République et canton de Genève

Grand Conseil

P 1632-A
Rapport de la commission des pétitions chargée d'étudier la pétition contre les nuisances causées par la discothèque «Monte Cristo»
Rapport de M. Frédéric Hohl (R)

Débat

M. Eric Stauffer (MCG). J'aimerais juste apporter une précision, puisque nous avons la chance d'avoir le conseiller d'Etat qui dirige le département des institutions, à défaut de celui en charge du territoire. En effet, ce dernier est à Berne et donc totalement absent de ces séances plénières; c'est d'ailleurs un fait nouveau que d'avoir un conseiller d'Etat à 50%.

Sur le sujet qui nous occupe, Monsieur le conseiller d'Etat, il a été porté à ma connaissance par diverses sources que j'ai pu confirmer que, outre les nuisances sonores que la discothèque Monte Cristo occasionne, celle-ci accepte chaque week-end des mineurs, à qui il est vendu de l'alcool. De plus, certaines drogues - non pas dures mais dites douces - sont en vente quasiment libre dans cet établissement, ainsi que des formes d'ecstasy.

Je profite donc du sujet que nous traitons aujourd'hui pour vous en informer officiellement, Monsieur le conseiller d'Etat. Et si vous pouviez faire en sorte que ces établissements qui pourrissent un peu la vie de nos adolescents respectent la loi de manière très stricte - étant entendu que je sais que vous êtes tout à fait en phase avec la protection des mineurs - cela serait une très bonne chose pour nos concitoyens, et je vous en remercie par avance, Monsieur le conseiller d'Etat.

M. Frédéric Hohl (R), rapporteur. Je suis un peu surpris que M. Stauffer, qui ne siège pas dans cette commission, se livre à des insinuations qui sont somme toute assez graves. Il serait donc peut-être souhaitable qu'il en parle avec les commissaires. En effet, nous avons auditionné des représentants de la police et de nombreuses autres personnes, et nous avons tous eu plutôt l'impression que cet établissement était extrêmement bien géré. Je suis donc très surpris !

M. Laurent Moutinot, président du Conseil d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, si vous avez connaissance d'infractions commises sur le territoire cantonal, je vous remercie de m'en faire part. Toutefois, annoncer publiquement que des vendeurs de drogue se trouvent à un endroit x ne facilite pas le travail de la brigade des stupéfiants, Monsieur le député !

En outre, vous signalez la commission d'une éventuelle infraction et affirmez que c'est vrai. Moi, je n'en sais rien, mais je vous rends attentif au fait que, si ce n'est pas le cas, vous vous exposez à de très sérieuses sanctions pénales ! (Brouhaha.) Par conséquent, Mesdames et Messieurs les députés, je suggère que, lorsqu'une infraction pénale est portée à votre connaissance, nous en discutions entre quatre yeux plutôt qu'en séance plénière.

Mises aux voix, les conclusions de la commission des pétitions (dépôt de la pétition 1632 sur le bureau du Grand Conseil à titre de renseignement) sont adoptées par 54 oui et 1 abstention.