République et canton de Genève

Grand Conseil

M 1893
Proposition de motion de MM. Eric Stauffer, Roger Golay, Claude Jeanneret, Henry Rappaz, Sébastien Brunny, Claude Marcet : Action antidealers à Genève, pour une brigade canine renforcée et omniprésente, c'est maintenant !

Débat

M. Roger Golay (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, comme l'a dit le président, le groupe MCG a déposé cette motion en 2009. Je vous rappelle qu'elle est intitulée: «Action antidealers à Genève, pour une brigade canine renforcée et omniprésente, c'est maintenant !» Pour que nos téléspectateurs aient une meilleure compréhension de ce que nous allons traiter aujourd'hui, après les considérants que l'on connaît, puisque vous avez pu lire notre texte, c'est-à-dire le problème du trafic de stupéfiants à Genève... (Panne de micro de cinq secondes, durant lesquelles l'orateur poursuit son intervention.) Nous invitons le Conseil d'Etat «à donner les moyens nécessaires à la Police cantonale pour renforcer la brigade canine afin de patrouiller (un homme, un chien) de manière soutenue dans les zones de transactions de drogue.»

A ce jour, vous n'avez pu assister qu'à de grandes actions... (Brouhaha.) Monsieur le président, si vous pouviez juste rétablir un peu le calme. C'est vraiment désagréable... (Remarque.)

Le président. Pour une fois que ce n'est pas vous qui faites du bruit !

M. Roger Golay. Comme le dit souvent mon collègue Stauffer, il est clair que les problèmes de sécurité ne vous intéressent pas. Je pense que ce soir vous en avez fait la démonstration en début de séance lorsque nous vous avons invités à accepter le traitement en urgence de plusieurs textes qui concernent la sécurité.

Je reprends. La population, ainsi que vous-mêmes, a pu se rendre compte que plusieurs grandes actions d'envergure ont été mises en place, sous le nom de Figaro, pour lutter contre la criminalité qui sévit dans nos rues. Entre deux, entre ces actions, à certaines heures, parfois tard le soir, les effectifs manquent, pour l'instant, puisque, on le sait, les candidatures pour des postes de policiers sont en augmentation. Mais aujourd'hui, il y a encore ce phénomène de manque d'effectifs. C'est la raison pour laquelle cette proposition a été déposée: pour renforcer la brigade canine, puisque, vous le savez, les chiens de police sont des renifleurs. Ils ont le flair suffisamment bien exercé pour dénicher de la drogue dissimulée à différents endroits à proximité des lieux de transactions. Pour cela, bien sûr, il faut plus de chiens. Voilà pourquoi nous avons déposé cette proposition de motion: pour renforcer la brigade canine.

Aujourd'hui, on sait que les chiens de police sont beaucoup plus dissuasifs que, malheureusement, les gendarmes, puisque...(Rires. Le président agite la cloche.) C'est juste, il faut le savoir: les chiens ont un effet très dissuasif. Actuellement, certains dealers n'ont même plus la crainte des contrôles de police. C'est la raison pour laquelle il est nécessaire, à certaines heures...

Le président. Il vous faut conclure, Monsieur le député.

M. Roger Golay. Mais trois minutes, cela ne va pas, Monsieur le président !

Le président. Cela va très bien ! (Commentaires.)

M. Roger Golay. Donc il faut renforcer la brigade canine pour justement exercer cette possibilité d'améliorer la sécurité.

Je vous rappelle simplement que la population... (Le micro de l'orateur est coupé.)

Le président. Merci, Monsieur le député ! La parole est à M. Hohl. (Commentaires.)

M. Frédéric Hohl (R). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, je m'étonne que le MCG ait attendu une année pour copier notre proposition de motion. Je vous rappelle en effet que, en 2008, nous avions sorti exactement la même proposition. (Remarque.) Je m'étonne donc, Monsieur le député Golay, parce que vous êtes policier et siégez à la commission judiciaire. Or le commandant de la gendarmerie lui-même nous a dit qu'il n'y avait pas besoin, qu'il n'y avait plus besoin. En 2008, effectivement, c'était un besoin, mais ce n'est plus le cas: il y a assez de chiens, la brigade canine est au complet et tout fonctionne très bien. (Commentaires.) Je vous encourage, Monsieur le député, ainsi que votre groupe, à faire comme nous: à retirer votre proposition de motion. Nous nous engageons, le parti radical, à retirer la nôtre, la M 1837 déposée en 2008, qui traite exactement du même sujet. Je vous invite à faire de même, parce que cela ne sert absolument à rien. (Remarque.) Mais oui, c'est exactement le même sujet.

Des voix. Bravo ! (Applaudissements.)

Le président. Merci, Monsieur le député. (Aboiements. Le président agite la cloche.) La parole est à Mme Buche.

Mme Irène Buche (S). Mesdames et Messieurs les députés, les chiens policiers sont d'une incontestable utilité. Mais il y en a assez. C'est le commandant Cudré-Mauroux qui nous l'a dit lui-même à la commission judiciaire. Donc aujourd'hui, le problème n'est pas là. Le problème est de renforcer la police en effectifs humains et en matériel. Mais il ne s'agit en aucun cas d'avoir plus de chiens, qui coûtent extrêmement cher tant pour leur formation que pour leur entretien.

C'est la raison pour laquelle les socialistes s'opposent à cette proposition de motion et vous invitent à la refuser... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...si le MCG ne la retire pas avant. (Commentaires.)

Le président. Merci, Madame la députée. Je prie l'assemblée de bien vouloir faire un peu plus de silence. La parole est à M. Pétroz.

M. Pascal Pétroz (PDC). Je suis peut-être sous le coup de l'article 24, étant moi-même propriétaire de chien et amoureux de mon toutou. Donc évidemment, c'est tout naturellement que le groupe m'a désigné pour parler de ce sujet !

Je dois dire que, quand on parle d'actions canines, Monsieur Golay, je trouve que c'est extrêmement romantique, c'est une formule choc. Mais en même temps, des chiens sans maîtres, cela ne sert pas à grand-chose. Alors le problème, dans votre proposition de motion, est extrêmement simple: il nous faut des maîtres, pas seulement des chiens. Si vous pensez que vous allez régler le problème de la sécurité dans les rues de Genève en envoyant des hordes de chiens contre les dealers... (Rires.) ...il me semble que l'objectif ne va pas pouvoir être atteint.

Cela dit, nous vous remercions beaucoup, parce que cette proposition de motion génère une certaine ambiance dans ce parlement, effectivement. C'est bien de temps en temps d'arriver à détendre l'atmosphère. Mais plus sérieusement, nous parlons en même temps de sécurité. Or la sécurité n'est pas un sujet à propos duquel nous pouvons plaisanter, avec une proposition de motion «gloubi-boulga» du type de celle que vous nous proposez ce soir.

Finalement, la question est très simple et je pense que nous pourrons tous nous entendre sur ce point. Les effectifs de la police ne sont pas suffisants pour endiguer la criminalité dans ce canton. Il faut par conséquent augmenter les effectifs de la police. C'est ce que le Conseil d'Etat a annoncé récemment dans le cadre de son projet de législature. Il appartiendra par conséquent au Conseil d'Etat, avec la hiérarchie de la police, de définir à quelles tâches les nouveaux policiers qui auront été nommés, désignés, devront être affectés. (Commentaires.) Si la direction de la police estime qu'il faut augmenter les effectifs de la brigade canine, eh bien il faudra le faire. Mais cela ne se fera pas avec une proposition de motion à l'emporte-pièce, où l'on nous parle d'actions canines et où l'on nous explique que, en réalité, parce que l'on n'arrive pas à augmenter les effectifs de la police, il faut avoir plus de chiens. Franchement, je n'ai pas compris la logique. Pourquoi faudrait-il avoir plus de chiens si l'on ne peut pas avoir plus de maîtres-chiens ?

Une voix. Il faut lire ! (Le président agite la cloche.)

M. Pascal Pétroz. Mais votre exposé des motifs fait quatre lignes, Monsieur Golay ! Il ne sert à rien.

Cela dit, pour terminer, la sécurité est fondamentale dans ce canton. Si vous vous battez pour l'augmentation des effectifs, nous serons toujours avec vous, mais pour l'augmentation des effectifs des policiers et, le cas échéant, des chiens. Ne mettons pas les choses à l'envers.

Une voix. Bravo !

M. Eric Stauffer (MCG). Monsieur le président, vous voudrez bien expliquer à notre collègue Hohl qu'il a raconté des bêtises, parce qu'il n'a jamais parlé, dans un texte parlementaire, d'augmenter la brigade canine. Que vous vouliez faire des patrouilles supplémentaires, vous le dites. Mais alors par contre, vu que vous êtes un parti gouvernemental, il ne se passe ensuite plus rien, vous êtes tous aux abonnés absents.

Voici ce que je dois dire, Mesdames et Messieurs. Aujourd'hui encore, dans chaque préau d'école, des commerces de dealers ont lieu chaque soir. Si vous avez des doutes, je vous invite à la fin de cette séance, à 23h, à aller vous balader aux écoles du quai du Seujet, des Eaux-Vives ou des Pâquis. C'est là qu'il y a un problème. Plus de 80% de la population, dans un sondage, a plébiscité le texte MCG en demandant un renforcement. Vous voulez combattre la criminalité ou vous voulez lui donner un blanc-seing ? C'est à se demander ! Mais il est vrai que vous, les bancs d'en face, voulez légaliser... (Commentaires.) ...le haschich et la fumette. Alors on comprend bien que renforcer la sécurité pour combattre les dealers n'est pas votre tasse de thé.

Mesdames et Messieurs, la population nous regarde; elle sera témoin de ceux qui veulent vraiment renforcer la sécurité avec des mesures concrètes et de ceux qui s'en foutent complètement, qui ne font que des slogans. C'est une proposition MCG, c'est une proposition constructive. Il y a moins de 20 chiens policiers à Genève. Entre les vacances, les rotations, les conférences internationales, il n'y a personne... (Commentaires. Rires. Le président agite la cloche.) Mais oui ! Quand le maître-chien part en vacances ! Mais évidemment, ici, on est au jardin d'enfants.

Finalement, il faudrait peut-être renforcer dans ce parlement la brigade canine, avec quelques crocs. Mais enfin, les crocs, ce sont les électeurs qui vous les montrent les jours des élections. Continuez à vous moquer du MCG et de ses textes. Il y a bientôt des élections, vous aurez la réponse du peuple. Cela se fait naturellement.

Mme Emilie Flamand (Ve). Si j'avais des chaussettes, je crois qu'elles m'en seraient déjà tombées depuis longtemps. (Commentaires. Le président agite la cloche.) Je n'ai pas grand-chose à rajouter aux propos de M. Hohl ou de Mme Buche.

Une proposition de motion qui demandait quasi mot pour mot la même chose a déjà été étudiée à la commission judiciaire. On a vu que ce n'était pas une bonne solution. Maintenant, M. Stauffer, qui ne siège pas à la commission judiciaire, qui n'a pas assisté aux auditions, vient nous répéter que c'est un truc génial. Il nous apprend que les chiens ont des vacances. Peut-être qu'ils auront aussi des surplus de croquettes pour les heures effectuées la nuit ! (Rires.) Il faudrait peut-être mettre un système en place.

J'estime qu'il y a des mesures beaucoup plus intéressantes à étudier pour améliorer l'efficacité de la police. Certaines sont en train d'être examinées. On vient d'étudier une proposition de motion... (Aboiements.) ...qui demande qu'il y ait plus de postes administratifs dans la police pour décharger les gendarmes des tâches administratives. A moins que vous appreniez aux chiens à taper à la machine... (Rires.) ...je crois que cette proposition de motion est inintéressante !

Le président. Merci, Madame la députée. J'invite le député Golay à faire silence. Il réclame le silence quand les autres parlent, mais il est le premier à japper... (Rires.) ...quand cela vient des partis d'en face ! La parole est à M. Poggia, à qui il reste une minute et dix secondes.

M. Mauro Poggia (MCG). Je serai bref, Monsieur le président. Je trouve finalement assez triste que, dans ce parlement, on se comporte comme dans un jardin d'enfants. (Exclamations.) Vous direz à M. Hohl qu'il n'est pas très responsable de venir dire dans un parlement: «Retirez votre motion et nous retirerons la nôtre.» Alors de deux choses l'une. Soit vous croyez à ce que vous déposez, et vous le maintenez, vous le soutenez. Soit alors, si c'est pour faire des marchandages, je pense que ce n'est pas le lieu ici.

Nous sommes simplement en train de demander d'améliorer la sécurité. Tout le monde sait à quel point les brigades canines sont dissuasives pour la lutte contre le trafic de stupéfiants. Dire que c'est de toute façon inutile parce que cela vient du MCG est indigne des responsabilités que nous avons ici.

Je demande que cette proposition de motion, Monsieur le président, soit renvoyée à la commission judiciaire et de la police.

Le président. Merci, Monsieur le député. Il est pris note de votre demande, sur laquelle nous nous prononcerons à la fin du débat. La parole est à M. Sauty, à qui il reste vingt secondes.

M. Olivier Sauty (MCG). Alors en vingt secondes ! Je pense que notre travail de parlementaires consiste à préparer l'avenir. Certains argumentent ici qu'il y a assez de chiens aujourd'hui sur la voie publique. Mais on oublie une chose: pour qu'un chien soit opérant, tant au niveau des explosifs, des cambriolages ou de la drogue, il y a une période de formation de trois à cinq ans. Alors si on veut que, dans trois à cinq ans, on ait suffisamment de chiens sur le terrain, c'est aujourd'hui qu'il faut les engager.

Une voix. Bravo !

M. Marc Falquet (UDC). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, une fois de plus, on ne s'attaque pas au fond du problème. Le fond du problème ne se règle pas en augmentant la brigade canine, car la police connaît déjà les dealers, je suis désolé. Le fond du problème est que tous ces gens sont en situation irrégulière à Genève et qu'il faut les renvoyer, un par un; il faut tous les renvoyer. Chaque jour qui passe avec la présence de ces criminels cause des souffrances supplémentaires à la population. Voilà ce qui n'est pas normal. Il faut appliquer les mesures de contraintes sans vergogne, sans honte, puis renvoyer ces gens chez eux. Tous les cantons le font sauf Genève. C'est incroyable ! De plus, en appliquant rigoureusement les mesures de contraintes, les gens qui sont sans papiers, comme par miracle, retrouvent leurs papiers. Donc ce sont des criminels.

Vous, vous soutenez ces gens. Mais ils ne sont pas inoffensifs. Ce ne sont pas des gens qui, du lundi au vendredi, vont à la boulangerie ou travaillent comme maçons. Ce sont des gens qui ne font que cela... (Commentaires.) ...qui attaquent la population tous les jours. Alors c'est tout de même incroyable que l'on ne prenne pas les mesures nécessaires contre eux. (Commentaires. Le président agite la cloche.)

Par ailleurs, il est vrai qu'il faut augmenter globalement les effectifs de la police, pas spécialement la brigade canine. Evidemment, ce ne serait pas inutile d'augmenter la brigade canine.

Je voulais dire encore autre chose concernant le Quai 9. Il faut savoir que le Quai 9 est un catalyseur du trafic de stupéfiants à Genève. (Protestations.) C'est un catalyseur du trafic de stupéfiants à Genève ! (Protestations.) Tout le monde le sait, la police le sait ! (Commentaires. Le président agite la cloche.) Si c'est vrai ! Même les gens qui travaillent là-bas, les employés, sont mal à l'aise lorsque l'on va visiter cet endroit, cette structure. Ils baissent les yeux, ils sont mal à l'aise. (Commentaires.) Tout autour, il y a les dealers géorgiens...

Le président. Nous parlons de la brigade canine !

M. Marc Falquet. Oui, mais cela concerne les stupéfiants, parce que les voleurs géorgiens, qui pillent les magasins, sont tous devenus des consommateurs d'héroïne depuis qu'ils sont à Genève.

Une voix. Quoi ?!

M. Marc Falquet. Ils sont tous devenus consommateurs d'héroïne depuis qu'ils sont à Genève, et ils revendent leur matériel volé aux alentours du Quai 9. Il faut quand même le savoir, et ce n'est pas anodin. Donc le MCG avait raison de mettre cela en priorité. Il n'y a aucune volonté politique de lutter contre la drogue à Genève, je suis désolé !

Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. Hohl, à qui il reste deux minutes et quinze secondes.

M. Frédéric Hohl (R). Mesdames et Messieurs les députés, nous ne nous serions pas permis de faire un odieux chantage avec le MCG pour que vous retiriez votre proposition de motion, parce que la nôtre, nous l'avons retirée. Elle est retirée ! Vous faites ce que vous voulez avec la vôtre.

Ce qui m'étonne, c'est que vous avez tout de même de nombreux policiers dans votre parti; alors je ne comprends pas que vous n'écoutiez pas le commandant de la gendarmerie. (Brouhaha.) Je ne dis pas que vous êtes le parti des policiers. Mais si vous ne respectez même pas votre patron, le chef de la police, qui vous dit: «On n'a pas besoin d'augmenter la brigade canine», alors là je ne comprends pas. Voilà.

Donc je vous encourage, Mesdames et Messieurs, une fois encore, à refuser cette proposition de motion. (Remarque.) Oui, vous êtes député et gendarme.

Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est au dernier intervenant, M. Jornot.

M. Olivier Jornot (L). Merci, Monsieur le président, après tous ces orateurs qui ont essayé de mordre sur mon temps de parole... (Rires.) ...d'avoir bien voulu me la donner !

Mesdames et Messieurs les députés, j'aimerais féliciter le MCG, parce que nous avons été très injustes et très méchants envers ce groupe parlementaire à de réitérées reprises, en lui reprochant de s'exprimer sur les sujets de sécurité sans jamais faire de proposition concrète. Eh bien bravo ! C'est vrai, vous avez fait une proposition concrète. Vous avez recopié celle du parti radical. La prochaine fois, faites-en une de votre propre cru, pour que l'on puisse essayer de voir, dans le fond, quelle est la valeur des propositions que vous formulez.

De plus, j'aimerais vous féliciter également pour votre modération, parce que c'est la première fois que vous écrivez que les dealers de drogue «sévissent en quasi impunité». D'habitude, vous dites que c'est en pleine impunité. Donc j'aimerais vous féliciter pour cette modération et pour cet usage nouveau du latin, que nous allons également expérimenter demain soir, paraît-il.

Maintenant, je m'étonne de l'attitude de la gauche dans cette affaire. Je m'étonne de votre attitude, Mesdames et Messieurs, parce que je ne peux pas comprendre qu'une motion qui vous demande d'instaurer systématiquement «un homme, un chien» ne vous inspire pas des propos. Le langage épicène n'est pas respecté ! Pourquoi «un homme, un chien» ? (Rires.) Pourquoi pas «une femme, un chien» ? Pourquoi pas «un homme, une chienne» ? (Rires. Applaudissements.) La quatrième variante, je m'abstiendrai de vous la citer ! (Rires.)

Mesdames et Messieurs, nous, les libéraux, sommes partisans de plus de sécurité. Nous sommes partisans de plus de sécurité pour les Genevois. Et nous sommes partisans de moins d'esbroufe. Nous vous recommandons donc de voter non à cette proposition de motion.

Une voix. Bravo ! (Applaudissements.)

Le président. Merci, Monsieur le député. Nous avons été saisis d'une demande de renvoi à la commission judiciaire, sur laquelle nous allons d'abord nous prononcer. En cas de rejet, nous statuerons sur le renvoi au Conseil d'Etat.

Mis aux voix, le renvoi de la proposition de motion 1893 à la commission judiciaire et de la police est rejeté par 67 non contre 12 oui et 3 abstentions.

Mise aux voix, la proposition de motion 1893 est rejetée par 69 non contre 11 oui et 1 abstention.

Le président. Si nous sommes rapides, nous pouvons passer au point suivant, le point 28, et voter la prochaine proposition de motion.