République et canton de Genève

Grand Conseil

I 1985
32. Réponse du Conseil d'Etat à l'interpellation de M. Chaïm Nissim  : Incendie de Verbois (100 millions de dégâts). L'accident n'était-il pas évitable ? ( ) I1985
Mémorial 1997 : Annoncée, 2331. Développée, 4615. Divers, 6810.

M. Claude Haegi, conseiller d'Etat. (Remplace M. Philippe Joye, conseiller d'Etat.) M. Joye vous dit ceci : «Monsieur Nissim, selon vos dires, vous avez rencontré un collaborateur des Services industriels, lequel vous aurait déclaré que le poste de télécommande de la rue du Stand n'a pas été construit et conçu selon les règles de l'art. Il aurait fallu inclure un voyant pour indiquer si le disjoncteur de Verbois était ouvert ou non».

M. Philippe Joye.

»Si ce voyant avait existé, l'incendie aurait-il pu être évité ?

»Le centre de répartition de la rue du Stand surveille les réseaux 130 et 220 kW. Il s'agit d'un centre de contrôle de la distribution et non de la production. L'état de couplage des disjoncteurs est représenté sur le tableau synoptique de ce centre.

»Cependant, le fait qu'un disjoncteur soit fermé ou ouvert ne signifie pas qu'un défaut se soit produit au niveau de la production. L'opérateur-réseau de la rue du Stand ne s'occupe pas d'ouvrir ou de fermer des vannes à Verbois - il n'a du reste aucune possibilité de le faire. Les groupes de l'usine de Verbois se mettent en route ou s'arrêtent selon un programme lié aux nécessités de la production d'énergie indépendamment de l'état de couplage du réseau.

»Les phases de démarrage ou d'arrêt sont pilotées par un système automatique appelé contrôle-commandes programmé par les constructeurs de la turbine et de l'alternateur en fonction des données constructives. L'opérateur sur place ne doit pas et ne peut pas intervenir sur cette programmation. La procédure appliquée est celle utilisée dans les centrales de ce type pour éviter des manipulations dangereuses au vu des masses et des puissances électriques considérables en jeu.

»Il me paraît important - poursuit M. Joye - de vous préciser que l'ampleur de la catastrophe n'est pas due principalement à la défectuosité du disjoncteur, mais à la propagation de la chaleur aux autres groupes, puis à l'ensemble de l'usine. Cette propagation est due à la conception d'implantation en vigueur à l'époque de la construction de l'usine.

»Sur les deux plans des processus automatiques et de la disposition des câbles, des modifications ont été apportées dans le cadre de la reconstruction. Ces modifications ont été définies d'entente avec des experts et portées à la connaissance des responsables d'autres centrales soumises aux mêmes risques que Verbois avant la catastrophe.

»Je souhaite - termine M. Joye - avoir, par cette réponse, calmé l'énervement qui était le vôtre, Monsieur le député, à l'idée que cet incendie aurait pu être évité si les dispositions adéquates avaient été prises lors de la construction du barrage de l'usine de Verbois.»

La présidente. La réponse a été donnée. Vous souhaitez répliquer lors d'une séance ultérieure, je suppose ? Je ne vois pas pourquoi maintenant... Bon, allez-y, Monsieur Nissim, ainsi ce sera fait.

M. Chaïm Nissim (Ve). Merci, Madame la présidente, de toute façon, c'est le même temps...

M. Claude Blanc. Tu ne seras peut-être plus là !

M. Chaïm Nissim. Peut-être que je ne serai plus là, effectivement, mon excellent collègue Blanc, et peut-être vous non plus ! (Rires.)

La présidente. Alors allez-y ! Que ce soit fait !

M. Chaïm Nissim. Monsieur Joye, je vous remercie de votre réponse. A la fin, vous dites qu'effectivement la programmation était mal faite. J'ai eu l'occasion de rencontrer M. Fatio il y a une semaine, sur le trottoir. Il a reconnu que la programmation de l'arrêt de ce disjoncteur... (Brouhaha.)

La présidente. Les interpellations se font sur le trottoir...

M. Chaïm Nissim. ...était mal faite. La meilleure preuve c'est qu'aujourd'hui, après l'incendie, elle est beaucoup mieux faite. A posteriori c'est facile de faire les choses beaucoup mieux. Je regrette beaucoup que ça n'ait pas été bien fait dès le départ, il y a cinq ans. Evidemment, maintenant c'est trop tard...

Cette interpellation est close.