République et canton de Genève

Grand Conseil

Bilan de l'année présidentielle 2001-2002

Discours de M. Bernard Annen, président sortant

Le président. Madame la présidente du Conseil d'Etat - en attendant mieux: c'est en tout cas ce que je vous souhaite - Mesdames et Messieurs les conseillers d'Etat, Mesdames et Messieurs les députés, chers collègues, Mesdames et Messieurs,

Un an, déjà - pas pour tous, je sais ! Une année qui marque et que je ne suis pas près d'oublier... Une année difficile, riche en émotions déconcertantes pour ne pas dire déroutantes; une année étonnante pour ne pas dire détonante, et j'ose même dire «décoiffante».

Il y a un an, je m'adressais à vous en m'engageant de faire de mon mieux. Eh bien, Mesdames et Messieurs, pari gagné: j'ai fait de mon mieux !

Je dirai même, au-delà de mes espérances, en effet, car, en plus, j'ai battu un certain nombre de records; je retiens entre autres que:

- j'ai perdu 1 kg, alors que mes prédécesseurs masculins en ont pris huit, en moyenne;

- j'ai agendé 178 points à l'ordre du jour de la session des 24 et 25 janvier;

- j'ai été le premier président à voir contester, devant la Haute Cour, sa manière d'appliquer le règlement;

- j'aurais pu, d'après un juge, que, par courtoisie, je ne nommerai pas, être inculpé car l'un de nos collaborateurs a eu l'outrecuidance de le déranger en audience pour lui rappeler qu'il utilisait une salle du Grand Conseil, alors que celle-ci était en priorité à disposition des commissions parlementaires.

Mesdames et Messieurs, il est de tradition en fin d'année présidentielle de tirer un bilan des travaux de notre parlement. Le voici en substance :

- le nombre d'actes législatifs proposés a été de 753, alors qu'il y a dix ans nous en dénombrions moins de la moitié;

- nous avons tenu quatorze séances plénières dont deux supplémentaires ;

- nous avons introduit la procédure dite des «extraits». Son succès a été admis par tous, y compris par les plus récalcitrants au changement. Nous avons traité, par cette procédure, plus de 190 actes législatifs en six séances, du projet de loi à la pétition, sans atteinte, vous en conviendrez, à quelque principe démocratique que ce soit;

- les vingt-cinq commissions se sont réunies pas moins de 637 fois, comptabilisant près de 1400 heures de séances;

- cette année m'a donné l'occasion de présider les deux plus grandes cérémonies institutionnelles de notre canton: la prestation de serment du Conseil d'Etat et celle du pouvoir judiciaire.

Grâce à l'ensemble des partenaires à l'organisation, ces deux manifestations ont reçu le prix d'excellence. Et nous pouvons encore remercier toutes celles et tous ceux qui ont oeuvré à leur réussite.

Enorme travail pour notre parlement, vous en conviendrez; il n'est donc pas étonnant que chacun cherche à en améliorer le rythme. La difficulté réside dans le fait que chacun souhaiterait que le rythme s'accélère, lorsque l'opportunité politique le commande, et qu'il ralentisse, lorsque l'impératif politique l'ordonne. Seulement l'opportunité et l'impératif ne sont pas identiques pour tous et ne sont surtout pas ressentis au même moment. Ce qui est certain, c'est que, de la gauche à la droite de l'échiquier politique, ils sont souvent contradictoires.

«Notre parlement est aujourd'hui déphasé et le pouvoir semble se retirer de lui au profit du Conseil d'Etat aidé d'une administration importante. Ce Grand Conseil, Mesdames et Messieurs les députés, connaît des problèmes de fonctionnement. Il y a de toute évidence disproportion entre les tâches qui lui incombent et les moyens dont il dispose. On peut honnêtement se demander combien de temps l'augmentation continue de notre volume de travail pourra encore coexister avec un système de milice intégral et un service du Grand Conseil aussi peu fourni.»

Citation vieille de dix ans, mais brûlante d'actualité, prononcée par la présidente du Grand Conseil de l'époque, Mme Micheline Calmy-Rey.

Aujourd'hui, nous dénombrons le double d'actes législatifs qu'il y a dix ans et d'aucuns font la fine bouche, lorsqu'il s'agit de mettre en oeuvre l'aide aux députés. Wait and see...

Mesdames et Messieurs, comment, à l'heure du bilan, ne pas passer sous la loupe nos relations avec le Conseil d'Etat ? Je crois pouvoir prétendre qu'elles ont été globalement satisfaisantes, diplomatiquement franches, virtuellement récalcitrantes, quelquefois illusoires ou chimériques, mais toujours empreintes d'une courtoisie profonde et sincère.

Il est vrai qu'un conseiller d'Etat n'a que très peu de temps à consacrer aux événements mineurs. La question est de savoir, lorsque le député crée l'événement, dans quelle catégorie ce dernier sera versé.

La parano légendaire du député lui donne le sentiment de se mouvoir dans le domaine de l'accessoire.

Ne vous y trompez pas, Mesdames et Messieurs, ces images sont irréelles, mais empreintes - reconnaissez-le - d'un réalisme saisissant !

Il n'en reste pas moins que la critique, même si elle est aisée, peut être justifiée; ainsi, par exemple, lorsque notre service quémande quelques bureaux de plus, le conseiller d'Etat chargé du DAEL nous répond très justement qu'il n'entend rien entreprendre à l'Hôtel de Ville sans plan d'ensemble.

Nous respectons ce point de vue, pendant que son collègue termine allégrement, dans ce lieu historique, de gros travaux de transformations, qui ont manifestement été réalisés sans étude d'ensemble. Parfaite démonstration du «Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais» !

Fi de complaintes négatives, il est également valorisant d'être la cinquième roue du char. Là, je sais que le Conseil d'Etat estime que je dépasse les bornes, lui qui n'a de cesse de déclarer que le président du Grand Conseil est le premier citoyen du canton. Il le lui dit à lui, pas trop fort, ne prenant surtout pas le risque que cela soit entendu.

Allez, balivernes que tout cela ! Je ne pense, naturellement, pas un mot de ce que je viens de dire, mais j'ai quelques craintes que je sois le seul. Alors, consolez-vous, Mesdames et Messieurs les conseillers d'Etat, et comprenez que tout ce qui est exagéré peut être insignifiant !

Pas de réquisitoire sans plaidoyer, nos relations avec le Conseil d'Etat sont à qualifier de bonnes, voire d'excellentes.

J'ai eu l'avantage de travailler avec des amis, anciens députés eux-mêmes, mis à part Carlo Lamprecht, anciens députés avec lesquels j'ai usé mes fonds de pantalons et mes cordes vocales dans ce parlement depuis dix-sept ans.

C'est dire que le courant a bien passé sans courts-circuits, sans fusibles fondus. La confiance était spontanée, le respect naturel. Le plus significatif dans ces rapports était qu'ils n'avaient qu'un seul et unique objectif: l'intérêt général de notre Cité.

Dans un autre registre, nous devons également saluer l'initiative du Bureau sortant d'organiser une séance régulière avec le pouvoir judiciaire, réunissant notamment le Procureur général et le Collège des juridictions.

Quant à la chancellerie, administration efficace du Conseil d'Etat, elle brille à l'image de son chef, Robert Hensler, et de son adjoint, Claude Bonard. Est-ce à dire que le ciel de la collaboration avec notre Conseil a été sans nuages ? Je pencherai quand même pour quelques petits nuages d'altitude du style: «Ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi se négocie», ou «Touche pas à mon protocole», ou encore «Touche pas à mes locaux»; mais nos rapports avec la chancellerie, il faut le souligner, ont été empreints d'un souci commun et permanent de défendre l'intérêt de la collectivité.

Mesdames et Messieurs, lorsque j'aborde le sujet du service du Grand Conseil, je dois évoquer en priorité ses deux cheffes, deux f - tiens, mon ordinateur me souligne en rouge la faute d'orthographe... - nos deux chefs, disais-je, Maria Anna Hutter, notre sautier, patron de l'administration de notre parlement, et Milena Guglielmetti son adjointe.

Durant ma présidence, j'ai eu l'immense plaisir d'avoir à mes côtés une femme remarquable, Maria Anna Hutter, appelée également «le sautier» ou «la sautière». Navré, mais mon ordinateur n'accepte pas cette féminisation: il faut absolument que le Bureau de l'égalité finance la modification de notre programme Word, car il est très désagréable de se voir imposer des fautes d'orthographe ! En plus la confusion entraîne des quiproquos ingérables. Je vous laisse imaginer la crise, lorsque ma femme a appris que le sautier était une sautière... C'est seulement après d'âpres négociations que ma femme restait ma femme et que Maria Anna devenait ma nounou.

Mon problème n° 2 avec nos deux chefs, c'est le n° 2: Milena. Son nom de famille était pour moi un véritable calvaire à prononcer, sept consonnes pour seulement cinq voyelles... Cela devenait un cauchemar de présenter Milena Guglielmetti: j'ai mis des mois pour y arriver, et, encore, je dois le prononcer lentement pour le prononcer correctement, mais, dès aujourd'hui, hélas, je n'aurai plus, ou de moins en moins, l'occasion de le faire.

Trêve de plaisanterie, Maria Anna et Milena représentent tout ce qui est considéré comme parfait dans le fonctionnement de notre Conseil, et ce que vous pourriez estimer critiquable, j'en prends seul la responsabilité. Il en va ainsi du choix du restaurant à Annecy et c'est la vérité, pardon, Veyrat cité par Marcet, donc la véracité de l'UDC...

Pour vous convaincre de l'efficacité de nos deux nautonières, je ne citerai que quelques gros chantiers qu'elles ont pilotés et menés à terme, à notre entière satisfaction. Le vote électronique, le Mémorial sur Internet et l'ordre du jour par l'informatique, outils qui facilitent notre quotidien parlementaire. Alors, plutôt que de longs éloges, je vous prie de bien vouloir les applaudir. (Applaudissements.)

Chers collègues, le service du Grand Conseil doit-il encore longtemps être relégué au rang d'un service, alors qu'il est l'administration du pouvoir législatif, au même titre que la chancellerie est l'administration du pouvoir exécutif ? En évoquant le Parlement genevois, avec toute la puissance que représente le mot «parlement» face à la méconnaissance, hors de nos frontières, de la définition d'un Grand Conseil, force est de constater que l'emblème de notre pouvoir et l'enseigne de son administration sont ternes. Il s'agit, me semble-t-il, de lui redorer son blason de manière à reconquérir la reconnaissance légitime qui devrait être la sienne.

Ce ne sont pas les membres du Bureau qui me contrediront, eux qui m'ont épaulé durant cette année présidentielle. Je profite de les remercier chaleureusement, car ils ont oeuvré, certes sans se départir de leur sensibilité politique, en faveur du bon fonctionnement de notre Grand Conseil de manière collégiale et non partisane. Merci de ce soutien, sans lequel l'institution risquait de s'enliser dangereusement.

Mes remerciements s'adressent en premier lieu à Bernard Lescaze, président dans quelques minutes... (Exclamations.)Vous me cassez mon coup ! ...qui, s'il devait être une recette gastronomique, serait sans conteste «une soupe au lait». Plaisanterie mise à part, je te souhaite, cher Bernard, plein succès dans le cadre de cette haute fonction. Ensuite, à Jean-Claude Egger, vice-président, qui, s'il devait être un objet très apprécié des dames, serait sans conteste un miroir: «en silence, il réfléchit». Quant à André Reymond, s'il devait être une passion, il serait philosophie: «il ne cesse de s'interroger». Mes remerciements aux dames contestataires maintenant. Mireille Gossauer-Zurcher: si elle était un personnage de Bertolt Brecht, elle serait sans aucun doute Mère Courage. Mes deux autres contestataires, si elles devaient être un animal domestique, Morgane Gauthier serait maman poule, mère poule, peut-être, mais avec des dents. Quant à Jeannine de Haller, elle serait, me semble-t-il, un chat, non, un aristochat, pardon, une aristochatte ou une chienne, une chienne de garde naturellement.

Au terme de mes remerciements, je m'en voudrais d'oublier les chefs de groupe, pas toujours faciles à concilier, mais dont la courtoisie franche et directe, comme dit mon ami diplomate, était l'un des traits de caractère dominants.

Last but not least, merci à nos opérateurs: Yvan et Didier, à nos huissiers: Stéphane, Christian, Emile et Paul, à notre mémorialiste et nos rédacteurs, à nos secrétaires, bref, à tout le personnel du service.

Avant de conclure, j'aimerais souligner l'importance de la disponibilité qu'exige la fonction de président au détriment de sa famille et de son travail. C'est dire à quel point je suis reconnaissant à mes proches collaborateurs de leur dévouement, comme je suis reconnaissant à ma femme d'avoir accepté mes nombreuses absences, mes escapades à la bière blanche, mes rentrées tardives, quoique je ne sois pas sûr que de me voir rentrer tous les soirs soit aussi apprécié que je pourrais l'imaginer, car certaines habitudes se prennent vite, vous le savez bien...

En une année de présidence - et cela sera ma conclusion - bien des événements se déroulent avec plus ou moins de satisfaction, avec d'immenses joies ou d'intenses révoltes. En faisant un retour en arrière, j'aurais tendance à retenir les deux événements extrêmes auxquels je pourrais attribuer, pour l'un, le prix de «l'intelligent débile» et, pour l'autre, le prix du «débile intelligent». Alexandre Jollien, philosophe le dit: «Je suis un anormal, je l'ai senti. Le mouvement des yeux qui passe à l'examen chaque parcelle de mon être me l'apprend. Tel regard fixe le mien puis descend où se trouve la preuve qu'il recherche: «Il est handicapé», «Voici un débile.» Fin de citation.

Or, je lui décerne le prix de l'intelligence. J'y reviens immédiatement, car l'autre, l'imbécile, le normal, le Rambo balaise qui se croit à Dallas, qui écrase les pieds de tous ceux qui l'approchent, avec dans les yeux un plaisir sadique, avec pour seule justification un service de pseudo-garde rapprochée, lors du dernier Salon de l'automobile, est à mes yeux pas tout à fait débile mais presque, et ceux qui cautionnent ce comportement errent dans la disproportion. Alors l'anormal n'est pas nécessairement celui auquel l'on pense.

En effet, en écoutant Alexandre Jollien, lors des trente ans de l'Association Intégration pour tous, j'ai reçu et apprécié une énorme leçon d'humilité, de courage et d'abnégation. C'est pour cela qu'il restera gravé dans la mémoire de mon année présidentielle, riche en événements exceptionnels.

Alexandre Jollien, strangulé par son cordon ombilical à sa naissance, est handicapé. Son handicap se manifeste dans une démarche, une élocution et des gestes qui ne ressemblent pas à ceux des autres. Pas plus que son intelligence, d'ailleurs, ne ressemble à celle des autres: affûtée, pointue, vive, exercée, habile, et pour cause, elle soulève le moindre signe sous la pierre et décode le plus petit souffle de sens là où il se trouve. Ainsi le décrit Michel Onfray, écrivain et professeur de philosophie.

«Un métier d'homme», tel est le titre du dernier ouvrage d'Alexandre Jollien. Mais l'auteur précise avec habileté et humour: «Lorsque j'emploie le mot «homme», j'embrasse évidemment la femme.»

Permettez, Mesdames et Messieurs, la lecture de deux petits passages de son livre. Le premier rappelle l'importance de la volonté. Je cite: «La volonté maintient le cap, elle donne la force pour développer de nouvelles stratégies, bref, elle interdit d'abdiquer. Sans elle, ni combat ni victoire, l'affaire est entendue ! Pourtant, les difficultés ne disparaissent guère, loin s'en faut. Exigence redoutable, pénible routine, il faut lutter toujours.»

Le deuxième passage est en quelque sorte, pour M. Jollien, l'antidote, le voici : «Le tragique de l'existence rappelle qu'il faut célébrer les occasions de jubiler et de faire jubiler. Offrir la joie là où s'imposent d'aventure la pitié et la tristesse. Ultime audace, poursuit-il, le rire brise la routine et met à distance l'épreuve. La vie devient douce grâce à l'humour. Rire et combattre sauveraient nos vies. Et si les deux allaient de pair, s'ils ne pouvaient se passer l'un de l'autre ?» s'interroge-t-il.

Je suis convaincu que sa philosophie, celle du courage, de la volonté et de l'espoir, avec un humour omniprésent, n'est pas qu'autobiographique, mais qu'elle est universelle pour qui veut bien l'adopter.

Alors parmi tous les principes qui guident notre vie quotidienne privée, professionnelle ou politique, je souhaite que ceux évoqués par Alexandre Jollien occupent, pour nous tous, une place privilégiée.

Mesdames et Messieurs, chers collègues, au terme de mon mandat, je vous souhaite de persévérer dans vos combats de tous les instants quels qu'en soient les domaines mais je forme le voeu que vous puissiez préserver une plage de plaisir, que dis-je, une île de joie, car je suis convaincu que l'adversité est moins pénible sous un vent, un vent d'optimisme présageant le bel arc-en-ciel.

Alors merci à vous toutes et à vous tous, et surtout bon vent ! (Applaudissements.)

M. Christian Luscher (L). Mon Cher Bernard, c'est à moi qu'incombe la lourde tâche de graver ton épitaphe... Et comme j'ai le souvenir que tu as, par le passé, apprécié l'un de mes poèmes partiellement à toi consacré et dont le titre était: «Lorsque Moutinot bétonne, Bernard Annen»... (Rires.)...je t'ai préparé les quelques vers qui suivent, gages d'une reconnaissance du groupe libéral pour cette année que tu as passé à nous couper la parole ou, pire, à ne pas nous la donner du tout... (Rires.)

Le titre de ce poème est à lui seul tout un programme: «Bernard»... (Rires.)

Bernard,

C'est en alexandrins que je pleure ton départ...

Comme au basket, tu fus notre Pivot, Bernard...

Et de notre groupe, tu resteras l'étendard.

Jamais plus dans l'ombre, tu ne seras Tapie, Bernard... (Rires.)

Roi de Genève, tu n'as rien de l'hermite, Bernard !

Ton bon accent genevois, du style: «Dieu, c'est bonnard !»

Moins endormant que celui de Bertossa, Bernard,

Etait léger, aérien, comme Loiseau, Bernard,

D'ailleurs, avec ta coupe à la Lescaze, Bernard... (Rires.)

D'une sorte de gypaète tu Haller, Bernard.

C'est fini, tu es privé de ta vie de star,

Va, remonte sur ton vélo, comme Hinault, Bernard... (Rires.)

Cette présidence, en fait, n'était qu'un avatar,

Sois philosophe, comme Henri Lévy, Bernard,

Répète en espagnol: que sara, Sarah, Bernard... (Rires.)

Sache que jamais on ne va t'ou-Blier, Bernard,

C'est ému que le mot «merci» j'Annen, Bernard.

(Applaudissements.)

Le président. Je crois que certains n'ont pas compris tout de suite pour Sarah Bernhardt...