République et canton de Genève

Grand Conseil

M 1710
Proposition de motion de MM. Gilbert Catelain, Eric Bertinat, Yves Nidegger, Olivier Wasmer, Eric Ischi, Eric Leyvraz pour des logements d'étudiant-e-s sis 32, chemin des Maisonnettes à Lancy

Débat

M. Eric Leyvraz (UDC). L'Etat est propriétaire de ce bâtiment au 32, chemin des Maisonnettes à Lancy où logeaient des étudiants, et ce bâtiment est vide depuis le mois de septembre. Il peut recevoir vingt-cinq personnes, avec salle à manger et cuisine collective.

La crise du logement doit inciter l'Etat à trouver rapidement une solution pour réinstaller dans cet immeuble des étudiants, tout en cherchant une solution qui permettrait d'assurer la mise en valeur de ce bien et sa réalisation, en respectant l'idée - quel qu'en soit l'acquéreur qui profiterait de la plus-value - de continuer à recevoir des étudiants pendant un certain nombre d'années.

C'est peu de chose dans la crise du logement que nous traversons, mais tout effort est le bienvenu et je vous demande, Mesdames et Messieurs les députés, de bien vouloir accueillir favorablement cette motion et de la renvoyer au Conseil d'Etat.

M. Christian Brunier (S). On est un peu en train de perdre du temps... Je vous rappelle qu'il y a deux ou trois mois ce Grand Conseil, dans une grande majorité, a voté une motion sur cette parcelle - et qu'il y avait même des signataires de votre parti UDC. Or si tous les deux ou trois mois, après avoir voté une motion, on revient avec un autre projet, je crois qu'au niveau parlementaire ce n'est pas sérieux.

On demandait de loger des étudiants et non pas de vendre ou de réaliser l'immeuble, mais c'est quand même ce que vous demandez dans votre motion... C'est du patrimoine de l'Etat pour les plus défavorisés ou pour des gens qui connaissent des problèmes de logement, on pensait à des étudiants qui pouvaient occuper cet immeuble dans les plus brefs délais. Je crois que le département a d'autres projets aujourd'hui. L'important est que cet immeuble, qui appartient à l'Etat et doit demeurer propriété de l'Etat, ne reste pas libre trop longtemps, et on est d'accord avec vous pour dire qu'il y a une grosse pénurie du logement.

Le département est en train d'effectuer un travail pour - à ma connaissance - des travailleurs qui habitent dans des sortes de baraquements et qui doivent être relogés de manière digne. Donc, je pense qu'il faut faire confiance au département et ne pas surcharger l'administration de motions inutiles.

Alors, je demande le classement de cette motion, pour laisser le département faire son travail et permettre d'occuper au plus vite cet immeuble avec des véritables locataires.

La présidente. Monsieur Leyvraz, souhaitiez-vous reprendre la parole ?

M. Eric Leyvraz (UDC). Oui, juste pour dire une petite chose, Madame la présidente: cette motion n'a pas été traitée lors des dernières séances et j'aimerais avoir des nouvelles de la part du Conseil d'Etat pour savoir s'il y a eu des changements fondamentaux concernant cet objet.

Mme Véronique Schmied (PDC). On est en train de faire du travail pour rien, parce que ce qui était demandé dans une précédente motion socialiste - et que d'autres groupes avaient signée - était précisément de réaliser quelque chose dans cette période d'attente.

Cette motion invite le Conseil d'Etat à initier dans les meilleurs délais la mise en valeur de ce bien, et l'on sait quels sont ces meilleurs délais... Il y aura peut-être un, deux ou trois ans qui s'écouleront avant qu'un PLQ entre en force et qu'une autorisation de construire soit accordée.

Louons cette maison à des étudiants et ne tergiversons pas, car, pendant que nous sommes en train de parler, ces étudiants n'ont toujours pas de logement ! On sait qu'il s'agit d'un manque cruel, chaque année c'est le même problème, et certainement encore pour une certaine durée, vu la situation du logement à Genève.

Pendant le temps nécessaire pour qu'un PLQ soit - peut-être - élaboré et en attendant que le Conseil Etat prenne sans doute - on lui fait confiance - les meilleures dispositions possibles pour ce bien, louons à des étudiants ! Comme cela, au moins, on rend le bien utilisé et viable. Et je me permettrais d'ajouter: éventuellement non-squatté.

M. Mark Muller, conseiller d'Etat. Il y a quelques semaines, nous avons effectivement traité une motion qui portait sur cette maison au chemin des Maisonnettes et j'avais eu l'occasion de vous dire que le Conseil d'Etat ne pourrait malheureusement pas donner suite à la motion demandant de mettre cette maison à la disposition d'étudiants, parce qu'il avait d'autres projets pour elle. Et en l'occurrence, comme l'a rappelé M. Brunier, le projet est d'y loger des travailleurs saisonniers qui habitent actuellement du côté de Pré-Bois, dans des baraquements voués à la démolition, en vue de la construction à cet endroit d'un Air Parc proche de l'Aéroport.

La réponse que je vous donne aujourd'hui est donc exactement la même. Des engagements ont été pris, ces travailleurs de Pré-Bois sont sur le point de déménager - ces jours ou très prochainement - au chemin des Maisonnettes. Il n'est donc pas envisageable de vendre cette maison à brève échéance.

Sur le long terme, on peut envisager d'aller dans la direction proposée par la motion. C'est une des solutions que le Conseil d'Etat suit actuellement, de manière générale, sur d'autres parcelles, il y a un plan d'aliénation d'actifs immobiliers de l'Etat.

Quelques mots tout de même concernant le logement pour étudiants: vous savez que, ces derniers mois, de nombreux efforts ont été fournis par le Conseil d'Etat pour améliorer la situation du logement pour étudiants. En premier lieu, l'ex-hôtel Carlton a été vendu à une fondation dont l'objectif est de faire du logement pour étudiants. Vous avez aussi à l'ordre du jour d'aujourd'hui deux projets de lois qui concernent l'extension de la Cité Universitaire pour y accueillir plusieurs centaines d'étudiants, et, enfin, nous avons en cours plusieurs projets de transformation de baraquements ou de bâtiments désaffectés pour construire du logement pour étudiants. Donc, c'est évidemment une préoccupation centrale du Conseil d'Etat.

Mise aux voix, la proposition de motion 1710 est rejetée par 64 non contre 10 oui et 2 abstentions.