République et canton de Genève

Grand Conseil

M 1979
Proposition de motion de Mme et MM. Stéphane Florey, Christo Ivanov, Patrick Lussi, Marc Falquet, Christina Meissner demandant l'aménagement du domaine de Rive-Belle en vue de son ouverture au public
M 2012
Proposition de motion de Mme et MM. Florian Gander, Sandro Pistis, Jean-Marie Voumard, Thierry Cerutti, André Python, Marc Falquet, Marie-Thérèse Engelberts, Pascal Spuhler, Roger Golay, Henry Rappaz pour la réalisation du projet «Helvétique Center» à Rive-Belle
R 655
Proposition de résolution de Mmes et MM. Guy Mettan, Anne Marie von Arx-Vernon, Antoine Barde, Beatriz de Candolle, Bertrand Buchs, Thierry Cerutti, Henry Rappaz, Marie-Thérèse Engelberts, Fabiano Forte, Mauro Poggia, Pascal Spuhler, Patrick Saudan, Gabriel Barrillier, Michel Ducret, Charles Selleger, Loly Bolay, Jean Romain, Nathalie Schneuwly, Eric Stauffer, André Python, Michel Forni, Jean-François Girardet pour le maintien du Musée des Suisses de l'étranger à Penthes et la création d'un centre de rencontre international à Rive-Belle

Débat

Le président. Mesdames et Messieurs les députés, nous abordons l'étude de trois points liés, soit les points 42, 45 et 51. Nous allons donner la parole aux auteurs pour présentation de leur texte durant trois minutes. Il s'agit, dans l'ordre, de MM. Florey, Gander et Mettan. Puis, chaque groupe aura quatre minutes pour s'exprimer sur l'ensemble des trois textes. La parole est donc à M. Florey.

M. Stéphane Florey (UDC). Merci, Monsieur le président. La motion qui nous occupe maintenant fait suite à différents débats qui ont déjà eu lieu dans ce plénum. Petit rappel: nous avions déposé une motion sur le sujet il y a déjà un petit moment, à la suite de quoi le parti socialiste avait soumis un projet de loi qui avait été accepté, au profit duquel nous avions retiré la première motion. Et nous avions déposé celle-ci, puisque nous estimions à l'époque que le débat n'était malheureusement pas terminé. En effet, si la vente de la villa Rive-Belle a été interdite et que nous avons décidé de la conserver à l'intérieur de l'Etat, il reste à régler le problème de l'accessibilité du terrain. Car il faut se rappeler que la vente de cette villa avait été interdite notamment pour garantir l'accessibilité aux rives du lac pour la population de notre canton.

Dans un premier temps, je vous propose de supprimer la deuxième invite, puisque - comme vous le savez - la maison a été affectée à l'Institut Confucius. Ce point étant réglé, nous retirons notre deuxième invite relative à cette demande. En revanche, il reste bien évidemment l'accessibilité et la garantie pour la population genevoise de pouvoir rejoindre les rives du lac et le parc attenant à cette maison. C'est pour cela que je vous recommande de soutenir cette motion et de la renvoyer au Conseil d'Etat. Merci.

Le président. Merci, Monsieur le député. Je vous prierai de bien vouloir déposer un amendement pour la suppression de la deuxième invite. Eh oui, c'est ainsi que ça se passe ! La parole est à M. le député Florian Gander.

M. Florian Gander (MCG). Merci, Monsieur le président. Chers collègues, beaucoup d'entre vous ont été approchés par les Cent-suisses, et ce fut également le cas de notre côté. Le projet de l'association des Cent-suisses, qui voudrait créer ce qu'on appelle aujourd'hui l'«Helvétique Center», un centre qui parle de l'histoire suisse, de l'histoire de notre pays - et non seulement un centre, mais en plus un musée avec des documents qu'ils ont en leur possession, avec des cours d'histoire qui pourraient être donnés là-bas - a une importance et un intérêt pour le canton qui pourraient encore être multipliés avec votre aide si vous acceptez de soutenir cette motion.

Je vais quand même préciser qu'au début nous avions proposé de mettre le musée - l'«Helvétique Center» - à Rive-Belle, parce que la villa était disponible. Malheureusement, entre-temps - et heureusement pour certains - l'Institut Confucius s'est vu offrir la possibilité d'aller dans la villa Rive-Belle. Donc oui, nous allons traiter ces trois points en même temps, simplement nous avons amendé la motion de façon que le Conseil d'Etat puisse prendre contact avec les Cent-suisses et discuter avec eux d'un autre lieu afin d'y intégrer ce centre helvétique qui serait d'un grand intérêt pour le canton, d'un grand intérêt pour nos écoles et pour nos enfants. En effet, actuellement, malheureusement, l'histoire suisse - l'histoire helvétique - n'est pas racontée à nos enfants. Or je pars du principe que pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient, c'est pour cela que le MCG vous propose ce texte. Je sais que beaucoup d'entre vous sont venus au «Suisse Historique Parc» qui a eu lieu il y a quinze jours, pendant la semaine du patrimoine. J'espère avoir le soutien de ces personnes, le soutien de leur groupe, afin que cette motion soit renvoyée au Conseil d'Etat. Je vous remercie.

Le président. Merci, Monsieur le député. Pour la présentation du troisième texte, je donne la parole à M. le député Guy Mettan.

M. Guy Mettan (PDC). Merci, Monsieur le président. J'ai pris note des propositions qui ont été faites par mes deux préopinants. Je veux juste présenter la résolution 655 qui vient en appui de la motion que le Grand Conseil a votée à l'unanimité en octobre de l'année dernière. En effet, suite à ce vote, tous les députés de ce Grand Conseil ont eu la surprise de découvrir un communiqué du Conseil d'Etat qui semblait aller un petit peu à l'encontre de ce qui était proposé, d'où la présente résolution qui réaffirme la volonté de maintenir le Musée des Suisses de l'étranger et la fondation qui le gère à Penthes. Ce n'est pas incompatible avec le projet que le Conseil d'Etat a, mais je crois qu'il est important de réitérer notre volonté à ce sujet.

La deuxième invite de cette résolution propose d'affecter le domaine de Rive-Belle à la Genève internationale pour y implanter un centre de rencontre international lié à cette dernière. C'est le cas, et je crois que le Grand Conseil a pris acte avec faveur du projet du Conseil d'Etat d'y installer l'Institut Confucius qui est dédié à la sinologie et qui a donc évidemment un caractère international reconnu. A partir de là, Mesdames et Messieurs, je vous invite simplement à accepter cette résolution telle quelle de façon que notre volonté soit une fois de plus réaffirmée et respectée.

Une voix. Très bien !

Le président. Merci, Monsieur le député. Le débat est ouvert: quatre minutes par groupe. J'invite notamment le groupe MCG pour la M 2012 et le groupe UDC pour la M 1979 à s'exprimer sur leur amendement pendant leur intervention. La parole est à M. le député Frédéric Hohl.

M. Frédéric Hohl (R). Merci beaucoup, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, on va commencer par le point 42, la motion UDC. Alors merci, nous avons appris à l'instant que vous retiriez la deuxième invite. Effectivement, la maison de Rive-Belle est maintenant prêtée à l'Institut Confucius dans le cadre de l'université. Pour la première invite, somme toute, vous demandez le grand débat qu'on a eu en septembre de l'année passée sur la plage, l'accès à Rive-Belle. On ne va pas reprendre un débat sur cette fameuse plage ! Un tout petit rappel: Rive-Belle, pour aller au bord du lac et peut-être se baigner, c'est 200 ou 300 personnes. Je signale quand même que sur la rive droite, aux Bains des Pâquis, il y a 6000 places, ainsi que 2000 places au Reposoir. Sur l'autre rive, on compte 6000 places à Genève-Plage, et environ 15 000 sur la future plage de l'autre côté. Je pense donc qu'on a assez d'endroits pour se promener, assez d'endroits pour aller au bord du lac et se baigner, sans devoir aller à Rive-Belle pour 200 ou 300 privilégiés. Je crois que cela n'a vraiment pas de sens. Vous devriez retirer votre motion. Pour cette raison, le PLR ne va pas la soutenir et la refusera.

J'en viens au point 45, la motion MCG qui demande «à entamer sans tarder des pourparlers avec le Cercle des Cent-Suisses pour entreprendre la réalisation de son projet au domaine de Rive-Belle». On a bien compris que, maintenant, ce ne serait plus à Rive-Belle, mais possiblement ailleurs. Du reste, vous l'avez peut-être vu, car c'est sorti dans la «Tribune de Genève» du 1er juillet, un appel à projets a été lancé par l'Etat sur le domaine de Penthes, le château de Penthes. Vous avez jusqu'à fin octobre pour déposer un projet, alors je vous y encourage. C'est une occasion unique - pour vous, par exemple, si vous voulez le faire - de déposer un projet. Donc votre motion n'a pas tellement de sens, parce que là vous avez une réelle opportunité de vous placer. Il y a un immense emplacement où l'on pourra parler de la Genève internationale, et vous pourrez discuter de tout ce que vous voulez. Donc profitez de cette opportunité ! Je vous donnerai cet article si vous ne l'avez pas. Ainsi, pour cette raison, nous n'allons pas soutenir cette motion, puisque la porte est ouverte pour que vous le fassiez à travers cet appel d'offres.

Quant au point 51, la résolution multipartis, on va dire, nous allons la soutenir. Nous acceptons donc le renvoi au Conseil d'Etat, mais en lui demandant d'attendre le résultat de ces appels d'offres et de prendre aussi en considération cette résolution, parce que j'imagine qu'il y aura beaucoup de projets; ce sera très intéressant et vous allez avoir un oeil positif sur cette résolution que le PLR va vous renvoyer.

En résumé, nous refuserons les deux premiers textes, et nous renverrons le troisième au Conseil d'Etat. Je vous remercie.

Une voix. Très bien !

Mme Christina Meissner (UDC). J'aimerais rappeler surtout à mon préopinant que la première invite de la motion UDC garde tout son sens. En l'occurrence, vous dites finalement que les Genevois n'ont pas besoin d'avoir accès à cet espace trop petit et qui ne pourra, de toute façon, jamais accueillir assez de public; puis vous prenez des exemples de plages, autour du lac, effectivement beaucoup plus grandes, et vous auriez sans doute pu prendre aussi des exemples de parcs beaucoup plus vastes. Il n'empêche que les Genevois sont attachés à leurs espaces publics, à leurs espaces verts et à leurs plages. On sait à quel point il est difficile de construire une plage à Genève, n'est-ce pas ! On sait à quel point il est difficile d'accéder aux rives, alors qu'elles sont censées être publiques. Et on sait à quel point il n'y a pas beaucoup de propriétés en mains publiques qui puissent donner cet accès aux Genevois. Profitons de Rive-Belle ! C'est tout ça de pris !

En l'occurrence, je m'étonne quand, à une interpellation de l'un de mes collègues, le Conseil d'Etat a le culot de répondre que la plage est accessible par le lac. Mais depuis quand les baigneurs arrivent-ils sur la plage depuis le lac ?! (Remarque.) A la nage ?! Depuis quand va-t-on dans les montagnes à partir d'hélicoptères ? Il est nécessaire de pouvoir accéder à cette propriété, et c'est d'ailleurs l'une des conditions sine qua non - mon collègue l'a rappelé: nous voulons qu'elle reste publique et qu'elle soit accessible à tous. Depuis trop longtemps cette propriété est condamnée par un grillage fermé à double tour. Ce n'est pas normal ! Quelle que soit l'affectation - aujourd'hui, l'Institut Confucius - le public a le droit d'avoir accès à la fois au parc et à la plage. Et si l'on peut renaturer encore un petit morceau de rive, eh bien je crois que cela fera plaisir non seulement aux canards et autres grenouilles, mais évidemment aussi... (Remarque.) Non, les hérissons n'apprécient pas l'eau. Mais par contre les Genevois apprécieront, même si c'est une petite plage ! (Remarque.) Mais oui ! Mais bien sûr ! Ne dites pas non, Monsieur Hohl ! (Commentaires.) Ne dites pas non !

Le président. Madame la députée, adressez-vous au Bureau, s'il vous plaît.

Mme Christina Meissner. Toute propriété publique doit rester en mains publiques, y compris son parc et sa plage. Et les mains publiques c'est qui ? C'est nous, les citoyens. Merci pour ce respect des citoyens.

Une voix. Bravo !

M. François Lefort (Ve). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, les trois objets étant liés, je vais énoncer les positions et les arguments des Verts pour tous les textes.

Concernant la motion 1979 émanant de l'UDC, une fois n'est pas coutume, je dois le dire, elle n'est pas dénuée d'intérêt, contrairement à ce que disait M. Hohl. Que demande cette motion ? Que l'Etat, propriétaire du domaine de Rive-Belle, aménage le site et l'ouvre au public, et que la maison soit utilisée par un service de l'Etat. Ces deux invites sont judicieuses et parcimonieuses; l'environnement n'en sera pas affecté et le patrimoine non plus.

La population a besoin d'accès au lac pour se délasser et en profiter; c'est un plaisir rare pour la plus grande partie de la population qui n'est pas propriétaire d'une villa au bord de l'eau. L'Etat a aussi besoin de locaux, alors autant qu'il utilise d'abord ceux dont il est propriétaire, et c'est le cas puisque cette maison a été affectée au projet Confucius, ce qui nous satisfait. Les accès publics au lac sont rares. Vous le savez, en offrir un de plus, aussi petit soit-il, ne peut que remporter nos suffrages, pour autant qu'on n'y construise pas de parking et qu'on puisse s'y rendre par les transports publics ou par des pistes cyclables afin de s'y baigner. Le groupe Vert votera donc la motion 1979 et vous recommande de faire de même.

Concernant la motion 2012, malheureusement, chers collègues auteurs de ce texte, vous ne bénéficierez pas de la même mansuétude, non que le projet «Helvétique Center» ne soit pas une initiative honorable et intéressante, offrant aussi des activités délassantes, mais nous ne sommes pas convaincus par l'impérative nécessité d'installer une initiative privée sur le domaine de Rive-Belle, comme la motion le demandait initialement, ou maintenant à un autre endroit en mains publiques, selon l'amendement que vous venez de déposer. Ce genre d'initiative s'apparente à un lourd subventionnement public et direct du «Helvétique Center», alors que cette initiative privée, tout à fait intéressante - mais tout autant que l'est «Yatouland» - doit rester privée et peut trouver à s'héberger dans des zones adéquates et mieux desservies par les transports publics. Ainsi, pour les mêmes raisons pour lesquelles nous soutenons la motion précédente qui ouvre ce domaine au public et donne un accès à tous - et non, chers auteurs de cette motion, parce que nous préférons les Allobroges aux Helvètes, ce n'est pas notre genre, vous le savez ! - nous voterons donc la motion 1979 mais nous refuserons la motion 2012. Et nous vous appelons, bien sûr, à rejeter cette deuxième motion et son amendement.

Enfin, quant à la résolution 655, émanant curieusement en partie des mêmes auteurs que la motion 2012... (Remarque.) Si si, mais oui ! ...elle demande au Conseil d'Etat d'assurer la pérennité du Musée des Suisses de l'étranger au château de Penthes et d'affecter le domaine de Rive-Belle à la Genève internationale. Nous sommes obligés de convenir que la pérennité de ce musée est quasiment acquise - cette première invite est donc obsolète - et que la maison de Rive-Belle a été attribuée à un projet universitaire, le projet Confucius. Cette deuxième invite est ainsi également obsolète. Pour ces raisons, nous refuserons la résolution 655.

En conclusion, sur cette thématique, nous sommes comme toujours favorables à une ouverture à tous des domaines publics, à l'installation d'activités de l'Etat compatibles avec des accès à la population et, ce qui nous importe le plus, sans qu'il y ait création de nuisances automobiles, c'est-à-dire sans création de parking, avec le privilège aux pistes cyclables, bien sûr. Je vous remercie, Mesdames et Messieurs les députés, de voter selon nos recommandations. (Exclamations.)

M. Florian Gander (MCG). Tout d'abord, je suis très heureux de voir que le groupe des Verts qui a le plaisir de chanter l'hymne national suisse en suisse allemand décide, lui, de ne pas soutenir un projet qui va parler de l'histoire de la Suisse, de l'histoire de Guillaume Tell, qui apparemment lui était si chère. (Commentaires.)

Je vais répondre à M. Hohl par rapport au château de Penthes. Effectivement, quand ce dernier était sur la pente glissante - on va dire - il s'est vu approché par le Cercle des Cent-suisses qui a proposé le projet du «Helvétique Center». Et c'est ce même château de Penthes et ses occupants qui ont décidé de balayer et, à la limite, de piquer le projet des Cent-suisses, d'où «l'appel au secours», entre guillemets, du Cercle qui est venu nous trouver - ainsi que plusieurs partis de cet hémicycle, d'ailleurs - pour demander un coup de main. Ce n'est pas une initiative seulement privée. Les Cent-suisses sont quand même reconnus d'utilité publique au niveau cantonal et fédéral.

Pour répondre à vos propos, je vais transmettre la proposition avec l'appel de projets pour le château de Penthes; on espère qu'il y aura un retour favorable. Mais je pense qu'il est intéressant que le Conseil d'Etat entre en discussion avec les Cent-suisses. L'idée et le projet sont intéressants, beaucoup d'entre vous l'ont reconnu, c'est pour cela que je vous demande encore une fois de soutenir la motion 2012.

Concernant la motion UDC, le groupe MCG la votera, parce que les rives de ce canton doivent être attribuées aux résidents, on doit pouvoir y accéder. Par rapport à cela, nous soutiendrons donc le projet UDC. Et nous appuierons aussi le projet PDC qui figure au point 51 de l'ordre du jour. Je vous remercie.

Mme Lydia Schneider Hausser (S). Mesdames et Messieurs les députés, les socialistes - petit rappel - sont celles et ceux qui, de tout temps, ont refusé la vente du domaine de Rive-Belle. Ce sont eux qui ont fait le rapport de minorité en 2009 sur le projet de loi du Conseil d'Etat qui en demandait l'aliénation. Ce sont eux ensuite qui ont déposé le projet de loi 10548 pour interdire la vente de ce domaine. Or, les choses ayant évolué entre-temps heureusement, la majorité de ce parlement a soutenu ce projet de loi. Et c'est tout naturellement - vu que cette motion reprend ce qu'il y avait dans l'exposé des motifs du projet de loi demandant que le domaine ne soit pas vendu - que nous soutiendrons la motion 1979 déposée par l'UDC, qui reprend ces principes.

Depuis lors - depuis le dépôt de cette motion, depuis le dépôt du projet de loi socialiste, depuis le dépôt de diverses motions sur le château de Penthes, sur la protection du Musée des Suisses de l'étranger - le Conseil d'Etat, et surtout l'université, a attribué ce domaine, ou en tout cas les bâtiments s'y trouvant, à l'Institut Confucius. C'est vrai que certains articles ont désigné cet institut comme étant le «soft power» de la Chine dans le monde. Il s'agit effectivement de la diffusion de l'apprentissage du mandarin et de la culture chinoise. Très bien; nous y sommes ouverts, et je pense qu'il est important que Genève soit précurseur dans ce domaine en Suisse. En outre, soutenir la motion de l'UDC est aussi une ouverture à la diversité, et la culture chinoise aura à profiter d'un mélange entre la culture genevoise et la sienne - peut-être avec des pique-niques ou d'autres choses - sur les 12 000 m2 que le parc offre et va certainement offrir - nous l'espérons - à la population genevoise.

Oui à une plage où l'on ne peut être que 300 ! Mais pourquoi pas ?! Pourquoi ne pas donner accès aux rives du lac ! Pourquoi ne pas avoir un début de l'accès aux rives du lac pour la population genevoise par ce domaine de Rive-Belle ! Cela n'est qu'un début effectivement et, sur ce thème - c'est-à-dire l'accès aux rives du lac - seul ou avec d'autres dans ce parlement, le parti socialiste reviendra, et Rive-Belle n'est que le commencement. Il y a la plage, il y a d'autres coins, mais aussi - il faut le rappeler - malheureusement nombre d'endroits où le piéton, voire le cycliste, est arrêté quand il s'agit de suivre les rives du lac. Et cela, dans une collectivité aussi urbanisée que Genève, devient de plus en plus indélicat par rapport à la population.

Pour finir, nous soutiendrons la motion 1979 modifiée, demandant l'aménagement du domaine de Rive-Belle en vue de son ouverture au public. Quant aux deux autres textes, malheureusement, je ne vais pas répéter...

Le président. Il vous faut conclure, Madame la députée.

Mme Lydia Schneider Hausser. Oui, justement ! Nous ne soutiendrons malheureusement pas la motion 2012, proposée pour le projet «Helvétique Center». Et en ce qui concerne le Musée des Suisses de l'étranger, nous ne voterons pas la résolution, étant donné l'évolution du domaine et le fait que ce musée puisse rester là où il est. Merci beaucoup.

M. Stéphane Florey (UDC). J'aimerais juste donner la position du groupe UDC sur l'ensemble des objets. Pour la motion 2012, nous soutiendrons l'amendement et par conséquent le texte ainsi modifié. Nous accepterons aussi la résolution 655, puisque nous défendons également le château de Penthes. Nous étions, du reste, signataires du premier projet sur le sujet de M. Guy Mettan.

Nous soutenons donc l'ensemble des textes, et nous vous recommandons de faire de même dans un souci de magnanimité. Ainsi, si tout le monde y trouve son compte, c'est tant mieux ! Merci.

M. Thierry Cerutti (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, je n'entrerai pas en matière sur le projet de l'UDC, ni sur celui de l'Entente élargie, mais je parlerai uniquement de la motion 2012 déposée par le groupe MCG. J'ai bien entendu les propos des Verts, notamment lorsqu'ils évoquaient le fait que l'association des Cent-suisses est une organisation privée. Mais je rappelle à M. Lefort que le Grand Conseil ou le parlement, en règle générale, attribue des indemnités ou des subventions à beaucoup d'associations à but privé ou à but non lucratif, mais toujours en mains de privés.

J'aimerais répondre à M. Hohl en disant qu'il me semble que votre slogan au PLR, c'est «L'amour pour Genève» ou «L'amour pour la Suisse». Mais prouvez-le que vous avez de l'amour pour la Suisse ! Le projet des Cent-suisses est un projet innovateur qui veut mettre en avant l'histoire suisse, notamment celle de Guillaume Tell et tout ce qui tourne autour du pacte de 1291 et de notre histoire suisse qui est riche en événements. Vous le parlement, et nous le parlement, nous sommes toujours ouverts au dialogue, au partage et à l'écoute des gens, c'est ce que l'on demande ! Je crois que la motion ne demande pas de faire des choses exceptionnelles si ce n'est que le Conseil d'Etat - a fortiori peut-être le Grand Conseil - puisse ouvrir sa porte à l'association des Cent-suisses pour que ces derniers puissent lui exposer, lui proposer leurs solutions et leurs besoins, afin que l'on prenne connaissance de leur projet. Donc ce n'est pas une motion qui coûte cher ou qui prend beaucoup de temps: les Cent-suisses demandent le dialogue, demandent à avoir la possibilité de présenter leur projet. Ainsi, je vous invite à voter cette motion 2012.

Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. le député Frédéric Hohl pour une minute vingt.

M. Frédéric Hohl (R). Merci, Monsieur le président. Pour répondre à notre collègue Cerutti, le PLR soutient le PPP - le partenariat public-privé - raison pour laquelle on vous a transmis, parce que vous ne l'avez pas vu, l'appel d'offres sorti début juillet, où vous avez justement la possibilité de défendre votre projet. On vous encourage donc à le déposer, et vous serez soutenus, alors faites-le !

Ensuite, je m'excuse de revenir sur cette plage, mais vous faites tous croire à vos électeurs que, grâce à vous, on aura enfin une plage supplémentaire, à peu près 100-150 places, au bord du lac. Mais c'est n'importe quoi ! Comment allez-vous faire ? Comment allez-vous organiser cela ? Rive-Belle est louée à l'université, à l'Institut Confucius, et vous imaginez que tout à coup 150 privilégiés de vos partis pourront aller s'y baigner... Comment vont-ils y arriver ? Comment allez-vous organiser cela ? Mais c'est juste impossible ! On a déjà 25 000 places pour aller se baigner à Genève. C'est n'importe quoi ! Ne faites pas croire ça à vos électeurs ! (Remarque.) Je sais que vous allez voter cela, mais c'est idiot. Merci. (Applaudissements.)

M. Mark Muller, président du Conseil d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, c'est assez agréable d'intervenir après le député Frédéric Hohl qui m'enlève, pour ainsi dire, les mots de la bouche. Mais il l'a dit beaucoup mieux que je ne l'aurais fait s'agissant de la volonté que nous pourrions tous partager dans l'idéal de créer une magnifique plage à la villa Rive-Belle. Je m'arrêterai là sur ce point.

Cette villa Rive-Belle, vous avez souhaité que l'Etat en demeure propriétaire. Bien. C'est donc évidemment ainsi que cela se passe. La villa en question était vide lorsque vous avez pris cette décision et, dans un souci de bonne utilisation du patrimoine immobilier de l'Etat, nous avons décidé de l'affecter à un institut universitaire, l'Institut Confucius, comme cela a été dit. Cette villa n'est donc aujourd'hui plus disponible et, en particulier, elle ne l'est plus pour le projet que vous souhaiteriez soutenir des Cent-suisses, projet qui, au fond, n'a jamais été soumis formellement au Conseil d'Etat. Cette association ou plutôt ce projet n'a pas été porté à notre connaissance et, en réalité, nous ne le connaissons pas et n'avons pas eu la possibilité de nous prononcer à son sujet.

Cela dit, il y a évidemment un lien avec le château de Penthes, l'avenir de l'utilisation du château et du domaine de Penthes, ainsi que l'avenir du Musée des Suisses dans le monde. Il a été dit dans le cadre de ce débat, à raison, qu'un accord a été trouvé avec la fondation pour le Musée des Suisses dans le monde visant à faire évoluer sa situation et surtout à assurer une certaine pérennité à ce musée à Genève. Alors ce ne sera pas forcément au château de Penthes, parce que - et je crois que les animateurs du musée le reconnaissent de plus en plus - ce musée est assez mal placé. Il est très excentré par rapport au flux des visiteurs potentiels. Il a d'ailleurs un taux de visites très faible; il y a environ 6000 visiteurs par année, classes d'écoles comprises. C'est extrêmement faible.

Il nous semble que l'on pourrait trouver une localisation beaucoup plus adéquate pour ce musée, trouver des synergies avec d'autres visites possibles à Genève. Ainsi, peut-être que, sur le long terme, c'est de cette façon que nous pourrions réfléchir, de concert avec les animateurs du Musée des Suisses dans le monde. Et cela se fera dans le cadre de la démarche qui a lieu actuellement - laquelle a également été évoquée tout à l'heure par M. Hohl - d'un appel d'offres pour la création d'un centre de dialogue et de coopération internationale, que nous souhaitons réaliser au château de Penthes. C'est un endroit idéal pour ce type de lieu de rencontres pour les acteurs de la Genève internationale, puisqu'il est idéalement situé de ce point de vue.

Donc il me semble que, pour l'instant, il n'y a pas de décision à prendre de façon urgente, mais il s'agira de prendre connaissance des projets qui vont être soumis au Conseil d'Etat ces prochains temps. Nous aurons l'occasion de vous en parler à nouveau et les décisions d'affectation de ces différents bâtiments pourront intervenir à ce moment-là. Je vous remercie.

Le président. Merci, Monsieur le président du Conseil d'Etat. Aucune demande de renvoi en commission n'ayant été formulée, nous allons procéder de la manière suivante: nous allons d'abord voter le point 42, la M 1979, avec son amendement, puis la M 2012 - point 45 - avec son amendement, et enfin la résolution 655 pour laquelle il n'y a pas d'amendements.

Je mets aux voix l'amendement concernant la M 1979 de M. Florey, qui propose la suppression de la deuxième invite.

Mis aux voix, cet amendement est adopté par 81 oui et 1 abstention.

Mise aux voix, la motion 1979 ainsi amendée est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 50 oui contre 33 non.

Motion 1979

Le président. Nous en sommes au point 45, la motion 2012. Nous allons voter l'amendement proposé par M. Florian Gander, qui consiste à supprimer l'invite et à la remplacer par: «à entamer sans tarder des pourparlers avec le Cercle des Cent-Suisses pour entreprendre la réalisation de son projet».

Mis aux voix, cet amendement est rejeté par 59 non contre 25 oui et 1 abstention.

Mise aux voix, la proposition de motion 2012 est rejetée par 59 non contre 25 oui et 1 abstention.

Le président. Nous passons maintenant au vote de la résolution 655.

Mise aux voix, la résolution 655 est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 52 oui contre 14 non et 17 abstentions.

Résolution 655