République et canton de Genève

Grand Conseil

M 1417-A
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la motion de Mmes et MM. Luc Barthassat, Christian Brunier, Régis De Battista, Jean-Claude Dessuet, Erica Deuber Ziegler, Alain Etienne, Magdalena Filipowski, Jean-Louis Mory, Geneviève Mottet-Durand, Walter Spinucci, Pierre-Louis Portier, Anita Frei, Morgane Gauthier, Yvonne Humbert concernant l'encouragement du ferroutage sur le tracé Vallorbe - Lausanne - Martigny - Brig - Simplon

Débat

M. Pierre-Louis Portier (PDC). Je remercie le Conseil d'Etat pour ce rapport, mais j'aimerais brièvement revenir sur ses explications concernant la deuxième invite, à savoir celle qui traite de l'adaptation des tunnels. On nous dit que le Conseil d'Etat en particulier, via la Conférence des transports publics de Suisse occidentale, entend continuer à s'engager. Nous en sommes évidemment très heureux. Mais j'aurais voulu savoir si le Conseil d'Etat était capable de nous dire à quelle échéance nous allions pouvoir adapter ces tunnels et si un planning était déjà établi. Ce serait un plus incontestable dans l'organisation générale du ferroutage en Suisse, qui nous est très cher.

M. Christian Grobet (AdG). Je remercie également le Conseil d'Etat de ce rapport qui donne une foule de renseignements précis, mais, et cela n'est cette fois-ci pas de sa faute, renseignements qui s'avèrent malheureusement très décourageants par rapport à l'objet en cause. Le Conseil fédéral a décidé de tout miser sur le Gothard et n'entend pas, en tout cas dans l'immédiat et on ne sait pas quand, d'où la question de M. Portier, faire quoi que ce soit concernant le ferroutage à travers la Suisse romande. Je trouve que cette réponse est extrêmement grave et que nous devons réfléchir, Mesdames et Messieurs les députés, pour déterminer comment la Suisse romande peut se mobiliser afin d'appuyer cette demande. Le ferroutage est quelque chose d'absolument fondamental pour réduire la pollution, améliorer la sécurité sur les routes, etc.

Alors, de deux choses l'une. Ou notre Grand Conseil s'adresse, ce qui est une possibilité, aux Grands Conseils des autres cantons romands pour entamer une démarche collective auprès de la Confédération, en utilisant peut-être notre droit d'initiative auprès de l'Assemblée fédérale, ou le Conseil d'Etat prend contact auprès des Conseils d'Etat de Suisse romande en suggérant de faire usage du droit d'initiative, ou une autre démarche est formulée sous une forme ou une autre auprès de l'Assemblée fédérale. Visiblement, on voit une fois de plus dans toutes ces affaires ferroviaires, ce qui ne nous étonne pas, que la Suisse allemande passe toujours d'abord. On l'a vu avec l'aéroport et dans toute la politique de transports. Si les Romands ne donnent pas de la voix, ils passent toujours derrière !

M. Claude Blanc (PDC). Le Conseil d'Etat fait allusion, à la fin de son rapport, à l'essentiel des discussions qu'il a eues jusqu'à présent en ce qui concerne le raccordement Eaux-Vives - La Praille. Je vais poser une question dont je devrais peut-être connaître la réponse, mais si vous voulez me rafraîchir la mémoire... Est-ce que les tunnels utilisés pour ce raccordement auront les dimensions nécessaires pour permettre le ferroutage ?

M. Sami Kanaan (S). Je serai bref. J'aimerais avant tout dire que nous souscrivons entièrement aux propos de nos préopinants en ce qui concerne la nécessité d'intensifier les efforts pour essayer de convaincre les CFF de faire leur travail dans ce domaine. Cela n'a pas été mentionné, mais je pense que c'est clair pour tout le monde.

Le ferroutage sur cet axe pourrait aussi nous aider à décharger le transport routier sous le tunnel du Mont-Blanc. Je crois que nous sommes tous d'accord là-dessus. C'est une des pistes certaines, claires et nettes permettant de diminuer le trafic des marchandises par le tunnel du Mont-Blanc. Nous ne pouvons donc qu'appuyer ce qui a déjà été dit concernant l'importance de ce dossier.

En ce qui concerne le lobbying fédéral, je pense qu'il y a des moyens à utiliser. Il est vrai que les CFF fournissent aussi, maintenant, un effort avec la Confédération. On ne peut donc pas dire qu'ils ne font rien pour la Suisse romande. Loin de là. Mais il est notoire que les cantons alémaniques sont simplement plus actifs. Pas parce qu'ils sont suisses-allemands, mais parce qu'ils sont plus actifs à Berne. C'est comme cela que l'on obtient des résultats !

M. Robert Cramer, conseiller d'Etat. Je n'ai pas grand-chose à ajouter à ce que vient de dire M. Grobet. Il faut effectivement se mobiliser pour défendre nos intérêts. C'est ce que nous faisons à travers cette communauté d'intérêts du Simplon. Vous savez que M. Béguelin est quelqu'un qui défend bien la cause des transports. C'est lui qui préside notre communauté d'intérêts. J'ai déjà eu l'occasion de participer à un certain nombre de rencontres des conseillers d'Etat des cantons réunis dans cette communauté. Nous nous efforçons de faire du travail de lobbying à Berne, mais c'est une tâche qui est difficile. Tous les appuis que nous pouvons avoir en ce sens sont, évidemment, extrêmement bienvenus.

Je prends également la parole pour répondre à la question précise qui a été posée par M. Blanc, qui ne porte à vrai dire pas tout à fait sur le Simplon, mais sur la liaison Cornavin - Eaux-Vives - Annemasse. Pour lui dire que le Conseil d'Etat a considéré que les tunnels, lorsqu'ils sont construits, le sont pour 100 ans. Il est donc essentiel de dimensionner ces tunnels pour tous les trafics. Il est certain que la destination sera vraisemblablement, dans un premier temps, dans une large mesure régionale et internationale. Mais nous avons voulu que les tunnels soient également dimensionnés pour le trafic des marchandises, ceci pour réserver l'avenir. Ceci dit, dans un premier temps, les quais de gare ne seront pas des quais de gare pour du trafic international, en tout cas pas partout, mais essentiellement en pensant à une desserte régionale. Cependant, les tunnels eux-mêmes, les ouvrages, sont conçus en préservant toutes les possibilités.

M. Christian Grobet (AdG). Très brièvement. M. Cramer a peut-être eu un moment d'inattention pendant que je faisais mon intervention. J'ai donc posé une question tout à fait précise à laquelle je ne vous demande pas de répondre immédiatement. J'ai bien compris que vous étiez actif et que la Communauté était active, mais ce n'est pas la même chose d'entreprendre une démarche par le biais de cette communauté, qui n'a pas, à proprement parler, de statut institutionnel, que d'entreprendre une démarche commune par le biais de tous les Conseils d'Etat romands. J'aimerais donc bien que vous en parliez à vos collègues et que vous regardiez si le Conseil d'Etat serait prêt à rédiger une lettre à l'intention du Conseil fédéral et de l'Assemblée fédérale, parce que cela ne suffit pas d'écrire au Conseil fédéral, et à demander aux autres Conseils d'Etat romands s'ils seraient d'accord de contresigner cette lettre.

A défaut, je suggèrerais personnellement de contacter d'autres chefs de groupe pour voir si l'on peut envisager une démarche au niveau du Grand Conseil, mais je pense que cela irait plus vite si c'était le Conseil d'Etat qui s'adressait aux autorités fédérales. Alors, êtes-vous d'accord d'envisager une telle hypothèse ? Je pense que cela pourrait se faire relativement rapidement. Tous les Conseils d'Etat romands écrivant à la fois au Conseil fédéral et à l'Assemblée fédérale, je pense que cela aurait peut-être plus de poids.

M. Pierre-Louis Portier (PDC). Peut-être me suis-je mal exprimé, mais je crois me souvenir avoir posé une question relativement précise quant à l'éventualité d'un agenda concernant l'adaptation de cette ligne. On ne m'a pas répondu. Je souhaiterais avoir une réponse à ce sujet.

Le Grand Conseil prend acte de ce rapport.