République et canton de Genève

Grand Conseil

R 714
Proposition de résolution de Mmes et M. Miguel Limpo, Emilie Flamand, Sophie Forster Carbonnier, Esther Hartmann, Mathilde Captyn, Sylvia Nissim, Anne Mahrer, Brigitte Schneider-Bidaux : Oui à de nouveaux locaux pour le SPMi, mais dans des espaces adaptés !

Débat

Le président. Nous poursuivons notre ordre du jour avec le point 91. Il s'agit d'une urgence. Nous sommes en catégorie II, trente minutes. La parole est à M. Miguel Limpo, premier signataire.

M. Miguel Limpo (Ve). Merci, Monsieur le président. J'aimerais rappeler rapidement le but de cette résolution. Le SPMi est un service qui, jusqu'à récemment, était au bord de l'implosion. Il connaît encore de nombreuses fragilités, d'autant plus que, dernièrement, notre commission a voté une nouvelle loi sur les tutelles. Le SPMi a appris récemment son déménagement au Saint-Georges Center, qui est un bâtiment à vocation administrative principalement. Depuis, évidemment, le personnel s'est passablement opposé à ce déménagement, parce que les locaux ne sont pas adaptés. Le Conseil d'Etat a dès lors apporté quelques améliorations au projet, mais le personnel s'est à nouveau réuni la semaine dernière pour montrer encore son opposition au projet actuel. En effet, il ne répond pas aux besoins de confidentialité: en tant qu'espace administratif, il y a des cloisons largement vitrées et les open spaces sont de mise. Donc, évidemment, à raison, le personnel s'est opposé à ce déménagement.

Il a également décidé, il y a peu, de demander une audition au sein de la commission de contrôle de gestion, et c'est dans ce but que nous vous proposons de renvoyer cette résolution à ladite commission, afin qu'elle soit étudiée en même temps que les possibles auditions qui seront faites des représentants du personnel et, par la même occasion, pour discuter plus généralement, comme le demande la résolution, de l'attribution des locaux à l'intérieur de l'Etat. Il nous semble que c'est un point qui est déterminant.

Pour des locaux flambant neufs, tels que ceux du Saint-Georges Center qui coûteront à peu près 5,2 millions par année, il nous apparaît qu'effectuer en plus de nouveaux aménagements qui représenteront plusieurs centaines de milliers de francs implique qu'on peut se poser la question de la pertinence et de la manière dont sont attribués les locaux. C'est la raison pour laquelle nous souhaitons renvoyer cette résolution à la commission de contrôle de gestion, avec le moins de débats possible, afin que nous puissions continuer notre ordre du jour.

M. Roger Deneys (S). Mesdames et Messieurs les députés, les socialistes accueillent favorablement cette proposition de résolution, au moins pour la renvoyer en commission, parce que c'est vrai que les conditions de travail du personnel du SPMi sont extrêmement importantes pour que le travail se fasse dans de bonnes conditions. Le SPMi a déjà eu l'occasion d'exprimer un certain nombre de doléances ou de remarques concernant ses conditions de travail, le nombre de collaborateurs et, bien entendu aussi, l'adéquation de ses locaux actuels avec l'exercice de sa mission. Alors on peut comprendre que, à un moment donné, le Conseil d'Etat ait souhaité proposer des nouveaux locaux. En même temps, il aurait peut-être aussi été possible de réaménager les locaux actuels, sans doute d'ailleurs à un moindre coût.

En tout cas, les signaux donnés par le personnel, les collaboratrices et collaborateurs du SPMi, sont de telle nature que les socialistes sont véritablement favorables à ce que cette résolution soit étudiée en commission et que l'on puisse entendre les collaboratrices et les collaborateurs du SPMi, afin de trouver, si possible, une solution qui satisfasse leurs besoins et ceux des personnes qui se rendent dans ces locaux, parce que des problématiques douloureuses et confidentielles doivent y être traitées.

M. Patrick Lussi (UDC). Mesdames et Messieurs les députés et - permettez-moi cet aparté - Mesdames et Messieurs les représentants du parti Vert... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...l'UDC ne répondra pas chaque fois frontalement aux attaques peut-être blessantes et méchantes que vous faites lorsque nous présentons des motions.

En ce qui concerne cette résolution 714, le groupe UDC est légèrement sceptique sur la forme que vous avez mise mais, sur le fond, nous retenons une chose, c'est la gestion catastrophique et les locations indues des locaux de l'Etat. Nous serons donc pour un renvoi de cette résolution à la commission de contrôle de gestion, où nous ne manquerons pas de remettre à l'ordre du jour ce qui est gelé depuis plusieurs semaines, c'est-à-dire notre motion OLEG, justement pour qu'on prenne en considération une saine gestion des bâtiments de l'Etat.

M. Marc Falquet (UDC). Mesdames et Messieurs, je souhaite juste rappeler que, en 2009, le service de santé du personnel de l'Etat avait examiné le service de protection des mineurs et avait relevé que 30% du personnel était à la limite du burn-out ! Suite à cet examen, le personnel du SPMi a établi un livre noir en 2010, dans lequel il dénonce énormément de dysfonctionnements, et il met notamment en cause la hiérarchie de façon très grave. J'espère donc qu'une fois, depuis le temps qu'on entend parler des dysfonctionnements du SPMi, on va s'atteler à cette question, parce que de nombreuses familles se plaignent et souffrent notamment des excès de retraits de garde des enfants.

M. Charles Selleger (R). Notre groupe comptait sur une réponse du Conseil d'Etat à une interpellation écrite. Malheureusement, cette réponse n'étant pas encore parvenue, nous optons pour le soutien du renvoi de cette résolution à la commission de contrôle de gestion, comme il a été demandé par le premier signataire.

M. Pascal Spuhler (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, le groupe MCG soutiendra évidemment la résolution et son renvoi à la commission de contrôle de gestion. Il nous paraît évident qu'il faut maintenir un espace adapté à ce service et garantir l'intimité, la confidentialité, quand on parle de problèmes avec les mineurs et les familles, or je ne pense pas que des espaces ouverts soient vraiment cohérents à cet effet. Nous soutenons donc évidemment le renvoi en commission.

Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à Mme la députée Marie-Thérèse Engelberts.

Mme Marie-Thérèse Engelberts. Je passe mon tour, Monsieur le président.

Le président. Très bien. Alors ce tour échoit à Mme Anne-Marie von Arx-Vernon.

Mme Anne-Marie von Arx-Vernon (PDC). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, bien évidemment, le parti démocrate-chrétien a pris très au sérieux cette proposition d'étudier attentivement ce qui est une préoccupation réelle.

Je connais personnellement depuis plus de vingt ans le travail qui est fourni par le SPMi et je pourrais penser au départ que l'intention de l'installer dans ce qu'il peut y avoir de plus beau à Genève aujourd'hui, dans le Saint-Georges Center, était une excellente idée. Maintenant, s'il doit y avoir des améliorations ou des aménagements, c'est bien évidemment à prendre au sérieux, et c'est pour cela que nous soutenons le renvoi à la commission de contrôle de gestion.

Mme Nathalie Fontanet (L). S'agissant du groupe libéral, nous n'avons pas l'habitude de donner suite à des demandes de certains services qui souhaitent pouvoir exercer leurs fonctions dans certains locaux ou dans d'autres. Toutefois, compte tenu de la particularité de ce service de l'Etat, de la tâche extrêmement importante qu'il a à effectuer et de la sauvegarde des intérêts des mineurs, nous estimons qu'il convient de renvoyer ce projet en commission.

M. Jean-Marie Voumard (MCG). Le MCG va soutenir cette résolution qui part d'un très très bon sens. S'agissant du considérant évoquant «la facilitation de l'exercice des droits de visite par des parents séparés», on sait très bien, par la fondation officielle de la jeunesse, que les points de rencontre pour ces couples divorcés sont surchargés, qu'il n'y a aucune visite et un temps d'attente énorme. C'est donc une très bonne résolution, et je remercie M. Limpo d'y avoir pensé.

Le président. Merci, Monsieur le député. La parole n'étant plus demandée, je mets aux voix le renvoi de cette proposition de résolution à la commission de contrôle de gestion.

Mis aux voix, le renvoi de la proposition de résolution 714 à la commission de contrôle de gestion est adopté par 73 oui et 4 abstentions.