République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 12 novembre 2015 à 17h
1re législature - 2e année - 10e session - 63e séance
RD 1112
Le président. Nous avons reçu de notre collègue M. Benoît Genecand sa lettre de démission de son mandat de député, avec effet à l'issue de cette séance. Je prie Mme Moyard de bien vouloir nous lire le courrier 3500. (Applaudissements à l'issue de la lecture.)
Le président. Je vous remercie, Madame Moyard. Il est pris acte de cette démission. Je vous informe que M. Christophe Aumeunier, premier vient-ensuite, prêtera serment ce soir à 20h30.
Mesdames et Messieurs les députés, M. Benoît Genecand a été élu en novembre 2013 sur la liste du PLR et a donc siégé deux ans au Grand Conseil. Auparavant, il avait participé dans cette même salle aux travaux de l'Assemblée constituante de 2008 à 2012. Durant son mandat de député, il a été titulaire des commissions fiscale, d'aménagement, de l'énergie et du logement, et s'est exprimé à plusieurs reprises en séance plénière, en particulier sur des thèmes liés au logement ou à la fiscalité, lesquels viennent s'ajouter aux sujets cités dans sa lettre. On lui doit en outre le dépôt d'une motion pour un meilleur accompagnement des procédures administratives lors de l'élaboration des plans localisés de quartier, largement adoptée par le Grand Conseil. Nous formons tous nos voeux pour la suite de sa carrière politique à Berne et lui remettons, fidèles à la tradition, un stylo souvenir. (Le président descend de l'estrade, embrasse M. Benoît Genecand et lui remet le stylo souvenir. Applaudissements.)
Je passe la parole à Mme la députée Nathalie Fontanet.
Mme Nathalie Fontanet (PLR). Merci, Monsieur le président. Certains départs sont évidemment plus tristes que d'autres. Celui-ci nous navre et sera un coup dur pour le groupe: Benoît est un député qui connaît non seulement l'ensemble de ses dossiers, mais également l'ensemble des dossiers soumis à notre Grand Conseil. C'est probablement un des rares qui devait lire pendant des jours et des jours avant nos caucus, car il avait un mot à dire sur chacun des projets. Il a aussi été extrêmement engagé en matière de fiscalité et de logement - vous l'avez relevé, Monsieur le président - ainsi qu'en matière d'aménagement, des sujets difficiles. Si Benoît est un homme engagé, il a toutefois toujours été un homme de consensus, convaincu et surtout convaincant. Monsieur le président, pour ces raisons-là, évidemment, le groupe le regrettera, mais il est en même temps très heureux de voir Benoît partir rejoindre les députés du Conseil national et les forces PLR en l'occurrence. Nous nous réjouissons de son départ; nous espérons qu'il ne nous oubliera pas et qu'il reviendra nous raconter ce qui se passe, et surtout nous donner des indications pour poursuivre notre politique. Nous continuerons à compter sur Benoît à Berne et nous lui souhaitons tout le bonheur possible dans ce nouvel engagement. Merci, Monsieur le président. (Applaudissements.)
Mme Martine Roset (PDC). Cher Benoît, cher cousin, mon intervention sera courte, comme ton passage dans ce parlement. Je crois que je suis la seule à avoir eu le privilège de siéger avec deux générations de Genecand: Jean-Claude et Benoît. (Commentaires.) Oui, effectivement, il y a aussi Michel ! (Brouhaha. Le président agite la cloche.) Les générations se suivent mais ne se ressemblent pas, les idées politiques non plus, et là, c'est carrément le grand écart ! J'imagine les repas de famille: ils devaient être sacrément animés ! Une chose est sûre, les Genecand, vous n'êtes pas ordinaires ! Ordinaires d'ailleurs comme les zones qui te tiennent tant à coeur, cher Benoît, et dont tu ne verras malheureusement pas la concrétisation. Pour finir, cher cousin, je ne peux m'empêcher de prononcer ces fameuses trois lettres qui ont le don de t'irriter au plus haut point. Alors, Benoît, juste pour toi: S, D, A ! (Rires. Applaudissements.)
M. Patrick Lussi (UDC). Cher collègue - pour encore quelques instants - beaucoup des membres de notre groupe, à leur regret, ne t'ont pas réellement connu d'une manière personnelle, mais t'ont surtout côtoyé comme député. Le groupe UDC tient à relever l'excellence et la pertinence de ta connaissance des dossiers et surtout l'aisance avec laquelle tu nous les présentais et les défendais. Si toutes tes interventions faites dans le plénum n'étaient pas forcément partagées, elles étaient pour le moins admirées. Le groupe UDC ne cache pas sa satisfaction de remarquer que le groupe de la droite au Conseil national s'étoffe avec ton arrivée qui sera certainement appréciée même en notre propre sein, et je le dis sans flagornerie. En ces temps, il n'est pas courant de flatter ainsi, mais quand l'excellence est là, quand la finalité apparaît et non plus la lettre, et que l'esprit va dans le bon sens pour Genève, les députés UDC ne peuvent que se réjouir de ton élection. Tout le groupe te souhaite plein succès dans cette nouvelle charge de conseiller national. (Applaudissements. On entend le bruit de la manifestation de la fonction publique à l'extérieur.)
Mme Sarah Klopmann (Ve). Cher Benoît... (L'oratrice cherche M. Benoît Genecand du regard.) Où est-il ? Ah, il est là ! (L'oratrice rit.) Cher Benoît, je t'ai d'abord connu en tant que représentant des milieux immobiliers que nous auditionnons parfois dans les commissions du Conseil municipal de la Ville, ensuite je t'ai connu en tant que père d'Adrien, car moi aussi, j'ai siégé avec deux générations de Genecand ! (L'oratrice rit.) Enfin, nous nous sommes retrouvés ici, en tant que collègues. C'était assez étrange au début, vu que pour moi tu étais le père d'Adrien; quand tout à coup tu m'as tutoyée, ça faisait un petit peu bizarre, mais c'était sympa de te connaître aussi sous d'autres aspects. (Commentaires.) J'ai donc été ravie de te connaître aussi autrement qu'en politique. Par ailleurs, en politique nous n'avons finalement pas beaucoup travaillé ensemble: nous n'avons jamais siégé ensemble en commission et nous n'avons pas beaucoup échangé, puisque nous ne travaillions pas sur les mêmes dossiers. Je pense que nous nous en remettrons, autant toi que moi ! En tout cas, notre groupe te souhaite plein succès à Berne et espère que tu y seras heureux et content d'y défendre tes projets. Surtout, nous envions la chance que tu as de continuer de siéger avec Lisa ! Bonne route à Berne, Benoît ! (Rire. Applaudissements.)
Mme Marie-Thérèse Engelberts (HP). Cher Benoît, je ne représente que moi-même. (Commentaires.) Nous avons fait tout un parcours à la Constituante et tu présidais une commission qui n'était pas très facile, avec de grands ténors; c'était remarquable. A ce moment-là, j'ai beaucoup appris sur un certain nombre d'aspects de ta personnalité. Je dirais, Benoît, B comme bonheur: tu incarnes en effet cette détermination et cette fraîcheur. E comme enthousiasme: tu ne te laisses pas abattre, quoi qu'il en soit, tu vas en ligne droite. N comme fin négociateur: tu es très malin. C'est très subtil: quand on pense qu'on est d'accord, tout à coup, on se rend compte que cela n'est finalement plus si évident. O comme objectifs: objectifs clairs, professionnels, personnels, et cela fait plaisir à voir, parce que cela crée un ensemble, avec une grande sociabilité. I comme identité, mais j'avais en fait assez envie de dire «illusion»; peut-être qu'on en perd quelques-unes quand on va à Berne, mais tu retomberas sur tes pieds. Enfin, je dirais T comme tentation. Il est vrai que tu t'es laissé séduire par Berne, toi qui disais un jour: «Moi, je suis un casanier, un ours !» Alors fais attention: à Berne, quand même, la fosse n'est pas très loin. Rappelle-toi que les friandises, tout comme les «genevoiseries», sont ici. Pour te ressourcer, n'oublie donc pas de venir nous voir ! Merci, Benoît. (Applaudissements. On entend le bruit de la manifestation de la fonction publique à l'extérieur.)
M. Cyril Mizrahi (S). Mesdames et Messieurs, chers collègues, cher Benoît, cher collègue, cher ancien collègue, tu pars si vite que nous n'avons pas eu beaucoup l'occasion de rééditer notre collaboration fructueuse de la Constituante. Je le regrette, car tu resteras pour moi, au-delà du partenaire de négociation dur mais loyal, avant tout un adversaire redoutable. C'est évidemment la raison essentielle qui me fait regretter ton départ pour Berne, où je suis sûr que tu seras aussi un adversaire redoutable. (Remarque.) Sous couvert de lancer quelques ballons d'essai, ce sont de véritables missiles que tu as lancés contre un certain nombre de valeurs qui nous tiennent à coeur à gauche, non seulement dans cet hémicycle - ou dans ce quadrilatère devrais-je plutôt dire - mais également dans l'hémicycle de la Constituante. On te dit rassembleur, cher Benoît: avant de participer au rassemblement autour du projet de Constitution, tu as été et tu restes avant tout le rassembleur de ton camp. On te dit libéral humaniste. Libéral, à n'en pas douter, tu l'es évidemment, d'un point de vue économique tout d'abord. Humaniste, tu l'es aussi: dans ton style, accessible et jamais «bling-bling», et également dans ton ouverture sur les questions de société. A Berne, je forme le voeu naturellement que ce soient avant tout tes qualités humaines que tu mettes en avant et un petit peu moins tes idées politiques, parfois un peu trop carrées pour moi ! Je te souhaite bon vent ! (Applaudissements. On entend le bruit de la manifestation de la fonction publique à l'extérieur.)
Mme Magali Orsini (EAG). Cher Benoît, j'ai beaucoup apprécié l'idée que tu as exprimée dans ta lettre de démission, selon laquelle c'est l'aspect chaotique du Grand Conseil qui fait sa force. Je me sens plus combative que jamais, grâce à cette phrase ! (Rire. Commentaires.) Je regrettais déjà de ne plus te voir à la commission fiscale où j'avais pu constater ta grande courtoisie, ta rigueur et ton esprit de synthèse, qualités qui ont parfois tendance à se faire rares. (Brouhaha. Le président agite la cloche.) Nos idées irréconciliables nous interdisaient toute dispute: nous étions sûrs de ne pouvoir nous convaincre l'un l'autre ! Je regretterai encore plus de ne plus te voir du tout. Je te souhaite une excellente suite de carrière ! (Applaudissements. On entend le bruit de la manifestation de la fonction publique à l'extérieur.)
Mme Danièle Magnin (MCG). Pour ma part, je n'ai malheureusement eu l'occasion que de croiser notre collègue qui s'en va. J'ai toujours apprécié la gentillesse de son sourire, et le peu de mots que nous avons échangés étaient amicaux et agréables. Le MCG et moi-même lui souhaitons une bonne route à Berne pour défendre les intérêts de Genève. (Applaudissements.)
Le président. Je vous remercie, Madame la députée. Vous avez tous pu entendre à l'extérieur les acclamations adressées à M. Genecand. (Rires.) Je salue à la tribune notre ancienne collègue, Mme Jacqueline Roiz, qui a siégé avec nous sur les bancs du parti des Verts. (Applaudissements.)