République et canton de Genève

Grand Conseil

P 1808-A
Rapport de la commission des pétitions chargée d'étudier la pétition : Sentier des Saules : on continue !
Rapport de M. Antoine Droin (S)

Débat

M. Antoine Droin (S), rapporteur. C'est simplement pour faire remarquer une petite coquille dans mon rapport: à l'avant-dernier paragraphe de la première page, où il est écrit «[...] une très forte influence», c'est: «affluence», ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Je n'ai rien d'autre à ajouter, Monsieur le président.

M. Stéphane Florey (UDC). Lors d'un débat antérieur sur cette question, nous nous étions opposés à une précédente pétition en raison du fait que, premièrement, en ce qui concernait les mesures proposées, le Conseil d'Etat avait déjà mis tout en place, sans requérir l'avis du Grand Conseil au sujet de ces installations. (Brouhaha.) De fait, elles rendaient la pétition de l'époque totalement inutile, alors que - toujours pendant ce précédent débat - nous avions soulevé certaines interrogations, surtout par rapport à la sécurité des baigneurs. C'est aussi pourquoi nous étions opposés à l'installation de tout aménagement sur les rives du Rhône; nous vous avions expliqué que le Rhône est soumis à d'importantes variations de niveau... (Brouhaha.) ...puisqu'il y a des barrages situés tout au long du fleuve - et ces dernières peuvent être dangereuses, entre autres choses.

Et cet été... D'ailleurs, cela, nous le déplorons formellement et, quelque part, nous nous demandons fortement qui en est responsable. Vous en portez une responsabilité. Le Conseil d'Etat, à mon sens, également. Malheureusement, cet été, une personne est décédée, noyée à proximité de ces installations. Ce risque, nous l'avions signalé ! Nous avions dit: «Il y aura inévitablement des accidents, il n'y a aucun gardiennage !» Les installations que demande cette pétition, c'est d'aller encore plus loin, or nulle part il n'est fait mention de prévention des accidents ! Et ça... Le groupe UDC est fortement scandalisé par de tels projets, puisque, malheureusement, ce que nous avions signalé est arrivé, une personne s'est noyée.

De toute façon, nous resterons sur notre position, nous vous conseillons de déposer cette pétition sur le Bureau du Grand Conseil, et il faut cesser de faire des aménagements pouvant être dangereux pour la population !

M. Jean Romain (R). A la pointe de la Jonction, nous avons, en pleine ville, Mesdames et Messieurs, un sentier: le sentier des Saules. Le nom est charmant, le lieu l'est aussi. Les berges du Rhône sont belles, on y sent passer les différentes saisons. Le parti radical et le parti libéral, comme vous l'imaginez, sont sensibles à ce passage des saisons au bord de l'eau, à l'endroit exact, chers collègues, où les eaux se mêlent, se joignent, se rejoignent. (Commentaires.)

Une voix. C'est beau ! (Le président agite la cloche.)

M. Jean Romain. On sait qu'il fait bon vivre à la recherche d'on ne sait quel rêve intérieur. Le parti radical, soucieux de respecter les différentes temporalités humaines, sait de science sûre qu'il est un temps pour travailler et qu'il est un temps pour vaquer, car il en est du temps comme de tout, de chaque chose à son heure, et le rapporteur de majorité - le seul rapporteur - l'a dit, il est un temps pour naître et un temps pour mourir; un temps pour planter et un temps pour déraciner... ce qui est planté. Il est un temps pour pleurer et un temps pour rire - on vous entend déjà ! - un temps pour se lamenter et un temps pour danser ! (Commentaires.) Merci, chers collègues.

Le PLR soutient cette pétition dans son renvoi au Conseil d'Etat, d'autant qu'il lit dans le rapport du député Droin: «Il est relevé, en outre, qu'il y a une très forte influence sur cette promenade [...]». Evidemment, à défaut d'influence, le PLR souscrit à la correction de M. Droin, pour qu'il y ait désormais une affluence, car, chers collègues, il est un temps pour écrire, il est un temps pour se relire. (Rires et applaudissements.)

M. Pascal Spuhler (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, si des termes poétiques ont sens concernant le sentier des Saules, il y a également un temps pour pleurer, parce qu'il y a effectivement eu un accident cet été, un mort. C'est vrai que cet endroit est très sympathique, c'est vrai que cet endroit donne envie de devenir bucolique, mais malheureusement, plus on va faire d'installations à cet endroit, afin d'inciter la population à y aller, plus le risque d'accident est important. On l'a signalé - mon collègue, M. Florey, l'a dit tout à l'heure - il y a un risque d'accident, des bateaux passent sur le Rhône, il y a donc une navigation fluviale, et il n'y a pas de mesures de sécurité appropriées pour les baigneurs qui ne seraient pas assez, disons, «compétents» pour nager dans des eaux à fort courant.

Donc ce lieu, effectivement, est bucolique, et ce lieu doit rester tel qu'il est, avec le minimum d'aménagements. Il ne faut pas que nous allions plus loin dans les installations, parce que ce sera, à ce moment-là, la responsabilité de l'Etat et de la Ville - qui est également partenaire sur cette affaire - de prévoir des mesures de sécurité plus importantes pour tous les baigneurs et pour tous ceux qui voudraient profiter du sentier des Saules. Nous vous recommandons donc de déposer ce rapport sur le Bureau du Grand Conseil. Merci.

Le président. Je fais d'abord voter les conclusions de la commission, soit le renvoi au Conseil d'Etat. S'il est refusé, nous passerons aux propositions émises par les députés Spuhler et Florey.

Mises aux voix, les conclusions de la commission des pétitions (renvoi de la pétition 1808 au Conseil d'Etat) sont adoptées par 46 oui contre 18 non et 1 abstention.