République et canton de Genève

Grand Conseil

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M 2295-B
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la motion de Mmes et MM. Roger Deneys, Romain de Sainte Marie, Christian Frey, Isabelle Brunier, Cyril Mizrahi, Salima Moyard, Jean-Charles Rielle, Lydia Schneider Hausser, Thomas Wenger, Jocelyne Haller, Nicole Valiquer Grecuccio pour une aide humanitaire d'urgence aux déplacé-e-s et réfugié-e-s de Syrie et d'Irak

Débat

Le président. Nous abordons la M 2295-B, la parole est à M. Roger Deneys.

M. Roger Deneys (S). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, nous avons pris connaissance de ce rapport du Conseil d'Etat avec un grand intérêt. Nous le remercions de ces explications circonstanciées qui rappellent tous les efforts de Genève en matière d'aide humanitaire et de solidarité internationale. Il rappelle que les projets ne concernent évidemment pas que la Syrie ou l'Irak, et on relève notamment que des aides s'adressent aussi à des pays tels que le Niger, le Zimbabwe et l'Ethiopie. Le Niger me tient d'ailleurs très à coeur puisque le hasard de l'existence fait que j'y suis né, et je vous remercie donc de tous ces efforts mentionnés ici. Mais en même temps, la motion acceptée par notre Grand Conseil demandait l'octroi d'une aide humanitaire d'urgence aux déplacés en évoquant un montant de 2 000 000 F - et je crois qu'il faut saluer cette volonté - parce que des circonstances comme celles que connaît aujourd'hui la Syrie méritent évidemment une attention particulière. Elles la méritent aussi parce qu'il y a ici des personnes qui ne souhaitent pas accueillir de réfugiés, et c'est vrai que quand on entend les discours, malheureusement parfois haineux, à l'égard de ces personnes... (Brouhaha.)

Le président. Monsieur Baud, s'il vous plaît ! Monsieur Baud ! Merci.

M. Roger Deneys. ...on se dit que l'aide internationale apportée dans le cadre d'un conflit particulier comme celui qui se déroule en Syrie pourrait nécessiter un effort supplémentaire - pas de 200 000 F comme il est évoqué ici, mais d'un ou deux millions peut-être. Mais voilà, on prend acte de cette réponse du Conseil d'Etat, de ces explications circonstanciées. Il n'empêche que la situation dramatique que connaissent ces réfugiés syriens depuis de nombreuses années, et dont on n'a pas l'impression qu'elle va cesser prochainement, mériterait que le Conseil d'Etat fasse un effort supplémentaire et octroie quand même davantage de moyens en faveur des victimes de ce conflit. Et le groupe socialiste souhaiterait en l'occurrence que ce rapport soit renvoyé au Conseil d'Etat pour qu'il puisse éventuellement montrer un soutien plus important à l'égard des réfugiés déplacés de Syrie. Mesdames et Messieurs les députés, nous souhaiterions donc que le Grand Conseil renvoie le présent rapport au Conseil d'Etat.

M. François Longchamp, président du Conseil d'Etat. Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, j'entends bien ce qui vient d'être dit par le député Deneys, mais j'aimerais tout de même rappeler le contexte. Toutes les demandes qui ont été faites par les plus importantes organisations humanitaires - je pense au CICR, je pense à Médecins sans frontières - ont été honorées. Elles l'ont été en temps et en heure, nous sommes toujours les premiers à réagir, et ce pour une très bonne raison: nous sommes la capitale humanitaire du monde, du droit humanitaire en tout cas. Ces principales organisations - à commencer par le CICR - sont ici présentes, et même si les Etats-Unis d'Amérique sont, comme vous le savez, le principal bailleur du CICR, nous avons toujours répondu présent. Nous avons indiqué les efforts ainsi faits; j'aimerais ajouter ce qui n'est pas dit dans ce rapport, mais qui représente un effort colossal entrepris par l'Etat de Genève dans le dossier syrien: l'accueil des négociations menées par M. de Mistura au nom de l'Organisation des Nations Unies. Il demande des mesures de sécurité extrêmement importantes, que le Conseil d'Etat honore, que l'Etat de Genève honore, ce qui nous vaut la reconnaissance infinie de l'Organisation des Nations Unies et de M. de Mistura en particulier, parce qu'il s'agit d'un effort qu'aucun autre pays ne consent aujourd'hui. Et je tiens à vous dire qu'il faut quand même relativiser les propos qui viennent d'être tenus: nous avons toujours répondu aux demandes, nous l'avons toujours fait de manière extrêmement rapide et nous avons été présents plus qu'aucune autre collectivité dans le dossier syrien et dans l'aide que l'on peut apporter à cette situation malheureusement dramatique. Je vous remercie.

Le président. Merci, Monsieur le président du Conseil d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, nous sommes saisis d'une demande de renvoi de ce rapport au Conseil d'Etat.

Mis aux voix, le renvoi au Conseil d'Etat de son rapport sur la motion 2295 est rejeté par 49 non contre 1 oui et 26 abstentions.

Le Grand Conseil prend donc acte du rapport du Conseil d'Etat sur la motion 2295.