République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 16 décembre 2005 à 14h
56e législature - 1re année - 3e session - 13e séance
M 1378-A
Débat
Le président. Le rapporteur était Mme Jeannine de Haller, qui n'est pas remplacée... La parole n'est pas demandée... La majorité de la commission... (Exclamations.) Ah ! Quelle avalanche d'inscriptions, d'un seul coup !
Madame la députée Ariane Wisard-Blum, vous avez la parole.
Mme Ariane Wisard-Blum (Ve). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, nous allons aujourd'hui voter une motion traitée en commission de l'enseignement et de l'éducation en 2001. En conclusion de leurs travaux, les commissaires avaient hésité à retirer cette motion. Toutefois, il fut décidé de la maintenir pour pouvoir déposer un rapport, afin d'informer le parlement des travaux importants menés par la commission de l'enseignement.
En 2005, le rapport est déposé, et nous apprenons que la majorité des commissaires ont eu la sagesse d'abandonner tout projet qui stigmatiserait des enfants en créant des ghettos d'élèves surdoués ou, éventuellement, sous-doués. Ils ont compris toute l'importance de soutenir une école qui stimule et soutienne tous les enfants pour les amener au maximum de leur potentiel.
Il n'est pas question pour nous de nier les différences de rythmes d'apprentissage entre les enfants. Il s'agit, en effet, d'amener certains enfants à acquérir les connaissances essentielles de base et de permettre à d'autres de progresser plus vite et d'approfondir des notions.
La rénovation de l'enseignement primaire tient compte de ces différences de rythmes d'apprentissage en instaurant, entre autres, des cycles d'apprentissage de différenciation pédagogique et des mesures de soutien spécifique.
Pour que toutes ces mesures soient réellement efficaces, nous devons donner à l'école les moyens de les mettre en place. Je rappellerai ici que l'école primaire a perdu 25% de son financement en dix ans.
Alors, aux députés et députées qui veulent une école efficace, qui s'adapte mieux aux profils différents des élèves, soit ayant des facilités soit rencontrant des difficultés, les Verts disent: «Soutenez une école publique forte qui a les moyens de vos ambitions !».
Mme Virginie Keller Lopez (S). Le groupe socialiste reprendra bien volontiers à son compte l'intervention de Mme Wisard Blum. J'aimerais toutefois ajouter un ou deux éléments, ayant eu moi-même le plaisir de travailler avec des enfants en tant qu'enseignante et ayant eu affaire à plusieurs reprises à des enfants que l'on appelle communément «surdoués» et que, nous, dans le cadre professionnel, nous préférons appeler des enfants «à haut potentiel». Pour quelle raison ? Parce que les enfants dits «surdoués» ne représentent pas une catégorie d'enfants qui auraient tous les mêmes caractéristiques, que l'on pourrait «parquer» dans une classe, qui iraient au même rythme et travailleraient de la même manière.
Les enfants à haut potentiel que j'ai eus dans ma classe avaient, certes, des potentialités de mémoire, de raisonnement, en mathématiques, etc., mais ils rencontraient aussi, comme tous les enfants, des difficultés dans d'autres domaines. Ils n'étaient donc pas surdoués dans toutes les activités pratiquées à l'école et dans tous les domaines de l'existence. Ces enfants avaient des tas de choses à apprendre, que ce soit au niveau relationnel, artistique, corporel, rythme d'apprentissage, prise en considération des autres... (Brouhaha.) Il me semble justement qu'il est très important pour eux de rester dans un milieu hétérogène !
Il n'est bien sûr pas question de nier les différences entre les enfants. Les enseignants doivent apprendre à repérer ces enfants pour pouvoir répondre à leurs besoins spécifiques, comme ils doivent le faire pour d'autres enfants qui ont d'autres caractéristiques, qu'il s'agisse d'enfants en difficulté scolaire ou d'enfants défavorisés sur le plan social ou économique.
Pour toutes ces raisons, le groupe socialiste rejoint tout à fait la décision de la commission quant au rapport, car ce sujet est important, et il ne faut pas le nier. (Brouhaha.)
Néanmoins, nous pensons que l'école publique primaire est aujourd'hui à même de répondre aux besoins de ces enfants et de leur famille. Et ce n'est pas en multipliant les structures et en créant des ghettos soi-disant homogènes d'enfants que nous résoudrons le problème ! Nous sommes convaincus que les enseignants sont formés à repérer ces enfants comme les autres et que ces enfants reçoivent une écoute et un traitement appropriés dans leur classe.
Le président. Merci, Madame la députée. Mesdames et Messieurs les députés, le brouhaha a déjà atteint des niveaux qui me fatiguent... Ceux qui veulent me permettre de n'être pas trop fatigué voudront bien ou mettre une sourdine ou reprendre leurs discussions ailleurs que dans cette salle, pendant que les orateurs s'expriment !
M. Claude Marcet (UDC). Mesdames et Messieurs les députés, si j'avais eu l'occasion de faire un rapport de minorité, je l'aurais fait ! Et d'autant plus après ce que je viens d'entendre ! Manifestement, Mesdames, vous ne comprenez pas ce qu'est le problème de la surdouance ! (Commentaire.) Vous ne le comprenez pas ! Moi, je le comprends parce que je rencontre un problème de ce type dans ma famille ! C'est un problème extrêmement grave, hautement spécifique, qui exige des moyens tout à fait particuliers si on veut le résoudre. Et ce n'est pas en renvoyant ce problème aux calendes grecques et en ne voulant pas l'aborder qu'on le résoudra !
Je lis dans le rapport de la motion, je cite: «Constatant que de nombreux enfants se trouvaient en difficulté à l'école du fait même de leurs capacités hors normes... - c'est vrai, c'est absolument vrai ! - ...cette association souhaitait que cette différence soit simplement prise en compte, afin que le développement de ces élèves ne soit pas entravé.» C'est tout à fait vrai, je le répète, mais cela n'est fait ni à l'école primaire ni au cycle ! Et ces enfants se trouvent dans une situation difficile et qui risque de leur nuire gravement.
Les députées qui se sont exprimées avant moi ne se rendent à l'évidence pas compte que la vision et l'approche d'un enfant surdoué sont totalement différentes de celles d'un enfant dit «normal» ! Il ne s'agit pas d'une question de surdouance, de QI à 150 ou autre ! Simplement, ces enfants appréhendent, approchent, saisissent, les problèmes d'une manière totalement différente de celle qui est actuellement enseignée à l'école. Je le dis clairement !
Il est également dit dans ce rapport qu'une des solutions est de faire sauter une ou deux classes à ces enfants... C'est faux, totalement faux ! Ce n'est pas en sautant deux classes qu'un enfant surdoué va surmonter les problèmes qu'il rencontre: c'est totalement faux !
Comme cela se fait en Israël, aux Etats-Unis, en France, comme en Angleterre et d'autres pays qui ont compris ce problème, il faut créer des classes spécialisées qui correspondent exactement à ce qui est nécessaire pour que ces enfants puissent avancer !
Je vois que faire sauter des classes à ces enfants peut induire des perturbations sociales... C'est vrai, absolument vrai ! Car ils se retrouvent avec des jeunes de un ou deux ans de plus, ils sont de fait marginalisés, mis de côté et se recroquevillent sur eux-mêmes, ce qui n'est évidemment pas bon pour eux.
Certains commissaires craignent que les classes spécialisées ne conduisent à un nouveau type de sélection... Mais, enfin, la sélection existe aussi dans la nature ! Et je ne vois pas pourquoi certains veulent toujours niveler par le bas, dès que quelqu'un sort du lot ! C'est le problème dans ce pays: chaque fois qu'une tête dépasse, il faut la rabaisser au niveau des autres !
Je vais vous dire une chose... Je fais partie d'une association, et, lors d'une réunion, la conseillère d'Etat précédente, interrogée sur le problème des surdoués, a répondu d'une manière que je qualifierai - pour ne pas être plus sévère - de «navrante» ! Je cite: «S'ils sont si surdoués, ils peuvent s'adapter à un niveau inférieur !»... Je le répète, cette réponse est tout à fait navrante ! Je n'en dis pas plus, car si je devais dire le fond de ma pensée, j'utiliserais des mots plus violents !
J'ai entendu qu'il fallait éviter de noter les enfants pour ne pas les stigmatiser ou les catégoriser... Nous avons déjà eu ce débat, et nous savons où il nous a menés: au ras des pâquerettes ! Il y a des jeunes de 15 ans qui ne savent même plus lire, ni écrire, ni compter ! Je peux en parler: il y a des jeunes qui sont arrivés à mes cours et qui auraient mieux fait de retourner à l'école pendant deux ou trois ans ! (Commentaires.)
Quelqu'un a prétendu que les difficultés que rencontraient ces enfants étaient prises en compte au sein même de l'école... C'est faux ! C'est totalement faux ! Ces enfants sont peut-être dépistés, mais ils doivent se fondre dans un moule pré-établi qui ne leur convient manifestement pas !
On se dit opposé à toute forme de ghettos... Tout le monde s'oppose aux ghettos, mais traiter les surdoués différemment ce n'est pas constituer des ghettos ! Les surdoués composent une partie de notre jeunesse, ils ont une approche différente des problèmes, et cette approche doit être traitée différemment !
On se déclare confiant dans le système de rénovation mis progressivement en place... Alors, là, je n'irai pas plus loin: permettez-moi d'en douter !
Pour conclure, je dirai qu'un pourcentage important de surdoués n'obtiennent pas de diplômes, sont en marge, alors même qu'ils ont des capacités évidentes pour réussir. Certains pays, comme les Etats-Unis, recherchent les surdoués et les poussent en avant. Je donnerai qu'un exemple: un jeune surdoué, qui vient de finir récemment l'EPUL, a été remarqué par un chasseur de têtes du MIT ! Ce n'est pas un institut suisse qui est venu le chercher... Vous croyez qu'il reviendra en Suisse ? Jamais !
Vous aimez la différence ! Alors, acceptez que ces jeunes soient différents ! Mais, peut-être ne vous intéressent-ils pas, parce qu'ils ont probablement quelque chose qui dérange ! Certes, les surdoués ont une approche différente des problèmes, mais vous devez les aider de façon spécifique en acceptant de créer des classes spécialisées, parce qu'ils représentent notre avenir, parce que, demain, ils seront aux commandes de notre pays et nous permettront d'aller de l'avant ! Les laisser à terre, parce qu'on ne leur donne pas l'opportunité de recevoir une instruction qui corresponde à leurs besoins est un réel gâchis, et nous devons remédier à cette situation !
Comme je l'ai déjà dit, dans notre pays, tout ce qui dépasse dérange ! Nous devons absolument mener une politique différente en la matière: nous devons offrir aux jeunes surdoués des infrastructures qui leur permettent d'avancer. Nous ne pouvons pas ne pas nous en préoccuper, car je peux vous dire que les familles qui se trouvent confrontées à cette situation rencontrent les pires difficultés ! (Applaudissements.)
Mme Janine Hagmann (L). En fait, c'est moi qui dois intervenir parce que tous les collègues de mon groupe ont estimé qu'ils étaient concernés par l'article 24 de notre règlement.
Le président. Cette leçon de modestie nous enchante, Madame la députée, mais vous êtes très injuste avec vous-même !
Mme Janine Hagmann. Merci, Monsieur le président ! Cette motion arrive enfin dans cette enceinte après quatre ans passés au fond d'un tiroir, ce qui est un peu regrettable...
Vous aurez pu constater que les commissaires de la commission de l'enseignement n'ont pas eu l'heur d'accepter cette motion. Mais que demandait-elle au juste ? Un, que la pratique du dépistage du quotient intellectuel soit courante et gratuite et, deux, de passer par des surdoués seulement pour aider les jeunes filles à mieux s'accepter... On m'expliquera comment on peut faire cette discrimination !
Aucun libéral n'a signé cette motion, jugée excessive, qui a été présentée par des collègues radicaux, PDC et socialistes... Mais est-ce à dire pour autant que le groupe libéral ne défend pas la surdouance ? Que les surdoués ne font pas partie de leurs préoccupations ? Que nenni ! Mesdames et Messieurs les députés, vous le savez bien !
J'ai toujours défendu, dans cette enceinte, une rénovation intelligente de l'enseignement qui permette justement de mieux adapter l'école au rythme de l'enfant. Tout le monde le sait: le développement des enfants se déroule à un rythme propre à chacun d'eux. Aucun d'entre nous n'a marché au même âge ! Aucun d'entre nous n'a fait sa première dent au même âge ! Mais les différences s'estompent avec le temps. (Un commentaire déclenche des rires.)
La rénovation mise en place dans l'enseignement doit permettre de donner plus ou moins de temps, selon les enfants, pour leur permettre d'assimiler les connaissances définies dans les objectifs d'apprentissage. Cette différenciation, cette nouvelle approche pédagogique demande - c'est vrai - beaucoup d'efforts aux enseignants. Elle exige de leur part un travail de réflexion constant, qui n'est possible - à mon avis - qu'en équipe pédagogique. Bien appliquée, elle facilite l'intégration d'élèves soit doués soit en difficulté. Il faut se préoccuper de tous les enfants, qu'ils se situent en dessous ou en dessus de la norme.
Actuellement, lorsqu'un maître repère un enfant surdoué, celui-ci passe des tests psychologiques et peut sauter une année scolaire. Cela reste exceptionnel. Lorsque j'étais enseignante, j'ai souvent été surprise de voir l'écart qu'il y avait entre le jugement des parents, qui considéraient leur progéniture comme des petits génies, et le résultat des tests...
La motion indique que trois mille enfants auraient un QI supérieur à 132, soit 3 à 5% de surdoués. Ce qui veut dire - hélas ! - que, dans cette enceinte, seules trois à cinq personnes sont concernées, pas plus ! (Commentaires.) Tant mieux: c'est un signe de bonne santé du potentiel intellectuel des habitants de notre canton ! (Rires.)
Mais de là à imposer aux surdoués, comme le préconise mon préopinant, des classes spéciales, il y a un pas ! Mesdames et Messieurs les députés, réfléchissons: il n'est absolument pas possible de faire des ghettos !
Le quotient intellectuel, je vous le rappelle, permet de situer un enfant sur une courbe. C'est en fait une courbe Gauss: il s'agit d'une situation, d'une photographie par rapport à quelqu'un d'autre ! Mais le QI tient-il compte de toutes les autres valeurs indispensables à la nature humaine ? Actuellement, dans le marché de l'emploi, le QI n'est de loin pas le seul critère d'engagement ! Beaucoup d'autres qualités sont exigées: les qualités relationnelles... (L'oratrice est interpellée.) Le QI aussi, bien sûr ! Mais, surtout, les qualités relationnelles, les qualités de coeur, les qualités d'écoute !
Mesdames et Messieurs les députés, je vous fais une proposition: puisque cette motion soulevait tout de même de réelles préoccupations, en dehors du côté excessif de ses invites, nous pourrions l'intégrer - c'est très important pour l'avenir de notre école genevoise - à notre discussion sur l'école genevoise. Je vous propose donc de la renvoyer en commission.
Le président. Nous sommes saisis d'une demande de renvoi en commission. Je donnerai donc la parole à un seul député par groupe.
Mme Marie-Françoise de Tassigny (R). La surdouance est un sujet difficile, bien que certains d'entre nous se sentent concernés... Sujet complexe et minoritaire, puisqu'il ne concerne que 3 à 5% des jeunes, soit environ trois mille à Genève. Mais ces derniers souffrent et peinent à s'intégrer, à avoir une vie scolaire harmonieuse et sont souvent en échec scolaire.
Une récente étude sur la surdouance dans les cantons romands et au Tessin montre que chaque canton traite, avec recul, cette problématique. Il faut relever que le canton de Berne a développé un projet pilote pour les élèves ayant des dons spécifiques et que le Valais et Vaud ont initié un appui pédagogique intégré destiné à cette population d'enfants.
Le canton de Genève s'est penché sur cet aspect en faisant réaliser une étude par le SRED et par des mesures pédagogiques de cas en cas. Ces multiples esquisses ont sensibilisé les commissaires. S'ils n'acceptent pas l'ensemble de ces invites - c'est pourquoi cette motion a été refusée - ils souhaitent valider cette problématique, pour que les parents concernés trouvent un écho aux difficultés de leur progéniture, sans avoir à recourir à des écoles privées comme celle de Versoix, «Le diamant bleu».
Nous soutiendrons donc la proposition de Mme Hagmann de renvoyer cette motion en commission.
M. François Gillet (PDC). J'aimerais également apporter quelques éléments à cette discussion. La problématique des enfants surdoués est effectivement une réalité, mais elle concerne - il faut quand même le dire - un petit nombre d'enfants par rapport au grand nombre d'enfants en difficulté dans l'école genevoise. Je pense également, comme Mme Hagmann, que la solution ne réside pas dans la création de classes ou de sections spécialisées pour ces enfants, qui - cela a été dit - ont des profils souvent très différents les uns des autres. Par contre, il me semble que nous devrions réfléchir et rediscuter à nouveau en commission de cette motion.
Il serait préférable d'aller dans le sens d'une différenciation de l'enseignement, qui permette à ces élèves surdoués dans certains domaines de pouvoir aller un peu plus loin que leurs camarades et de développer toutes leurs potentialités. J'insiste: la solution ne réside pas dans la création de classes spécialisées où les enfants seraient, d'une certaine manière, cloisonnés. Il faudrait leur donner les moyens de pousser leurs études dans leurs domaines de prédilection.
Cela a été évoqué également et je suis d'accord avec M. Marcet, faire «sauter» des classes à ces enfants surdoués n'est pas toujours une bonne solution. Le fait de se retrouver avec des élèves beaucoup plus âgés qu'eux n'est pas l'idéal pour ces enfants, car ils ont plus de mal à s'intégrer.
A notre sens, les solutions devraient plutôt être trouvées dans une différenciation de l'enseignement, mais, comme je l'ai déjà dit, nous sommes prêts à en discuter à nouveau en commission.
M. Gilbert Catelain (UDC). Je vais m'exprimer brièvement sur le renvoi en commission. Nous sommes tous conscients que la surdouance pose un problème et que notre école n'est pas en mesure, par rapport à la masse critique du canton de Genève, d'y apporter une réponse spécifique.
Quoi qu'il en soit, ce n'est pas l'école en particulier qui est en cause, mais nous devons reconnaître - c'est notre responsabilité - que la situation actuelle aboutit à un gâchis de compétences, à l'échec scolaire, alors que les capacités de ces élèves devraient leur permettre d'atteindre des sommets, comme ce serait le cas sous d'autres cieux ou dans d'autres organisations. Force est de reconnaître que notre pays a besoin de compétences et qu'il ne peut pas se permettre le luxe de gâcher les opportunités qui se présentent pour tirer notre pays, respectivement son économie, en avant.
Sans compter, comme cela a été dit, que les parents qui se trouvent confrontés aux problèmes inhérents à la surdouance de leur enfant ont un sentiment profond d'abandon; ils sont dans une impasse, car l'Etat n'apporte pas de solution à leurs problèmes spécifiques. Ils ne bénéficient d'aucune aide quand ils cherchent des solutions. Ils se sentent bien seuls. C'est un peu: «Aide-toi et le Ciel t'aidera !».
Nous devons donc faire preuve d'un peu d'humilité et essayer de trouver une solution à ce problème sur un plan plus global, par exemple au niveau régional. Le département pourrait mettre cette question à l'ordre du jour de la Conférence des directeurs de l'instruction publique, sur la base de cette motion votée par ce Grand Conseil, pour trouver une solution, à terme, qui donne satisfaction aux familles concernées.
Je trouve relativement scandaleux de vouloir refuser cette motion sous de faux prétextes, car nous avons une responsabilité par rapport à ces enfants. Nous trouvons tout à fait normal, dans d'autres circonstances, de prendre des mesures particulières pour des personnes en difficulté sur le plan social. Mais nous ne le faisons pas pour les enfants surdoués, qui ont du mal à s'adapter aux exigences scolaires, à certains tests, notamment les QCM, tout cela parce qu'il est beaucoup plus facile, dans notre type d'enseignement de masse, d'utiliser les QCM ! Pourtant, on sait très bien qu'un enfant surdoué est incapable d'y répondre correctement ! Les surdoués se retrouvent en échec, par exemple, aux examens d'entrée à l'université, parce que celle-ci, notamment en médecine, établit une sélection sur la base des QCM, car ils ratent ce genre de tests. Ces jeunes, tout à fait capables de réussir brillamment des études de médecine, sont mis sur la touche et ne peuvent pas entreprendre d'études universitaires, pour la seule raison que l'université utilise ce type de sélection et qu'elle n'est pas disposée à en changer.
Je pense donc que le département - pas le parlement - doit mener une véritable réflexion dans un cadre régional, au sein de la Conférence des directeurs de l'instruction publique. C'est la raison pour laquelle je vous propose de refuser le renvoi de cette motion en commission et de la renvoyer directement au Conseil d'Etat.
Mme Virginie Keller Lopez (S). Pour sa part, le groupe socialiste pense que le renvoi en commission de cette motion n'est pas forcément la bonne solution... Très franchement - et je m'adresse à vous particulièrement, Monsieur Marcet, parce que votre témoignage était émouvant - nous ne nions pas cette problématique. La souffrance de ces enfants, comme la souffrance d'autres enfants, d'ailleurs, pour d'autres raisons, est prise en compte par le parti socialiste.
Nous pensons simplement que renvoyer cette motion aujourd'hui en commission pour qu'elle y soit à nouveau étudiée ne résoudra rien. Nous connaissons déjà les résultats de cette étude. Il serait intéressant d'entendre notre conseiller d'Etat s'exprimer sur ce sujet, pour savoir ce qui est fait au département de l'instruction publique.
C'est vrai, il n'y a pas si longtemps que cela que l'on se préoccupe de la question des enfants à haut potentiel. Il y a certainement eu des générations d'enfants surdoués qui ont été mal compris par leurs enseignants et leurs enseignantes, alors que d'autres ont pu tomber sur des enseignants et des enseignantes qui avaient un certain feeling, qui remarquaient leurs particularités et les aidaient en leur donnant de la matière.
Mais, aujourd'hui, le département de l'instruction publique s'en occupe. Les enseignants et les enseignantes sont maintenant formés sur cette question, pour détecter ces enfants, pour les comprendre et pour leur donner de la matière, dans le cadre de la classe.
Lorsqu'on leur propose d'aller dans des classes spécialisées ou dans une école privée à Lausanne, réservées aux enfants à haut potentiel, ils n'en ont pas du tout envie ! Ils veulent rester avec leurs copains et leurs copines de classe. Ce dont ils ont besoin, c'est de se trouver avec des adultes qui les comprennent, qui tiennent compte de leurs particularités, comme de celles, différentes, d'autres enfants, concernant une langue étrangère, les maths, une famille qui dysfonctionne, etc. Il y a toutes sortes de problématiques différentes dans une classe...
Ce problème ne doit pas être traité de manière particulière en sortant les enfants du cadre général, par contre il doit être connu: c'est évident ! Les enseignants et les enseignants doivent être formés sur cette question, et on doit pouvoir, dans le cadre des équipes pédagogiques - pourquoi pas ? - prévoir de réunir ces enfants dans une école pour leur permettre de se retrouver de temps en temps ou de les faire travailler. Et l'outil informatique est génial dans les classes, car il permet à un enfant qui a terminé son travail avant les autres de faire des recherches, de se documenter, de préparer des conférences pour les autres. Dans la mesure où l'école fonctionne bien, où les enseignants et les enseignantes se sentent reconnus et aidés et où les budgets nécessaires pour le département de l'instruction publique sont votés, nous avons les moyens de répondre aux besoins particuliers de ces enfants. Et je me réjouis d'entendre le Conseil d'Etat sur cette question.
Nous pensons que ce serait se donner bonne conscience pour pas grand-chose de renvoyer cette motion en commission. Nous proposons de la renvoyer directement au Conseil d'Etat.
M. Roger Golay (MCG). Le groupe MCG votera le renvoi de cette motion au Conseil d'Etat. Il est en effet urgent de traiter cette motion et d'agir le plus rapidement possible. Nous avons perdu suffisamment de temps, me semble-t-il, par rapport à ce problème.
Nous refuserons donc le renvoi de cette motion en commission.
Le président. Bien, Mesdames et Messieurs les députés, je vous soumets maintenant le renvoi en commission de cette proposition de motion. Si cette proposition est acceptée, la proposition de motion sera renvoyée à la commission de l'enseignement et de l'éducation - si j'ai bien compris la demande de Mme Hagmann. Si elle est refusée, le débat continuera. Le Bureau a décidé de clore la liste des orateurs. Sont encore inscrits: M. Gautier, M. Marcet, M. Weiss, Mme Wisard Blum et le conseiller d'Etat, M. Beer.
Mis aux voix, le renvoi du rapport sur la proposition de motion 1378 à la commission de l'enseignement et de l'éducation est rejeté par 45 non contre 37 oui et 2 abstentions.
M. Renaud Gautier (L). Ce matin, lors des discussions sur les douzièmes provisionnels, nous avons entendu ou subi - selon comment l'on se situe - une aimable «gâterie moralisatrice» sur ce qu'il faut faire par rapport aux handicapés...
Je le dis très clairement: je suis tout à fait étonné de ce que tous les spécialistes en matière de pédagogie qui se trouvent dans cette enceinte confondent les problèmes et pensent que, pour les résoudre, il suffit de faire sauter une classe aux jeunes surdoués. C'est faux ! Cela a été dit - M. Weiss n'écoutait peut-être pas - les problèmes liés à la surdouance ne se règlent pas en faisant sauter une classe à ces enfants. Ce postulat est erroné !
Je suis également surpris que l'on reconnaisse que 3 ou 5% des jeunes en âge scolaire «souffrent» - parce que c'est une vraie souffrance - et que l'on ne veuille pas ou que l'on ne trouve pas utile d'apporter des solutions particulières. Dans la mesure où l'on fait des efforts pour les enfants qui ont un handicap plus connu et mieux accepté, j'ai beaucoup de peine - je dois le dire, surtout après ce qui a été dit ce matin - à accepter d'entendre les mêmes refuser de se préoccuper des cas particuliers, ne pas accepter de renvoyer cette motion en commission et vouloir la renvoyer au Conseil d'Etat.
Le Grand Conseil a décidé de ne pas renvoyer cette motion en commission et il va probablement la renvoyer au Conseil d'Etat: soit ! Mais j'ose espérer - je vous le dis franchement - que le Conseil d'Etat se rendra compte que le problème de la surdouance est tout à fait particulier. Et j'espère, surtout, qu'il n'appliquera pas les recettes utilisées partout dans le reste du monde - comme c'est le cas à Genève - consistant à faire passer les enfants surdoués dans une classe supérieure. Ce n'est pas une solution !
Ce ne sont pas, Mesdames et Messieurs les députés - que ceci soit bien clair - les nouveaux projets de lois pédagogiques qui régleront les problèmes d'une quelconque manière ! Cette réalité vécue par 3% des enfants en âge scolaire et leur famille réclame, à mon sens, que l'on prenne ce problème au sérieux et que l'on ne se contente pas de faire sauter une classe à ces enfants.
Le président. Monsieur Aubert, la liste était déjà close... Je regrette !
M. Claude Marcet (UDC). Je suis d'accord sur le principe du QI... Moi, je suis à 40 de QI, et je suis tout de même là ! Cela ne pose donc pas de problème !
Il faut tout de même savoir que les surdoués ont une approche globale, tout à fait différente de l'approche des enfants - j'allais dire «normaux »... Je dirai: de la majorité des enfants ! Cette approche globale est si différente que les enfants surdoués ont souvent de la peine à percevoir, dans le contexte des classes que je qualifierai de «communes», ce qui leur est demandé et ce vers quoi les enseignants essayent de les amener. Ce problème provoque un rejet de ces enfants: il faut le savoir !
J'ai entendu quelque chose d'intéressant: qu'il fallait que les adultes comprennent ces enfants... Certes, mais il faut aussi que les adultes détectent très rapidement les surdoués, comprennent les problèmes auxquels ils sont confrontés pour pouvoir prendre des mesures propres à leur enseignement. Mesdames et Messieurs les députés, il est extrêmement grave qu'un gosse de 10 ou 12 ans, alors qu'il a un potentiel important, se trouve dans un environnement dans lequel il a de la peine, se sente dépassé au fur et à mesure de l'avancement des études ! C'est une situation qu'il aura du mal à inverser.
C'est notre devoir de députés de nous préoccuper de ce problème !
Comme cela a été indiqué - et je suis d'accord - le canton de Genève n'a pas un bassin de population suffisant pour pouvoir prendre des mesures au niveau du canton. Nous devrions considérer ce problème au niveau régional, au niveau des cantons romands - peut-être pas au niveau suisse, compte tenu des problèmes de langues - et, même, au niveau des pays voisins. Je pense notamment à la France et au Val d'Aoste. Il faut en effet savoir que les surdoués d'Annemasse doivent aller à Lyon ! Il faudrait donc mettre sur pied une structure cohérente, prévue pour un bassin de population plus important: ce serait très positif pour ces jeunes.
Ce qui a été dit au sujet des QCM est tout à fait vrai... Expérience faite, c'est vrai ! Pour la simple raison que les QCM - questionnaires à choix multiples - sont posées d'une certaine manière: à chaque question sont proposées trois réponses, mais une seule est bonne, et il faut cocher la bonne case ! Les surdoués, qui ont une approche globale des problèmes, peuvent donner des réponses plausibles et adéquates - mais différentes dans leur conception, en raison, précisément, de leur approche différente - à deux voire trois questions. J'essaye seulement de vous rendre attentifs au fait que les surdoués, en raison de leur approche globale, se plantent le plus souvent.
Je connais personnellement deux cas de surdoués, étudiants en deuxième année de médecine, qui ont complètement raté les tests de QCM. Ils ont pourtant expliqué aux autres étudiants ce qu'il fallait faire, comment il fallait comprendre les choses, mais la manière dont il fallait répondre aux questions était telle qu'ils se sont plantés ! Ils n'étaient peut-être pas les meilleurs, mais ils étaient parmi les meilleurs, et ils ont dû faire autre chose !
M. Pierre Weiss (L). Le renvoi de cette motion en commission, qui a traîné pendant quatre ans pour la rédaction de son rapport, a été refusé... J'en prends acte.
Et effectivement, à ce stade, la seule solution est de renvoyer cette motion au Conseil d'Etat, parce que nous devons admettre les problèmes que pose ce que l'on appelle dans le texte de cette motion «la surdouance»... Mais nous devons aussi admettre qu'un traitement différencié est nécessaire. A savoir que, pour certains de ces enfants frappés par - je n'ose pas dire ce «bien» - cette caractéristique, un traitement avec les autres élèves d'une classe normale est nécessaire, y compris le système en rénovation, comme l'a expliqué ma collègue Hagmann. Dans d'autres cas, en revanche, un traitement séparé peut s'avérer nécessaire.
En d'autres termes, la responsabilité de l'Etat est engagée, s'il refuse de reconnaître que les situations peuvent être différentes et que cela amène certains parents à envoyer leurs enfants vers des écoles d'autres cantons, d'autres pays ou des écoles privées; en d'autres termes, s'il montre qu'il ne se soucie pas des enfants dont il est question ici. Nous devons leur apporter tout le soin nécessaire et la même attention qu'à ceux qui ont des difficultés scolaires par absence de «douance».
Le président. Merci, Monsieur le député. Madame Schmied, la liste était close...
M. Charles Beer, conseiller d'Etat. Le sujet que nous abordons ici - c'est la première précision de taille - est effectivement d'une gravité qu'il faut reconnaître. Il ne s'agit pas seulement du drame de l'enfant qui n'arrive pas à suivre la classe et à s'intégrer normalement, il ne s'agit pas seulement du drame de l'enfant handicapé, il s'agit du drame d'un enfant qui a mille capacités, mais qui éprouve d'énormes difficultés à s'intégrer à la fois au rythme et à la cohésion de la classe. Il n'y a pas de souffrance qui puisse être écartée, sous prétexte qu'elle relèverait d'une autre approche que celle que nous avons l'habitude d'utiliser au niveau de la politique sociale ! C'est le premier élément sur lequel je tenais à indiquer très clairement les pratiques constantes du département de l'instruction publique.
Ainsi, le département, par le biais de ses différents services et, surtout, de ses enseignants, s'intéresse à la capacité des enfants de vivre une scolarité harmonieuse en termes de développement, qui leur permette, à titre personnel, de connaître un minimum d'émancipation pour faire correspondre la scolarisation et l'émulation et, forcément, l'émancipation.
Nous sommes ici en présence de demandes contradictoires... D'ailleurs, votre débat le montre clairement. Ainsi, les associations de parents ne donnent pas un avis tranché et définitif. Elles voudraient à la fois que l'on puisse identifier plus clairement ces enfants et leur apporter un suivi particulier digne de ce nom, soit sous forme d'accompagnement personnalisé en classe soit sous forme de classes spécialisées.
Les demandes de ces parents sont donc diverses et forcément contradictoires dans la mesure où elles forgent leur légitimité dans la souffrance.
La motion qui nous est proposée aujourd'hui a, il faut le reconnaître, le mérite de s'attaquer à une réalité trop longtemps écartée, mais son traitement a été très long et les réponses apportées, permettez-moi de le dire, sont extrêmement - j'allais dire «minimalistes» - réductrices par rapport à ce problème. Les remèdes préconisés sont très simplistes.
Concrètement, que se passe-t-il au niveau des classes ? D'abord, lorsqu'un enfant donne des signes particuliers, par exemple, parce qu'il a de la peine à suivre, soit qu'il a trop de facilités soit qu'il n'arrive pas à s'intégrer, les professionnels prévoient des entretiens et se penchent sur le problème de l'enfant et sur son développement.
Quand le diagnostic est posé, des solutions sont préconisées et discutées avec les parents. A ce stade, interviennent des tests médicaux et également des tests de quotient intellectuel, mais ces derniers sont réducteurs. En effet, la barre est fixée à 132 ! Pourquoi pas 131, pourquoi pas 133 ? Cette notion, on le sait, est particulièrement réductrice !
Il n'empêche qu'elle donne un certain nombre de signes ! C'est donc également le stade de développement de l'enfant qui permettra de savoir si, par exemple, l'insertion dans une classe d'un degré supérieur est une solution envisageable. A tout le moins et quelle que soit la réponse à cet égard, son développement dépend de la capacité de l'enseignante et de l'enseignant à pouvoir personnaliser l'enseignement et l'accompagnement de cet enfant, qu'il reste dans sa classe ou qu'il change de classe.
Maintenant, permettez-moi également de mettre en évidence ce qu'il faut bien appeler «l'effet pervers» lié à un certain nombre d'ambitions parentales qui peuvent, le cas échéant, être déçues. Combien de parents d'enfants génies dans cette enceinte ? Ainsi, j'aimerais mettre en avant le fait que la rénovation prévoit la possibilité de rallonger un cycle d'apprentissage comme celle de l'écourter. Les demandes d'écourtement augmentent, mais le nombre de surdoués augmente-t-il ? La réponse est non ! Mais on ne peut que constater que les attentes des parents augmentent quant à voir leur enfant réussir en moins de temps que prévu son parcours, au niveau de la scolarité primaire.
Mesdames et Messieurs les députés, il faut personnaliser la prise en charge des enfants, ce que l'on appelle en pédagogie la «différenciation». C'est le principe même de la rénovation ! C'est le principe même de l'école actuelle: à savoir qu'il faut pouvoir personnaliser l'enseignement et ne pas se contenter, particulièrement dans les petites classes, d'un enseignement ex cathedra, prêt à apprendre, le même pour tous et enseigné de la même manière.
L'élève handicapé comme l'élève qui a des facilités devra apprendre à vivre la cohésion sociale en dehors de l'école. Apprendre aux enfants à vivre ensemble est l'un des objectifs de l'instruction publique, et nous devons d'abord remplir cette mission !
Quelle serait l'école demain, si, d'aventure, certains proposaient d'exclure des centaines d'élèves, par exemple, du cycle d'orientation ou, alors, d'exclure les plus doués ou - pourquoi pas ? - telle ou telle catégorie, celle qui aurait les moyens de se payer l'école privée ? Quelle école publique ? Quel projet intégratif ? Quel projet pourrions-nous véritablement livrer à nos enfants, si ce n'est, comme vous l'avez dit ce matin - et je partage votre préoccupation - une dette économique si ne nous... si ne nous n'y... Non, je n'y arriverai pas ! (Rires.) ...si nous ne parvenons pas à nous attaquer à ce problème avec efficacité ?
Il faut constater, Mesdames et Messieurs les députés, que ces quatre années de travaux en commission n'ont pas apporté de réponse satisfaisante à cette problématique complexe... (L'orateur est interpellé par Mme de Tassigny.) Ce projet est resté quatre ans en commission: il faut bien dire la vérité, Madame de Tassigny ! C'est parce que la réponse à apporter n'était pas simple !
Je me tiens à la disposition de la commission - je tiens à insister sur ce point - pour donner des précisions supplémentaires. Je sais que la commission a eu la chance de pouvoir entendre, la semaine dernière, notre nouveau directeur du service médico-pédagogique, M. Eliez - je suis sûr que vous avez apprécié son audition - qui se tiendra également une nouvelle fois à votre disposition pour traiter de cette question.
Ce n'est pas en renvoyant cette motion au Conseil d'Etat et en obtenant un rapport de plus que vous aurez des réponses à ce problème, qui ne trouvent de toute façon pas leur place dans un nouveau projet de loi. La solution réside dans la personnalisation du suivi de ces élèves. (Applaudissements.)
Le président. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, nous sommes saisis maintenant du vote sur cette proposition de motion. La commission de l'enseignement propose de la rejeter. Une autre proposition a été faite de l'accepter. Pour la clarté du vote, ceux qui l'acceptent voteront oui, ceux qui la refusent voteront non et peuvent aussi s'abstenir.
Mise aux voix, la motion 1378 est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 52 oui contre 32 non et 1 abstention.