République et canton de Genève

Grand Conseil

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Allocution de la présidente du Grand Conseil, Mme Céline Zuber-Roy

La présidente. Mesdames et Messieurs les députés, Monsieur le président du Conseil d'Etat, Mesdames et Messieurs les conseillers d'Etat, chers collègues, je vous remercie très chaleureusement de me confier la présidence du Grand Conseil pour cette première année de la troisième législature depuis l'adoption de notre nouvelle constitution il y a dix ans. Mes remerciements vont également à l'ancien Bureau et plus particulièrement à l'ancien président, Jean-Luc Forni - que je salue à la tribune -, d'abord pour la qualité de leur travail et ensuite pour avoir agendé cette séance aujourd'hui, et non hier, jeudi, ce qui nous a permis d'assister à la victoire servettienne ! (Applaudissements.) J'en profite pour féliciter le GSHC d'avoir remporté le championnat suisse de hockey. Des milliers de Genevois et de Genevoises ont vibré avec les Aigles et garderont ce moment en mémoire. Merci, Servette !

Je deviens la 134e personne à assumer la présidence du Grand Conseil depuis la constitution fazyste de 1847, mais également et seulement la douzième femme. Emma Kammacher avait accédé à cette fonction en 1965 déjà. Il a ensuite fallu attendre 1984, quelques mois après ma naissance, pour que Marie-Laure Beck-Henry devienne la deuxième présidente de notre parlement. En vingt-quatre ans, dix femmes ont assumé ce mandat jusqu'en 2008 avec la présidence de Loly Bolay - qui est aujourd'hui à la tribune et que je salue, tout comme les autres anciens présidents qui l'accompagnent.

Depuis quinze ans, plus aucune femme n'avait présidé notre parlement ! Je suis particulièrement fière que ce soit mon parti, le PLR, qui présente à nouveau une femme à cette fonction et je le remercie de sa confiance. Je souhaite souligner qu'il est aujourd'hui possible de réussir en politique en étant une femme, mère de famille et active professionnellement, tout en étant issue d'une famille qui n'était pas engagée en politique. Cela étant dit, il est évident que, tout comme mes prédécesseurs, il me tiendra à coeur durant cette année d'être la présidente de l'ensemble des membres du Grand Conseil et de vous représenter avec honneur et dignité.

Après une législature particulièrement complexe sur le plan tant cantonal que fédéral et international, je nous souhaite une législature plus sereine qui nous permettra de conduire ensemble, dans notre nouvelle salle, des travaux constructifs dans l'intérêt de notre république. La campagne électorale qui s'achève nous a permis de ressentir les fortes attentes de la population envers ses élus. D'abord, la pandémie; maintenant, la guerre en Europe; et toujours, en toile de fond, le changement climatique. Notre conviction d'une paix et d'une prospérité commune ne nous avait pas préparés aux nombreuses incertitudes et à l'imprévisibilité auxquelles la communauté genevoise doit faire face aujourd'hui. Concrètement, le pouvoir d'achat s'amenuise, les charges des ménages explosent et l'isolement social s'accroît. La classe moyenne est particulièrement touchée. Il est dès lors de notre responsabilité de répondre efficacement aux préoccupations de la population que nous servons.

Pour cela, nous devons reprendre le contrôle de notre ordre du jour: celui-ci est passé de 167 points au début de la précédente législature à plus de 330 points pour notre prochaine session ! La paralysie parlementaire nous guette. Nous devons collectivement faire l'effort d'améliorer l'efficacité de nos travaux. Ayons le courage de renoncer aux débats stériles et inutiles en retirant les textes devenus sans objet ou qui n'ont aucune chance d'aboutir. Usons avec parcimonie des urgences; il est consternant que nous ne réussissions même pas à traiter toutes celles qui ont été votées lors d'une session. Nous pourrons ainsi nous concentrer sur les projets qui mettent en lumière un problème public genevois en tâchant d'aboutir à des compromis aussi souvent que possible afin de répondre concrètement aux attentes de la population.

Cela nécessite évidemment un climat respectueux de chacun et de chacune. Les attaques personnelles et les propos offensants n'ont pas leur place dans cette enceinte. Nous pouvons défendre nos convictions avec détermination tout en restant constructifs et polis. En tant que présidente, je m'engage à y veiller avec la rigueur que vous me connaissez.

Pour conclure, je tiens aussi à remercier ma famille, en particulier mon mari et ma maman, qui sont présents à la tribune, de leur soutien.

Mesdames et Messieurs, que vos échanges soient vifs, que vos propos soient respectueux, que nos travaux soient fructueux ! Vive le Grand Conseil, vive Genève ! (Applaudissements. Les deux huissiers quittent la salle.)