sa disponibilité, sa gentillesse et aussi son sens de l'humour, qui ont fait beaucoup de bien à un groupe qui était, ma foi, parfois un peu minoritaire. (Rires. Applaudissements.)

Et puis la dernière députée qui va nous quitter ce soir... (Commentaires.) Ah non pardon, oui il y a Aurélie - pardon ! Je voulais parler de Christine Serdaly, qui a siégé avec moi ces quatre années à l'économie, qui a siégé à la santé. Avec Christine, c'était à chaque fois extrêmement intéressant et enrichissant, et j'ai toujours estimé que c'était une députée qui était beaucoup trop intelligente pour ce parlement. (Commentaires.) Je pense que nous n'avons pas toujours su reconnaître ses mérites, et j'espère que la qualité de son travail sera appréciée bien au-delà de cette assemblée, parce que je crois qu'il faut aussi savoir exister dans la durée. Le parlement, ce n'est pas seulement les comptes-rendus sur Léman Bleu, c'est aussi savoir construire l'histoire de la république; dans ce sens-là, je pense que Christine a fait un travail remarquable dont le parti socialiste est très fier. (Applaudissements.)

Et évidemment Aurélie Gavillet, qui nous quitte aussi ce soir, après une législature. Alors Aurélie, évidemment, elle est jeune, elle est peut-être un peu discrète, mais elle a fait un travail admirable. Elle s'est engagée sur des sujets complexes, pas toujours très connus dans l'actualité, peut-être portés par des vis-à-vis qui cherchaient le scoop et l'effet de manche... (Commentaires.) ...mais elle a su amener à l'enseignement supérieur, maintenant à la commission fiscale et aux droits politiques, un apport remarquable en termes de réflexion sur la démocratie et sur le fonctionnement de nos institutions. J'espère que, même si elle arrête à la fin de cette législature, elle reviendra dans quelques années pour porter les valeurs du socialisme, au-delà de ces périodes où, ma foi, on est très minoritaires, et construire une majorité qui ne va pas tarder à arriver. (Applaudissements.)

J'aimerais encore remercier les familles, les conjointes et conjoints de tous les députés qui ont siégé dans ce parlement, parce que je crois que nos conjointes et conjoints font un effort considérable pour nous, pour nous supporter... (Remarque.) ...pour nous accepter comme nous sommes, et je pense que c'est quelque chose qu'on oublie trop souvent. Vivre avec un politicien ou une politicienne, c'est quelque chose qui est loin d'être simple, qui complique la vie quotidienne, et je tiens donc à remercier et à féliciter tous les conjoints et toutes les conjointes qui sont peut-être ici, qui nous regardent ou qui nous écoutent, et surtout qui nous supportent ! (Applaudissements.)

Le président. Voilà !

M. Roger Deneys. Et encore un dernier mot pour terminer - je finis là-dessus - qui me semble extrêmement important. Evidemment, pour les politiciens de milice que nous sommes, les téléspectateurs - mais pas forcément parce qu'ils nous regardent ce soir - et les citoyennes et les citoyens qui s'intéressent à la politique enrichissent nos réflexions, enrichissent nos combats, enrichissent nos travaux, et je pense qu'il faut aussi les en remercier, parce que le pire aujourd'hui c'est l'indifférence. Et dans ce sens-là j'aimerais aussi remercier la presse...

Des voix. Ah !

M. Roger Deneys. Non, mais ça me semble aussi extrêmement important... (Commentaires. Brouhaha.) ...et un journaliste comme Didier Tischler... (Commentaires. Le président agite la cloche.) ...mérite aussi tous nos remerciements pour l'attention qu'il porte aux travaux de la politique; il n'y a pas que les faits divers, il n'y a pas que les chiens écrasés, et je pense que le travail des médias doit être récompensé quand ces derniers s'intéressent à la politique.

Le président. Voilà, merci, Monsieur le député. La parole est à M. le chef de groupe libéral Ivan Slatkine.

M. Ivan Slatkine (L). Merci, Monsieur le président. Je vais essayer d'être bref, puisque vous nous avez donné cinq minutes pour tous les hommages; avec le nombre de partants dans mon groupe, ça va être difficile.

Alors moi, le premier hommage que je veux rendre, c'est au service du Grand Conseil... (Remarque.) ...et à Mme le Sautier, parce que sans eux, sans elle, ce parlement ne fonctionnerait pas. Et je crois qu'il faut vraiment les remercier pour tout ce qu'ils font pour nous et pour la démocratie genevoise ! (Applaudissements.)

Une voix. Bravo !

M. Ivan Slatkine. Mon deuxième hommage, Monsieur le président, va ce soir au Conseil d'Etat. Il lui revient, parce que durant ces quatre dernières années, à part lors de la première session de la législature, je les ai rarement vus présents tous les sept... (Rires.) ...de manière unie. Donc merci à vous d'être là ce soir ! (Applaudissements.)

Ensuite, je rends hommage à l'ensemble des députés, parce que s'engager aujourd'hui en politique ce n'est pas vraiment facile. Quand on lit la presse ou certains blogs, ou qu'on écoute certains médias, parfois on se demande à quoi on sert. Et je sais que l'investissement pour Genève est fondamental, qu'on soit de gauche, qu'on soit de droite, ou qu'on ne soit ni de gauche ni de droite. (Applaudissements.) Et avant de passer la parole à plusieurs de mes collègues qui vont rendre hommage à nos députés sortants, j'aimerais aussi rendre hommage au parti libéral genevois, qui était le plus grand parti de ce parlement pendant de nombreuses années, qui a décidé de fusionner avec le parti radical pour fonder le plus grand parti de ce canton, et qui le restera à partir de dimanche. (Rires.) J'ai donc une pensée très émue pour le parti libéral; merci ! (Applaudissements.) Je tenais à le dire.

Et bien sûr, j'adresse un hommage à notre président adoré - mais enfin, on vous a tellement complimenté ce soir qu'il me semblerait superflu d'en rajouter une couche ! (Rires.)

A présent, je vais rendre hommage à un premier député. Ensuite, si c'est possible - je ne sais pas - il faudrait, Monsieur le président, que dans la liste des inscrits vous puissiez passer la parole à Daniel Zaugg, David Amsler et Renaud Gautier. (Le président acquiesce.) Très bien. Alors moi je vais rendre hommage au doyen de notre parlement - vous en avez déjà parlé - c'est M. Francis Walpen. M. Francis Walpen a été élu en 2005, a fait deux législatures, a été brillamment élu, a siégé dans cinq commissions, est un député discret qui a été magistrat de sa commune à partir de 2007. C'est un député discret mais travailleur, qui sait gratter ses dossiers, qui connaît les rouages de l'administration et tous ses mécanismes. Il a apporté énormément à notre députation et - je pense - à notre parlement, peut-être pas par ses prises de parole en plénière mais en tout cas par ses travaux en commission. Et je crois qu'il faut le remercier, parce que c'est avec des gens comme lui que Genève progresse et que les Genevois sont dignement défendus dans ce parlement. Mais Francis Walpen, s'il fait preuve d'une certaine discrétion - qu'il a peut-être apprise quand il travaillait au fisc, parce que la vertu des gens qui travaillent à l'administration fiscale c'est de savoir rester discrets et c'est quelque chose qui nous tient à coeur - eh bien c'est aussi quelqu'un qui a d'autres passions que la politique dans la vie. Je pense à Venise, je pense à ses petits trains, je pense au Valais, je pense à sa commune d'origine, mais je pense surtout - et je sais que certains m'en voudront de le dire - à son amour pour le FC Sion. (Rires. Commentaires.) Et ce soir je le dis dans le parlement genevois: hop Sion ! (Rires. Applaudissements.)

Le président. Merci, Monsieur le chef de groupe. Donc vont se succéder trois députés: MM. Zaugg, Gautier et Amsler.

M. Daniel Zaugg (L). Mesdames et Messieurs les députés, c'est à moi qu'échoit l'honneur d'évoquer la carrière parlementaire de mon collègue et ami David Amsler.

Cher David, en huit ans de députation, tu as tour à tour été président des commissions des travaux et du logement. Tu sièges aussi à la commission de l'aménagement du canton et à la commission de l'énergie et des SI. Par le passé, tu as également été membre de la commission de grâce et de celle de l'enseignement supérieur.

Homme de consensus et travailleur de fond, tu ne fais pas partie des «grandes gueules» de ce Grand Conseil, et c'est très bien comme ça: on en a suffisamment ! Non, ton implication à toi s'est faite au travers d'un véritable travail en profondeur en commission, et là, ma foi, on peut dire que tu t'es dépensé sans compter. «Dépenser sans compter», c'est le cas de le dire puisque tu as voté ou fait voter, au cours de ta carrière politique, plus d'un milliard en investissements ! Au-delà de la boutade, cela n'a rien d'étonnant puisque tu fais partie de ces trop rares entrepreneurs-députés qui défendent inlassablement le développement de notre canton.

Ta carrière, je la résumerai en une phrase, qui sonne comme un slogan: par amour de Genève !

Si tu as décidé de ne pas te représenter, c'est que tu es aujourd'hui confronté à un conflit d'intérêts majeur: ta femme t'a sommé de choisir entre la voile et la politique ! (Rires.) Il est vrai qu'on brasse beaucoup d'air dans ce parlement; mais la météo est trop incertaine et la priorité tribord amure est rarement respectée. Alors, ce n'est pas moi qui te reprocherai ton choix de quitter le bac à sable pour... traverser le lac ! Bon vent, David ! (Applaudissements.)

M. Renaud Gautier (L). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, il me faut, ce soir, prendre congé de deux personnes. (Rires.) D'abord, je prends congé, après 166 ans de bons et loyaux services, de James Fazy... (Rires.) ...qui ne se représente pas, comme on vous l'a indiqué plusieurs fois ce soir. Comme disait Daniel tout à l'heure: James, bon vent ! (Rires. Applaudissements.)

Ensuite de quoi il me faut prendre congé, Monsieur le président, de tata Christiane. (Rires.) Ah, tata Christiane ! Ce n'est pas notre mère, même si elle fut celle d'un certain nombre de combats dans ce parlement, mais c'est quelque part un peu la tante de tout le monde, celle dont la vigilante attention est requise de temps à autre et dont les remarques sont parfois cinglantes. Tu es valaisanne, et tu as la tête du même métal. (Rires.) Tu n'éructes pas, chère Christiane, pas plus que tu ne hurles. Mais la plume prend, dans ta main, une dimension très particulière; elle peut parfois tremper dans le miel le plus doux, comme dans l'acide le plus corrosif. Tu as su utiliser cette plume pas seulement dans ce parlement, mais également dans quelques revues auxquelles tu as participé; d'ailleurs, on a cru, en recevant pas plus tard qu'hier un mail du président de la commission des finances, qu'il s'agissait d'un nouveau sketch de la revue des députés ! (Rires.) La Cour des comptes se loue des bâtiments ! (Rires.)

Chère Christiane, tu vas nous manquer. D'abord parce que plus d'un dans ce parlement, tous bancs confondus, venait volontiers vers toi te soumettre son texte: est-ce que ça va ? Ensuite, parce que tes propos, toujours frappés au coin du bon sens, ramenaient de temps à autre dans cette assemblée - dont plus d'un a dit qu'elle était parfois légèrement indisciplinée - un peu de sagesse. Mais je suis sûr, néanmoins, que celles et ceux qui sont des actifs participants sur les réseaux sociaux sauront en direct ce que tu penses de ce qui a lieu dans cette salle lorsque tu seras devant ton écran de télévision. (Applaudissements.)

M. David Amsler (L). Pour rendre hommage à Mathilde Chaix, j'ai une petite question à poser: comment arriver à fusionner deux partis ? Eh bien c'est assez simple: il suffit de mettre une femme libérale à côté d'une femme radicale pendant de longues séances du Grand Conseil, et vous arrivez à tout savoir sur à peu près tout le monde ! (Rires.) En effet, Mathilde Chaix, Patricia Läser, Nathalie Schneuwly - notre trio de choc - ont joué un rôle non négligeable dans notre fusion; elles ont même failli convaincre Didier Bonny, leur pirate voisin, de nous rejoindre ! (Commentaires.)

Mathilde Chaix, discrète mais efficace députée libérale, s'est impliquée dans de nombreux projets de la commission de l'environnement, de l'énergie et également des pétitions. Il y a fort longtemps, nous étions ensemble à l'EPFL, sur les bancs du génie civil, et nos chemins se sont ensuite un peu séparés, jusqu'à nos retrouvailles dans la campagne pour les élections en 2009. Mathilde, libérale très sensible aux questions environnementales, aurait pu facilement rejoindre le mouvement écologie libérale cher à notre ancien collègue, René Desbaillets. Elle s'est notamment occupée du projet de loi sur la biodiversité en arrivant à intégrer quelques aspects délicats dans le projet, et ce aux extraits pour ne pas susciter trop de débat. (Rires.) Mathilde Chaix a aussi participé assidument à la commission de l'énergie, qui a traité récemment du projet de loi sur l'eau, projet de loi d'une immense complexité, avec beaucoup d'implications pour nos concitoyens, pour les communes, pour les SIG et j'en passe. Il n'y avait bientôt plus que Mathilde pour suivre les explications du département. Ce projet de loi va bientôt revenir en plénière, et je souhaite bonne chance aux nouveaux députés; la période honorifique, après les élections de dimanche, sera de courte durée !

Très sensible aux questions familiales, Mathilde s'est impliquée dans la pétition sur le planning familial alors que les mâles de notre parti n'y comprenaient pas grand-chose - je plaisante ! Merci pour le temps que tu as consacré à notre république; nous te souhaitons tout de bon ainsi qu'à ta nombreuse famille et à tous tes proches ! Merci beaucoup. (Applaudissements.)

Le président. La parole est à Mme Christina Meissner, cheffe de groupe UDC.

Mme Christina Meissner (UDC). Merci, Monsieur le président. Vous permettrez, avant que je ne cède la parole pour les hommages du groupe UDC à nos collègues sortants, que je vous adresse à mon tour un hommage.

Cher président, vous avez souvent laissé à chacun un petit temps de parole supplémentaire... (Commentaires.) ...eu un conseil apaisant, un hochement de tête rassurant. Pour tous les diables de députés que nous sommes, vous avez été, cher Gabriel, un ange ! (Exclamations.) Alors merci de nous avoir permis de raison garder, et merci à toute votre équipe céleste de nous avoir tant et si bien épaulés durant tout cette législature. Merci à vous ! (Applaudissements.)

Le président. Merci, Madame la cheffe de groupe ! Il semblerait que je sois un archange plutôt qu'un ange mais... (Rires.) ...en tant que calviniste je ne connais pas la différence ! La parole est à M. le député Christo Ivanov !

M. Christo Ivanov (UDC). Merci, Monsieur le président. Il me revient l'honneur de faire l'éloge de notre collègue et ami Antoine Bertschy, qui nous quitte après plus de six ans passés dans cet hémicycle. Après avoir siégé durant plus de cinq ans au conseil municipal de Vernier, dont il fut le vice-président et où il devint notamment président de la commission des sports, il entre en 2007 au Grand Conseil, où il fait preuve d'engagement et d'assiduité. Il siègera dans de nombreuses commissions dont les grâces, les visiteurs, l'économie, et sera président de la commission de l'enseignement, de la culture et du sport, mais également de la commission de l'agriculture et de l'environnement. (Brouhaha.)

Doté d'un sens politique inné et teinté d'humour, il est un fin stratège et un tacticien digne de l'excellent footballeur qu'il est - l'équipe de foot du Grand Conseil ne pourra, d'ailleurs, se passer de ton pied droit magique, digne de Johan Cruyff. Ta retraite politique je ne peux y croire, car tu as cela dans la peau; tôt ou tard tu y reviendras, soit à Vernier soit dans cette noble assemblée. Peut-être reprendras-tu du service comme bassiste d'un groupe de métal - eh oui, Antoine Bertschy vous avait caché des dons musicaux ! J'ai vu d'ailleurs que le groupe de métal genevois Mastiff cherchait un bassiste; au cas où, cher Antoine, te voilà déjà engagé ! (Commentaires.) Au nom du groupe UDC, je te remercie pour ton engagement sans faille, ton sens critique aiguisé de tacticien avisé. Bon vent à toi, cher Antoine ! (Applaudissements.)

M. Patrick Lussi (UDC). Il est vrai, vous le savez - même si cela ne se manifeste pas toujours avec brio - que je suis très attaché aux mots et à leur sens. Quand on m'a dit hommage, j'ai pensé: panthéon, gravé dans le marbre fin... Je me suis dit que non, ça n'était pas Eric. Après je me suis dit aussi: hymne à la vie, non, rien de rien, je ne regrette rien... Non, ce n'était pas ça. Alors, cher Eric, je m'en tiendrai simplement aux remerciements.

Emouvant, délicat, attachant, sérieux, consciencieux, fidèle, compétent; bref, consultant incontournable. Je pourrais encore citer bien des qualificatifs concernant la personnalité de notre collègue Eric Bertinat. C'est sa rigueur intellectuelle et son sens du devoir pour la chose publique qui l'ont conduit à renoncer à briguer un troisième mandat de député en notre Grand Conseil. Il a décidé de se consacrer à son mandat de conseiller municipal de la Ville de Genève, où son action pertinente a déjà amené bien des interventions remarquées. Huit ans, deux législatures, nous ont permis d'apprécier les qualités d'homme politique d'Eric. Il serait injuste et grossier, au vu de ses compétences, de résumer en quelques mots ce parcours apprécié de beaucoup. Aussi, permettez-moi de ne citer que deux charges honorables qu'il a assumées avec un brio reconnu de tous: la présidence de notre très influente commission des finances... (Brouhaha.) ...et la présidence récente de la commission d'enquête parlementaire. Que d'éloges nous sont parvenus, décrivant sa haute capacité à gérer des débats difficiles et complexes. Eric, ton action toujours très affutée au sein même de l'association pour une Suisse indépendante et neutre, en qualité de coordinateur romand, démontre encore - si besoin était - ton solide attachement à notre pays, à ses valeurs, qui ne sont pas communales, cantonales, mais aussi confédérales.

Je terminerai par ses mots de Benjamin Constant: «Il faut remercier les hommes le moins possible, parce que la reconnaissance qu'on leur témoigne les persuade aisément qu'ils en font trop.» Ton esprit perfectionniste t'incite à en faire toujours plus, et nous t'en remercions du fond du coeur, Eric. (Applaudissements.)

Le président. Je passe la parole à M. le député indépendant Didier Bonny.

M. Didier Bonny (HP). Merci, Monsieur le président. Rassurez-vous, je ne vais pas me remercier moi-même... (Rires.) ...ni faire le bilan de cette année parmi vous, mais j'aimerais, en fait, adresser des remerciements qui sont de quatre ordres.

Tout d'abord, puisque je n'avais pas eu l'opportunité de le faire, j'aimerais remercier les députées et les députés qui m'ont permis de vivre cette année parmi vous, en m'acceptant du point de vue de ma compatibilité. (Commentaires.) Voilà, c'était l'occasion de le dire.

J'aimerais ensuite remercier mes voisins, là, tout autour. D'abord, ceux qui sont à ma droite - donc mon ancien groupe - qui, une fois la mauvaise humeur passée - mauvaise humeur qui était très compréhensible - ont été tout à fait charmants avec moi. Je les remercie donc pour cela. Je remercie également le futur ex-groupe radical; je n'aurais jamais imaginé que je pourrais, une fois, siéger parmi eux... (Rires.) ...mais ce fut un plaisir, d'autant plus, je dois dire, que j'avais deux voisines radicales merveilleuses, et une voisine libérale elle aussi merveilleuse. Mention spéciale, c'est vrai, pour Nathalie Schneuwly avec qui, forcément, j'ai pu développer certaines relations - mais je ne vous en dirai pas plus ! (Exclamations. Rires.)

Ensuite, j'aimerais remercier également le Secrétariat général du Grand Conseil, puisque, bien qu'étant tout seul, chaque fois que j'en ai eu besoin il a été là pour me soutenir. Donc merci infiniment pour votre support pendant cette année.

Enfin, bien sûr, dernier remerciement pour vous, Monsieur le président, qui m'avez toujours donné la parole de manière équitable pendant les débats, et ça je vous en suis très reconnaissant. Je vous souhaite, Monsieur le président, de continuer de mener votre barque sur des eaux calmes, en vous méfiant toutefois des éventuels pirates ! (Rires.) Et je vous souhaite à toutes et tous, Mesdames et Messieurs les députées et députés, bon vent ! Merci. (Applaudissements.)

Le président. Merci ! Merci. Nous arrivons maintenant à Mme la cheffe de groupe des Verts, Sophie Forster Carbonnier.

Mme Sophie Forster Carbonnier (Ve). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, je voulais profiter de l'occasion pour remercier mes nombreux collègues Verts qui ne se représenteront pas. Comme vous le savez, je suis d'un naturel très autoritaire et donc je n'ai délégué cette tâche à personne d'autre au sein de mon groupe... (Rires.) ...et je vais leur adresser quelques compliments toute seule ! (Rires.) Rassurez-vous, je ne vais pas parler pendant cinq minutes pour chacun des neuf sortants.

Merci d'abord à toi, Anne Mahrer, pour ton travail remarquable à la commission des travaux et de l'aménagement. J'espère pouvoir bientôt te voir siéger à Berne. (Applaudissements.) Anne fut également notre première présidente, donc source de grande fierté chez les Verts.

Ensuite, merci à Christian Bavarel, notre grand orateur. Tes envolées lyriques vont certainement nous manquer, et je pense que je ne suis pas la seule à le penser au sein de ce parlement. (Applaudissements.)

Merci à Pierre Losio, notre président de coeur, président Vert de cette législature et élu deuxième meilleur député de la législature précédente. (Applaudissements.)

Merci à toi, Catherine Baud, qui doit détenir le record du nombre d'heures passées en commission dans notre députation. (Rires.) Catherine fut notre remplaçante stakhanoviste; merci beaucoup Catherine ! (Applaudissements.)

Merci à Brigitte Schneider-Bidaux, notre syndicaliste combattante, qui s'est beaucoup engagée aussi à la commission de la santé et qui nous faisait de nombreuses confitures ! (Rires. Applaudissements.)

Hugo Zbinden, notre quota suisse-allemand, qui a - je dois vous le dire - passé huit ans en commission des transports; pour cela, il faut l'applaudir vivement ! (Applaudissements.) Il fut notre expert en énergie.

Merci à toi, Roberto Broggini; tu as été notre mémoire vive en matière de textes législatifs et de règlements. Si vous avez n'importe quelle question, adressez-vous à Roberto: il a toujours la réponse ! (Applaudissements.)

Et enfin, je voudrais dire au revoir - malheureusement trop vite - à Sylvia Nissim, notre députée londonienne, qui s'est tant investie pour la petite enfance. Merci, Sylvia ! (Applaudissements.)

Et j'oubliais ma collègue ! (Rires.) Navrée ! Pilier de la commission de contrôle de gestion - je dois le dire - et notre environnementaliste fervente, Morgane Odier-Gauthier nous quitte après douze ans... Non, plus que douze ans... (Remarque.) ...treize ans de députation ! Merci beaucoup, Morgane, on te regrettera. (Applaudissements.)

Le président. Merci, Madame la cheffe de groupe. La parole est à Mme Dominique Rolle, députée indépendante.

Mme Dominique Rolle (HP). Merci, Monsieur le président. Il y a tout juste quatre ans, je posais le pied dans ce Grand Conseil; je ne pense pas avoir eu une émotion différente de celle de Neil Armstrong lorsqu'il posa le pied sur la lune. C'est ainsi que j'ai découvert quelque chose qui m'était assez inconnu autrement que par quelques contacts çà et là, soit cette machine complexe et imposante qu'est l'Etat de Genève. Au travers des commissions, j'ai aussi mesuré la richesse du tissu économique et associatif genevois, grâce à leurs représentants venus en audition nous éclairer de leurs points de vue concernant les projets de lois traités. J'ai aussi eu le privilège de côtoyer des personnalités attachantes et intéressantes dans ce Grand Conseil, quel que soit le parti. J'aimerais donc remercier toutes ces personnes pour tout ce qu'elles m'ont apporté, pour la richesse des échanges que nous avons eus en commission et parfois à l'extérieur.

J'aimerais aussi beaucoup remercier le Secrétariat du Grand Conseil et les huissiers, pour leur dévouement sans faille et le soutien qu'ils nous apportent, séance après séance.

Et puis j'aimerais aussi remercier tous ceux qui m'ont suivie et supportée d'une manière ou d'une autre, depuis quatre ans. C'est donc ainsi que se termine - puisque je ne me représenterai pas - ma carrière éphémère et insolite au sein de ce Grand Conseil.

J'aimerais aussi rappeler aux citoyens de ne pas oublier que ce sont eux qui nous apportent le grain à moudre. Moi qui venais avec quelques doutes quant à l'utilité des représentants politiques, je vous assure que ce n'est pas un luxe par rapport à tout ce qui nous arrive, dans une société toujours plus complexe et plus difficile à gérer. Sans l'aide des citoyens et sans ce qu'ils nous apportent, eh bien on n'y arriverait tout simplement pas. Nous sommes là pour mettre en forme, justement, toute cette matière, que les citoyens pourront toujours contester à la sortie.

Cela dit, j'aimerais aussi remercier le président - sans en rajouter - pour l'équité de traitement dont il a fait preuve avec la plupart d'entre nous, pour sa gentillesse et son humour, qui a aidé à désamorcer bien des conflits. Humour essentiel, d'ailleurs, à chacun d'entre nous dans cet hémicycle.

C'est donc avec émotion que, ma foi, je vais laisser mon siège, et pour terminer je dis «good luck» à tous les candidats qui se représentent, qu'ils soient députés ou conseillers d'Etat ! (Applaudissements.)

Mme Marie-Thérèse Engelberts (MCG). Je voudrais m'adresser - sans exclusion ! - plus spécialement à toutes les femmes de ce parlement qui vont nous quitter.

Je commencerai par un mot de René Char, qui dit: «Celui - ou celle: plutôt celle ! - qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égard ni patience.» Que vous soyez rouges, que vous soyez Vertes, que vous soyez bleu-rouge ou que vous soyez bleues, toutes, à votre manière, vous êtes l'exemple de ce qu'une femme peut être et devenir en politique ! Solidaires, avant-gardistes, volontaires, les femmes sont aussi reines du cumul. Pensez donc, Messieurs: la maison, les enfants, la politique, etc. Essayez de vous mettre un jour, juste un jour, à notre place ! Vous verrez que vous n'y resterez pas très longtemps. (Rires.)

Alors je voudrais vous dire, à vous, mes chères collègues, que le point commun que nous avons toutes, les unes avec les autres, c'est probablement notre différence. Mais c'est surtout la capacité que nous avons à gérer cette différence. Nous pouvons être piquantes, nous pouvons être mordantes, nous pouvons être, quoi d'autre... perturbantes ! Mais au final, nous ne nous agressons pas, nous essayons de négocier, et je regrette que dans un parlement comme celui-ci nous ne soyons pas plus nombreuses, parce que les choses seraient peut-être davantage colorées. Je vous remercie. (Vifs applaudissements.)

Des voix. Bravo !

Le président. Pour terminer, je passe la parole à M. le député et mon ami Alain Meylan !

M. Alain Meylan (L). Monsieur le président, j'aimerais juste dire quelques mots pour nos trois conseillers d'Etat qui vont nous quitter d'ici deux mois - je sais que le Conseil d'Etat va encore siéger une session avec ce Grand Conseil, mais on n'est pas sûrs d'être tous là lundi !

Tout d'abord M. David Hiler: science politique incontestable, avec qui j'ai travaillé sur la LIPP. Je crois qu'il n'y a rien à dire. Même si je ne suis pas arrivé à faire passer la taxe professionnelle comme je l'aurais souhaité, merci, David Hiler, pour ce que tu as apporté - je me permets de le dire comme ça - à l'Etat, et pour la justesse de ton sens politique. (Applaudissements.)

Charles Beer, président cette année de notre gouvernement, avec qui, avant d'être ici au Grand Conseil, j'ai eu quelques altercations - souviens-toi, Charles. Il me traitait, dans une vie antérieure, de syndicaliste, de secrétaire patronal - je le suis toujours quand lui a grimpé les échelons de la hiérarchie républicaine - mais aussi de caractère de chef de gare. Je m'en rappelle comme si c'était hier, je crois que lui aussi. (Rires.) En tout cas, Charles, bravo... (Remarque de M. Beer.) ...tu as amené une dimension d'homme d'Etat à cette république. Merci ! (Applaudissements.)

Enfin, Pierre-François Unger, merci pour ce que tu as également apporté. Je me souviens des campagnes, à l'époque, quand la république était en danger. Rappelle-toi certains de nos supporters, qui nous engageaient justement à nous présenter comme député ou conseiller d'Etat; merci aussi à toi. Et si dans un moment de folie, ces prochaines semaines ou ces prochains jours, tu venais à autoriser les magasins à ouvrir le 31 décembre... (Rires.) ...ce serait juste super ! (Rires.) Merci à toi aussi, et bon vent ! (Applaudissements.)

Le président. Mesdames et Messieurs les députés, nous arrivons au terme de cette séance des hommages. J'aimerais préciser qu'il était prévu - et c'est toujours le cas - de rendre hommage aux conseillères et conseillers d'Etat lors de la prochaine session, ainsi sont organisées nos institutions. Cependant, je remercie le député Meylan d'avoir déjà dit quelques mots.

Maintenant, je vais descendre à la table des rapporteurs pour distribuer le stylo aux députées et députés sortants. Ensuite, vous serez conviés - y compris nos invités - à la verrée ! Mais avant, j'aimerais que vous vous leviez, car nous allons entonner le «Cé qu'è lainô» ! (Exclamations. Le président et les députés chantent le début du «Ce qu'è lainô». Applaudissements.) Et voilà !

La séance est levée à 22h.