République et canton de Genève

Grand Conseil

Chargement en cours ...

RD 998
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la mise en oeuvre des mesures prévues par la loi sur les infrastructures de transport issues du projet d'agglomération franco-valdo-genevois (LITAgglo - H 1 70) 2011-2013
Ce texte figure dans le «Recueil des objets déposés et non traités durant la 57e législature».

Débat

M. François Baertschi (MCG). Concernant la solidarité internationale...

Le président. Nous sommes passés au point suivant, Monsieur le député.

M. François Baertschi. Mais j'ai appuyé sur le bouton pour le sujet précédent ! (Exclamations.)

Le président. Non, Monsieur le député.

M. François Baertschi. Si, si. Vous n'avez pas vu !

Le président. Non, ce n'est pas vrai ! (Commentaires.) J'ai attendu, j'ai regardé sur mon écran, personne n'a demandé la parole. J'ai annoncé le point suivant, vous n'aviez pas encore appuyé sur votre bouton.

M. François Baertschi. Tant pis, alors je passe mon tour.

Le président. Nous en sommes maintenant au RD 998 et je vous remercie de vous prononcer sur ce sujet. La parole est à Mme la députée Christina Meissner.

Mme Christina Meissner (UDC). Monsieur le président, votre langue a fourché lorsque vous lisiez le titre du rapport. Il ne s'agit évidemment pas d'«infractions», mais bien d'«infrastructures» de transport. (L'oratrice rit.)

Le président. Vous avez parfaitement raison, excusez-moi !

Mme Christina Meissner. Il est évidemment difficile de renvoyer ce rapport du Conseil d'Etat au Conseil d'Etat. Néanmoins, permettez-moi d'exprimer un malaise par rapport à la somme de 320 millions de francs prévue dans le cadre des infrastructures de transport entre 2011 et 2013. On en est encore au stade des études ! Il y a une part - et une petite part - qui sera payée par le fonds d'infrastructure de la Confédération, mais l'autre part ne sera pas imputable au fonds d'infrastructure. Et le canton s'engage à réaliser ces mesures... (Brouhaha.)

Le président. Un peu de silence !

Mme Christina Meissner. Quand nous voyons l'ensemble des mesures, certaines sont évidemment prioritaires, mais d'autres peut-être moins. J'aurais trouvé intéressant que notre nouveau ministre des transports - dont je salue d'ailleurs l'arrivée - puisse se prononcer sur ces priorités établies en matière d'infrastructures. Celles-ci vont de certaines voies vertes jusqu'à d'énormes requalifications et sont évidemment franco-genevoises, avec une part non négligeable d'engagement de la part du canton de Genève. De son côté, le groupe UDC ne peut pas prendre acte de ce rapport, qui est aussi lié au plan directeur cantonal. Est-ce qu'on peut le renvoyer au Conseil d'Etat ? (Protestations.) Ou alors à la commission des transports ? (Remarque.) Merci, Madame Carbonnier. Je propose donc le renvoi de ce rapport à la commission des transports.

Le président. Merci, Madame la députée. Nous voterons cette demande tout à l'heure. La parole est à M. le député François Baertschi.

M. François Baertschi (MCG). Merci, Monsieur le président. J'ai enfin la parole ! Nous ne pouvons tolérer cette façon de voir la politique régionale. C'est vraiment le principe de l'usine à gaz ! Les Genevois mettent des sommes considérables en attendant quelques miettes d'argent venant de l'autre côté de la frontière pour la création d'un utopique Grand Genève. Ce Grand Genève ne peut être qu'une catastrophe au final, parce qu'il ne repose sur aucune base politique, aucune base économique, aucune base sociale. Nous sommes dans deux logiques différentes, nous ne pouvons pas mélanger l'eau et le vin. Or c'est ce qu'on est en train de faire dans cette région. S'agissant en particulier des questions de transport, nous nous opposons à ce genre de procédés. C'est d'ailleurs ce qui nous a valu notamment de lancer un référendum, qui a été soutenu par un nombre considérable de citoyens genevois et sera bientôt soumis aux électeurs. Nous ne tolérerons pas d'être les dindons de la farce dans cette histoire ! Nous ne tolérerons pas que les cartes soient mal réparties entre chacun ! Nous voulons quelque chose de loyal. Mais ce n'est pas le cas, ça ne va que dans un seul sens. Ce Grand Genève, nous n'en voulons pas. C'est pour cela que nous demanderons le renvoi de cet objet à la commission des transports, tout comme ma préopinante Christina Meissner. Merci, Monsieur le président.

M. Rémy Pagani (EAG). Mesdames et Messieurs les conseillers municip... les députés, excusez-moi ! (Exclamations. Protestations. Applaudissements.) Désolé, on me parlait. Après, je me jetterai au lac ! J'aimerais juste... (Remarque.) ...S'il te plaît, je m'excuse mais je ne peux pas parler.

Le président. Allez-y, Monsieur le député.

M. Rémy Pagani. J'aimerais juste que les personnes qui remettent en cause ce rapport se déplacent à la gare Cornavin, sur les voies pénétrantes de cette ville, et se rendent compte qu'on n'arrivera bientôt plus à circuler et se déplacer à Genève. On peut toujours ergoter sur la question d'un parking ici, d'une zone 30 là. Mais toujours est-il qu'il y a 150 000 personnes qui arrivent le matin et 150 000 personnes qui partent le soir. Cette question-là est de notre responsabilité. Nous devons organiser cette région et faire en sorte de mettre à disposition des infrastructures comme le CEVA ou la gare Cornavin, de façon que les gens... On n'est pas dans des grandes métropoles américaines. Malheureusement, nos rues ont été construites au XIXe siècle, et c'est comme les tuyaux: ça ne peut pas s'élargir. Nous avons donc réellement un problème d'infrastructure. Ces problématiques d'infrastructure ne pourront être résolues qu'en s'élevant un peu et en regardant le développement de la région. Ceci nous impose de collaborer avec nos amis français comme vaudois, même pour celles et ceux qui seraient également dérangés par nos amis vaudois. En conséquence, Mesdames et Messieurs, ce rapport est tout à fait intéressant. Nous le soutenons, nous en prenons acte, parce qu'il définit les grandes lignes. Il va y avoir un long chemin semé d'embûches pour arriver à faire valoir notre responsabilité de mettre en place ces infrastructures. Je vous remercie de votre attention, Mesdames et Messieurs les députés.

Mme Anne Marie von Arx-Vernon (PDC). Monsieur le président, au parti démocrate-chrétien, nous ne tolérons pas que des élus disent n'importe quoi. Nous ne tolérons pas que l'on imagine que le canton de Genève puisse être un canton pour nains de jardin. Nous ne tolérons pas que l'on ferme les portes et qu'on imagine que les Français ou les Vaudois ne soient pas dignes d'être des partenaires. Au parti démocrate-chrétien, nous sommes convaincus que si Genève a vingt ans de retard, il est effectivement temps que... Nous devrions effectivement expliquer à certains, par un renvoi en commission, pourquoi nous avons vingt ans de retard. De ce fait, nous ne voulons absolument pas faire autrement que de collaborer avec les Français et les Vaudois pour un vrai Grand Genève, qui est notre avenir ! Je vous remercie. (Applaudissements.)

M. Thomas Wenger (S). Mesdames et Messieurs les députés, mon intervention ira dans le même sens que celle de ma préopinante. Qu'on le veuille ou non - et même si on peut bien sûr intervenir sur certaines choses - on habite aujourd'hui dans une agglomération transfrontalière de 800 000 habitants. Il y a quotidiennement 500 000 passages de frontière, que ce soit en voiture, en train, avec les transports publics ou d'autres moyens de transport. Mesdames et Messieurs, il est vital de pouvoir travailler ensemble pour financer ces infrastructures transfrontalières. Il y en a plusieurs qui sont concernées. Citons notamment le CEVA - on ne va pas y revenir, mais il s'agit d'un financement transfrontalier - ou encore les fameux P+R. Je pense que Genève a tout à gagner à financer quelques P+R sur sol français, afin que nos amis français puissent y laisser leur voiture et continuer avec les transports publics pour venir travailler à Genève. Il y en a d'autres, comme par exemple - on en parle assez peu - la réhabilitation de la ligne du Tonkin, la ligne du barreau sud, qui permettrait de relier Genève au Valais en passant par l'autre versant du Léman. Il y a également les trams transfrontaliers ou encore - même si c'est moins cher - la route des Nations, qui se retrouvent dans ce rapport. Bref, nous vivons dans une agglomération transfrontalière, ne faisons pas semblant de ne pas y vivre. Les frontières ne sont plus tellement existantes pour les gens qui se déplacent aujourd'hui. Je vous invite donc également à prendre acte de ce rapport. Merci beaucoup.

Le président. Merci, Monsieur le député. Nous sommes saisis d'une demande de renvoi en commission, que je soumets aux votes de l'assemblée.

Mis aux voix, le renvoi du rapport du Conseil d'Etat RD 998 à la commission des transports est adopté par 46 oui contre 27 non.

Le président. Mesdames et Messieurs, chers collègues, j'aimerais juste vous rappeler deux choses. Premièrement, nous sommes en séance des extraits. Les prises de parole ne sont donc que d'une fois par groupe pendant sept minutes au maximum. Je voulais simplement rappeler cette règle. Deuxièmement, il y a un brouhaha infernal, et on ne va pas pouvoir tenir l'après-midi comme ça. Je demande donc que chacun fasse un effort et que ceux qui souhaitent discuter se rendent dans les salles adjacentes, afin qu'on puisse travailler tranquillement et sereinement. Je vous remercie.