République et canton de Genève

Grand Conseil

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PL 12037-A
Rapport de la commission des finances chargée d'étudier le projet de loi du Conseil d'Etat accordant une aide financière annuelle à la Fondation de l'Orchestre de la Suisse Romande pour la période 2017 à 2020
Ce texte figure dans le volume du Mémorial «Annexes: objets nouveaux» de la session III des 11 et 12 mai 2017.
Rapport de M. Edouard Cuendet (PLR)

Premier débat

Le président. Nous arrivons au PL 12037-A. Le rapport est de M. Edouard Cuendet, remplacé par Mme Bénédicte Montant, qui ne souhaite pas intervenir pour le moment. Je passe donc la parole à M. François Baertschi.

M. François Baertschi (MCG). Merci, Monsieur le président. J'aimerais juste faire une remarque concernant l'Orchestre de la Suisse romande. (Commentaires. Brouhaha.)

Le président. Ecoutez, vous êtes gentils mais c'est M. Baertschi qui a la parole, alors évitez vos remarques, s'il vous plaît ! Merci.

M. François Baertschi. On voit, pour un sujet important, pour cet orchestre symphonique qui fait rayonner Genève et la Suisse romande dans le monde entier, qu'il y a un manque de sérieux. C'est le même manque de sérieux que l'on trouve auprès de la Radio télévision suisse romande, qui devrait soutenir activement et financièrement cet orchestre, mais qui ne le fait pas, qui a refusé de venir à la commission des finances pour s'expliquer et qui voulait nous envoyer ses juristes et avocats uniquement. Moi j'ai honte de la Radio télévision suisse romande, et si ça ne dépendait que de ça, ce serait une raison d'aller contre Billag et la redevance pour la radio et la télévision, tant il est scandaleux que la Radio suisse romande ne soit pas capable de soutenir cet orchestre qui a fait son histoire et ce qu'elle est actuellement. (Applaudissements.)

Des voix. Bravo !

Mme Salika Wenger (EAG). Je vais aller au bout du raisonnement de mon préopinant en disant qu'il est également scandaleux que l'Orchestre de la Suisse romande ne joue pas que de la musique genevoise - puisque ce sont les Genevois qui le financent... (Commentaires.) - et suisse d'une manière générale. Vraiment, là c'est insupportable ! Sachant qu'en plus il y a des musiciens étrangers - parfois français, coréens ou d'autres nationalités - je dois dire que je me demande même comment nous sommes encore capables de financer un orchestre qui respecte aussi peu les valeurs du MCG ! Je vous remercie. (Rires. Applaudissements.)

M. Alberto Velasco (S). Non, je crois que mon collègue voulait dire que la Radio suisse romande devrait participer un peu plus au financement de cet orchestre, c'est ce que j'ai cru comprendre ! Pour ma part, Mesdames et Messieurs, je suis intervenu dans le cadre de la commission des finances pour relever le problème des servitudes. J'ai d'ailleurs posé une question à la conseillère d'Etat, qui nous a répondu, et c'est vrai qu'il y a un certain nombre de servitudes, dont les bénéficiaires ne sont pas forcément les personnes qui ont le moins de revenus. Ce sont par exemple des magistrats, ou des gens qui ont des revenus suffisamment importants pour pouvoir se payer un billet. Madame la conseillère d'Etat, je pense que c'est un système de l'Ancien Régime et qu'il est temps de mettre fin à ces servitudes. A mon avis, tout un chacun peut très bien se payer une place. Je comprends qu'il y ait des billets gratuits, mais alors qu'ils soient destinés aux apprentis, aux étudiants, ainsi qu'aux citoyennes et citoyens qui ont de la difficulté à pouvoir s'offrir une place de concert. Et qu'on mette fin, s'il vous plaît, au fait que notamment la première ou la deuxième rangée du Victoria Hall soit réservée à des membres de la direction générale de la Ville de Genève, par exemple, et autres. Je pense que la subvention qu'on donne à cet orchestre doit être utilisée un peu mieux que ça. Merci.

Le président. Merci, Monsieur le député. Je rappelle que durant la séance des extraits il n'y a qu'une prise de parole, pas plus, par groupe. Je passe maintenant le micro à Mme Montant.

Mme Bénédicte Montant (PLR), rapporteuse ad interim. Merci, Monsieur le président. Très rapidement, je me fais la porte-parole du rapporteur Edouard Cuendet, qui m'avait avertie de la remarque potentielle du député Baertschi à propos de la baisse de subvention de la SSR. Il faut noter que la SSR a complètement supprimé sa subvention à l'orchestre du Tessin, et le rapporteur partage la préoccupation de M. Baertschi, une fois n'est pas coutume. Merci. (Commentaires.)

Mme Anne Emery-Torracinta, conseillère d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, j'aimerais quand même rappeler l'importance de l'OSR pour le rayonnement de Genève. Je crois qu'il a été question de sujets qui constituent des épiphénomènes; nous avons là la chance d'avoir un orchestre de très grande qualité, nous avons maintenant un chef qui fait la joie des musiciens, lesquels ont véritablement retrouvé le plaisir de jouer, et je vous invite à aller écouter un récital ou un concert de l'OSR. Nous avons une nouvelle administratrice, et le conseil de fondation a aussi pris conscience des difficultés ou des problèmes de gouvernance. Un travail est en cours, et je pense que d'ici quelque temps on pourra vous rassurer sur un certain nombre de fonctionnements.

J'ai bien entendu les remarques du député Velasco, qu'au fond je partage, mais rassurez-vous, Monsieur Velasco: le Conseil d'Etat ne passe pas ses soirées dans les loges de l'OSR, je crois que je n'y suis moi-même jamais allée ! Quand j'assiste à un concert, c'est en général avec le conseil, qui soit dit en passant doit payer jusqu'à présent ses propres billets. On pourrait se demander là aussi si c'est tout à fait logique, compte tenu de l'effort que ses membres font pour l'orchestre, mais j'ai bien entendu vos propos, ce sont des scories du passé qu'il faudra effectivement corriger. Je vous remercie.

Le président. Merci, Madame la conseillère d'Etat. La parole n'étant plus demandée, je lance la procédure de vote sur ce projet de loi.

Mis aux voix, le projet de loi 12037 est adopté en premier débat par 77 oui (unanimité des votants).

La loi 12037 est adoptée article par article en deuxième débat et en troisième débat.

Mise aux voix, la loi 12037 est adoptée en troisième débat dans son ensemble par 75 oui (unanimité des votants).

Loi 12037