République et canton de Genève

Grand Conseil

P 1185-A
20. Rapport de la commission des finances chargée d'étudier la pétition : Le vivarium ne doit être ni abandonné ni fermé (Elapsoïdea). ( -) P1185
Mémorial 1998 : Renvoi en commissions, 8, 694.
Rapport de Mme Salika Wenger (AG), commission des finances

Lors de sa séance du mercredi 15 septembre 1999, la Commission des finances a examiné la pétition 1185 demandant qu'une subvention annuelle de 150'000 F soit accordée au Vivarium Elapsoïda pour 1998.

Le 15 janvier 1998, la Commission avait déjà refusé de répondre favorablement à une demande similaire des pétitionnaires.

Un des arguments des pétitionnaires était de dire qu'il y avait un patrimoine intéressant dans le cadre du Vivarium. Il avait été question d'un accord éventuel avec le vivarium de Lausanne, et Mme Brunschwig Graf, lors de l'audition de son département, avait proposé de faire des démarches dans ce sens.

Une nouvelle audition des pétitionnaires est refusée par une majorité des commissaires.

Mis aux voix, le dépôt de la pétition 1185 sur le bureau du Grand Conseil est accepté par 10 OUI (1 AdG, 3 S, 1 Ve, 2 R, 1 DC, 2 L) et 3 abstentions (2 AdG, 1 Ve).

Au bénéfice de ces explications, la majorité de la Commission des finances vous recommande d'approuver ses conclusions.

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Débat

M. Christian Brunier (S). Nous avions décidé de classer cette pétition. Il y a néanmoins eu des faits nouveaux depuis. Je vous rappelle que les élus de la Ville, tous partis confondus, ont proposé en début de semaine d'envoyer un projet en commission pour financer partiellement ce vivarium. C'est quand même un élément important, d'autant plus que beaucoup de députés avaient de la peine à soutenir ce vivarium, estimant qu'il n'y avait pas de raison que ce ne soit que l'Etat qui le soutienne, tout en précisant qu'ils pourraient entrer en matière si une collectivité publique apportait un certain nombre de deniers.

Nous proposons donc un retour en commission pour réétudier la situation en tenant compte des nouveaux événements. Je rappelle qu'il y a aussi, au niveau du rapport, un sous-entendu comme quoi il y aurait eu des contacts entre la Fondation Viva, qui est le vivarium de Lausanne, et le vivarium de Genève et que ce dernier ne serait pas entré en matière à l'époque, ce que certains députés lui reprochaient. Or, j'ai là une lettre du vivarium de Lausanne précisant qu'il n'a eu aucune connaissance d'une démarche officielle de rapprochement de la Fondation Viva auprès d'Elapsoïdea. C'est aussi un élément nouveau. Je pense donc qu'il faut vraiment que l'on réétudie ce dossier en commission durant quelques heures. 

M. Claude Blanc (PDC). Lorsque M. Brunier parle, en ce qui concerne cette affaire-là, d'éléments nouveaux, je dirais plutôt que c'est de la préhistoire. Cela fait au moins dix ans... oh, même plus de dix ans, que ce vivarium existe. Je me souviens que les promoteurs avaient demandé, lorsqu'il a été créé, une subvention unique à l'Etat de Genève, une subvention à la commune de Meyrin, une subvention unique à la Ville de Genève, en assurant ces trois entités qu'il s'agissait d'une subvention de départ unique et qu'il n'y aurait plus besoin par la suite de recourir aux services de la collectivité. Mais, comme on aurait dû le prévoir, cela n'a pas suffi. Les dirigeants du vivarium sont dans l'incapacité de subvenir aux frais importants que celui-ci engendre. Je suppose que le bâtiment dans lequel il se trouve doit figurer dans les dossiers de la «fondation des casseroles» de la Banque cantonale... Il y a probablement un bon bout de temps qu'ils ne payent plus les intérêts. La Banque cantonale avait imprudemment financé la construction de ce machin pour près de deux millions de francs sauf erreur. Mais tout le monde sait que ce n'est pas viable.

Cela fait au moins trois ans - puisqu'on parle ici de 1998 - l'on nous avait assuré que les serpents ne pourraient pas survivre à l'hiver 98-99 si l'on n'agissait pas d'urgence. Or, trois hivers se sont déjà écoulés depuis. Je veux bien admettre que les hivers dont nous bénéficions ces dernières années sont relativement cléments, mais quand même ! Si l'on ne pouvait vraiment pas chauffer les locaux, il y a longtemps que les serpents devraient être morts. Il n'y aurait, dès lors, plus besoin de les subventionner !

Cette affaire-là est mal emmanchée depuis le début. On l'a déjà vue et revue. Que la Ville de Genève ait soudainement changé d'avis, c'est possible, mais je peux en tout cas vous assurer que la commune de Meyrin, elle, ne changera pas d'avis. Il faut une fois pour toutes mettre un terme à cette affaire et voter les conclusions de la commission. 

M. Bernard Lescaze (R). On pourrait dire que cette affaire est un nid de vipères ! Malheureusement, il y a des serpents plus rares et plus intéressants dans ce vivarium. C'est une longue histoire, mais je ne crois pas que le renvoi en commission serve beaucoup ce projet. La Ville de Genève a effectivement décidé une xième fois de le renvoyer en commission pour éventuellement - car je tiens tout de suite à doucher les enthousiasmes des uns et des autres - accepter d'acheter quelques billets d'entrée pour les écoles. La Ville de Genève a adopté une position claire, celle de cesser de subventionner ce que les communes pourraient subventionner, mais ne le font pas ou pas assez. Nous avons ainsi renoncé, malgré mon avis, à la subvention pour le Théâtre de Carouge. Ce n'est évidemment pas pour subventionner à présent le vivarium de Meyrin. La Ville de Genève aura donc malgré tout une position très réservée à ce sujet.

Il y a belle lurette que l'on a conseillé aux animateurs du vivarium de régler, avec leurs créanciers, le problème immobilier. Donner de l'argent à ce vivarium, c'est comme verser de l'argent dans le tonneau des Danaïdes. Tant que le problème financier de la propriété de leur immeuble, qui ne peut servir qu'à cela - il a été conçu comme vivarium et il est malheureusement, nous avions fait une enquête à l'époque, intransformable en une autre chose - tant que ce problème foncier, immobilier n'aura pas été résolu, il ne servirait à rien de verser de l'argent à ce sujet.

J'aurais envie de conclure comme Racine, mais plus personne ne le connaît... (Brouhaha.) ...« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » En tout cas, pas pour nous ! 

M. Albert Rodrik (S). Chez Athalie, on dit : « Et de David éteint, rallumez le flambeau » ! On ne peut continuer indéfiniment ! Mon groupe propose le renvoi à la commission des finances, mais si l'on veut peut-être un jour trouver une certaine solution à ce problème, il faudrait que le vivarium devienne la section herpétologique du Muséum d'histoire naturelle. Mais probablement que ni les exploitants du vivarium, ni les directions du Muséum d'histoire naturelle ne le souhaitent. Ceci dit, je jette cela dans la mêlée !

La présidente. La parole n'est plus demandée. Je mets aux voix la proposition de renvoi en commission.

Le résultat est douteux.

Il est procédé au vote par assis et levé.

L'adjoint du sautier compte les suffrages.

La proposition de renvoyer la pétition à la commission des finances est adoptée par 30 oui contre 28 non.