République et canton de Genève

Grand Conseil

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P 1916-A
Rapport de la commission des pétitions chargée d'étudier la pétition pour le maintien du Père Glôzu au Restaurant de l'Hôtel-de-Ville
Ce texte figure dans le volume du Mémorial «Annexes: objets nouveaux» de la session XV des 18 et 19 décembre 2014.
Rapport de majorité de M. Jean-François Girardet (MCG)
Rapport de minorité de M. Christian Frey (S)

Débat

M. Jean-François Girardet (MCG), rapporteur de majorité. Mesdames et Messieurs les députés, chers collègues, que demande cette pétition ? Elle demande le maintien du père Glôzu au restaurant de l'Hôtel de Ville, et que M. Glauser demeure propriétaire en cas de fermeture pour cause de travaux et de mise au concours de l'exploitation. La majorité de la commission a décidé de renvoyer cet objet au Conseil administratif de la Ville de Genève, parce qu'elle a considéré que ce n'était pas du ressort du Grand Conseil d'intervenir dans ce débat, mais que c'était bien au propriétaire, la Ville de Genève, représentée par son Conseil administratif, de prendre langue... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...et de continuer à discuter avec le propriétaire des lieux, le père Glôzu, sans passe-droit, sans privilège particulier, mais uniquement dans un esprit de dialogue afin que des solutions soient trouvées à l'amiable. Contrairement à ce que nous dit le rapporteur de minorité, selon la proposition de la majorité, ce n'est pas au Conseil municipal de la Ville de Genève qu'il a été proposé de renvoyer cette pétition mais bien au Conseil administratif, parce que c'est lui qui doit régler ce problème. Et je crois qu'on est en bonne voie pour qu'un accord soit trouvé avec le père Glôzu. Je vous remercie.

M. Christian Frey (S), rapporteur de minorité. Tout le monde connaît le père Glôzu, et la plupart des députés qui fréquentent ce local ont évidemment signé avec enthousiasme cette pétition. La question n'est donc pas du tout de remettre en cause la sympathie que suscite le père Glôzu, mais simplement d'évoquer une question de principe. Le rapporteur de majorité a bien résumé les demandes, qui ne sont pas du tout de la compétence du Grand Conseil, ni du Conseil d'Etat, mais de la Ville, et qui effectivement ne peuvent pas, dans ce sens-là, faire l'objet d'un renvoi au Conseil d'Etat ou à d'autres instances. La question de principe est celle de savoir s'il y a des pétitions sympathiques et des pétitions antipathiques; celle pour le maintien du père Glôzu est évidemment du côté des pétitions sympathiques. A un moment donné, même des représentants de la droite, et du PLR plus particulièrement, ont estimé qu'il était évident qu'il fallait déposer cette pétition sur le bureau du Grand Conseil, tout simplement parce que nous n'avions rien à voir là-dedans. Cependant, on a pensé que ce dépôt serait trop froid, trop sec, n'exprimant pas la sympathie des députés pour le père Glôzu, qui devait être mis sous protection patrimoniale. Malheureusement pour lui, cette protection n'existe pas pour les personnes mais seulement pour les bâtiments. Pour éviter toute forme de copinage, toute forme de passe-droit, et pour être tout simplement cohérent avec les attributions de ce Grand Conseil, il n'y a donc qu'une solution, c'est de déposer cette pétition sur le bureau du Grand Conseil. Nous avons par ailleurs très longuement - très longuement, j'insiste là-dessus - entendu Mme Salerno ainsi que Mme Bietenhader, sa fonctionnaire, sur ce point; elles nous ont expliqué tout ce qui avait été fait à ce sujet. La seule solution est donc le dépôt, pour une raison d'égalité de traitement et pour éviter de donner l'impression qu'il y a des pétitions sympathiques et des pétitions antipathiques. Je vous remercie.

Mme Sarah Klopmann (Ve). Comme cela a été dit, ni le Grand Conseil ni le Conseil d'Etat ne sont compétents dans cette affaire, qui relève du droit privé. Cependant, renvoyer cette pétition au Conseil administratif de la Ville de Genève n'est pas sensé et ne sert à rien non plus. Le Conseil administratif est déjà au courant de cette histoire, ce n'est pas nous qui allons y changer quoi que ce soit puisqu'il est partie prenante. En plus, renvoyer au Conseil administratif signifierait que le pétitionnaire s'est trompé de destinataire. Or, ce n'est pas le cas: il a clairement dit qu'il avait fait cette pétition au Grand Conseil, car il souhaitait un soutien moral de notre part. Ce n'est donc pas le fait de renvoyer au Conseil administratif qui servirait à quelque chose. En plus de cela, la rénovation doit se faire; elle doit se faire pour des questions légales et des questions d'hygiène. Et même M. Glauser est d'accord avec cela, il n'a jamais nié cet état de fait. En fait, il demande deux choses: d'abord, que son personnel ne soit pas renvoyé. Or, ce point est réglé puisque maintenant il a été confirmé par la Ville que le personnel réintégrerait le lieu, peu importe qui le reprendrait, si évidemment les gens n'avaient pas retrouvé un travail ailleurs, ce qui est probable. Sa deuxième demande, c'est que lui-même puisse aussi être repris. A ce sujet, le Conseil administratif de la Ville a assuré à M. Glauser qu'il pourrait repostuler et que son dossier serait étudié conformément au règlement, comme tous les autres dossiers. Cela me semble juste et normal, je lui souhaite que cela fonctionne, mais cela sera décidé selon des normes réglementaires. Alors oui, on peut regretter de perdre ce lieu typique, surtout au centre de la Vieille-Ville, mais j'aimerais quand même vous rendre attentifs au fait que si tous les lieux typiques et sympathiques disparaissent, ce n'est pas parce que M. Glauser ne peut pas garder ce lieu, c'est plutôt parce qu'on a toujours à coeur de voter des normes d'hygiène et d'aseptisation de plus en plus strictes, et cela nous fait perdre tous les bistrots de notre canton ! (Remarque.) C'est donc plutôt à cela qu'il faudrait réfléchir. Je vous remercie.

M. Pascal Spuhler (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, si je rejoins Mme Klopmann sur le dernier point qu'elle a exposé, c'est-à-dire cet excès d'hygiénisme et de contrôle qui nous oblige parfois à fermer des établissements publics, sur d'autres points je la rejoins un peu moins, par exemple sur le renvoi au Conseil administratif. Si vous acceptez le renvoi au Conseil administratif, c'est bien une preuve de soutien à l'établissement de l'Hôtel de Ville et à M. Glauser, ou Glôzu, c'est comme on veut. Mesdames et Messieurs, M. Glôzu est dans cet établissement depuis plus d'un quart de siècle, et plus d'un d'entre vous le connaissent. C'est une espèce de figure publique, une espèce de monument de la Vieille-Ville auquel on renoncerait si on acceptait cette fermeture et le non-renouvellement de son contrat de bail. (Brouhaha.)

M. Glôzu a demandé des devis pour ces fameux travaux; il a obtenu de très grandes différences de prix par rapport à ce que la Ville demandait. Une des aberrations qu'on nous avait signalées, par exemple, c'était qu'on voulait mettre du parquet. Mettre du parquet dans un restaurant, c'est un peu absurde quand on sait le nombre de liquides qui peuvent s'y répandre; cela impliquerait de devoir le changer souvent. (Commentaires.) On peut donc se demander comment cette étude a été menée. Quant au prix, je l'ai dit, il était exorbitant, et il y avait de grosses différences entre les devis de M. Glôzu et ceux de la Ville.

Par ailleurs, Mme Salerno nous a dit que, par principe, les baux n'étaient pas attribués à ceux qui avaient d'autres établissements à proximité. Et droit derrière, elle nous a expliqué que M. Glôzu pourrait à nouveau déposer une candidature lorsque les travaux seraient effectués. Je trouve que c'est un peu contradictoire ! D'un côté on nous dit qu'on ne va pas donner un bail à quelqu'un qui a un établissement proche, et puis d'un autre on nous dit que oui, il peut essayer quand même ! Alors vous pouvez essayer mais vous n'avez aucune chance d'y arriver ! C'est un peu ce qu'on vient de nous dire. Je trouve donc tout cela un peu dommage. D'ailleurs, il y a un dernier point que j'aimerais soulever: le principe, quand on a un logement, qu'on a la chance d'avoir signé un bail et que le propriétaire, pour des raisons diverses, doit faire de gros travaux, c'est qu'on nous reloge provisoirement quelque part et qu'ensuite on nous offre la possibilité de revenir dans les locaux qu'on occupait. Là, en l'occurrence, ce n'est pas du tout ce qui est proposé ! (Brouhaha.) On donne une fin de non-recevoir au bail de M. Glôzu...

Le président. Il vous faut conclure, Monsieur le député.

M. Pascal Spuhler. ...et on lui demande de partir. Pour ces raisons, je vous demande, avec le groupe MCG, d'accepter de renvoyer cette pétition au Conseil administratif de la Ville de Genève.

M. Rémy Pagani (EAG). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, tout le monde adore M. Glôzu... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...et quand on sort de cette enceinte, on va souvent se détendre un peu dans ses locaux. Mais il faut être sérieux, Mesdames et Messieurs ! Le service d'hygiène, depuis passablement d'années, demande que la cuisine soit rénovée. Il faut simplement aller visiter cette cuisine - j'espère que certains s'y sont introduits sans avoir d'autorisation, mais sinon jetez un oeil depuis la rue - pour voir les conditions de travail des employés et les conditions d'hygiène. Même M. Glôzu n'a pas voulu laisser entrer les journalistes dans sa cuisine ! C'est dire si elle est dans un état pitoyable ! (Remarque.) Mesdames et Messieurs, on a, vous avez la responsabilité de mettre aux normes un certain nombre de bâtiments, que ce soit à la Ville ou à l'Etat; il y a des choses désagréables à faire dans la vie, ce dossier-là en est une. Il a été donné toutes les garanties à M. Glôzu... (Brouhaha. L'orateur s'interrompt.) Je vous remercie, Monsieur Velasco, de m'écouter !

Le président. Monsieur Velasco !

M. Rémy Pagani. Il a été donné à M. Glôzu toutes les garanties, et M. Glôzu a un autre restaurant dans la Vieille-Ville - il faut quand même le savoir - dans lequel il pourrait, cas échéant, se replier. Il n'est pas à plaindre, comme d'autres pourraient être légitimement à plaindre ! Je vous dis la réalité: si des travaux ne sont pas faits dans ce restaurant, le service d'hygiène va le fermer. Il a annoncé cela à la commission du Conseil municipal. Il va le fermer début 2016, c'est-à-dire dans une année, s'il n'y a pas de travaux. Pour l'instant, le service d'hygiène laisse ouvert parce que nous avons annoncé très clairement qu'il y aurait des travaux. Dès le moment où il n'y en a plus, le service d'hygiène devra fermer cet établissement. Mesdames et Messieurs, ça me fend aussi le coeur, je comprends bien les positions des uns et des autres, le soutien apporté, mais quand même, soyons réalistes ! Si on donne l'idée que nous ne pouvons plus rénover des bâtiments...

Le président. Il vous faut conclure, Monsieur le député.

M. Rémy Pagani. ...ou des pièces qui sont dans un état pitoyable, ça veut dire que d'autres restaurateurs vont suivre cette tendance-là, vont adresser des pétitions, et on s'engagera dans une procédure incroyable, qui n'aura pas d'issue. Donc je vous en conjure, déposez cette pétition sur le bureau du Grand Conseil. Je vous en remercie.

M. Stéphane Florey (UDC). Permettez-moi d'abord une remarque à M. Pagani: je trouve un peu surprenant qu'on se permette d'intervenir quand on est, quelque part, à la fois juge et partie sur ce point-là. (Commentaires.) Je pense qu'il aurait pu s'abstenir de s'exprimer dans ce débat. Maintenant, sur le fond, comme vous l'avez peut-être lu dans le rapport, mon collègue et moi étions divisés sur le fait qu'il faille renvoyer cette pétition au Conseil administratif de la Ville. Aujourd'hui, je ne suis toujours pas convaincu que ce soit la bonne solution. Pourquoi ? Simplement parce que cette pétition avait été également adressée à la Ville de Genève, qui, elle, de son côté, a déjà fait son travail. Si nous renvoyons cette pétition aujourd'hui au Conseil administratif, pour moi cela veut clairement dire que le Grand Conseil se décharge de cette affaire en s'en référant exclusivement à la Ville.

Pour ce qui est des normes d'hygiène, M. Glôzu, il faut bien le savoir, ne s'est jamais opposé à la réfection de son restaurant. Quand on dit qu'il n'est pas à plaindre parce qu'il a d'autres activités, je suis entièrement d'accord. Il n'est pas à plaindre. Mais ceux pour qui il faut s'inquiéter, c'est son personnel ! Parce que si son personnel n'est pas réengagé par le nouvel exploitant éventuel, là il faudra vraiment s'inquiéter et ces personnes seront vraiment à plaindre.

Finalement, on l'a évoqué, ce que M. Glôzu a cherché à faire auprès de notre Grand Conseil - et il l'avait lui-même expliqué - c'est d'obtenir un soutien moral par rapport à cette pétition. Personnellement, je suis assez favorable à cette démarche, et en faisant notre travail nous l'avons soutenu moralement. Alors je ne m'opposerai pas au renvoi au Conseil administratif, mais je m'abstiendrai, comme je l'ai fait en commission. En revanche, je demande formellement le renvoi de cette pétition au Conseil d'Etat. Je vous remercie.

Le président. Je vous remercie, Monsieur le député. La parole est à M. le député Henry Rappaz, pour huit secondes.

M. Henry Rappaz (MCG). Merci, Monsieur le président. Je voulais simplement remercier Mme Sandrine Salerno, qui fiche en l'air tous nos établissements: la Perle du Lac, le Parc des Eaux-Vives et les autres. Je ne la félicite pas, et je voulais simplement dire cela en huit secondes.

M. Jean Romain (PLR). Au fond, la plupart des choses ont été dites. Sitôt qu'un lieu de vie ferme, il est remplacé soit par un lieu de divertissement, le seul projet que notre société est capable d'offrir, soit par un établissement aseptisé dont notre société est aussi friande. Nous craignons non pas que les employés soient licenciés, puisque M. Glauser a dit lui-même qu'il y aurait une réembauche pour eux, mais nous pensons que ces lieux aseptisés, où on va tous faire du karaoké comme on veut, ne sont pas nécessaires à la Vieille-Ville. Oui, Monsieur Pagani, il y a un problème d'hygiène, oui, Monsieur Pagani, on ne peut pas continuer comme cela, mais M. Glauser a dit qu'il était prêt à débourser une somme de son propre porte-monnaie pour contribuer à l'assainissement de cette cuisine, qui ne peut pas être maintenue en l'état. M. Pagani, que nous sommes contents d'entendre, est, de mon point de vue aussi, juge et partie, puisque au fond cette pétition demande un renvoi au Conseil administratif de la Ville. Eh bien c'est ce que je propose de faire, et c'est ce que le PLR propose de faire. Parce que le soutien moral que demande M. Glauser, ce n'est pas simplement un soutien d'estime parmi ces bancs ! Il faudra bien que nous fassions quelque chose ! Et dans les possibilités qui sont ouvertes à nous, il est hors de question de déposer cette pétition, et il est hors de question de la renvoyer, de mon point de vue, au Conseil d'Etat, parce qu'il ne pourra rien faire ! En revanche, je me réjouis d'entendre la réponse de M. Pagani, qui a déjà donné pas mal d'éléments, ou en tout cas celle du Conseil administratif de la Ville de Genève, à qui il faut renvoyer cette pétition. Je vous remercie !

Mme Béatrice Hirsch (PDC). En fait, ici, on est face à deux débats: un sur le fond, un sur la forme. Le fond, c'est de savoir si on est pour ou contre le père Glôzu, et différents avis ont été exprimés. Sur la forme, en l'occurrence, on est face à une pétition qui concerne la Ville de Genève. C'est donc à la Ville de Genève qu'il faut l'adresser. Comme M. Romain, je suis ravie d'avoir entendu M. Pagani nous donner un début de réponse et d'apprendre que la Ville avait déjà planché sur la question. Eh bien, si la Ville a déjà planché sur la question, renvoyons l'objet au Conseil administratif, qui va nous donner une réponse. Certes, M. Pagani vient de l'exposer en partie, mais cela figurera au Mémorial, alors que nous, nous aimerions une vraie réponse à cette pétition. Le PDC votera donc le renvoi au Conseil administratif de la Ville. Je vous remercie.

M. Jean-Charles Lathion (PDC), député suppléant. Je crois qu'il est tout à fait judicieux de renvoyer cet objet au Conseil administratif. Il est clair que ce n'est pas du goût de M. Pagani, car il faut bien dire que le Conseil administratif a de plus en plus de peine à gérer ses restaurants ! On a évoqué tout à l'heure le restaurant des Eaux-Vives, vous avez vu aussi tout ce qui s'est passé avec La Potinière... Régulièrement, une nouvelle affaire surgit. Je crois que le problème qui se pose, par rapport à cet objet-là, est que lorsque la Ville fait des travaux, elle en vient à immobiliser durant trop longtemps les objets, à dépenser des millions et des millions... La solution qui est proposée par le père Glôzu me paraît plus raisonnable, puisque là où on parle de plus de 2 millions, lui parle de 250 000 F ! Je pense donc que la Ville doit effectivement faire face à ses responsabilités et reconsidérer la situation.

J'aimerais dire aussi que ce restaurant remplit son office en plein centre-ville, dans la Vieille-Ville, que c'est l'un des rares qui soit toujours ouvert, et que donc il doit être soutenu ! (Brouhaha.) Il existe également une certaine tradition, dans ce restaurant, véhiculée par M. Glauser et par sa famille. Cette tradition se retrouve à travers la venue de personnages célèbres, et il s'agira aussi de la perpétuer. C'est pour cela que le père Glôzu appelle un minimum de respect. Je vous remercie de votre attention.

Le président. Je vous remercie, Monsieur le député. La parole n'étant plus demandée... (Remarque.) Vous n'avez plus de temps de parole, désolé. Monsieur Girardet, vous voulez prendre la parole ? Oui, en tant que rapporteur de majorité, vous pouvez la prendre sans autre. Je vous la cède.

M. Jean-François Girardet (MCG), rapporteur de majorité. Merci, Monsieur le président. Effectivement, l'enjeu n'est pas énorme, il est plutôt symbolique, mais en renvoyant cette pétition au Conseil administratif, la commission a tenu à démontrer qu'elle était à l'écoute de M. Glauser, alias le père Glôzu. La commission a pris conscience que c'était un lieu emblématique de la vie politique et sociale du canton de Genève et qu'il fallait renvoyer cette pétition au Conseil administratif, même si nous avons déjà eu une ébauche des arguments présentés. Je crois que le père Glôzu, M. Glauser, est totalement conscient que son établissement a besoin de rénovation, il est dans un état pitoyable et il le sait puisqu'il ne veut pas en faire état devant la presse. M. Pagani est conscient qu'il y a une solution à trouver...

Le président. Il vous faut conclure, Monsieur le rapporteur.

M. Jean-François Girardet. ...et cette solution se décidera à l'amiable. C'est pour cette raison que nous ne voulons pas nous laver les mains en déposant simplement cette pétition au bureau; nous allons passer la patate chaude au Conseil administratif, qui saura quoi en faire ! Je vous remercie !

M. Christian Frey (S), rapporteur de minorité. Très brièvement: les travaux qui sont à faire là-bas ne consistent pas seulement à revoir la cuisine, mais aussi à rénover d'autres locaux. Ces travaux sont estimés, je crois, à 2,7 millions. La Ville de Genève étudie dans les commissions compétentes comment les financer. C'est là un premier élément. La question est donc beaucoup plus globale. La Ville de Genève doit aussi respecter ses propres règlements, notamment celui sur l'attribution des établissements publics, pour éviter, justement, tout soupçon de copinage. (Brouhaha.) La dernière chose que j'aimerais mentionner concerne la demande de M. Glauser de pouvoir postuler à nouveau pour cet établissement une fois les travaux effectués: Mme Salerno nous a dit qu'il avait reçu toute assurance qu'il pourrait le faire conformément au règlement qu'applique la Ville de Genève, qui évite toute forme de copinage. Je vous remercie.

Le président. Merci, Monsieur le rapporteur. Monsieur Deneys, vous avez demandé la parole ?

M. Roger Deneys (S). Oui, Monsieur le président, je demande le vote nominal.

Le président. Etes-vous soutenu ? (Des mains se lèvent.) Oui, c'est bon. Mesdames et Messieurs les députés... (Brouhaha.) Celles et ceux qui voudraient voter et qui voudraient écouter, n'hésitez pas ! Je vous fais voter en premier lieu sur le renvoi au Conseil administratif de la Ville de Genève.

Mises aux voix, les conclusions de la majorité de la commission des pétitions (renvoi de la pétition 1916 au Conseil administratif de la Ville de Genève) sont adoptées par 52 oui contre 22 non et 8 abstentions (vote nominal).

Vote nominal