République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 24 janvier 2002 à 17h
55e législature - 1re année - 4e session - 15e séance
IU 1186
M. Sami Kanaan (S). Mon interpellation s'adresse au Conseil d'Etat et, plus spécifiquement, au DAEL. Au mois de décembre dernier, un accident a eu lieu à la sortie du cycle de Pinchat. Deux élèves ont été happés par un bus à la sortie des classes. L'un des deux élèves a été touché assez sévèrement.
La sécurité liée à l'école est certainement un enjeu complexe. Bien souvent la solution à ces problèmes implique de nombreux acteurs, ce qui ne facilite pas les choses.
Comme il n'y a pas de situation standard, il n'y a pas de solution standard. Néanmoins, il y a un souci de rechercher des solutions là où il y a un problème, d'autant plus que l'Etat de Genève se dirige aussi vers cette notion de vision zéro pour les accidents qui, comme vous le savez peut-être, nous vient de Scandinavie. Ce concept s'appuie sur le fait qu'il n'y a pas de raison d'admettre une fatalité dans le domaine des accidents du trafic et qu'il s'agit de refuser l'idée qu'il y ait forcément des victimes.
Malheureusement, en raison de l'augmentation ininterrompue du nombre de véhicules en circulation dans ce canton, de l'augmentation du trafic et de la mobilité, y compris sous forme de voitures privées, les risques d'accidents ne peuvent statistiquement qu'augmenter.
Nous souhaiterions savoir si, dans ce cas, il s'agit d'une exception, d'un problème non résolu, ou si, à l'heure actuelle, on peut considérer qu'il existe, dans ce canton, de nombreuses sorties d'école qui ne sont pas suffisamment sécurisées.
Y a-t-il de grandes différences dans l'attitude des communes, dans l'énergie qu'elles mettent à trouver des solutions, puisque c'est d'elles que devraient venir l'analyse et les demandes ? Que peut-on faire, le cas échéant, pour accélérer la recherche de solutions dans ces différents cas ? En effet, il y a une chose qui passe toujours très mal, c'est l'impression que différents services ou acteurs se renvoient la balle lorsqu'il s'agit de trouver une solution.
Le président. Je salue à la tribune du public la présence d'élèves du collège de Collex sous la conduite de M. Donati. (Applaudissements.)
M. Laurent Moutinot, conseiller d'Etat. Il va de soi qu'à titre préventif nous essayons de faire en sorte qu'à proximité des écoles, tout particulièrement, et sur la voie publique de manière générale, les risques soient les plus limités possibles.
En ce qui concerne la situation à Pinchat, il existe deux propositions : l'une consistant en une emprise sur les terrains privés de l'université, qui permettrait de riper légèrement l'arrêt, si vous me passez l'expression. L'autre consiste à déplacer cet arrêt dans le sens longitudinal.
Ces deux solutions ont des avantages et des inconvénients. A l'heure actuelle, elles sont à l'examen. L'une est rapide, l'autre est plus lente dans la réalisation. La question qui se pose est la suivante : faut-il laisser perdurer cette situation dangereuse jusqu'à trouver une meilleure solution, ou faut-il choisir la solution plus facile, mais moins satisfaisante ? Les discussions sont en cours entre la commune, les TPG et l'université.
Nous vouons, je le répète, nos meilleurs soins à la sécurité, mais il faut savoir que, suite à l'émotion engendrée par un accident, il arrive que nous recevions des propositions d'amélioration qui n'en sont pas. Elles sont illusoires ou trompeuses, ou elles recréent un danger ailleurs, comme celle consistant à déplacer un arrêt pour le mettre à proximité d'un virage. Il faut, dans ces affaires, veiller à la sécurité avec la plus grande attention possible, mais ne pas pour autant se laisser entraîner dans des propositions qui, malheureusement, ne résolvent pas le problème, voire l'aggravent.
Cette interpellation urgente est close.