République et canton de Genève

Grand Conseil

M 1649-A
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la motion de Mmes et MM. Sylvia Leuenberger, Christian Bavarel, Anne Mahrer, Roger Deneys, Renaud Gautier, Pierre-Louis Portier, Jacques François concernant l'initiation à la gestion durable des ressources énergétiques dans l'éducation scolaire des enfants

Débat

Mme Sylvia Leuenberger (Ve). Cette réponse du Conseil d'Etat indique que l'avis de la motion n'a pas été bien compris. Il ne s'agissait pas de développer encore plus la sensibilisation aux problèmes énergétiques - ce que l'Etat fait d'ailleurs très bien - mais d'impliquer les élèves dans la recherche d'actions concrètes dans leur établissement pour améliorer le développement durable - c'est un peu différent. L'objectif est de provoquer des comportements actifs chez les jeunes, pour qu'ils reproduisent cela quand ils seront adultes et que le développement durable ait une véritable existence.

Cela se fait déjà au sein du DIP et, comme le relève le rapport, cela se fera encore. Le but est de marquer ces enfants. A l'avenir, dans dix ou vingt ans, ils auront des comportements que les plus âgés n'ont pas su développer quand ils étaient enfants. D'ailleurs, l'article 18 de la loi L 2 30 sur l'énergie stipule que l'information et les conseils sont obligatoires et la loi A 2 60 sur le développement durable que l'on vient de voter nous oblige à aller dans ce sens.

Le problème se situe au niveau du financement. Le DIP déclare que ce financement n'est pas possible parce que cela coûtera cher; ce n'est pas vrai, car il s'agit de financements trouvés en partenariat avec les communes et les SIG. Le DIP n'a donc pas à dépenser d'argent.

Actuellement, il s'agirait de pérenniser ce financement qui ne coûte en fait rien à l'Etat, et il y aurait une piste qui serait de prévoir une ligne budgétaire dont les sources de financement sont connues, car elles proviennent de fonds énergétiques que l'on a votés dans d'autres lois.

Je propose de renvoyer ce rapport au Conseil d'Etat pour qu'il explore la piste de la ligne budgétaire et pour que, à l'avenir, ces actions d'enfants que l'on implique dans des actes de développement durable dans leurs établissements scolaires puissent se pérenniser.

Alors, merci de renvoyer ce rapport au Conseil d'Etat pour faire cette proposition.

M. Alberto Velasco (S). En commission des travaux, j'ai constaté que, chaque fois que l'on essaie d'installer dans les établissements scolaires ces panneaux solaires et tous ces équipements qui relèvent du développement durable, ils permettent aux élèves de participer à cette évolution. Ce sont les positions prises à l'époque par les commissaires de tous bords, à l'exception de l'UDC, évidemment, mais avec les radicaux, qui ont un côté extrêmement positif.

On ne peut qu'encourager l'Etat à appliquer l'Agenda 21 avec les élèves, car l'Agenda 21 est véritablement une approche très citoyenne de l'application du développement durable. Cette application passe par la pratique, elle est effectuée directement par les citoyens, ce sont eux qui conçoivent les projets et les appliquent. C'est très encourageant.

Par contre, tout comme Mme Leuenberger, je trouve que la réponse donnée concernant le financement n'est pas acceptable. Il n'est pas correct de prétendre que l'objectif du Conseil d'Etat, d'économiser 5%, ne permet pas d'intégrer les 780 000 F que coûte la demande faite ici, surtout que les SIG - et même certaines communes - disposent justement de fonds allant dans ce sens. Je pense donc que l'on pourrait trouver un moyen pour que les SIG puissent financer tout cela. C'est très important ! L'enseignement, la formation, l'éducation: c'est l'avenir ! Aujourd'hui, tout le monde parle du réchauffement de la planète et de la nécessité de consommer moins ou de consommer mieux, tout le monde se targue de cela et tient ce langage, mais quand il faut mettre la main à la pâte, c'est-à-dire donner quelques francs, alors ce n'est plus possible ! Il y en a marre quand on sait que nous votons un budget de 7 milliards de francs. Je pense que l'on peut très bien trouver la somme de 780 000 F pour l'allouer à une activité qui est éminemment importante pour les jeunes et pour l'avenir.

Le groupe socialiste s'associe à la demande de Mme Leuenberger, soit de renvoyer ce rapport au Conseil d'Etat.

La présidente. Merci, Monsieur le député. Je rappelle que nous sommes en procédure d'extraits.

Mme Janine Hagmann (L). Très rapidement. Notre groupe s'opposera au renvoi au Conseil d'Etat de son rapport sur cette motion, car nous sommes tout à fait satisfaits de la réponse donnée.

Nous estimons qu'à un moment donné il faut savoir ce que l'on veut ! Le Conseil d'Etat est en train de rétablir la confiance nécessaire au bon fonctionnement de l'école et il a besoin de toutes ses ressources pour cela. Il y a eu une votation populaire claire, nette et précise pour spécifier les missions de l'école, alors arrêtons de lui confier toutes les responsabilités possibles.

Mme Sylvia Leuenberger (Ve). Je ne veux pas abuser du temps de parole dans cette enceinte, mais, Madame Hagmann, vous n'avez pas compris ! Il ne s'agit pas de l'argent du DIP; et il ne s'agit pas de faire des nouvelles choses, elles existent depuis dix ans !

Aujourd'hui, un mode de financement permet de pérenniser des programmes qui ont été initiés il y a dix ans en ce qui concerne les Opérations énergie et il y a huit ans en ce qui concerne les Chantiers didactiques énergie. Cela existe ! Le Conseil d'Etat n'a pas compris l'avis, c'est tout ! On ne lui demande pas des choses en plus, on lui demande seulement de pérenniser par une ligne budgétaire de l'argent qui vient d'ailleurs, afin de continuer des actions qui existent déjà !

Il y a une erreur de compréhension, c'est pour cela que nous renvoyons ce rapport au Conseil d'Etat !

Mis aux voix, le renvoi au Conseil d'Etat de son rapport sur la motion 1649 est adopté par 44 oui contre 9 non et 2 abstentions.

L'objet est refusé.