République et canton de Genève

Grand Conseil

R 703
Proposition de résolution de Mmes et MM. Renaud Gautier, Vincent Maitre, Beatriz de Candolle, Guillaume Barazzone, Ivan Slatkine, Francis Walpen, Frédéric Hohl, Mauro Poggia, Eric Bertinat, Jacques Jeannerat, Mathilde Chaix, Bertrand Buchs, Patricia Läser, Fabienne Gautier, Alain Meylan, Daniel Zaugg, Nathalie Fontanet, Claude Aubert, Patrick Lussi, Eric Leyvraz, Pierre Conne, Pierre Ronget, Nathalie Schneuwly, Antoine Barde, Christiane Favre, Michel Forni Planification surprenante, coordination défaillante et information manquante : mettons fin au cauchemar des travaux sur les routes genevoises !

Débat

Le président. Comme vous êtes allés beaucoup plus vite que ce que je pensais, nous allons encore traiter le point 49. (Exclamations. Protestations.) Oui, oui, jusqu'à la demie on a le temps. Après vous aurez une demi-heure de pause. (Brouhaha.) S'il vous plaît, on est bien lancés ! Catégorie II, trente minutes, la parole est au premier cosignataire, M. Gautier.

M. Renaud Gautier (L). Le propos, ici, n'est pas de savoir si les routes sont assez grandes, pas assez grandes, s'il faut avoir des places de parc libres ou pas libres. C'est simplement une forme d'appel en disant que l'entretien du réseau routier du canton est une chose, mais que la coordination des travaux par rapport aux réalités du monde en est une autre.

Il y a ici trois exemples cités de gestion pour le moins peu rigoureuse d'une problématique qui touche de plein fouet celles et ceux qui doivent ensuite se déplacer. C'était par exemple, le fait d'entamer des travaux au début du mois de septembre sur le quai du Mont-Blanc, alors qu'on aurait parfaitement pu les faire en été, il y avait moins de monde. Et que la réponse donnée à la question «Pourquoi cela n'a pas été fait en été ?» est simplement du style «Il ne fallait pas déranger les fêtes de Genève» ce qui, en soit, est un bienfait pour celles et ceux qui y participent, mais peut paraître légèrement choquant pour celles et ceux qui doivent se déplacer durant l'année, pour amener les enfants à l'école ou pour aller travailler.

Il s'agit donc, dans cette résolution, d'un appel à une meilleure coordination, à ce que celles et ceux qui planifient les travaux prennent de temps à autre leur voiture et se posent la question de savoir si au début d'une saison - comme par exemple au mois de septembre - faire en même temps une partie du Bachet-de-Pesay, faire des travaux sur le quai du Mont-Blanc et autres, paraît une gestion rigoureuse de la mobilité des Genevois.

M. Michel Forni (PDC). Mesdames et Messieurs les députés, certains prétendent que la moitié d'une réponse se trouve généralement dans une question, lorsque celle-ci est bien posée. D'autre part, une invite qui appelle une planification des travaux, qui invite également à une coordination et à une information adéquates est non seulement respectable, mais elle entre également dans ce que disait M. Boileau: «Ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement.»

Vous me direz qu'il y a un certain paradoxe, parce que si on revient sur le cauchemar et sur l'information manquante, on rejoint un peu M. Newton qui pensait que si l'on veut voir plus loin, il vaut mieux monter sur les épaules d'un géant.

Alors, c'est difficile, quand on circule à Genève, d'utiliser cette solution. On peut essayer d'éviter le bouchon, de slalomer. Là, on essaie de voir un peu plus loin, mais toujours pas plus haut et finalement, on se résout à une situation, qui est celle de se dire: «on va essayer la fluidité des transports publics.» Mais là, il y a un peu de marketing politique et puis le «yes, we can», finalement, fait qu'on arrive aussi dans un bouchon et cela se solde de la même façon.

C'est la raison pour laquelle tous les moyens qui ont été utilisés semblent pouvoir régler les problèmes technologiques et le problème matériel, mais peut-être pas celui de la communication et on peut se poser la question: «Y a-t-il un manque de volonté pour les affronter ?»

Je me permettrai de citer, en conclusion, un petit proverbe yiddish qui dit: «Un bon menteur ne donne jamais de détails.»

Une voix. Oh !

M. Michel Forni. Le PDC vous invite donc à soutenir cette proposition.

Une voix. Bravo !

M. René Desbaillets (L). Je vois qu'il y a peu d'orateurs. Je ne sais pas si c'est l'approche de la pause ou si beaucoup parmi vous circulent très peu la journée dans le canton de Genève. En complément de ce qu'a dit mon préopinant, Renaud Gautier, ce sur quoi je voudrais attirer l'attention lorsqu'on fait des travaux, c'est qu'il faut les faire, ils doivent être faits, mais on peut aussi exiger qu'ils soient exécutés dans un laps de temps le plus court possible. Or, à tout bout de champ, vous voyez des ouvertures de chantier de-ci de-là et tout d'un coup il y a une grue, une personne qui travaille, tout d'un coup, pendant trois jours il n'y a plus personne qui plante un clou sur le chantier, etc.

Alors, qu'on fasse des chantiers, oui, mais quand on démarre, on travaille ! Par ailleurs, je ne vois pas pourquoi il n'y a qu'à Genève, la seule ville du monde entier, où on s'interdit de travailler après 17h le soir ! Dans beaucoup de villes, dans les rues où il y a beaucoup de passage, on travaille la nuit.

J'admets que les resurfaçages se font la nuit, cela joue pas mal. Mais il y a d'autres travaux qui pourraient être faits la nuit, afin d'éviter d'encombrer toute la circulation.

Le président. Merci, Monsieur le député. Je ne puis malheureusement plus rien pour vous, puisque je suis à la retraite professionnelle. La parole est à M. le député Pascal Spuhler.

M. Pascal Spuhler (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, juste un petit commentaire sur les propos de M. Renaud Gautier, concernant la remarque exprimée par la DGM au sujet des travaux qui n'ont pas été faits cet été à cause des fêtes de Genève: d'abord, effectivement, ce serait un peu maladroit de les faire pendant les fêtes de Genève, car elles rapportent quand même à peu près 120 millions - un peu plus de retombées directes et indirectes aux finances touristiques du canton. Deuxièmement, l'excuse n'est pas vraiment bonne de la part de la DGM, puisque les fêtes de Genève, c'est deux semaines et l'été, c'est quand même deux mois et demi, voire trois mois. Donc, j'imagine qu'ils pouvaient faire les travaux avant ou après les fêtes de Genève.

M. Eric Stauffer (MCG). Comme cela, il y aura eu un peu plus d'orateurs sur ce sujet. Il est quand même à noter quelque chose qui est assez piquant, pour reprendre les propos de Mme Künzler - bien que tous les travaux à Genève ne lui soient pas imputables - mais force est de constater, et nous l'avons tous remarqué, que, aujourd'hui, on s'amuse à faire des travaux à Genève selon un mode de pensée totalement doctrinaire, qui est anti-voiture.

Je ne parle pas d'écologie, parce que quand on propose aux Verts d'avoir des voitures électriques ou à hydrogène... Pour eux, ce qui a quatre roues, c'est rédhibitoire. (Commentaires.) Donc, il faut que cela ait deux roues et des pédales ! Je n'ai pas fait de jeu de mot.

Partant de ce principe, on a tous remarqué à Genève que, finalement, on a rehaussé les trottoirs pour empêcher les scooters de s'en approcher et de remonter les colonnes des voitures, on a rétréci les voies de circulation, on a élargi les trottoirs: pour y mettre quoi ? Je vous le donne en mille: des pistes cyclables qui sont maintenant devenues dangereuses pour les piétons. Du reste, ce n'est pas Mme Künzler qui va me contredire: à Onex, nous avons fait enlever une piste cyclable sur un trottoir, tant elle était devenue dangereuse... (Protestations de M. Deneys.) ... tant elle était devenue dangereuse... (Protestations de M. Deneys.)

Le président. Monsieur Deneys ! Monsieur le député ! Je suis désolé !

M. Eric Stauffer. Monsieur Deneys, vous savez, vous êtes dans un parlement. On ne vous a pas expliqué ? Il faut appuyer sur le bouton pour parler. (Protestations.) C'est comme à l'école, vous appuyez sur le bouton. (Chahut.)

Le président. Cela suffit !

M. Eric Stauffer. Et si vous êtes sage on vous donnera la parole. (Le président agite la cloche.)

Le président. Poursuivez, Monsieur le député. (Brouhaha.)

M. Eric Stauffer. Donc, à Onex, nous avons fait enlever une piste cyclable sur un trottoir, tant elle était devenue dangereuse... (Brouhaha.)

Le président. Chut !

M. Eric Stauffer. ...puisqu'elle était devant des commerces ou des terrasses de tea-room et que lorsque les gens, notamment des mamans avec des enfants, venaient, vous aviez ces ayatollah à vélo qui passaient à fond la caisse... (Exclamations.) ...et si vous aviez le malheur de vous trouver sur leur chemin, vous aviez encore une pluie d'insultes ! Mais la raison l'a emporté sur la doctrine, et cette piste cyclable a été enlevée.

Alors, évidemment, des travaux, il y en a beaucoup trop et finalement, tout ce qui est en train d'être fait à Genève n'est pas pour améliorer la qualité de vie des citoyens...

Le président. Il vous faut conclure, Monsieur le député !

M. Eric Stauffer. Je vais conclure. ...mais plutôt pour la péjorer. Si vous voulez vraiment régler ce problème de circulation avec ces travaux, demandez notamment aux Français de construire des parkings relais chez eux. On leur mettra des bus et cela évitera les 550 000 mouvements véhicules/jour que nous avons à Genève !

M. Patrick Lussi (UDC). Mesdames et Messieurs les députés, il est des moments où, une fois de plus, un constat pragmatique, réel s'impose: on apprend que cet après-midi, il y a un bouchon incommensurable sur l'autoroute de contournement, à cause des travaux du Bachet - une seule voie ouverte.

Oui, l'exaspération gagne les gens. Alors, cette résolution est présentée, parce qu'une somme incalculable de travaux est entreprise et on se demande s'il y a une intelligence quelque part - le propos n'est pas de contester tous les travaux - mais y a-t-il vraiment une intelligence qui pousserait à trouver tous les moyens pour fluidifier le trafic ?

Parce que, en effet, à force d'attendre dans les bouchons, c'est de la pollution, c'est du carburant consommé pour rien, c'est du temps perdu et, pour finir, c'est de l'argent perdu aussi pour notre économie. C'est la raison pour laquelle, personnellement, j'ai signé cette résolution et je la soutiendrai.

M. Michel Ducret (R). Mesdames et Messieurs les députés, il est vrai qu'il y a un véritable problème d'organisation des travaux sur le domaine public, particulièrement sur les chaussées à Genève. C'est marrant, parce que, en réalité, toute une machinerie a été mise en place, notamment sous l'égide des Services industriels pour éviter les trous, les fermetures, les réouvertures, etc.

L'idée était excellente, malheureusement, on se trouve de nouveau face à une de ces machines compliquées, bien genevoise, bien pensée au départ, enfin, qui part d'une bonne intention, et qui fonctionne plutôt assez mal.

Vous annoncez des chantiers plusieurs années à l'avance aux Services industriels, vous avez des rencontres. A un moment donné, vous annoncez que vous allez bientôt ouvrir un chantier, que vous avez besoin d'électricité, de tout cela. On vous invite à une séance de coordination ! Et vous rencontrez ces gens. On leur explique ce qu'on va faire, etc. On leur dit à quel moment on va ouvrir, à peu près ce qui va se passer, etc.

Et puis, un certain nombre de mois passent et, à un moment donné, les choses démarrent, les travaux se font et, là, les Services industriels reviennent, ce sont d'autres personnes qui sont là et disent : «Ah, mais on aurait bien aimé poser un tube électrique dans cette fouille, profiter de l'ouverture...» Vous, vous dîtes: «Mais, pas de problème. Bienvenue dans notre fouille ! Profitons, c'est ouvert ! Mais faites vite, parce qu'on referme avant Noël !»

Et voilà, Mesdames et Messieurs, là cela commence à coincer, parce que les chaînes de décisions sont tellement compliquées, tellement lourdes que les personnes qui viennent vous trouver et vous disent: «Vous avez bien raison...» ce ne sont pas elles qui décident qui a le financement pour poser le tuyau ! Alors vous allez jusqu'à proposer: «Mais on veut bien vous le pré-financer votre tuyau !» Mais elles ne peuvent pas accepter, elles n'ont pas les compétences.

Voilà où on en est, Mesdames et Messieurs ! C'est une première problématique: on a des bonnes idées, des bons systèmes, mais ils ne fonctionnent pas ! Et il y aurait peut-être quelque chose à faire pour que cela fonctionne enfin.

Le deuxième aspect concerne les problèmes de trafic et de chantier qui montrent...

Le président. Il vous reste trente secondes, Monsieur le député !

M. Michel Ducret. Je crois qu'à un moment donné, cela montre surtout la fragilité de notre système de circulation et de déplacement, Mesdames et Messieurs, parce que quand on voit que, pour un petit trou à la hauteur du pont du Mont-Blanc, on a commencé à avoir des bouchons dans toute la ville, je vous mets en garde...

Le président. Il vous faut conclure !

M. Michel Ducret. ... la fragilité du système de déplacement à Genève est énorme ! Et là, on a un risque majeur qu'on ne pourra plus réguler avec les feux à l'entrée de la ville, parce que les bouchons, aujourd'hui à Genève, ce n'est plus à l'entrée de la ville, c'est aussi à la sortie de la ville ! Cela, ceux qui ont suivi des cours sur le transport, notamment à l'Institut de technique des transports, à Lausanne, vous le diront: les véritables problèmes de circulation...

Le président. Monsieur le député, il vous faut conclure !

M. Michel Ducret. ...dans une ville, c'est quand il y a des bouchons à la sortie et non à l'entrée !

M. François Lefort (Ve). Mesdames et Messieurs les députés, l'auteur de cette résolution a été extraordinairement placide aujourd'hui. Curieusement, en cette fin d'été 2012, par contre, ce député libéral - non des moindres - perd ses nerfs et nous pond une résolution énervée, un peu injuste, certainement pas exhaustive des maux que subit la population ! Je serai heureux ici de compléter ces invites lacunaires.

Mais avant de les compléter, il faut convenir que les maux dénoncés, nous les avons créés ici, en votant, par exemple, les crédits du CEVA, comme nous votons de nombreux crédits pour des travaux destinés à améliorer la vie de la population. Malheureusement, les travaux occasionnent des nuisances, mais temporaires !

L'auteur de cette résolution n'est pas exhaustif, il est oublieux de nombreuses autres nuisances, qui ne sont pas le fait du DIME, c'est triste, mais c'est ainsi ! La traversée de Vésenaz, par exemple, ce n'est pas typiquement DIME ! Mesdames et Messieurs les députés, la traversée de Vésenaz, découle de deux projets de lois des députés de l'Entente. Des travaux non coordonnés avec la construction d'une nouvelle Coop ! Des travaux qui, par manque de planification du DCTI de la grande époque, noircissent la vie des habitants et des citoyens qui veulent traverser Vésenaz. (Brouhaha.)

Les innombrables fouilles des SIG et de Swisscom pour couvrir le canton d'un réseau de fibre optique, ce n'est pas non plus typiquement DIME ! Et nous n'avons d'ailleurs, nous députés, pas grand-chose à dire sur la stratégie d'investissement des SIG dans la fibre optique, comme nous l'avons remarqué lors de la dernière discussion sur le budget des SIG.

Alors, les innombrables fouilles des SIG pour installer d'abord des tuyaux de gaz, puis des tuyaux plus gros, pour augmenter les capacités de distribution du gaz, ce n'est pas non plus typiquement DIME. La liste est longue des travaux de construction, de rénovation d'immeubles, qui occasionnent des nuisances à la population. Mais cela ne compte pas, parce que ce n'est pas typiquement DIME, donc ce ne sont pas des vraies nuisances !

Quant au raton laveur de cette résolution, la disparition de la réserve naturelle de la plaine de l'Aire, à Confignon, c'est une allégation tendancieuse - vous transmettrez à M. Gautier, Monsieur le président - puisque ces travaux font justement partie d'objets votés ici pour restaurer un état de nature dans la plaine de l'Aire, travaux retardés à l'été, sur recommandation de la DGNP, pour ne pas nuire à la reproduction des oiseaux.

Enfin, pour coordonner et planifier des travaux, il faut le faire d'entente avec les commandes et les contraintes des entreprises, cela ne se fait pas sans difficulté, mais l'intérêt de la communauté exige que ces travaux se fassent et que la vie s'améliore pour tous.

Alors chers collègues, convenons-en, cette résolution suinte la mauvaise foi...

Le président. Il vous faut conclure, Monsieur le député !

M. François Lefort. Je conclus. ...Suinte la manoeuvre de diversion pour faire oublier l'inaction d'un conseiller d'Etat libéral, suinte l'acharnement sur une conseillère d'Etat. On ne peut vouloir des travaux et ne pas en accepter les nuisances, c'est une attitude de citoyen gâté ! Vous transmettrez, Monsieur le président. (Rires.)

Le président. Oui, oui.

M. François Lefort. Mesdames et Messieurs, cette vilaine résolution ne doit pas survivre à cette séance !

Le président. Oui, oui, oui.

M. François Lefort. Les Verts vous recommandent donc de la refuser !

Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est M. le député Roger Deneys. Plus vous prolongez, moins la pause sera longue !

M. Roger Deneys (S). Mesdames et Messieurs les députés, bon, les socialistes n'étaient pas forcément très convaincus par cette proposition de résolution, quand elle a été proposée par son éminent auteur, car, en réalité, les considérants posent déjà un petit problème par rapport au titre de la résolution:

«Mettons fin au cauchemar des travaux sur les routes genevoises» et, parmi les considérants, le troisième parle de la réserve naturelle de la plaine de l'Aire, à Confignon, qui «a disparu en plein été sous l'action des bulldozers.»

Alors moi, le lien entre le cauchemar des travaux sur les routes genevoises et la réserve naturelle de la plaine de l'Aire qui disparaît sous l'action des bulldozers, je ne vois pas directement le lien ! Je n'ai jamais vu de procession de chenilles pour aller couper les arbres de la plaine de l'Aire et donc, il est vrai qu'on se pose la question de la cohérence de fond de ce texte. En même temps, il est vrai que c'était l'été, il faisait chaud et c'est exaspérant d'être pris dans les embouteillages quand il fait chaud et que cela n'avance pas !

C'est vrai qu'on peut s'énerver et si on n'a pas le numéro de téléphone de Mme Künzler pour lui demander ce qui se passe, on se dit: «Il faut faire quelque chose !» (Brouhaha. Rires.) Et puis après deux mois de pause sans séance, on a envie de se remettre dans l'action et on peut se dire: «Tiens, on dépose un texte.»

Mais en même temps, j'ai été assez sensible au fait qu'il pouvait y avoir, dans certaines circonstances, un déficit d'information et en l'occurrence, même si la formulation de la résolution n'était pas forcément très satisfaisante et n'était pas à diriger contre un magistrat ou une magistrate en particulier, on pouvait quand même envisager que l'information de l'action publique soit parfois plus explicite.

C'est aussi un peu paradoxal, parce qu'on demande toujours de faire des économies: les PLR sont venus à la charge en commission des finances, pas plus tard qu'avant-hier sur le nombre de soi-disant chargés de communication dans le département de Mme Künzler et, après, on demande plus d'information ! Alors, il faudrait se décider !

Peut-être qu'un passage en commission serait utile afin que des choses intelligentes en sortent ! Mais je ne suis pas sûr que cela serve à quelque chose, parce que si certains ont décidé de s'en prendre à une conseillère d'Etat en particulier, de façon...

Le président. Il vous reste trente secondes, Monsieur le député !

M. Roger Deneys. ... absurde, ma foi, cela ne changera rien ! Mais il est vrai que, parfois, le Conseil d'Etat pourrait faire des efforts d'information. En effet, j'étais assez surpris de ne pas voir de panneau au bord de l'Aire expliquant ce chantier. Sur les routes aussi, quelquefois, on ne peut pas comprendre ce qui se passe, pour les cyclistes aussi d'ailleurs. On pourrait donc dire: «Oui, étudions cette proposition de résolution.»

M. Renaud Gautier (L). L'éminent député Vert, François Lefort, a parlé de la nécessité des fouilles pour mettre des tuyaux de gaz de plus en plus grands. Il a probablement raison. Cependant, l'élégance de sa diaprerie me fait penser que, vraisemblablement, il a dû abuser ou renifler de trop près les fuites possibles de ces tuyaux de gaz. (Rires.)

Quant à l'excellent M. Deneys, comme à son habitude, il a un sens du raccourci qui l'honore ! Le problème dénoncé dans cette proposition de résolution, c'est l'information plus que le fond.

Je ne conteste pas du tout qu'il faille faire des travaux ici ou là, ce que je trouve juste regrettable, c'est que ces travaux ne soient ni coordonnés, ni communiqués. Dans le cas des ratons laveurs, qui sont les animaux favoris de M. Lefort ou, pour vous, Monsieur Deneys, l'histoire de la plaine de l'Aire, le problème, c'est qu'en l'occurrence l'abattage des arbres qui a eu lieu n'a pas fait l'objet d'information !

Il m'apparaît que la plupart de ces problèmes, de ces inconvénients d'habiter dans une cité aussi extraordinaire que Genève passeraient probablement mieux si un effort de communication était fait, plutôt que de mettre constamment les gens devant le fait accompli.

Donc, ce que je souhaite ici, c'est que lors de ces travaux nécessaires - il n'y a qu'à voir l'effet du gaz sur M. Lefort - on avertisse les gens de problèmes qui peuvent arriver et qu'on essaie de coordonner ces travaux à des moments qui sont potentiellement les moins gênants pour celles et ceux qui sont condamnés...

Le président. Il vous faut conclure, Monsieur le député !

M. Renaud Gautier. ...à devoir utiliser les transports privés genevois.

Mme Michèle Künzler, conseillère d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, effectivement, il y a parfois des problèmes de coordination. Il existait déjà une commission de coordination des travaux en sous-sol, mais, au fond, quand j'ai repris tout ce qui concernait le génie civil, j'ai dû constater qu'il n'y avait pas de commission, ni d'entité pour coordonner les travaux de surface qui pouvaient gêner la circulation.

Cette plateforme, je l'ai mise en place. Elle concerne évidemment la DGM, le génie civil, les SIG, la Ville de Genève et les communes concernées par certaines propositions de travaux sur la voirie. Cette plateforme fonctionne maintenant depuis trois, quatre mois. Elle a une planification à un mois, deux mois, trois mois, six mois et, plus prospectif, à quatre ans. C'est le début de la mise en place, mais, pour l'instant, elle a déjà donné satisfaction.

Une partie des travaux concernés ici sont les travaux sur l'autoroute de contournement, dans le tunnel. Ce sont des travaux extrêmement importants, mais il faut simplement se rendre à l'évidence: quand j'ai dû reprendre le génie civil, c'est en deux semaines que nous avons dû, avec des collaborateurs du DU, mettre en place l'information pour faire ces travaux et, surtout, les organiser de sorte à péjorer le moins possible la circulation, et je crois que l'on a réussi à faire quelque chose qui est unique en Suisse, c'est-à-dire changer quatre fois par jour le sens de circulation en ayant du bi-directionnel aux heures creuses et du sens unique pendant les heures de fort trafic.

Je crois que c'est un effort très important qui a été mené et j'ai demandé à ce qu'on communique davantage. Effectivement, cette communication a eu un coût, parce que ce qui était prévu, l'ordinaire, c'était d'informer les gens autour du Bachet, ceux qui ne vont jamais prendre ce bout d'autoroute.

Nous avons donc dû organiser rapidement cette information et organiser le chantier. Cela a été un succès ! Parce que, actuellement vous pouvez le constater, cela fonctionne plutôt bien, mis à part les jours de neige, puisqu'il est plus difficile de changer les barrières et je ne veux pas mettre des collaborateurs de la police ou du génie civil sur l'autoroute pour aller changer des barrières. A part ces inconvénients-là, cela fonctionne bien.

Quant aux travaux sur la plaine de l'Aire, excusez-moi, Monsieur Gautier ! Mais il y a eu maintes séances d'information ! Tous les habitants ont reçu la brochure. Ils ont été informés par des séances publiques, de magnifiques brochures ont été envoyées à chaque habitant, la commune est intervenue... Je crois que, vraiment, il y a eu énormément d'information.

Je trouve aussi un peu piquant que les mêmes qui s'attaquent aux soi-disant multiples chargés de comm' du département me demandent de faire de la communication ! Mais comment le faire si on m'enlève à la fois les «chargés de comm'» - entre guillemets, parce qu'ils ne font pas que cela - et la possibilité de faire des panneaux. (Brouhaha. Le président agite la cloche.)

Je le confirme ici, il n'y a pas dix-huit chargés de comm' au département, il y a simplement des gens qui répondent à info-service... (Mme Künzler est interpellée.) ... Oui, c'est le bottin, vous pouvez le brandir. (Brouhaha.) Ce sont simplement des gens qui répondent à la population et qui sont en partie financés par les communes, quand vous avez une question sur les déchets, quand vous avez une question sur les chenilles processionnaires, quand vous avez une question sur l'ambroisie ou sur le chèque énergie. (Brouhaha. Le président agite la cloche.) Ces collaborateurs sont au service de la population pour donner, justement, les réponses que vous souhaitez !

Donc, il faut qu'il y ait des gens au bout du fil ! Parce que, même si mon numéro est connu, je ne peux pas répondre à toutes les questions de tous les citoyens ! C'est aussi votre job et le job des personnes d'info-service, info-mobilité, info-déchets. C'est là que ça se passe. Adressez-vous aux bonnes personnes et vous verrez qu'elles travaillent très bien. (Applaudissements.)

Le président. Merci, Madame la conseillère d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, je vous fais voter cette proposition de résolution.

Mise aux voix, la résolution 703 est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 53 oui contre 31 non.

Résolution 703