République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 13 novembre 2008 à 17h
56e législature - 4e année - 1re session - 1re séance
Discours de M. Eric Leyvraznouveau président
Discours de M. Eric Leyvraz, nouveau président
Le président. Mesdames et Messieurs les députés, en m'élisant à la présidence du Grand Conseil, vous faites d'abord honneur à toute la classe paysanne genevoise. Elle est petite par le nombre, mais remplit un rôle essentiel, en cultivant plus du tiers du territoire, en préservant des espaces verts, en assurant une agriculture de proximité de grande qualité, en garantissant une partie de l'attractivité de notre région, car où trouve-t-on une ville si internationale avec, à dix minutes du centre, de tels paysages ? De plus, cela faisait vingt-deux ans que l'un des nôtres n'avait pas accédé à cette fonction.
Vous faites honneur à votre sens démocratique, en respectant une alternance au sommet de notre parlement. Mon parti, l'UDC, est l'un des grands partis de Suisse. Bien établi à Genève, représenté dans cette assemblée depuis 2001, il est normal qu'il puisse aussi accéder au perchoir.
Enfin, vous me faites un immense honneur. Je vous en remercie du fond du coeur, avec émotion. Je ferai tout mon possible pour diriger au mieux nos débats et vous représenter avec dignité. Je serai accompagné dans ces tâches par les membres du Bureau que vous allez élire et je profiterai de l'aide, ô combien précieuse, ô combien indispensable, de Mme le sautier et de tout le Secrétariat du Grand Conseil, sans lesquels rien ne serait possible et à qui je tiens à rendre hommage.
Mesdames et Messieurs, nous commençons chaque séance de ce Grand Conseil par une magnifique exhortation qui comporte deux parties: la première, «Prenons la résolution de remplir consciencieusement notre mandat». Depuis trois ans que je suis avec vous dans ce parlement, j'ai pu constater que la grande majorité des députés accomplit sa tâche avec rigueur, avec conviction, avec dévouement, sans compter ses heures de travail. La qualité des rapports des commissions, traitant souvent de sujets fort ardus, démontre la valeur d'un parlement de milice où de nombreuses professions et compétences peuvent exercer leurs talents.
Mais en ce qui concerne la deuxième partie de notre exhortation, «et de faire servir nos travaux au bien de la patrie qui nous a confié ses destinées», on peut se faire plus de souci, car, face à un ordre du jour pléthorique, devant un agenda toujours plus chargé, il devient difficile, voire impossible, de respecter des délais de réponse acceptables. Les retards s'accumulent, nous nous enfonçons dans une espèce de cercle vicieux. Alors, on repousse les objets, on diffère, on oublie... Il y a quelques années, il était possible de terminer un ordre du jour, c'est impensable aujourd'hui. Je vous rappelle que, quand tout va bien, nous traitons une quarantaine d'objets au cours des deux jours de session. Nous en avions en septembre deux cent vingt et un inscrits !
Je ne suis pas le premier à tirer la sonnette d'alarme. Si nous voulons rétablir la situation, nous n'échapperons pas à une réflexion profonde sur notre mode de fonctionnement. Il paraît difficile d'attendre les résultats d'une Constituante qui modifiera peut-être notre institution.
Nous avons du pain sur la planche. Travaillons donc ces prochains mois avec célérité, concision, malgré les probables accès d'une fièvre étrange qui touche tous les quatre ans, en fin de législature, notre parlement !
Pour terminer, je veux saluer chaleureusement notre présidente sortante. Elle a su mener les débats avec beaucoup de savoir-faire, de courage, faisant face à des situations difficiles. Nous avons travaillé au Bureau dans une très bonne ambiance, grâce à sa vitalité, sa gaieté et son entregent de Latine. Je la remercie de m'avoir aidé à aborder ma nouvelle tâche, démontrant ainsi que, quels que soient les partis, quand il y a un objectif commun - la bonne marche du Grand Conseil - cela fonctionne !
Le voyage organisé en Galice restera un souvenir inoubliable. Le parlement, ainsi le veut le règlement, perd au bout d'une année une présidente, mais, moi, j'ai gagné une amie.
Merci, Loly ! Le vigneron le dit avec des fleurs et des rayons de soleil de nos coteaux concentrés en ses flacons ! (Vifs applaudissements.)