République et canton de Genève

Grand Conseil

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RD 1116
Hommage à Mme Martine ROSET, députée démissionnaire

Le président. Je vous informe que nous avons reçu la démission de Mme Martine Roset de son mandat de députée. Je prie M. Lefort de bien vouloir nous lire le courrier 3510. (Applaudissements à l'issue de la lecture.)

Courrier 3510

Le président. Il est pris acte de cette démission. Je vous informe que Mme Geneviève Arnold, première vient-ensuite, prêtera serment ce soir à 20h30.

Mesdames et Messieurs les députés, Mme Martine Roset a siégé au Grand Conseil sur les bancs du PDC pendant près de dix ans au total. En effet, entrée au parlement en 1989 en tant que benjamine, elle a été réélue en 1993, avant de démissionner en 1997 et de faire son retour seize ans plus tard, soit en 2013.

Lors de ses mandats, elle a participé aux travaux de la commission de l'environnement et présidé les commissions d'aménagement et des visiteurs officiels. Elle a également été membre du Bureau en 1993.

En plénière, on l'a souvent entendue s'exprimer sur des sujets relatifs à l'aménagement, à la zone agricole, ou encore, bien sûr, à la viticulture...

Outre son mandat de députée, elle a assumé la fonction de conseillère administrative de la commune de Satigny pendant deux législatures.

Nous lui souhaitons plein succès pour la suite de ses activités et lui remettons, fidèles à la tradition, un stylo souvenir. (Applaudissements. Le président descend de l'estrade, embrasse Mme Martine Roset et lui remet le stylo souvenir. Mme Martine Roset salue ensuite chacun des conseillers d'Etat.)

Mme Béatrice Hirsch (PDC). Mesdames et Messieurs les députés, ce soir nous prenons congé de Martine, la dame à la capeline. Dans tous les groupes, mais surtout au PDC, plusieurs personnes vont se sentir un peu orphelines; certains d'entre nous voient partir une copine, une frangine, voire une cousine, raison de plus pour lui dédier aujourd'hui une comptine.

Elle l'a rappelé, à son arrivée au Grand Conseil en 1989, elle en fut la benjamine. Au fil des années, d'abord à la commission des pétitions ou des visiteurs officiels, puis, à son retour sur ces bancs, à la commission de l'environnement et de l'agriculture, elle est devenue l'une de ces parlementaires qu'on ne peut pas traîner dans la farine. Mais c'est incontestablement à la commission d'aménagement qu'elle trouve son adrénaline. Elle connaît tous les bons plans, qu'ils soient de site, de zone ou de quartier; PLQ, PUS, MZ, LUP, LAT: pas besoin d'aspirine pour jongler avec les sigles, et surtout avec les concepts qu'ils désignent. Martine, c'est la tsarine de l'aménagement du territoire ! (Rires.) Evoquez le déclassement de la zone agricole, menacez de toucher aux surfaces d'assolement, et elle sort la nitroglycérine. (Exclamations.) Ce soir, Martine met un terme à vingt-six ans d'engagement politique. Dorénavant, c'est la mise en place du Grand Genève qu'elle continuera à écrire, dans un carnet de notes Moleskine.

Chère Martine, j'aimerais te dire un immense merci pour ton engagement, ta compétence et ta bonne humeur; nous allons te regretter. Tous nos voeux t'accompagnent pour que sereinement tu chemines, en compagnie de ceux qui te sont proches, ta famille, tes amis, et notamment une certaine rouquine. Merci Martine ! (Applaudissements.)

Une voix. Bravo !

Mme Christina Meissner (UDC). Chère Martine, au nom de l'UDC, mais aussi en mon nom personnel, j'ai envie de te dire que nous allons beaucoup, que je vais beaucoup te regretter. Alors que ça fait un quart de siècle que tu oeuvres en politique, je n'ai même pas eu la chance de siéger avec toi durant une législature complète... Comme je vais te regretter ! A la commission d'aménagement, justement, mais aussi à la commission de l'environnement et de l'agriculture, parce que s'il y avait une personne qui connaissait les dossiers, qui connaissait son territoire - et je ne parle pas seulement de Satigny, mais aussi du canton de Genève - qui connaissait l'aménagement et la législation, c'était bien toi. Tu nous as beaucoup apporté et, je dois le dire, toujours avec énormément de sincérité: tu n'as jamais été hypocrite dans tes prises de position, tu les as toujours adoptées d'une manière très juste, et on pouvait compter sur toi et sur ta connaissance dans tous les dossiers que nous avons traités.

J'ai aussi envie de t'appeler «chère voisine», parce que tu es de Satigny, et moi de Vernier; nous partageons un territoire qui est proche, et je sais d'ailleurs que, au-delà de ce parlement, nous continuerons à partager non seulement les sujets qui nous tiennent à coeur, mais également tout ce qui concerne ce territoire si particulier de la rive droite, qui mérite la reconnaissance et auquel tu as donné une certaine dimension. A ce titre-là, j'ai vraiment envie de te dire merci, mais je sais que nous allons continuer à travailler ensemble sur ce sujet.

Par ailleurs, tu vis dans une commune viticole où nous avons la joie d'avoir l'un de nos anciens présidents du Grand Conseil, Eric Leyvraz, qui est lui aussi ton voisin, et je suis persuadée que dans ce cadre si convivial nous aurons l'occasion de partager beaucoup de choses avec toi. De même que dans le cadre de l'autorité, bien sûr, des autorités que nous représentons, que ce soit l'exécutif ou le législatif. En effet, je sais, parce que tu ne quittes pas le territoire, bien au contraire, tu t'y intègres - en réalité tu fais le chemin inverse du mien, si je puis dire - que là aussi nos routes se croiseront et que tu sauras toujours défendre les justes causes de la nature, de l'agriculture et de l'aménagement du territoire de notre canton. Un grand merci à toi ! (Applaudissements.)

Mme Bénédicte Montant (PLR). Chère Martine, beaucoup de choses ont été dites à propos de tes compétences en aménagement du territoire, je crois donc que je ne vais rien ajouter à ce sujet, si ce n'est qu'il est dommage que tu nous quittes, parce que nous perdons un véritable recueil vivant des lois sur l'aménagement.

Je voudrais plutôt parler ici de ta personnalité: tu es toujours aimable, toujours souriante, toujours de bonne humeur - je crois que je ne t'ai jamais vue de mauvaise humeur, en tout cas à ton arrivée en commission - toujours très vivante, et surtout tu es quelqu'un qui ne portes jamais aucun jugement, dans le sens négatif du terme. Pour toutes ces raisons nous te regretterons dans tes combats, dans ta défense ardente de l'outil de travail des agriculteurs, nous te regretterons comme députée, mais nous te regretterons également comme femme de tête, comme femme de parole, comme femme de la terre, comme femme d'amitié et aussi, pour ma part, comme femme motarde... Alors bon vent, et surtout chapeau ! (Applaudissements.)

Des voix. Bravo !

M. Yves de Matteis (Ve). Lors de la dernière session, je m'étais exprimé sur un objet et, pour une fois, je n'avais pas lu de texte. Ma voisine - parce que j'appelle Martine «ma voisine» - m'avait alors dit: «Mais c'est beaucoup mieux quand tu ne lis pas ! Il faudrait que tu recommences !» Eh bien pour lui rendre hommage ce soir, je ne vais pas lire une seule ligne, mais au contraire improviser complètement.

De tous les députés de ce Grand Conseil, je crois que je suis le seul à pouvoir dire que c'est réellement ma voisine, parce qu'on a participé à nos séances quasiment sur le même siège, à quelques centimètres près. Du reste, elle m'a quelquefois coincé les doigts en montant ou en descendant le siège... (Rires.) Heureusement, j'ai survécu et je suis encore là ! Mais ce qui est incroyable, surtout, c'est qu'on a vraiment collaboré, peut-être d'ailleurs que les Verts et le PDC n'ont jamais autant collaboré qu'à cette occasion-là, puisque nous ne sommes pas du même parti. A tel point que, pour chaque session, nous ne demandons qu'un seul exemplaire de chaque document, ce qui est au demeurant très écologique, car nous partageons - ou plutôt nous partagions, hélas, puisque cette pratique va malheureusement prendre fin - tous nos documents.

Cependant, ce que j'aimerais dire, pour ne pas être trop long - puisque nous avons quand même d'autres objets à traiter - c'est combien j'ai pu apprécier ce voisinage, ce très bon voisinage, cet excellent voisinage d'une personne qui m'a impressionné, d'une part par son expérience - pour moi le petit nouveau qui était là et qui ne connaissait pas grand-chose aux débats du Grand Conseil - mais surtout par sa sérénité et le fait qu'elle n'était absolument pas dogmatique. Je crois en effet qu'il n'y a pas beaucoup de personnes aussi peu dogmatiques qu'elle ! Je mentionnerai aussi cette espèce de bienveillance, de gentillesse et de compétence, avec malgré tout une main de fer dans un gant de velours, car elle a quand même un certain caractère ! Elle n'a pas pu me le démontrer, parce qu'elle a toujours été très aimable avec moi, mais c'est néanmoins un aspect que j'ai pu percevoir de manière très forte chez elle. Je regrette donc vraiment très sincèrement qu'elle parte - même si je sais qu'elle sera remplacée par une femme qui est très bien également - mais je lui souhaite bon vent et penserai toujours à elle comme à une voisine d'exception. (Exclamations. Applaudissements.)

Mme Caroline Marti (S). Chère Martine, je me souviendrai de toi comme collègue à la commission d'aménagement, où j'ai eu beaucoup de plaisir à siéger à tes côtés. Je me souviendrai surtout de la pertinence de tes interventions, de la clarté de tes propos, de ton engagement sans limites pour les zones agricoles et leur protection - la protection des surfaces d'assolement, notamment - de ta propension au dialogue et de ta capacité à sortir de la posture idéologique pour essayer de trouver en bonne intelligence des solutions qui soient profitables à l'ensemble de notre population et de notre canton. Je vois en toi un peu la gardienne du temple, qui bien souvent nous a rappelés à nos obligations légales dans le cadre de cette commission. Martine, je me souviendrai également de ton sourire et de la bienveillance avec laquelle tu m'as accueillie au sein de ce Grand Conseil. Je te remercie pour le soutien que tu m'as souvent apporté et pour tes conseils - qui m'ont été très utiles - d'une ancienne benjamine du Grand Conseil à la benjamine de cette législature. Chère Martine, nous nous souviendrons enfin de tes fameux couvre-chefs, et d'ailleurs pour l'ensemble de ta carrière politique nous te tirons notre coup de chapeau ! (Applaudissements.)

M. André Python (MCG). Pour ma part, je n'ai pas préparé grand-chose ! Je voulais simplement te dire, chère Martine, que je regrette de t'avoir connue peut-être trop tard et que tu étais un élément extraordinaire au sein de la commission de l'environnement. Franchement, je regrette que tu partes déjà, à peine nous nous sommes connus, mais je pense qu'on aura certainement l'occasion de se revoir dans d'autres circonstances, et je te souhaite tout de bon pour l'avenir. Merci Martine ! (Applaudissements.)

M. Francisco Valentin (MCG). Chère Martine, le jeune député que je suis a eu énormément de plaisir à travailler avec toi. Tu es à mon sens le meilleur du PDC... (Exclamations.) ...et tu vas nous manquer. (Commentaires.) Les meilleurs s'en vont toujours les premiers ! J'ai apprécié la justesse de tes interventions, j'ai apprécié tes compétences hors normes, j'ai apprécié ta gentillesse, ton accueil dès mon arrivée, et j'espère que notre cher ami Jean Romain fera une dérogation pour que tu puisses rouler sur les routes avec nous, le Grand Conseil ! Je te souhaite bon vent, Martine ! (Applaudissements.)