République et canton de Genève

Grand Conseil

M 2225
Proposition de motion de Mmes et MM. Jean Romain, Pierre Weiss, Bénédicte Montant, Serge Hiltpold, Pierre Conne, Antoine Barde, Bertrand Buchs, Patrick Saudan, Daniel Sormanni, Bernhard Riedweg, Thierry Cerutti, Pascal Spuhler, Beatriz de Candolle, Gabriel Barrillier, Patrick Lussi, Raymond Wicky, Jean-Marie Voumard, Jean-Marc Guinchard, Jocelyne Haller, Michel Ducret, Stéphane Florey, Olivier Baud, Jean-Luc Forni, Simone de Montmollin, Jean-Louis Fazio, Norbert Maendly, Henry Rappaz, Olivier Cerutti, Salika Wenger, Marie-Thérèse Engelberts, Francisco Valentin, Christian Flury, Ronald Zacharias, Pierre Ronget pour la préservation et l'accès au public du site archéologique de l'Esplanade Saint-Antoine
Ce texte figure dans le volume du Mémorial «Annexes: objets nouveaux» de la session XI des 18 et 19 septembre 2014.

Débat

Le président. Nous passons à notre dernière urgence, la M 2225, qui est classée en catégorie II - trois minutes par groupe. Je cède la parole à son auteur, M. Jean Romain.

M. Jean Romain (PLR). Merci, Monsieur le président. Très rapidement, il s'agit d'une proposition de motion issue des travaux de la commission des pétitions, rappelez-vous, laquelle avait rendu un rapport qui avait été approuvé par tous les groupes. Sachez qu'à la fin décembre 2014, les fouilles seront terminées sur l'Esplanade Saint-Antoine, alors soit nous votons ce texte maintenant, soit il arrivera vraisemblablement trop tard. L'importance de ces découvertes n'échappe à personne, des choses formidables ont été trouvées et je pense qu'avec ces fouilles archéologiques Genève a tout simplement touché le jackpot. Je demande donc que cette proposition de motion soit renvoyée directement au Conseil d'Etat, étant donné la discussion que nous avons déjà eue et le temps qui presse, puisque nous arrivons bientôt à la fin de l'année. Je vous remercie et vous rappelle que tous les groupes ou presque ont signé ce texte.

M. Rémy Pagani (EAG). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, je ne sais pas si on a touché le jackpot, mais en tout cas du point de vue historique il ressort de ces fouilles archéologiques un bien commun qui est notre histoire essentielle, et il convient d'y mettre les moyens. Je ne vais pas répéter ce que j'ai déjà dit à plusieurs reprises dans ce parlement, mais il s'agit d'une découverte exceptionnelle, qui dégage, pour celles et ceux qui ont eu l'occasion de la visiter, une ambiance extrêmement prégnante du point de vue historique aussi, et cela autant voire davantage que le site archéologique de la cathédrale, qui se situe quant à lui sous la cathédrale, ce qui implique que l'on est un peu compressé. Là, on imagine le volume de cette église funéraire, on imagine tout ce qui a pu s'y produire, et je crois qu'il est important de dire et de répéter ici que ce projet, qui va être concrétisé d'abord par un avant-projet, puis par un projet et enfin par un prix qu'il va nous falloir mettre, sera conséquent, mais toujours est-il que ce sera le prix à payer pour le passé, qui permettra à ceux qui viendront après nous de prendre conscience eux aussi de ce qui s'est déroulé dans notre ville et du rôle essentiel qu'elle a joué durant certaines périodes. En effet, comme vous le savez - ou peut-être l'ignorez-vous - cette église était hors les murs, puis elle est rentrée dans les murs de notre cité avant d'en ressortir, elle a donc en tant que telle une histoire importante, outre les biens culturels qu'elle renferme.

M. Bertrand Buchs (PDC). J'aimerais simplement remercier ici l'archéologue cantonal et son service qui font un travail absolument extraordinaire à Genève, et cela pas seulement sur ces fouilles mais aussi sur toutes les autres fouilles qui ont été réalisées, que ce soit dans le canton de Genève ou ailleurs. Nous avons la chance d'avoir un service remarquable.

Mme Danièle Magnin (MCG). Je voulais justement vous faire part de l'inquiétude de l'archéologue cantonal, M. Terrier, qui sait qu'il y a non seulement les tombes que l'on a découvertes, mais encore bien des choses au-dessous, et qu'il est à court d'argent, puisqu'il n'y aura plus rien, je crois, à partir de fin décembre ou fin janvier. Il faut donc absolument pouvoir protéger ce site et permettre de continuer ces fouilles.

M. Yves de Matteis (Ve). Je voulais simplement dire que, suite au dépôt de la pétition 1865 «pour le maintien et l'accessibilité au public des vestiges découverts à l'Esplanade Saint-Antoine», le Conseil d'Etat avait d'ores et déjà répondu qu'il était favorable à cette entreprise. Pour cette raison, nous n'avions pas jugé bon de cosigner cette proposition de motion, mais nous nous en voudrions d'entacher la belle unanimité qui se dessine sur cet objet et voterons donc également en faveur de ce texte.

M. Luc Barthassat, conseiller d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, je m'exprime au nom de mon collègue Antonio Hodgers, qui est absent aujourd'hui, pour vous dire que le Conseil d'Etat accueille de manière positive cette proposition de motion. C'est vrai que c'est une découverte archéologique très importante et qui doit être accessible non seulement à ceux qui y travaillent, bien entendu, mais surtout à toutes et tous. Brièvement, je vous dirai qu'il faudra quand même que l'on trouve un financement, et nous pensons bien sûr à la solution des trois tiers - un tiers le canton, un tiers la Ville et un tiers les entreprises privées - pour préserver ce site et le rendre accessible à la population. Le Conseil d'Etat accueille donc positivement cette motion et vous en remercie.

Le président. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat. Nous allons donc voter sur cette proposition de motion.

Mise aux voix, la motion 2225 est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 80 oui (unanimité des votants).

Motion 2225