République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 18 novembre 1999 à 17h
54e législature - 3e année - 1re session - 53e séance
RD 338
Le président. Nous avons reçu une lettre de démission de notre collègue M. Jean-Claude Vaudroz.
Je prie la secrétaire de bien vouloir lire ce courrier.
Annexe
Le président. Il est pris acte de cette démission.
M. Jean-Claude Vaudroz (PDC). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, ce soir, effectivement, une page se tourne pour moi. Aussi, n'est-ce pas sans émotion que je prends la parole devant vous.
J'ai appris, d'ailleurs, que ma démission avait également provoqué une certaine émotion dans le cadre du Bureau du Grand Conseil... Je le dis avec beaucoup d'humour, et je vous prie de m'excuser, Monsieur le président sortant - qui avez, à mes yeux en tout cas, admirablement présidé ce Grand Conseil - pour la perturbation qu'elle a pu engendrer ! Je prie également votre successeur, M. Daniel Ducommun, de m'excuser...
Une voix. Peut-être ! (Rires.)
M. Jean-Claude Vaudroz. Peut-être, effectivement, puisqu'il va y avoir une élection ! En tout cas, cher Daniel, sache que je tenais à pouvoir voter pour toi.
Quoi qu'il en soit, le président sortant et le nouveau président sont véritablement les vedettes de cette soirée.
Cette conclusion est d'ailleurs très heureuse pour mon parti - le parti démocrate-chrétien - et pour toute l'Entente genevoise, puisque, suite aux dernières élections nationales, je vais accéder au Conseil national. Permettez-moi à ce stade, d'ailleurs, de faire une toute petite parenthèse pour relever que mon parti a fait mentir tous les pronostics préélectoraux qui lui prévoyaient une chute vertigineuse. Selon les nouvelles les plus fraîches - le lendemain même de ces élections - un quotidien - qui pense être de son temps... - nous annonçait une perte de cinq sièges en lieu et place du gain d'un siège !
A la suite de mon élection, j'ai effectivement décidé de démissionner, en accord avec les membres de mon groupe. Je tiens à les remercier chaleureusement d'avoir accepté un départ aussi rapide. En effet, malgré le fait que les deux mandats ne sont pas incompatibles, je veux pouvoir assumer cette nouvelle mission dans les meilleures conditions possibles. J'ai par conséquent choisi de quitter ce Grand Conseil, mais non sans un pincement au coeur. Je sais - j'imagine qu'il est dans la tribune - que je fais un heureux en la personne de mon successeur, Michel Parrat, à qui je souhaite bien évidemment autant de plaisir à être sur ces bancs que j'en ai eu moi-même.
Ces six années de députation m'ont en effet énormément apporté. Elles m'ont permis de découvrir avec beaucoup d'enthousiasme les qualités des uns et des autres qui s'engagent tous avec conviction dans ce parlement de milice. Si nos débats peuvent quelquefois donner l'impression que nous sommes dans une cour d'école, tout particulièrement... (Manifestation anti-OMC dans la tribune.)
La séance est suspendue à 17 h 5.
(Les manifestants sont expulsés par le policier de service et l'huissier.)
La séance est reprise à 17 h 10.
Le président. Mesdames et Messieurs les députés, je vous propose de reprendre nos travaux. Je vous remercie de bien vouloir regagner vos places. Monsieur Vaudroz, je vous laisse poursuivre.
M. Jean-Claude Vaudroz (PDC). Je ne pensais pas provoquer une telle manifestation ! (Rires.)
J'étais en train de vous expliquer que c'était principalement dans les séances du Grand Conseil après 20 h 30 que nous avions l'impression de nous trouver dans une cour d'école... D'ailleurs, nos cousins radicaux sont souvent les éléments moteur de ces manifestations...
Une voix. Des noms !
M. Jean-Claude Vaudroz. Mais, dans le cas présent, c'est visiblement contre l'OMC que cette manifestation est dirigée... (Rires et exclamations.)
Je voulais dire que nos débats, quels qu'ils soient, sont toujours l'expression de convictions et de projets pour Genève qui alimentent tous le débat parlementaire et représentent la diversité de l'opinion populaire.
Au-delà de cette passion pour la chose politique, j'ai particulièrement apprécié l'amitié et le respect des uns et des autres, qui reprennent toujours le dessus, même après les débats les plus houleux. Ces valeurs n'ont pas de couleur politique. J'ai également aimé la découverte de nos institutions, à qui nous devons d'ailleurs le plus grand respect, et je souhaiterais à ce stade remercier l'ensemble des serviteurs de l'Etat qui par leur engagement et leur fidélité facilitent grandement notre travail de parlementaires, parlementaires de milice, je le précise.
Si notre Grand Conseil est l'expression, comme je l'ai relevé précédemment, des différentes opinions populaires, nous devons toujours être attentifs aux signes que nous donne la population. Nous devons rester créatifs, constructifs pour que notre Genève se développe harmonieusement. Le peuple nous a du reste récemment rappelé à l'ordre en nous signifiant clairement que nous devions faire aussi bien, voire mieux, et cela avec moins... Que notre parlement s'en souvienne - particulièrement sa majorité, même si elle est bien modeste... - si nous ne voulons pas faire le jeu des extrêmes !
Mesdames et Messieurs les députés, pour ce qui est du gouvernement qui a entamé - il faut le dire - son mandat avec courage, force est de constater qu'il est devenu aujourd'hui quelque peu téméraire, je dirai même aventureux, en tentant de détourner l'attention de notre parlement et de la population, alors que les vrais problèmes doivent toujours être empoignés à bras le corps. Je pense, bien entendu, au redressement des finances publiques, aux différentes et indispensables réformes de la fonction publique, aux réformes de nos structures qui doivent permettre à Genève d'affronter le prochain millénaire dans les meilleures conditions possibles.
Mesdames et Messieurs les députés, il devient - vous le savez - toujours plus difficile d'entreprendre dans notre canton. Or, c'est de l'action que naît la richesse, et c'est la richesse qui permet la solidarité. Nous devons donc être particulièrement attentifs à développer et à poursuivre le développement des conditions-cadre favorables non seulement à la création mais au développement de nos entreprises, que ce soient des start up ou des PME, des PMI, des commerçants ou des indépendants qui constituent le véritable tissu économique générateur d'emplois.
Je suis certain que notre parlement et le gouvernement sauront tout mettre en oeuvre pour que Genève puisse se développer, cela pour le bien-être des citoyennes et citoyens qui nous ont confié leurs destinées. (Applaudissements.)
Le président. Mesdames et Messieurs les députés, M. Jean-Claude Vaudroz siège sur les bancs du parti démocrate-chrétien depuis 1994. Il fut président de la commission LCI en 1997 et président de la commission des affaires communales, régionales et internationales de 1997 à 1998.
Nous le félicitons pour son élection au Conseil national et lui souhaitons pleine réussite dans ses futures activités. Nous lui remettons le traditionnel stylo-souvenir.
Je vous remercie, Monsieur Vaudroz, de bien vouloir venir le chercher au bureau. (Mme le sautier remet le stylo à M. Jean-Claude Vaudroz, sous les applaudissements.)