République et canton de Genève

Grand Conseil

RD 557-A
Rapport de la commission de l'économie chargée d'étudier le rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur l'exercice 2003 de la Fondation pour les terrains industriels de Genève (FTI)

Débat

M. Christian Bavarel (Ve). Les Verts prendront acte de ce rapport. En même temps, on aimerait souligner l'importance du travail de la Fondation des terrains industriels et dire que nous sommes pour une mixité de l'économie à Genève et qu'il faut que nous soyons extrêmement attentifs à garder une place suffisante pour l'industrie. On se rend compte que les terrains qui lui sont dévolus sont en train de se réduire fortement. Peut-être devra-t-on étudier des solutions en élévation à certains endroits pour densifier cette zone ?

Il faudra également que l'on considère toute la problématique des parkings à voitures, ces grandes zones dévolues au stockage de voitures et qui aujourd'hui travaillent en flux tendu et n'ont donc plus forcément les mêmes besoins. Nous souhaitons donc que le Conseil d'Etat soit très attentif à l'utilisation parcimonieuse de ces espaces, essentiels pour une mixité de l'économie dans notre canton.

M. André Reymond (UDC). Je suis entièrement d'accord avec ce que vient de dire M. Bavarel et l'UDC l'est également pour la mixité. Mais n'oubliez pas que la mixité peut aussi se développer avec des appartements en surélévation, même si le cadre juridique ne remplit actuellement pas ces conditions.

Concernant les parkings dont M. Bavarel vient de parler, il ne faut pas oublier que certaines entreprises voulaient s'installer dans ces zones industrielles et ont demandé des parkings, mais l'ancien département des travaux publics était très réticent à ce sujet.

Le groupe UDC prend acte de ce rapport, mais il soulignera l'importance et aussi la possibilité - on y reviendra au cours de ces prochains mois - de la mixité, non seulement pour les petites entreprises et commerces mais également pour des appartements, ce qui réduirait fortement le manque de mobilité dont souffre actuellement Genève.

M. Pierre-Louis Portier (PDC). Je saisis l'occasion de ce rapport concernant la FTI pour émettre une nouvelle idée concernant ces terrains industriels.

Les besoins dans notre république ou canton ont nettement évolué ces dernières années; on a souvent évoqué la nécessité de créer, par exemple, de nouveaux espaces proches des autoroutes pour des terrains industriels.

Ce que j'aimerais relever ce soir, ce sont les difficultés évoquées par des dirigeants de nouvelles entreprises, notamment dans les sciences de la vie. Pour leurs travaux de recherche, ces nouvelles entreprises sont contraintes de travailler dans des immeubles dont les caractéristiques sont souvent très particulières et ne se trouvent pas sur le marché existant.

Cela peut paraître paradoxal, car, en ce moment, il y a certainement beaucoup d'offres en matière de locaux industriels ou semi-industriels, mais - et là, je parle en connaissance de cause puisque j'ai une formation scientifique - ces locaux nécessitent un certain nombre d'autres énergies que celles que l'on trouve conventionnellement. Je m'en étais entretenu dans une discussion tout à fait informelle avec M. Moeschinger et il m'avait déclaré être tout à fait ouvert à l'idée de réorienter quelque peu la mission de la Fondation des terrains industriels. Peut-être devrait-elle, à une occasion ou l'autre, se substituer aux promoteurs privés qui n'ont pas d'intérêt économique, pour l'instant, à construire ce type d'équipement ?

Je voulais seulement évoquer cette nouvelle notion, pour que notre Grand Conseil ou peut-être notre parti soient les moteurs d'une idée dans ce sens.

M. Alain Charbonnier (S), rapporteur ad interim. Au sujet des sciences de la vie, je conseillerais à M. Portier de regarder du côté d'Eclosion; cela fait maintenant trois ans que l'on a voté un budget pour cet incubateur et, à ma connaissance, il n'y a toujours rien en fonction... Or là, il y a des locaux tout à fait prêts, puisque c'est chez Serono que l'Etat, via l'incubateur Eclosion, y loue à prix d'or des locaux tout à fait équipés pour les sciences de la vie. Alors, que M. Portier regarde avec M. Lamprecht et son successeur - qui est aussi de son parti - s'il n'y aurait pas la possibilité de partager des locaux du côté de cet incubateur Eclosion qui nous coûte très cher !

M. Pierre-François Unger, conseiller d'Etat. Le rapport sur lequel vous vous prononcez est donc un rapport sur un exercice ancien, puisqu'il s'agit de l'exercice 2003.

Une ou deux précisions: j'ai entendu dans la bouche du député Portier qu'il y avait encore beaucoup de terrains... Non, il n'y a que 3% de l'ensemble des terrains industriels qui sont à l'heure actuelle disponibles. Et, sur le non-disponible, 98% des locaux existants sont occupés. La marge de manoeuvre est donc devenue faible et il conviendra que le gouvernement puisse vous présenter des projets d'extension de la zone industrielle. La mixité sera discutée dans un autre cadre, mais d'ores et déjà le besoin en terrains industriels - dont on sait la richesse des emplois qu'il génère, il s'agit de 27 000 emplois pour la zone industrielle actuelle - est important.

S'agissant des sciences de la vie, je ne conteste pas, Monsieur Charbonnier, qu'il existe chez Serono - mais enfin, c'est tout de même chez quelqu'un - des locaux occupés par le micro-incubateur Eclosion dont vous semblez regretter qu'après deux ans il n'ait pas encore donné naissance à une multinationale. C'est mal connaître les sciences de la vie ! Elles s'opèrent à travers la recherche et le développement dont il n'y a aucune raison d'imaginer des percées importantes en trois ans. En revanche, je me réjouis de m'entretenir avec vous du réel bilan d'Eclosion qui, vous le verrez, est infiniment plus prometteur que ce que vous semblez laisser planer.

Quant aux sciences de la vie, elles n'imposent pas toutes des choses aussi particulières que les biotechnologies. Certaines sciences de la vie sont d'autres choses: la biomécanique, la bio-ingénierie, des tas d'autres choses qui tournent autour des sciences de la vie et que l'on aurait bien avantage à cocoler, dans la mesure où notre hôpital universitaire en dépend et qu'elles dépendent de l'hôpital universitaire, sous peine, un jour - et j'ai déjà eu l'occasion de vous le signaler - de le voir un peu bêtement rayé de la carte des hôpitaux universitaires suisses.

Le Grand Conseil prend acte du rapport de la commission RD 557-A.