République et canton de Genève

Grand Conseil

PL 8724-A
Rapport de la commission des travaux chargée d'étudier le projet de loi du Conseil d'Etat ouvrant un crédit complémentaire de 28'136'542F pour le bouclement des lois 6058, 6060, 6319, 6321 et 6684 ouvrant des crédits de construction pour l'adaptation et le développement des installations cantonales de traitement des résidus Cheneviers III

Premier débat

M. Jacques Baud (UDC), rapporteur. 28 136 542 F pour un crédit complémentaire !

Il convient tout d'abord de dire que pas un franc de trop n'a été dépensé dans la construction de Cheneviers III. L'ensemble a été édifié à la satisfaction de tous, y compris des utilisateurs. Les comptes ne présentent aucune anomalie, et tout le monde a été payé, cela sans l'ombre d'un doute.

Alors, que s'est-il passé qui puisse non justifier mais expliquer un dépassement de budget d'une telle ampleur, soit 28 136 542 F ?

Question ayant été posée, réponse ayant été donnée, il y a quatre raisons principales à cet état de fait.

Premièrement, le budget initial était devisé à environ 220 millions. Devant l'importance de la somme et comme il s'agissait d'une urgence, le conseiller d'Etat de l'époque n'a pas voulu aller devant le Grand Conseil avec un projet de plus de 200 millions. Dès le départ, on savait donc qu'il manquerait quelque 20 millions pour la finition des travaux.

Deuxièmement, la subvention fédérale afférente à ce genre de projet a été plus que généreusement surestimée... Par conséquent, l'Etat a dû puiser dans sa caisse pour boucher le trou.

Troisièmement, on a sous-estimé l'augmentation du coût des matériaux, les conventions collectives, etc. Pour un chantier de cette importance, la note finale prend rapidement l'ascenseur.

Quatrièmement - et là aussi il semble qu'il y ait eu négligence - on a oublié certaines normes de sécurité afférentes à ce genre d'édifice, ce qui a impliqué études et travaux supplémentaires non compris dans le devis initial.

Que dire après tout cela sinon qu'il serait bon et sage de proposer à l'avenir des budgets au plus proches de la réalité des coûts, afin que les surprises ne soient pas trop désagréables... On parle sur certains bancs de transparence... Il semble que cette pauvre dernière ait disparu dans les tourbillons et les brouillards du Rhône ! Devant ce désagrément - car plus de 28 millions, c'en est bien un - il faut bien boucler les comptes: la loi l'exige.

Trois possibilités de vote s'offraient: tout d'abord, le non qui vous vient à l'esprit, mais dont la conséquence serait de renvoyer aux calendes grecques la solution de ce problème sans y apporter une quelconque amélioration; l'abstention, qui revient à se défiler devant une responsabilité qui, en tant que députés, nous incombe, à moins que l'on n'ait pas suffisamment d'éléments pour se prononcer, ce qui n'est pas le cas.

Je ferai tout de même remarquer que l'UDC n'a rien à voir dans tout cela, mais qu'elle sait prendre ses responsabilités.

Alors, ne reste que le oui, de façon à liquider cette triste affaire: oui, que je vous recommande de façon à ce que nos comptables puissent enfin dormir sur leurs deux oreilles.

La loi 8724 est adoptée en trois débats, par article et dans son ensemble.