République et canton de Genève

Grand Conseil

P 1395-A
Rapport de la commission des transports chargée d'étudier la pétition pour l'application d'une politique globale et cohérente de la circulation, garantissant l'accessibilité au quartier des Eaux-Vives
Rapport de M. André Reymond (UDC)

Débat

M. André Reymond (UDC), rapporteur. Pour compléter mon rapport, je me permets de rappeler ce dont nous avons parlé hier et dont nous parlerons encore tout à l'heure: le problème de la circulation aux Eaux-Vives, du transport public et du transport privé - on y revient... - et des habitants et des commerçants qui sont saturés...

En effet, depuis un certain temps déjà - au cours de la précédente législature - ils se plaignaient de la manière dont ils étaient traités en ce qui concerne le stationnement, et ils se sont encore plaints récemment à propos des terrasses de café: la difficulté de se parquer ne favorise certes pas la fréquentation des magasins ou des terrasses de café l'été.

C'est aussi l'occasion de rappeler que la question concernant le parking de Pré-l'Evêque doit être traitée de manière urgente si l'on ne veut pas la mort du quartier des Eaux-Vives.

M. Blaise Matthey (L). Le problème soulevé par cette pétition est bien réel...

Il ne peut pas y avoir dans le quartier des Eaux-Vives une seule politique des transports. Il faut qu'une véritable politique de concertation soit menée avec tous les intervenants sur ce sujet extrêmement sensible. Le quartier des Eaux-Vives est un quartier à densité d'habitation forte. Le nier à ce stade serait une erreur. Et le mérite de cette pétition est de bien faire comprendre l'ensemble des enjeux qu'il y a autour de ce quartier: un quartier populaire, animé, vivant et qui ne saurait en aucun cas, par une politique des transports beaucoup trop restrictive, se transformer dans le futur en une sorte de terrain vague.

J'invite donc moi aussi le Conseil d'Etat à prendre en compte cette réaction populaire dans la gestion future des problèmes de transport au quartier des Eaux-Vives.

M. Gabriel Barrillier (R). Il ne faut pas avoir peur des mots: la gestion de la mobilité dans le quartier des Eaux-Vives est certainement la plus mauvaise de tout Genève ! (Exclamations.)C'est le quartier le plus mal géré en matière de circulation ! (Commentaires.)

Je vous rappelle, Mesdames et Messieurs les députés, la politique de la canonnière - on peut l'appeler comme ça - menée par le Conseil administratif de la Ville de Genève ou, plutôt, par un conseiller administratif - qui s'ingénie à prendre des décisions coup de poing pour embêter la population ! Il n'est qu'à penser aux «Yeux de la ville» de cet été ! J'ai même dû, avec un de mes collègues - il est absent pour le moment: je veux parler de Meylan - gravir un monticule pour montrer l'inanité de ces mesures !

Par ailleurs, à l'entrée sud de Genève, il y a deux magnifiques bâtiments: la Maison du paon et la Maison du pan. Or, devant cette magnifique entrée de Genève, on a dû supporter pendant vingt ou trente ans une poste en bois, un véritable baraquement: c'est une honte !

J'en viens au parking du Pré-l'Evêque. A l'époque, j'avais essayé de lancer une initiative pour faire bouger les choses. Il fallait réunir 4000 signatures de citoyennes et citoyens de la Ville de Genève, ce qui est très difficile. Que fait le Conseil administratif, que fait le Conseil municipal de la Ville de Genève pour réaliser enfin ce projet de parking, qui était prêt à la construction il y a à peu près vingt ou vingt-cinq ans ? Je prétends que ce quartier est sinistré et qu'il faut secouer la Ville de Genève pour que les choses bougent !

Je vous demande donc de bien vouloir renvoyer cette magnifique pétition au Conseil d'Etat.

M. Jean Spielmann (AdG). Je ferai deux remarques à l'intention de M. Barrillier. Tout d'abord, il faut se poser des questions quand on a de la peine à recueillir le nombre de signatures voulues, parce que cela signifie peut-être que les gens ne sont pas tout à fait d'accord avec les idées qu'on défend ! En ce qui nous concerne, s'agissant de la privatisation des TPG, nous avons recueilli quatorze mille signatures sans problème... Et nous aurions même pu en récolter davantage ! Pour obtenir des signatures des citoyens, il faut avancer des arguments. On ne peut pas, même avec les moyens financiers qui sont les vôtres, recueillir des signatures pour une politique qui va contre leurs intérêts !

J'en viens au fond. La pétition que vous défendez énonce plusieurs moyens pour arriver à améliorer la circulation dans ce quartier. Mais comment allez-vous assumer vos propositions ? Vous dites, par exemple: «la garantie de mobilité dans et à travers le quartier...»; vous vous imaginez qu'il est possible de revenir en arrière dans le quartier des Eaux-Vives et de créer des artères de transit ? C'est intelligent ! Comment voulez-vous obtenir des signatures en faisant une telle proposition ?

Deuxième point: le parking du Pré-l'Evêque. La politique des macarons est effectivement en train de se mettre en place... Il y a certes quelques incohérences qu'il ne faut pas sous-estimer, mais l'orientation générale est la bonne. Maintenir quelques axes de circulation, tout en réduisant les nuisances là où c'est possible, et ne pas laisser le trafic de transit pénétrer dans tous les quartiers d'habitation, me semble une politique qui va dans la bonne direction. Redonner à ces quartiers la vie et la mobilité nécessaires aux piétons, aux deux-roues et à la vie associative des quartiers est une bonne politique.

Et si vous deviez récolter des signatures pour une pétition allant dans ce sens, la population vous suivrait ! Vous ne diriez pas que vous êtes seul à défendre vos idées et que personne n'a voulu signer votre pétition ! Ce ne serait pas le cas, si vous proposiez une politique intelligente et cohérente de la circulation: c'est exactement le contraire de votre pétition ! Pour ma part, je refuse vos propositions.

M. Roger Deneys (S). Les socialistes se sont abstenus en commission, essentiellement parce qu'il y a plus de macarons que de places de parking dans le quartier des Eaux-Vives, ce qui pose un problème pour les habitants. En ce qui me concerne, cela ne me semble pas justifier le fait d'accepter cette pétition qui est effectivement assez surréaliste: je suis tout à fait d'accord avec M. Spielmann. Je ne vois pas comment on peut, avec ce genre de propositions, résoudre le problème de la mobilité et des transports dans le quartier des Pâquis...

Une voix. On a changé de quartier ?

M. Roger Deneys. Pardon, le quartier des Eaux-Vives ! Il faudrait peut-être nous rappeler qu'à Genève nous avons la plus petite zone piétonne de la planète - environ une vingtaine de mètres - et que le reste des voies sont dévolues au trafic automobile ! Dans n'importe quelle ville de n'importe quelle capitale européenne ou mondiale il y a des zones piétonnes considérables, et cela n'entrave pas du tout les activités commerciales ! Cela transforme peut-être certaines de ces activités, mais ce n'est certainement pas en laissant les voitures circuler partout que l'on va trouver des solutions à long terme !

On a parlé de développement durable... On a parlé des problèmes liés à la circulation de transit à Soral... Je suis désolé de vous le dire, mais les deux problématiques sont liées ! Il n'est pas possible de créer des places de parking aux Eaux-Vives sans transmettre le message subsidiaire suivant aux automobilistes, à savoir qu'ils peuvent venir depuis la France voisine, depuis Soral, jusqu'au centre-ville avec leur véhicule ! Or, ce n'est plus possible, si nous voulons que Genève puisse survivre au XXIe siècle !

C'est pourquoi, Mesdames et Messieurs, je vous invite à refuser cette pétition.

M. Jacques Baud (UDC). Ah ! la Ville de Genève: électron libre, qui semble ne tenir aucun compte de l'avis de l'Etat ! Qui fait quoi ? (Brouhaha.)On peut se poser la question ! On a vu ce qui s'est passé à la rue de Lausanne, à la place Cornavin...

Quant au «grand projet des Eaux-Vives» de ces messieurs - ou de ces dames, je ne sais pas... - c'est les TPG en lignes propres par la rue des Eaux-Vives, c'est une rue fermée à la circulation des automobiles et c'est cent places de parking supprimées... Bien joué, le clown ! Si c'est ça organiser des transports publics valables, si c'est ça organiser une vie de quartier valable: je me pose de sérieuses questions sur les capacités des auteurs de ce projet !

D'ici là, nous renverrons cette pétition au Conseil d'Etat en espérant qu'il arrivera à trouver des solutions valables !

M. Christian Bavarel (Ve). Je ne vais pas répéter ce qu'ont dit Jean Spielmann ou Roger Deneys, parce que je partage tout à fait leur avis. Ce matin nous avons en effet parlé de Soral dont les habitants ont visiblement des valeurs différentes, ce qui me surprend un peu...

Par ailleurs, j'aimerais tout de même vous rendre attentifs au fait suivant: vous ne pouvez pas passer votre temps à combattre le travail des agents de ville, qui cherchent simplement à faire en sorte que les places bleues réservées aux personnes qui ont payé un macaron restent accessibles à ces personnes ! C'est une forme d'escroquerie de dire aux gens que les agents de ville ne doivent pas faire leur travail ! Si vous refusez que les agents infligent des amendes, eh bien, lorsque les habitants de ce quartier rentreront le soir, ils trouveront ces places squattées par des automobilistes peu scrupuleux qui feront ventouse ! Il y a des règles: il faut simplement faire en sorte qu'elles soient respectées.

Pensez aussi que vous tenez souvent un double discours... S'il y a des possibilités de dégager des places de parking pour les habitants d'un quartier, faites-le ! Il est également justifié de favoriser le trafic de destination pour les personnes qui veulent se rendre dans les commerces, car elles doivent pouvoir stationner deux heures sur une place bleue. Quant aux pendulaires, nous leur demandons de prendre un autre moyen de transport pour se rendre à leur travail.

M. André Reymond (UDC), rapporteur. Quelques remarques s'imposent... Je trouve très curieux de comparer une récolte de signatures concernant la Ville de Genève pour la réalisation du parking de Pré-l'Evêque à une récolte de signatures concernant le canton- nous n'étions pas là à l'époque, mais il n'est en effet pas toujours évident de récolter 4000 signatures dans le cadre de la Ville de Genève. Je ne comprends pas, Monsieur Spielmann, vous qui avez une expérience de la politique, que vous puissiez faire une telle comparaison, je veux parler de cette récolte de signatures dont vous être très fier s'agissant des TPG ! N'oubliez pas que la sous-traitance sera toujours de mise et que ce sera le seul moyen d'économiser de l'argent ! Je le rappelle, les sous-traitants ont des bus tout à fait neufs... Il ne s'agit plus de vieux bus, comme vous l'avez prétendu la dernière fois que vous êtes intervenu à ce sujet.

Pour ce qui est du quartier des Eaux-Vives, il n'y a pas que les commerçants qui se plaignent... Les habitants aussi ! Le scandale des macarons dans le quartier des Eaux-Vives n'est plus à démontrer. On l'a vu tout à l'heure, on veut revitaliser une ligne de chemin de fer qui vient de France et qui arrive aux Eaux-Vives - le CEVA sera opérationnel dans peu de temps - mais le quartier est engorgé. Je trouve pour le moins curieux que cette pétition soit repoussée par la majorité de ce parlement, d'autant que, je le rappelle, la commission a décidé de la renvoyer au Conseil d'Etat.

Mesdames et Messieurs les députés, je vous invite donc, suivant ainsi l'avis de la commission, à renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat. Je vous en remercie.

M. Robert Cramer, président du Conseil d'Etat. Vous pouvez, bien sûr, renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat... Non seulement cela fait partie de vos compétences, mais il s'avère que 2400 personnes - 2664, pour être précis - ont signé cette pétition, et on a pu penser que c'était une façon de leur marquer de la considération que de proposer de transmettre leur pétition au Conseil d'Etat...

Mais que peut vous répondre le Conseil d'Etat ? Comme le disait tout à l'heure M. Baud: ah là là ! Car, vraiment, on enfonce des portes ouvertes ! On veut tout et son contraire ! Et les réponses aux questions, vous les connaissez, non seulement parce que nous en débattons à journée faite dans ce Grand Conseil et dans les commissions des transports, mais, de surcroît, parce que vous les avez en partie données vous-mêmes.

Que demande cette pétition ? Que l'on se penche sur la question du parking et, notamment, de créer des parkings d'échange à proximité du quartier des Eaux-Vives. Cela a coûté suffisamment cher aux uns et aux autres - 60 millions à peu près - pour savoir qu'il y a en tout cas un parking d'environ 1000 places à la Nautique, lequel semblait, la dernière fois que je suis passé devant, avoir encore quelques places disponibles pour héberger les véhicules de celles et ceux qui le souhaiteraient.

Cette pétition demande également que l'on garantisse la fluidité du trafic - tout en maîtrisant, bien sûr, les nuisances - et la sécurité de tous les usagers. Ah là là ! (Rires.)Comment faire? Eh bien, le Conseil d'Etat vous fera un rapport pour vous indiquer que l'on ne peut pas dire blanc et noir en même temps, qu'entre les deux il faut choisir, que des choix ont été faits dans ce quartier, qui, ma foi, me semblent assez défendables.

Enfin, on peut rentrer dans le détail des trois grands axes de cette pétition si vous le souhaitez, mais puisque, apparemment, nous serons amenés à répondre, nous vous donnerons à cette occasion quelques détails supplémentaires.

Cette pétition demande également - et ça a l'air d'être un point fort de cette pétition que la mobilité soit garantie... Excellente idée!

Une voix. Ah là là !

M. Robert Cramer. Si l'on veut garantir la mobilité et que chacun puisse se déplacer très rapidement, on se heurte à un autre problème, ce que ce Grand Conseil a voulu à juste titre et avec force: je veux parler de la hiérarchie du réseau routier ! Que veut dire «hiérarchie» ? Qu'il y a des artères qui font partie du réseau primaire où l'on peut rouler aisément, car on a la priorité partout, à une vitesse de 50 km/h, où il n'y a pas trop de passages piétons qui freinent la circulation, et qu'il y a un réseau de quartier composé de rues où l'on circule très mal, que l'on n'emprunte que quand on a quelque chose à y faire, où la priorité est donnée aux piétons et où tout est fait pour dissuader les automobilistes de les emprunter. Lorsqu'il y a conflit entre le réseau primaire et le réseau secondaire, qui récolte tous les véhicules qui viennent du réseau de quartier, eh bien, forcément la priorité est donnée au réseau primaire, à ceux qui roulent, qui sont en transit, plutôt qu'à ceux qui essayent de rejoindre ces artères où l'on roule bien. Et si vous voulez que tout le monde soit prioritaire, cela veut dire que personne ne le sera ! Si vous pensez que chaque rue est une rue de transit, cela revient à dire qu'il n'y en a plus ! C'est le meilleur moyen «d'organiser» des embouteillages ! Et le Grand Conseil le sait bien, puisqu'il a voulu hiérarchiser le réseau routier, très précisément pour éviter les embouteillages !

Alors, vous pouvez bien renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat. Il vous rappellera ce que vous avez voté et tous les principes que vous connaissez bien. Les 2664 signataires de la pétition auront reçu une réponse, et vous trouverez bien une virgule qui vous déplaira pour nous la renvoyer une fois de plus... Cela fait partie des règles de l'exercice lorsque l'on parle de mobilité: ah là là ! (Rires et applaudissements.)

La présidente. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat ! Mesdames et Messieurs les députés, je vous soumets maintenant le renvoi de cette pétition au Conseil d'Etat.

Mis aux voix, le renvoi de la pétition 1395-A au Conseil d'Etat est rejeté par 33 non contre 29 oui.

La présidente. Je vous propose une alternative. Selon l'article 172, il vous est possible soit de déposer la pétition sur le bureau du Grand Conseil soit de la classer. Je vous soumets tout d'abord la première proposition, soit le dépôt sur le bureau du Grand Conseil... Monsieur Bavarel, vous avez demandé la parole ? Allez-y, Monsieur le député !

M. Christian Bavarel (Ve). Merci, Madame la présidente. Je voulais juste demander le classement... Vous voyant hésiter, je me suis dit que je pouvais vous suggérer de nous soumettre directement le classement de cette pétition. Je vous remercie.

La présidente. Puisque M. Bavarel souhaite le classement de cette pétition, je vous soumets cette proposition... (La présidente est interpellée.)Monsieur le député Bavarel, vous avez demandé le classement: j'ai bien compris votre requête. Nous nous prononçons au moyen du vote électronique... Oui, Madame Berberat, vous désirez la parole ? Je vous la donne.

Mme Janine Berberat (L). Il est vrai que ce Grand Conseil peut décider de renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat, mais il me semble que demander son classement est assez provocateur et méprisant... (Brouhaha.)Je vous signale tout de même que presque 2700 personnes ont signé cette pétition et demandé que le Grand Conseil se penche sur leur problème. Je vous propose donc, au moins, de déposer cette pétition sur le bureau du Grand Conseil. Cela me semble la moindre des choses de respecter ces personnes.

M. André Reymond (UDC), rapporteur. Il me paraît en effet peu sérieux de proposer le classement de cette pétition, même s'il ne s'agit que de 2664 signatures... Le problème est tout de même suffisamment aigu aux Eaux-Vives - nous le verrons dans les points suivants - pour qu'on se penche dessus ! On ne peut pas se moquer des électeurs et des habitants du centre-ville et des Eaux-Vives ! (Brouhaha.)

En ce qui nous concerne - nous, groupe UDC - nous nous abstiendrons, parce que la commission avait décidé de renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat !

M. Christian Bavarel (Ve). Mes deux préopinants... (Brouhaha intense. La présidente agite la cloche avec énergie.)Merci, Madame la présidente, de demander le silence. Mes deux préopinants m'ont convaincu... Je pense qu'il faut demander le dépôt de cette pétition sur le bureau du Grand Conseil. Ce sera beaucoup plus efficace. (Rires.)

La présidente. Merci de votre sagesse, Monsieur le député ! Je vous donne la parole à M. Michel Ducret.

M. Michel Ducret (R). Tout en reconnaissant que le texte de la pétition présente quelques incohérences, je pense qu'il traduit une certaine incompréhension de la politique qui est menée en matière de circulation dans le quartier des Eaux-Vives. L'information ne passe pas auprès de la majorité de la population - c'est ce que traduit cette pétition - alors même que des mesures sont prises dans les quartiers, théoriquement avec des procédures de concertation, lesquelles, en réalité, rassemblent plus de fonctionnaires que d'habitants des quartiers. Voilà où réside le véritable problème et voilà comment on voit atterrir des pétitions de ce genre sur le bureau du Grand Conseil !

Mesdames et Messieurs les députés, le classement de cette pétition est effectivement un acte de mépris. Déposons-la sur le bureau du Grand Conseil et laissons le Conseil d'Etat lire attentivement, sans le lui renvoyer, ce texte en le priant finalement de traduire l'incompréhension des habitants des Eaux-Vives auprès des responsables de l'organisation de la circulation locale dans le quartier, soit le Conseil administratif de la Ville de Genève qui a apparemment beaucoup de peine à faire passer son message en la matière !

Mme Janine Hagmann (L). Tout le monde sait très bien dans cette enceinte qu'un dépôt sur le bureau du Grand Conseil à titre de renseignement est une mise à la poubelle polie... Je propose donc, au nom du groupe libéral, pour tenir compte des quelque 2600 personnes qui ont signé cette pétition, de la renvoyer en commission afin qu'elle en revienne avec des propositions concrètes. (Protestations.)

La présidente. Mesdames et Messieurs les députés, nous sommes saisis d'une demande de renvoi à la commission des transports, proposition que je vous soumets au moyen du vote électronique... (Exclamations.)Mais je suis obligée, puisqu'une demande a été formulée ! (Brouhaha.)Oui, Monsieur Deneys, vous avez la parole.

M. Roger Deneys (S). Je sais, Madame la présidente, qu'il est très difficile d'assumer votre charge et que le parlement n'est pas toujours très discipliné... Je tiens néanmoins à vous faire remarquer que nous avons déjà procédé à un premier vote et qu'à ce moment-là aucune demande de renvoi en commission n'a été formulée ! (Exclamations.)Elle a été faite par la suite... (Exclamations.)

Mesdames et Messieurs les députés, j'aimerais simplement attirer votre attention, si vous renvoyez cette pétition en commission - ce que vous pouvez faire, si ça vous fait plaisir - sur le fait que la commission des transports ne travaille manifestement pas très bien, car elle aurait déjà pu faire des propositions... (Exclamations. La présidente agite la cloche.)Pardon ! Je vous prie de m'excuser.

La présidente. Monsieur Deneys, un député peut en tout temps demander le renvoi en commission. Nous passons au vote.

Mis aux voix, le renvoi en commission recueille 35 oui, 35 non et 1 abstention.

La présidente. Je tranche en faveur du renvoi.

La pétition 1395-A est donc renvoyée à la commission des transports par 36 oui contre 35 non et 1 abstention.