République et canton de Genève

Grand Conseil

P 1511-B
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la pétition : Améliorons le RER - Genève - La Plaine - Bellegarde !
R 514-A
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la résolution de Mmes et MM. Michel Ducret, Jacques Baud, René Desbaillets, Pierre Guérini, Nelly Guichard, Christian Grobet, Sami Kanaan, Alain Meylan, Jean-Marc Odier, Jean Rossiaud, Stéphanie Ruegsegger, Ivan Slatkine, Françoise Schenk-Gottret, Jean Spielmann, Ariane Wisard-Blum pour un « Rhône-Express-Régional » efficace

Débat

Mme Sandra Borgeaud (Ind.). J'ai lu avec une très grande attention le rapport du Conseil d'Etat, mais, malheureusement, force est de constater qu'il ne me convient pas vraiment. Etant une utilisatrice du RER, j'aimerais quand même attirer l'attention sur le fait que, si le rapport est joliment rédigé, il ne reflète malheureusement pas la réalité.

En ce qui concerne le respect de l'horaire, je signale que le train de 6h30, le matin, est la plupart du temps carrément supprimé et que les trains ont souvent du retard.

Une émission a eu lieu récemment sur la vie d'un apprenti qui travaille à Nyon et qui habite Avully. Ses parents doivent l'emmener tous les matins à La Plaine pour prendre le RER pour Cornavin afin d'attraper la correspondance pour Nyon. Quand ses parents téléphonent à la gare de La Plaine pour s'assurer que le train est bien en service, on leur répond qu'il n'est pas possible de le savoir, qu'il faut venir à La Plaine... Et, ce n'est que deux ou trois minutes avant l'heure du départ qu'ils apprennent que le train est supprimé ! Les parents sont alors obligés d'amener leur fils jusqu'à Bernex. Là, il doit prendre un autre bus pour aller à la gare, puis, ensuite, attraper la correspondance. Il se trouve que son employeur a organisé le travail en équipe et qu'un minibus est mis à la disposition des ouvriers qui doivent se rendre sur le chantier. Ils doivent parfois attendre une demi-heure, voire trois quarts d'heure que l'apprenti arrive sur le lieu du travail pour pouvoir partir !

D'autre part, j'ai été assez «choquée», entre guillemets, par les propos du porte-parole des CFF. Il a en effet indiqué qu'à Genève, en Suisse, nous dépendions de la SNCF... Cela signifie que si, en France, il y a une grève, un mécano malade ou accidenté, eh bien, en Suisse, à Genève en particulier, nous devons accepter qu'il n'y a pas de train ! Cela ne va pas, d'autant moins que, nous, nous faisons en sorte de toujours assurer un service minimum dans tout le pays et dans le canton quand il y a des débrayages ! Je pense donc que le Conseil d'Etat devrait se pencher sur cette question et tâcher de rentrer en contact avec des représentants de la SNCF pour leur demander d'avoir la gentillesse de respecter les accords. Je veux bien admettre l'excuse de la ligne de réseau électrique, mais, quoi qu'il en soit, les trains sont bondés, ce qui pose déjà des problèmes de sécurité. En effet, en cas d'accident, le nombre des blessés serait important, et, si des recours étaient déposés, je pense que «cela ferait vraiment mal» au niveau des indemnisations. C'est donc une question qu'il faudra examiner de très près.

Par ailleurs, j'aimerais attirer l'attention sur la réponse qui a été donnée pour le parking-relais... Certes, le P+R de La Plaine a été construit, mais, force est de constater - et je ne «tape» pas sur les gens qui viennent travailler, bien au contraire: c'est une bonne idée de laisser sa voiture en périphérie et de prendre le train - que, nous habitants de La Plaine, nous n'avons plus accès aux places visiteurs destinées à nos familles ou nos amis. En effet, malheureusement, les automobilistes qui viennent de l'autre côté de la frontière se parquent sur nos places privées, alors que les habitants d'Avully ou de Dardagny, qui ont des plaques genevoises, eux, se donnent la peine de payer le P+R ! Si la police - ou la police municipale - effectuait des contrôles, cela permettrait aux habitants et aux résidents de notre commune d'avoir accès à leurs places de parking. Je tiens malgré tout à remercier les frontaliers qui laissent leur voiture à la périphérie de la ville et qui ont l'intelligence de prendre le train au lieu d'engorger notre centre-ville. Mais s'ils pouvaient respecter les règles et utiliser les parkings qui sont mis à leur disposition, ce serait aussi sympa et cela améliorerait certainement les relations transfrontalières...

Voilà ! Je remercie le Conseil d'Etat, mais j'aimerais qu'il essaie de prendre contact avec la SNCF de façon que les CFF ne se déchargent pas impunément de leur rôle à l'avenir. Nous avons le droit d'aller travailler ! Nous avons le droit de vouloir garder nos places de travail !

La présidente. Il vous faut conclure, Madame la députée.

Mme Sandra Borgeaud. Oui, Madame la présidente ! Car si les gens arrivent constamment en retard à leur travail, ils risquent un jour d'être licenciés, et ce ne sont pas les CFF qui leur retrouveront un travail !

M. Jean-Claude Ducrot (PDC). Je ne veux pas répéter ce qu'a dit Mme Borgeaud... Je me contenterai de confirmer ses propos ! (Exclamations.)

Nous avons beaucoup parlé du CEVA - et Dieu sait si c'est une belle réalisation, en tout cas, je le souhaite. Mais, trop souvent, la ligne Genève - La Plaine est oubliée. Elle est oubliée, alors que la population augmente à Satigny et que la zone industrielle de Vernier - Meyrin est très dynamique ! Nous sommes, depuis la gare de Vernier - Meyrin, à dix minutes de Cornavin !

Comme Mme Borgeaud, j'ai aussi entendu l'excuse du réseau électrique parce que l'on se trouve en courant français... Mais nous croyons rêver ! On n'arrive pas à trouver des motrices supplémentaires qui pourraient permettre de transporter un plus grand nombre de personnes ? En utilisant les transports publics - le bus, pour l'instant, en attendant le tram - il faut au moins trente minutes pour se rendre au centre-ville depuis le centre de Meyrin ! Or, depuis la gare de Vernier - Meyrin, je le répète, il faut dix minutes en train pour se rendre à Cornavin où il est possible de prendre directement d'autres transports publics !

Je fais dès lors mienne l'intervention de Mme Borgeaud, et je prie bien évidemment le Conseil d'Etat de se réfléchir plus avant à la dynamique qu'il convient de donner à la ligne Genève - La Plaine.

M. René Desbaillets (L). Je ne serais pas aussi pessimiste que notre collègue Sandra Borgeaud concernant le RER Genève - La Plaine... Ce que l'on peut regretter, c'est qu'il ait fallu plusieurs pétitions et quasiment cinq ans pour que les CFF arrivent à trouver quelques motrices en Suisse capables de se mouvoir avec du courant français. C'est un peu dommage !

La situation s'est bien améliorée, mais cela ne veut pas dire qu'il faut s'endormir pour autant. Et là, je m'adresserai au Conseil d'Etat. Certains points sont évoqués dans le rapport, mais ils ne sont pas réalisés.

Par exemple, pour l'instant, les CFF n'ont rien fait pour le Park and Ride de Satigny. La commune de Satigny a même du souci parce qu'une demande d'autorisation de construire des villas le long de la voie CFF, aux environs de Satigny, a été déposée. Or si ces villas sont construites, cela veut dire que le Park and Ride ne pourra pas être réalisé.

Deuxième problème. Vous savez tous que la construction du tram Cornavin - CERN va bloquer la route qui traverse le village de Meyrin pendant deux ans. Il ne faut pas se leurrer: tous les frontaliers, les travailleurs du CERN, les habitants de Meyrin, de la région de Champ-Fréchet vont emprunter la route du Nant-d'Avril, qui est déjà bloquée, mais qui le sera encore plus. Je ne vais pas répéter par qui pour ne pas leur faire de la publicité, mais tout le monde le sait très bien: aux environs du carrefour de Prébois. Nous aurons peut-être la chance que beaucoup de gens prennent le train à l'arrêt de la Zimeysa, où il y a un parking privé qui sert plus ou moins de Park and Ride, mais, quoi qu'il en soit, il faut absolument que le Conseil d'Etat fasse le nécessaire pour organiser un Park and Ride digne de ce nom à la Zimeysa quand la route de Meyrin sera fermée.

Le Grand Conseil prend acte du rapport du Conseil d'Etat sur la pétition 1511 et la résolution 514.