République et canton de Genève

Grand Conseil

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P 1854-B
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la pétition concernant la situation de la psychiatrie adulte
Ce texte figure dans le volume du Mémorial «Annexes: objets nouveaux» de la session XII des 9 et 10 octobre 2014.

Débat

M. Christian Frey (S). S'agissant de cette pétition déposée par Pro mente sana et l'association Le Relais, nous avons reçu une réponse somme toute très sommaire du Conseil d'Etat, qui nous dit en gros qu'un groupe de travail s'est constitué et qu'il transmettra ses conclusions au printemps 2015 pour la planification sanitaire 2016-2019. Or en ce moment même - la question porte sur la situation de la psychiatrie adulte à Genève - certaines décisions sont prises: en septembre, les CAPPI, centres ambulatoires de psychiatrie et psychothérapie intégrée, ont fermé. Il y en avait quatre qui disposaient chacun de six lits, et ces six lits ont été supprimés sans la moindre information au réseau. Quand je parle du réseau, je pense à des associations et à des fondations comme Trajets ou La Maison des Champs, foyer de vie de l'association Thaïs, qui travaillent dans le domaine des personnes atteintes d'affections psychiatriques ou psychiques. Cette réponse, qui nous renvoie à l'année prochaine et à une planification 2016-2019, est insatisfaisante, et je propose que nous renvoyions au conseiller d'Etat cette question sur la situation de la psychiatrie adulte pour qu'il nous dise ce qui se passe maintenant et comment évaluer les décisions qui sont prises en ce moment, par exemple la fermeture des CAPPI. Je vous remercie.

M. Mauro Poggia, conseiller d'Etat. La situation de la psychiatrie adulte à Genève a effectivement été préoccupante et n'est pas totalement réglée aujourd'hui. Certaines situations méritent une prise en charge avec beaucoup plus de finesse, par exemple une meilleure prise en charge ambulatoire de personnes hospitalisées alors qu'elles ne devraient pas l'être. Nous devons également prévoir un meilleur encadrement médico-social, et cette pétition, qui, je le rappelle, remonte au mois de décembre 2012, soulignait particulièrement le fait que les soins dans le domaine de la psychiatrie relevaient davantage de la médication que d'un encadrement et d'un soutien médico-social et socio-éducatif. Nous avons pris la mesure de cette problématique. Comme vous le savez, puisque vous y avez participé, plusieurs journées de réflexion sur ces questions ont été mises en place ces derniers mois auxquelles la direction générale de la santé participe, parce que nous devons améliorer les structures. Il est vrai que certaines personnes sont hospitalisées à Belle-Idée, ce qui a un coût. Bien sûr, la problématique n'est pas uniquement financière, elle est d'abord humaine, mais il faut relever que ce coût est totalement exagéré par rapport aux besoins de ces personnes, sans parler du fait que la structure n'était absolument pas adaptée. Vous savez qu'il a été ouvert la structure Kaolin au sein des Etablissements publics pour l'intégration. Vous savez aussi qu'il est prévu dans le courant de l'année prochaine d'ouvrir une deuxième structure de ce type sur le site de Belle-Idée, tout comme de renforcer les équipes d'intervention en ambulatoire. En effet, on constatait malheureusement que face à des problématiques de ce type, la tendance était à l'hospitalisation parce qu'il n'y avait pas d'alternative valable. Ainsi que nous vous l'avons dit dans le cadre de notre réponse, un groupe de travail spécifique planche précisément sur le sujet. Je ne vous renvoie pas aux calendes grecques mais simplement au printemps 2015, c'est-à-dire dans quelques mois à peine, puisque nous sommes en train de mettre en place les éléments de la planification sanitaire 2016-2019 sur laquelle ce parlement devra se prononcer. Alors laissez mes équipes travailler à la construction de ce qui doit l'être plutôt que de devoir répondre continuellement à des questions certes légitimes mais qui trouveront des réponses dans les mois à venir. Je vous remercie.

Le président. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat. Je vous fais voter sur la demande de renvoi au Conseil d'Etat. Le scrutin est ouvert.

Mis aux voix, le renvoi au Conseil d'Etat de son rapport sur la pétition 1854 est adopté par 42 oui contre 18 non et 4 abstentions.

Le rapport du Conseil d'Etat sur la pétition 1854 est donc refusé.