République et canton de Genève

Grand Conseil

I 1818
6. Réplique de Mme Gabrielle Maulini-Dreyfus suite à la réponse écrite du Conseil d'Etat à son interpellation : Zone sud de l'hôpital cantonal. ( ) I1818
 Mémorial 1992 : Annoncée, 268. Développée, 604. Réponse, 608.

RÉPONSE DU CONSEIL D'ÉTAT

au Grand Conseil

sur l'interpellation de Mme Gabrielle Maulini-Dreyfus: Zone sud de l'hôpital cantonal

La zone sud de l'hôpital cantonal (HCUG) que les députés ont eu l'occasion de visiter le 29 janvier 1993 est l'un des bâtiments les plus complexes construits par l'Etat de Genève.

Composé de 70'000 m2 de plancher, il portera, une fois complètement mis en service, les surfaces de plancher de l'HCUG à près de 300'000 m2. Sa mise en service est progressive. Elle s'étend sur près de quatre années, de novembre 1991 à novembre 1995.

Ce bâtiment améliorera considérablement les conditions de travail des collaborateurs, la qualité des prestations médicales et l'accueil des patients. Toutefois, il ne s'agit que de transfert d'activités existantes qui ne généreront aucune création de poste de travail, à l'exception de la maintenance du bâtiment.

Dès lors, l'incidence sur la répartition des tâches entre Vaud et Genève, sur la politique hospitalière des départements français limitrophes et sur le nécessaire développement des soins à domicile reste inchangée. Par contre, les coûts d'amortissement du bâtiment, qui seront pris en charge par l'Etat de Genève, seront importants: l'investissement se monte à près de 300'000'000 F. Les frais de maintenance technique se monteront, une fois le bâtiment complètement en service, à près de 6'000'000 F par année, à raison de 2'000'000 F pour le personnel et 4'000'000 F en budget d'exploitation. Bien que l'HCUG procède à des rocades internes chaque fois que cela est possible, les surfaces à entretenir et les équipements dont il faudra assurer la maintenance sont trop importants pour qu'il soit imaginable d'en assurer le fonctionnement avec l'effectif actuel.

Les députés qui ont visité le chantier ont eu l'occasion de constater que la maintenance technique de ce bâtiment posera des problèmes d'une tout autre dimension. Pour se donner une idée du problème, il est bon de préciser que l'HCUG a établi une liste comparative des 120 équipements techniques vitaux d'un bâtiment hospitalier, avant et après l'ouverture de la zone sud. Il en ressort que la densité d'équipement dans la zone sud est, malgré une surface bien moindre, quasiment égale à tout l'HCUG actuel.

C'est pourquoi l'HCUG devra engager une vingtaine de collaborateurs techniques supplémentaires, et non 200 comme indiqué par l'interpellatrice. Il y a lieu de préciser que les recrutements envisagés se feront en priorité et dans la mesure du possible, par des transferts d'autres établissements publics médicaux ou d'autres services d'Etat. Quant au budget d'exploitation de 4'000'000 F, il se compose des sommes allouées à diverses entreprises extérieures pour la maintenance contractuelle de certains équipements, et aux fluides nécessaires à la mise en service des surfaces supplémentaires.

Cette somme sera prise en charge par le budget de l'HCUG. Le Conseil d'Etat propose, dans le cadre du budget 1994, une adaptation de la subvention de l'HCUG pour couvrir ces frais supplémentaires.

Mme Gabrielle Maulini-Dreyfus (Ve). Je suis déçue. Cette réponse extrêmement légère fait peu de cas du problème que pose la zone sud de l'hôpital dans notre système de santé publique.

Les investissements se montent à 300 millions et auront un coût de fonctionnement qui concernera des salles d'opération de chirurgie de pointe, des lits de réanimation, ainsi que toutes sortes d'équipements dont je doute que nous votions les crédits.

Deux étages de parking, un étage de vestiaires, des services de linge et de stérilisation, tout cela dans le plus grand luxe. Nous savions déjà que l'hôpital pouvait se passer de malades, aujourd'hui, nous apprenons qu'il peut aussi se passer de personnel. Un tiers de volume hospitalier supplémentaire sera ouvert sans augmentation de personnel, si ce n'est vingt postes supplémentaires pour le personnel technique.

Le gain pour la population, du point de vue de la santé publique, n'est pas évalué. Je doute qu'il soit très grand. Un prélèvement de 10 millions est prévu dans le budget ordinaire de l'hôpital pour le fonctionnement de la zone sud. Le budget ordinaire est déjà réduit par le plan quadriennal du Conseil d'Etat. En outre, il est encore réduit de 5 millions par an pour le projet de collaboration Genève-Vaud.

Je ne sais pas si des projets de ponction sur le budget de l'hôpital cantonal tels que ceux-là, ajoutés les uns aux autres, peuvent garantir l'objectif d'une meilleure qualité des conditions de travail pour les collaborateurs. Je regrette que ce projet, qui nous paraît ne plus répondre à nos besoins actuels, la réponse donnée ayant tellement été différée, ne puisse en aucune manière être remis en question.

M. Guy-Olivier Segond, conseiller d'Etat. La zone sud est un problème ancien. C'est la raison pour laquelle la réponse du Conseil d'Etat n'est pas légère, Madame la députée, mais lapidaire : tous les éléments vous sont déjà connus.

Ce Grand Conseil, au cours des législatures précédentes, a voté environ 300 millions de crédits. Aujourd'hui, le bâtiment est pratiquement terminé. Le Grand Conseil et la population ont pu le visiter lors de journées «portes ouvertes». Il n'entraîne pas une augmentation importante du budget de l'hôpital : les activités qui se dérouleront dans ce bâtiment ont déjà lieu dans le bâtiment actuel.

Il s'agit donc, pour l'essentiel, d'un transfert d'activités. Les blocs opératoires, les soins intensifs de médecine et de chirurgie y ont lieu aujourd'hui et prennent place dans le grand bâtiment. Les suppléments au budget sont liés à l'entretien, aux fournitures des fluides et à la mise en service des surfaces supplémentaires. C'est la raison pour laquelle l'impact sur le budget de l'hôpital n'est pas de 10 millions, comme vous l'avez indiqué, mais pratiquement de 5 millions qui viennent augmenter la subvention traditionnelle de 1994. La commission des finances en débattra ce lundi.

L'interpellation est close.