République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 29 août 2013 à 14h
57e législature - 4e année - 10e session - 64e séance
M 2083
Débat
Le président. Nous arrivons au traitement du point 19 de l'ordre du jour, la motion 2083. Nous sommes en catégorie II, trente minutes. La parole est à la première motionnaire, Mme Marie Salima Moyard. Je vous demande d'essayer d'être disciplinée...
Une voix. Oh mais elle l'est, elle l'est toujours !
Le président. ...parce que ce n'est pas facile. Vous avez trois minutes, Madame la députée.
Mme Marie Salima Moyard (S). Suis-je souvent indisciplinée, Monsieur le président ? (Brouhaha.) Mesdames et Messieurs les députés, il y a des motions qui font effet avant même d'être discutées dans notre parlement, et cette motion socialiste semble en faire partie puisque sa proposition d'un dispositif de soutien aux librairies indépendantes a été reprise et annoncée par MM. Beer et Kanaan au dernier Salon du livre, qui s'est terminé il y a quelques mois. Les mauvaises langues diront éventuellement qu'on s'était arrangés, mais non puisque la motion a été déposée bien avant.
Alors de quoi s'agit-il ? Vous vous souvenez qu'on a voté il y a quelques semaines la loi-cadre sur la culture, que dans cette loi le canton se donne pour but... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...notamment de favoriser la création artistique et la diffusion des oeuvres, ainsi que de valoriser le patrimoine. La problématique du soutien aux livres entre donc parfaitement dans ce domaine. Rappelons aussi le vote fédéral sur le prix unique du livre: il a été refusé au niveau suisse mais accepté à Genève à plus de 65%. Il n'est pas question de proposer cela ici, par contre il est demandé d'étendre le soutien du canton et de la Ville de Genève, en concertation, aux librairies indépendantes, car actuellement seuls les éditeurs, via des conventions et des aides, et les auteurs, via des bourses, sont soutenus ! Pourtant, les libraires représentent le troisième maillon indispensable à la diffusion du livre et sont l'élément de propagation de la création culturelle. Or aujourd'hui, elles se trouvent en très difficile posture face à la concurrence des grandes surfaces pouvant se permettre de casser les prix.
Alors que demande cette motion ? Elle demande de renforcer la collaboration actuelle existante entre le canton, la Ville de Genève et les autres communes, et elle demande de développer des outils de soutien pour le lancement et la pérennisation de librairies indépendantes. Ces outils de soutien peuvent passer éventuellement par des subventions, éventuellement par des prêts, par une collaboration intercantonale, par un soutien à l'élaboration de sites internet communs, ou encore par le développement de plateformes de livres numériques. C'est pourquoi, afin de faire le point sur ce qui a été présenté et proposé par les exécutifs récemment sur cette politique de collaboration, le groupe socialiste vous propose de renvoyer cette motion au Conseil d'Etat afin qu'il puisse nous faire un état des lieux de ce qu'il a prévu et que nous puissions, le cas échéant, étudier ce rapport ensuite, plus tard, si besoin, en commission. Je vous demande donc de renvoyer cette motion au Conseil d'Etat.
Le président. Merci, Madame la députée. La parole est à M. le spécialiste, Ivan Slatkine.
M. Ivan Slatkine (L). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, je vous annonce d'entrée que je suis éditeur, propriétaire d'une librairie à Genève, comme ça les choses sont claires. En connaissance de cause, en effet... (Brouhaha.) ...le refus du prix que l'on appelle unique - moi je préfère dire le prix fixe, puisqu'un prix unique n'était pas la question - met en danger aujourd'hui l'existence de la librairie indépendante, et par ricochet de l'édition romande et des auteurs romands. Je crois que c'est important de le dire, le livre est un marché de l'offre; c'est-à-dire que plus nous avons de points de vente, plus nous avons de chances de mettre en avant l'oeuvre d'un auteur, l'oeuvre d'un artiste. Et le problème de la librairie indépendante est un vrai problème, qu'il faut étudier. Il est nécessaire de défendre la librairie indépendante, parce que sur le marché du livre ce qui est important c'est de défendre la diversité de l'offre - parce que le livre, je le répète, est un marché de l'offre. Les libéraux sont attachés à cette diversité, et il nous semble que l'intention du parti socialiste est, à ce niveau, louable. Maintenant, l'idée de prêt sans intérêt ne semble pas vraiment très opportune. Mais la Ville de Genève - et Mme Salima Moyard l'a dit - a fait des propositions. Ces propositions sont en train d'être mises en action, et dans ce sens il nous semble que de renvoyer ce projet de motion au Conseil d'Etat nous permettra d'avoir un rapport nous décrivant les relations entre l'Etat et la Ville de Genève, mais aussi avec les autres cantons. Parce que le livre n'est pas qu'un sujet communal ou cantonal, c'est un sujet national, et dans un pays comme le nôtre je crois qu'il est important de défendre la langue française. C'est pourquoi le renvoi de ce projet de motion directement au Conseil d'Etat nous semble approprié, et voilà le sens dans lequel nous vous proposons d'aller.
M. Bernhard Riedweg (UDC). Mesdames et Messieurs les députés, l'Etat n'a pas à subventionner des librairies indépendantes, car il serait aussitôt appelé à financer d'autres secteurs de l'économie, comme les boulangeries, les boucheries, les épiceries, les menuiseries, les salons de coiffure et autres commerces. (Brouhaha.) Par le subventionnement, on fausse le jeu de la concurrence, la compétitivité et la loi sur l'offre et la demande. En outre, l'Etat n'est pas habilité à accorder des crédits et des prêts sans intérêt, cela n'existe pas; l'Etat n'est pas une banque. Il faut savoir que l'Etat et la Ville de Genève ont créé des sociétés spécialisées dans l'aide financière aux PME et PMI, qui ont pour nom la Fondation d'aide aux entreprises, la Fondetec, fondation pour le développement des emplois et du tissu économique de Genève, ou la Fondation genevoise pour l'innovation technologique. Ces fondations cautionnent des crédits et prêts accordés par les banques à des PME et PMI. En cas de faillite du client, ces fondations remboursent aux banques le solde du crédit, y compris les intérêts. Dans ces cas-là, l'Etat passe déjà à la caisse. Nous sommes donc pour le renvoi en commission de cette motion. Merci, Monsieur le président.
M. Jean Romain (R). Chers collègues, je ne peux pas être tout à fait d'accord avec ce que vient de dire M. Riedweg: ce n'est pas vrai, le livre n'est pas une marchandise comme les autres. Il est au contraire central dans le développement culturel de l'homme, dans le développement culturel de l'enfant, et finalement il est le lieu de notre mémoire commune. Je vais faire ici un éloge du livre plutôt que de la librairie en tant que telle... (Remarque.) ...puisque mon collègue, M. Slatkine, l'a fait.
Ce qui frappe l'imagination c'est que les livres, Mesdames et Messieurs, sont faits de papier et d'encre, et que ces petits objets guettés par toutes les moisissures, ces feuillets reliés tributaires des modes et des médias, ont en fait une vie bien plus longue et bien plus solide que les monuments. Oublié, méconnu, vilipendé, le livre peut rester des siècles en attente de lecteurs, il peut patienter dans l'ombre des bibliothèques ou dans celle des coffres avec une persévérance de Bénédictin. Mais, sitôt réveillé de son sommeil séculaire, voilà qu'il reprend vie instantanément, car la vie était là, intacte, prête à surgir dans toute sa jeunesse à la moindre sollicitation. George Steiner dit ceci: «Le marbre s'effrite, le bronze se décompose, mais l'écrit survit.» C'est dans sa fragilité même que le livre trouve sa pérennité; un livre entre les mains, on comprend presque physiquement que l'infini se cache dans le fini, que la vie se love dans ce qui semblait originellement déserté par elle, l'encre et le papier. Non, Monsieur Riedweg, ce n'est pas du tout une marchandise comme les autres ! Le lecteur est un solitaire; c'est un silencieux; il a besoin de cette distance avec le monde extérieur pour pouvoir entendre la voix intérieure de celui qui a écrit. On peut aisément écouter une musique en compagnie, contempler un monument, un tableau à plusieurs; on ne peut lire que seul. Même si ensuite il est agréable de partager ce qu'on a lu. Mais dans le présent, il est impossible de lire à plusieurs; une lecture sérieuse exclut cette possibilité. Un livre n'embarque jamais qu'un seul passager à la fois, c'est un véhicule monoplace. C'est pourquoi lire n'est pas un acte tout à fait comme les autres: lire un livre, c'est sortir de la banalité de la vie quotidienne pour rencontrer un écrivain, entendre une voix profonde ! Et George Steiner, encore lui, cite le cas de ce lecteur respectueux, qui s'habille bien pour lire: il endosse son plus bel habit, car dans la préméditation qu'implique toute vraie lecture, on ne va pas au-devant d'un livre dans son habit de tous les jours. C'est à une fête de l'âme qu'on nous convie, et l'élégance vestimentaire, chers collègues, dénote une élégance du coeur. C'est pourquoi, à Genève, l'Etat, à Genève, la Ville, il y a quelque chose à faire qui est en train d'être fait pour le livre, et il faut maintenant persister à mettre en oeuvre cette volonté. Le parti radical demande donc de renvoyer directement cette motion au Conseil d'Etat ! (Applaudissements.)
Le président. Merci, cher collègue. Magnifique ! La parole est maintenant à Mme Sylvia Nissim.
Mme Sylvia Nissim (Ve). Merci, Monsieur le président. Malheureusement je vais prendre la parole avec moins de lyrisme que mon préopinant ! Le livre est un média, une information essentielle pour la formation, mais aussi pour les loisirs. C'est également un bien de consommation, et c'est comme tel qu'il est soumis à la concurrence lors de sa vente. Les grandes librairies comme la Fnac ou Payot peuvent se permettre d'offrir des prix plus bas, notamment grâce à des économies d'échelle ! Autre concurrence importante aujourd'hui, le développement des librairies en ligne qui livrent directement à la maison, ou encore la progression importante des amateurs de livres électroniques, dont j'avoue faire partie. Les petites librairies genevoises sont en danger, c'est clair. (Brouhaha.) Elles offrent pourtant une qualité d'information et de lecture, et aussi - et c'est important - un contact essentiel pour Genève. Nous vous demandons donc de renvoyer directement cette motion au Conseil d'Etat, elle viendra soutenir la loi sur la culture sur ce point.
M. Bertrand Buchs (PDC). Après ce magnifique éloge sur le livre, moi je voudrais faire l'éloge des librairies indépendantes. Parce que c'est à travers les librairies indépendantes qu'on peut transmettre l'amour du livre, l'amour de lire autre chose que ce qu'on nous vend dans les grandes surfaces, l'amour de découvrir qu'il peut y avoir des textes magnifiques qu'on ne connaît pas. Et c'est essentiel de garder cette diversité. Si on n'a plus de diversité au niveau de la vente des livres, on va perdre toute une partie de notre culture. On doit vraiment y prêter attention, c'est une chose très importante; on a fait extrêmement attention avec l'agriculture en aidant les paysans, on doit faire extrêmement attention avec ce qui est notre culture personnelle et continuer à lire. On peut lire avec différents moyens - maintenant il n'y a pas besoin d'avoir des livres, on peut avoir des tablettes pour le faire - mais si on oublie l'importance de lire, l'importance de découvrir, l'importance d'apprendre, alors notre société sera en grave danger. Le parti démocrate-chrétien va donc soutenir le renvoi au Conseil d'Etat.
Mme Marie-Thérèse Engelberts (MCG). Ce qui a été dit sur le livre est assez extraordinaire... (Brouhaha.) ...car le livre, c'est le lien personnel individuel que seul quelqu'un est capable d'élaborer. Je voudrais rappeler ce que M. Levi, quand il est sorti des camps de concentration, a dit: c'est la dernière chose qui nous reste lorsqu'on a perdu l'ensemble du nécessaire. Et je crois que ça fait vraiment réfléchir. Autrefois, à Genève, mais surtout à Lausanne et en Suisse, il y avait un embrasement extraordinaire autour d'auteurs francophones et autres; il y avait une activité absolument exceptionnelle autour du livre, et surtout autour de l'édition. A la fois avec les peintres, à la fois avec les poètes et les écrivains. Tout cela est un peu en train de disparaître; il n'y a plus ce côté de flamboyance. Et c'est vrai que la question des coûts peut se poser, mais c'est plutôt la question du sens que cela a pour nous. Et si on découvre enfin la nécessité de soutenir une activité privée, indépendante - et j'insiste sur le mot d'indépendante, parce que lorsque l'on parle d'art, on doit être indépendant... Et on peut néanmoins être subventionné et aidé par des collectivités. Je prends un exemple, qui n'est pas dans le domaine du livre. Je ne sais pas si vous avez entendu parler des journées musicales de Nantes: c'est un hurluberlu qui, un jour, a décidé de faire dans sa ville des concerts de Mozart toute la journée, partout. Aujourd'hui ce festival dure dix jours, et il est à peine subventionné. Parce que, finalement, toute la population le porte. Le livre, c'est la même chose: c'est un regard, c'est un plaisir, c'est aussi ce qu'on emporte avec soi, c'est ce qu'on peut donner et c'est ce qu'on peut laisser dans une boîte pour que quelqu'un d'autre le lise. Et je crois que dès le plus jeune âge, quand les enfants regardent l'histoire de la petite cerise qui grossit ou n'importe quelle autre, les couleurs, les sons, les images, tout cela est un facteur d'éducation qui imprime une joie réelle et une relation avec l'autre. Et de ce fait-là, je pense que d'encourager les subventions à ce type d'activité n'irait que dans le bon sens, et nous sommes complètement d'accord sur ce renvoi au Conseil d'Etat.
Le président. Merci, Madame la députée. La parole est pour trente secondes à M. le député Patrick Saudan.
M. Patrick Saudan (R). Merci, Monsieur le président, ce sera amplement suffisant. Cette proposition de motion sert avant tout à soutenir et à développer les librairies indépendantes, ce qui est un objectif tout à fait louable auquel je souscris. Cependant je m'interrogeais parce que j'ai toujours été étonné - surtout dans les pays anglo-saxons - par la vitalité de certaines librairies indépendantes, qui attirent un certain public surtout le soir. Et je me demandais si la solution, pour soutenir ces librairies indépendantes, ne passerait pas plutôt par une libéralisation des heures d'ouverture. Voilà, je voulais juste vous faire part de cette réflexion. (Rires. Brouhaha.)
M. Roger Deneys (S). Mesdames et Messieurs les députés, je constate avec un certain regret que le représentant de l'UDC ne confond pas l'agriculture avec la culture, parce que dans son catalogue à la Prévert de domaines qui devraient être aussi subventionnés si on acceptait cette motion, il a oublié l'agriculture que l'UDC, année après année - à raison - demande aux collectivités publiques de soutenir ! Ça s'appelle les paiements directs, ça coûte relativement cher au contribuable urbain, mais pour de très bonnes raisons. Alors moi, Monsieur le député, je tiens à insister pour vous dire que les nourritures spirituelles sont certainement aussi précieuses que les nourritures terrestres, et je vous invite à soutenir cette motion. (Applaudissements.)
Une voix. Bravo !
M. Patrick Lussi (UDC). Mon cher préopinant, candidat au Conseil d'Etat, c'est sans doute la vision socialiste qui vient de vous faire invectiver mon collègue, parce que contrairement à ce que vous pensez, l'UDC n'a pas une vision monolithique. Ne serait-ce que parce que, dans le cas du livre - et je prends comme témoin M. Slatkine - celui que je qualifierai comme l'un des meilleurs d'entre nous, je n'ai pas honte de le dire, Oskar Freysinger, était aussi pour un prix unique. Donc dans ce cas-là, oui, l'UDC a le droit d'avoir des avis. Et je fais partie de ces vieux réactionnaires amoureux de leurs bouquins, qui sont sans arrêt en train de les annoter, à telle enseigne que je n'ose jamais prêter mes livres, car en fait celui qui le lit a une petite partie du texte mais surtout voit tous mes états d'âme, toutes mes réflexions, toutes mes pensées, à travers ces annotations que j'aime et que j'utilise souvent. Donc en ce qui me concerne, oui, j'aimerais renvoyer directement cette motion au Conseil d'Etat, mais je suivrai mon parti pour la renvoyer en commission puisqu'elle sera quand même acceptée !
Le président. Merci, Monsieur le député. De mon perchoir je n'ai pas eu l'impression que M. Deneys avait invectivé M. Riedweg ! (Commentaires.) C'est juste une petite remarque, voilà. La parole est à M. le conseiller d'Etat Charles Beer.
M. Charles Beer, président du Conseil d'Etat. Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, j'ai dit tout à l'heure, à propos d'une pétition, qu'il convenait d'éviter le travail à double, à triple, et qu'il fallait empêcher les mauvais circuits. Alors je tiens à vous encourager à nous renvoyer cette motion directement. Pourquoi ? Parce que tout simplement - vous le savez cela a été rappelé dans la discussion - l'échec au niveau national du prix réglementé du livre a fait l'objet d'une adhésion forte en Suisse romande et à Genève. Cela veut dire qu'à Genève, la population est soucieuse de voir un certain nombre de moyens être développés pour faire en sorte que le livre voie son avenir pérennisé. En fonction de cela, j'aimerais vous dire que différents projets sont en cours de développement au niveau de l'Etat, la plupart du temps en collaboration avec la Ville de Genève. J'aimerais citer deux points de cette collaboration (Brouhaha. Le président agite la cloche.)
D'abord, cela a été évoqué, la question du soutien aux petites librairies. C'est l'objet d'une annonce, d'un engagement, d'une décision prise au niveau de la Ville de Genève et au niveau de l'Etat de Genève. Premier élément.
Deuxième élément, la Maison de Rousseau et de la littérature entraîne également une nécessité de pouvoir faire en sorte que ce lieu dévolu à la littérature puisse non seulement avoir de quoi fonctionner du point de vue des locaux, mais également puisse rayonner de façon adéquate par rapport aux enjeux du moment. Et puis j'y ajoute deux éléments qui font sens du point de vue de la motion.
Troisième élément, notre intervention, mon intervention devant la Conférence intercantonale de l'instruction publique latine, pour faire en sorte que nous mettions la question de la défense du livre comme priorité d'action de la CIIP. En même temps, cela veut dire que nous voulons étudier les possibilités de regrouper l'ensemble des cantons romands plutôt que chacun développe son propre moyen de soutien au livre et à l'édition, tel qu'on a pu le faire dans le cadre de l'aide au cinéma. Donc c'est un élément sur lequel nous travaillons aujourd'hui avec les différents cantons, avec une adhésion des différents cantons, pour faire en sorte que nous puissions coordonner nos dispositifs de soutien en faveur du livre.
Quatrième élément - et c'est là où encore une fois j'insiste sur le sens d'une motion qui peut nous être adressée directement, et sur la pertinence d'un rapport qui devrait vous être adressé au cours des mois prochains - c'est une étude que nous sommes en train de lancer par le biais de l'Université de Genève et la HES-SO, la Haute école de gestion en particulier. Il s'agit de faire en sorte que nous puissions étudier, après les décisions de la Comco, donc la Commission de la concurrence, en fonction de ses décisions, en fonction d'un certain nombre de jugements, en fonction du refus du prix réglementé du livre, les moyens adéquats pour soutenir non seulement une industrie qui n'est pas n'importe quelle industrie, mais qui est principalement et surtout le vecteur de lien de la civilisation, entre les civilisations et d'une génération à l'autre. Merci de votre attention. (Applaudissements.)
Le président. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, je pose la question à notre collègue le député Bernhard Riedweg, qui a demandé un renvoi en commission des finances, s'il souhaite toujours un renvoi, et, si oui, s'il ne préfèrerait pas la commission de l'économie.
M. Bernhard Riedweg (UDC). Non, je préfère retirer ce que j'ai dit tout à l'heure. (Exclamations.)
Le président. Très bien, merci, Monsieur le député, pour votre ouverture et votre clairvoyance. Mesdames et Messieurs les députés, je vais vous faire voter la prise en considération de cette motion. Je précise que la prise en considération d'une motion qui, dans son invite, demande au Conseil d'Etat d'agir, est ipso facto un renvoi au Conseil d'Etat.
Mise aux voix, la motion 2083 est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 83 oui et 1 abstention.