République et canton de Genève

Grand Conseil

M 1986-A
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la motion de MM. René Desbaillets, Ivan Slatkine, Olivier Sauty, Roger Golay, Fabiano Forte, Gabriel Barrillier, Guy Mettan, Michel Ducret pour la création d'une nouvelle route sur le plateau de Montfleury (commune de Satigny)

Débat

M. Miguel Limpo (Ve). J'aimerais simplement dire que nous avons pris connaissance du rapport du Conseil d'Etat. Evidemment, nous étions opposés à cette première motion qui concernait la route du plateau de Montfleury et nous le sommes toujours. En effet, la solution de la diminution de la circulation à Satigny et Peney, mentionnée dans la motion, tient à coeur aux Verts. Mais celle de la route du plateau de Montfleury - on le voit bien dans la réponse du Conseil d'Etat - nécessiterait d'importants réaménagements non seulement du réseau routier, pour la sortie d'autoroute qui serait difficile à construire - je vous rappelle que ce serait juste à la sortie d'un tunnel - mais également du réseau ferroviaire, qui requerrait aussi des aménagements dans la région. Pour nous, cette route serait donc difficilement réalisable, ce qui prouve d'autant plus qu'il faut réfléchir à d'autres solutions pour diminuer la circulation aussi bien dans la région du Mandement que dans le village de Vernier, qui souhaite évidemment réaménager son quartier pour améliorer sa qualité de vie. Par conséquent, la route du plateau de Montfleury, comme l'explique le Conseil d'Etat, nous l'attendrons encore longtemps. Essayons de trouver d'autres solutions !

M. René Desbaillets (L). Ecoutez, maintenant, les Verts, ça commence à suffire de vouloir refuser la création de routes ! (Exclamations. Applaudissements.) Je suis pour le développement durable et contre la mondialisation. Mais quand on ne souhaite pas la mondialisation, ni avoir des camions qui viennent d'Espagne ou d'Italie à Genève, il faut bien accepter un petit peu de transit entre la rive droite et la rive gauche ! Lorsque j'ai rédigé ce projet de motion pour cette route, qui voulait accélérer le déclassement de la zone industrielle de Peney notamment pour y amener la société Montant depuis la gare des Eaux-Vives jusque dans le Mandement - c'est la seule entreprise qui vende des matériaux de construction sur la rive gauche - les mêmes Verts étaient pour la transplanter à Peney. Cela veut dire que tous les camions de ciment et de béton notamment pour les constructions ayant lieu sur la rive gauche, entre l'Arve et le lac, doivent traverser soit le pont du Mont-Blanc, soit le pont Butin, soit prendre l'autoroute de contournement pour aller à Peney. Alors il faut savoir ce que l'on veut !

C'est comme pour le contournement de Genève où notre conseiller national Antonio Hodgers prône une nouvelle autoroute de contournement qui passerait à l'ouest de Genève, ce qui sacrifierait une bonne centaine d'hectares de zone agricole, parce que l'on ne veut pas d'un tunnel sous la rade. Il faut être logique ! On est pour le recyclage... Toutes les sociétés, Serbeco et d'autres entreprises de recyclage de matériaux à Genève, se trouvent dans la ZIBAY à Peney. Pour recycler des poubelles, des déchets, etc., il faut bien les amener à Peney par camions, et ces derniers ne vont pas aller à la nage sur le Rhône, mais sur des routes ! Il faut donc une certaine logique si l'on veut faire du développement durable et éviter les transports inutiles. Il nous faut quand même quelques routes à Genève ! Ou alors j'invite les Verts à prendre leurs vélos et à transporter les mètres cubes de béton recyclé... (Rires. Commentaires.) ...jusqu'à Peney pour les écraser et en faire des miettes. Un petit peu de logique quand même ! Il faut sortir de vos murs ! Vous êtes toujours en train de rester dans la ville de Genève à vélo, mais le canton va de Chancy jusqu'à Jussy ! Apprenez d'abord à le connaître avant de nous faire la leçon ! (Brouhaha. Le président agite la cloche.) Les Desbaillets sont ici depuis 1475 et Genève allait très bien sans les Verts déjà à l'époque. (Exclamations. Applaudissements.)

Le président. Merci, Monsieur le député. La parole devrait revenir à Mme Anne Mahrer, mais elle ne peut s'exprimer car son groupe a épuisé son temps de parole. Je suis désolé. Je passe donc la parole à Mme Christina Meissner.

Mme Christina Meissner (UDC). Je me trouve un peu coincée entre deux routes. La sortie autoroutière vers le plateau de Montfleury est une liaison «à l'ouest» qui a des chances de se réaliser, contrairement à une autre qui se trouve véritablement «à l'ouest», c'est-à-dire celle de la traversée de la rade, de par le fait que nos différents porte-parole auprès de la Confédération ne parviennent pas à s'entendre, ce qui est fort regrettable.

Pour revenir à cette motion sur la route qui devrait relier Satigny et Vernier à travers le plateau de Montfleury, une seule chose me rassure et devrait aussi tranquilliser les Verts, qui au demeurant ont des conseillers administratifs de leur parti dans les communes concernées, c'est qu'il y aura concertation avec ces dernières et qu'il sera tenu compte de leurs plans directeurs respectifs. J'ose croire à cette promesse de concertation du Conseil d'Etat, qui considérera les besoins des communes et de la nature, et fera le tout dans le meilleur des mondes. Mais ensuite il faudra encore s'entendre avec la Confédération, ce qui sera plus dur. Merci.

Présidence de M. Pierre Losio, président

Le président. Merci, Madame la députée. La parole n'étant plus demandée, il est pris acte de ce rapport.

Le Grand Conseil prend acte du rapport du Conseil d'Etat sur la motion 1986.