République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 28 février 2003 à 14h
55e législature - 2e année - 5e session - 23e séance
PL 8850-A
Premier débat
Le président. Madame le rapporteur n'ayant rien à rajouter, je cède la parole à M. Carlo Sommaruga.
M. Carlo Sommaruga (S). Je n'entendais pas, tout à l'heure, reprendre la parole sur ce projet de loi. Les propos de M. Gros m'incitent cependant à la redemander.
Il est manifeste que le groupe de M. Gros place la propriété privée et l'intérêt individuel bien au-dessus de l'intérêt collectif et de la cohésion sociale. Nous pouvons le constater dans les différents projets de lois qui ont été déposés; nous aurons également l'occasion de le relever dans le cadre des IN 115 et 116.
Il est aujourd'hui inadmissible de s'opposer à ce que le Conseil d'Etat intervienne auprès de communes pour que celles-ci puissent garantir des logements à des loyers abordables à des communiers, qui connaissent des difficultés à se loger.
Il est inadmissible qu'un parti qui se targue de posséder une responsabilité au niveau du Conseil d'Etat prône une politique qui consiste à faciliter et à favoriser uniquement les intérêts particuliers, le profit et la spéculation !
M. Claude Blanc (PDC). Ce débat prend une tournure relativement désagréable. Je constate que MM. Sommaruga et Rodrik font la leçon à l'ensemble des groupes sous prétexte que deux communes au sein desquelles leur groupe n'est de loin pas majoritaire ne sont pas intervenues pour acheter des biens immobiliers.
Je tiens à vous signaler que la grande majorité des biens gérés par la fondation de valorisation se trouvent sur le territoire des deux plus grandes communes du canton à majorité de gauche. Or, je n'ai pas encore entendu dire qu'elles se soient souvent manifestées pour répondre aux voeux émis par les socialistes. Que ces derniers balaient donc devant leur porte avant de nous donner des leçons ! (Applaudissements.)
M. Albert Rodrik (S). A donneur de leçons, donneur de leçons et demi ! (L'orateur est interpellé par M. Blanc.)L'élégance de M. Blanc dans cette enceinte est connue de longue date, n'est-ce pas ?
Qu'ai-je dit ? J'ai dit que toutes les collectivités publiques - l'Etat, la Ville et les communes - avaient manifesté depuis plus de deux ans un certain désintérêt pour ces opérations. Je n'ai parlé ni d'étatisation, ni de procès fait à telle ou telle commune !
Soyez d'opinion divergente si vous le souhaitez, mais n'attaquez pas sans écouter et en déformant le propos d'autrui ! Non seulement ce procédé est un peu facile, mais c'est de la mauvaise foi !
Le président. Réservez toute votre énergie pour le débat de ce soir... M. Blanc souhaitant répliquer, je lui cède la parole.
M. Claude Blanc (PDC). Monsieur Rodrik, il est un peu facile de parler de mauvaise foi ! Vous ne pouvez guère parler de mauvaise foi quand j'affirme que la grande majorité des biens mis en vente par la fondation se trouvent dans des communes à majorité de gauche et que celles-ci ne se sont pas manifestées. Allez donc intervenir dans les conseils municipaux où vous êtes majoritaires avant de venir donner des leçons à ce Grand Conseil !
M. Albert Rodrik. La mauvaise foi n'était pas là !
Le président. La parole n'étant plus demandée, je mets aux voix ce projet de loi.
La loi 8850 (nouvel intitulé) est adoptée en trois débats, par article et dans son ensemble.