République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 30 novembre 2007 à 17h
56e législature - 3e année - 2e session - 9e séance
RD 716
La présidente. Nous avons reçu de notre collègue Hugues Hiltpold sa lettre de démission de son mandat de député, qui prendra effet à l'issue de cette séance. Je prie Mme la secrétaire de bien vouloir lire ce courrier 2530.
La présidente. Il est pris acte de cette démission. M. Hugues Hiltpold a participé de manière très assidue aux travaux de notre parlement pendant plus de six ans. Il a été élu sur la liste du parti radical en 2001, puis réélu en 2005. Il a notamment siégé dans les commissions de l'aménagement, de l'enseignement, fiscale, des finances, des droits politiques, de l'énergie, des travaux, législative, des visiteurs officiels et des naturalisations. En 2005, il a présidé la commission législative puis, en 2007, celle du logement. Il s'est particulièrement investi dans sa fonction de chef de groupe radical de 2004 à 2006. Homme de compromis et souvent parmi les meilleurs notés de notre parlement, il a suivi de près les objets qui pouvaient concerner sa commune d'origine de Carouge. Il a été notamment l'initiateur d'objets parlementaires en lien avec les finances publiques, l'école ou encore les questions d'aménagement et d'architecture. Nous formons tous nos voeux pour qu'il représente avec avantage Genève à Berne et nous lui remettons le traditionnel stylo souvenir. (La présidente embrasse M. Hugues Hiltpold et lui remet le stylo souvenir. Applaudissements.)
M. Gabriel Barrillier (R). Elu brillamment au Conseil national le 21 octobre dernier, notre collègue et très cher ami Hugues Hiltpold a décidé de quitter notre Grand Conseil pour concentrer ses forces, son intelligence et son engagement dans l'accomplissement de son mandat national. Cette décision l'honore et témoigne de sa très haute conception de la politique. Chez lui, pas d'à peu près, pas de superficialité ! Il va toujours au fond des choses, se forge une opinion, fixe le chemin à suivre et s'y tient, sans toutefois être fermé à la négociation. En effet, Hugues Hiltpold sait négocier, parfois durement il est vrai, mais avec le souci de trouver des solutions pratiques allant toujours dans le sens de la promotion de l'intérêt général. C'est là une constante bien radicale !
Pendant six ans, notre groupe a pu suivre avec bonheur sa progression: il aime passionnément la politique ! Il est tombé dans la politique ! Combien de fois ne m'a-t-il pas avoué son plaisir de participer en tant qu'acteur aux stratégies qui s'ébauchent au fil des sessions dans notre enceinte ! Hugues Hiltpold s'est rapidement affirmé comme un leader, sachant allier avec constance force de caractère, curiosité, conviction et esprit de synthèse. Le tout enrobé d'une gentillesse et d'une disponibilité à toute épreuve. Je ne l'ai jamais vu sortir de ses gonds; il est un parfait gentleman, à qui l'on fait confiance car il est toujours de bonne foi ! Cette capacité de convaincre et de séduire, qui repose sur un respect absolu des autres, lui a permis de faire avancer des dossiers très importants dans l'aménagement du territoire, l'éducation, le logement et ainsi de suite.
Le groupe radical le voit partir avec des sentiments mitigés: une très grande fierté de le voir embrasser un destin national, mais aussi quelques regrets de ne plus pouvoir directement compter sur la solidité de son jugement politique. Oh, nous ne serons pas tout à fait orphelins, car il assistera encore aux caucus en sa qualité de président du parti ! Et, sait-on jamais, peut-être reviendra-t-il dans cette salle à un autre titre !
Hugues, ton groupe t'exprime toute sa gratitude et ses voeux d'amitié et de confiance pour l'avenir.
Mme Anne-Marie Arx-Vernon von (PDC). Au nom du groupe démocrate-chrétien, permettez-moi, Madame la présidente, de dire tout le bien que nous pensons de M. Hugues Hiltpold, de le féliciter et de l'encourager dans le long chemin qui l'attend. Nous ne doutons pas un seul instant qu'il saura défendre à Berne les valeurs qui nous rassemblent. Bravo Hugues !
M. Alberto Velasco (S). Je suis un peu ému parce que c'est la première fois que je prends la parole pour un hommage à un collègue. (Rires.) C'est vrai, je n'avais pas l'intention de m'exprimer, mais en dix ans de parlement c'est la première fois que j'ai trouvé quelqu'un avec qui j'arrivais à faire des compromis ! (Rires.)
Une voix. Quel compliment ! (Rires. Commentaires.)
M. Alberto Velasco. Je dois dire la vérité ! C'était mon cas, pour d'autres peut-être pas ! Et je n'ai pas parlé de compromissions, j'ai parlé de compromis ! Ce n'est pas la même chose ! Nous restions chacun dans notre camp, mais nous avons cherché la manière de faire ensemble un pas en avant. Ce fut le cas notamment sur la question du logement. Vous savez combien cette problématique est difficile. Eh bien, nous avons réussi à accorder nos points de vue, avec l'ASLOCA notamment. Et ça, je dois dire que cela a été possible grâce à la personnalité de Hugues et grâce à sa capacité de dialogue.
Même en commission des finances, lorsque la discussion était bloquée, je l'ai vu à deux ou trois reprises avancer furtivement une petite proposition qui permettait de débloquer la situation. Il maîtrisait cet art si peu fréquent dans ce parlement, celui d'avoir cette gentillesse, cette intelligence d'arriver avec la proposition qui met tout le monde d'accord.
Hugues, je te regretterai, car il faudra trouver un nouveau lien avec les bancs d'en face. Pour le moment, il n'y en a pas. Avant, le lien, c'était toi, maintenant il n'y en a plus ! (Rires. Exclamations. Commentaires.) C'est vrai, chers collègues ! Acceptez le message et prenez la relève ! A bientôt, Hugues !
M. Renaud Gautier (L). Un député qui intitule son blogue «Sans Blogue !» ne peut pas être fondamentalement mauvais ! Vous vous en souvenez, il y a quatre ans, Hugues Hiltpold a été élu le député le plus sympa. Je pense que, pour une fois, les mass media avaient raison. Après ce titre de gloire, il est resté le député le plus sympa.
Il nous quitte maintenant pour aller à Berne. Personnellement, c'est avec tristesse que je le vois partir. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas voté pour lui, je trouvais qu'il était beaucoup mieux ici qu'à Berne ! Mais, j'ai un tout petit espoir: à Berne, Hugues Hiltpold, comme d'autres, saura peut-être expliquer aux nombreux parlementaires fédéraux que lorsque le parlement genevois leur envoie une motion ou une interpellation, il faut prendre cela «cum grano salis».
Je le dis d'autant plus volontiers que j'ai passé un certain nombre d'année dans les mêmes commissions que Hugues, des commissions parfois chahutées et dont j'étais souvent l'un des responsables. A ces occasions, j'ai vu en Hugues quelqu'un qui ne perdait jamais son calme. Même en essayant, il était impossible de le fâcher ! J'imagine donc que ce calme, cette tranquillité toute carougeoise - ou au moins aussi carougeoise que genevoise - sera certainement pour Genève un atout, raison pour laquelle je ne demanderai pas l'annulation de son élection. (Applaudissements.)
La présidente. Il est vrai que nous avons affaire ce soir à deux démissions de personnalités attachantes, qu'il s'agisse de M. Hugues Hiltpold ou de M. Antonio Hodgers, personnalités qui continuent évidemment leurs carrières politiques.