République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 5 avril 2001 à 17h
54e législature - 4e année - 7e session - 15e séance
IU 1059
M. Alain-Dominique Mauris (L). Ma seconde interpellation urgente s'adresse à M. Cramer et concerne la propreté de nos forêts. Le week-end dernier, avec la population de ma commune, nous avons entrepris le nettoyage de 80 hectares de forêt et nous avons ainsi ramassé plusieurs tonnes de déchets. Notre surprise fut grande face non seulement aux déchets, mais surtout aux décharges sauvages que nous avons rencontrées dans nos forêts.
L'origine de certaines de ces décharges a pu être assez facilement retrouvée, alors que pour d'autres ce fut beaucoup plus difficile. Nous avons été étonnés de constater que peu de chose, semble-t-il, a été entrepris pour éliminer ces décharges sauvages. Ne serait-il pas souhaitable d'encourager une politique systématique au niveau cantonal pour nettoyer nos forêts, voire même de sensibiliser l'ensemble des élèves du canton afin de les faire participer à ce genre de nettoyage ?
Je peux vous garantir que passer une demi-journée à ramasser les détritus des autres est suffisamment éducatif pour prendre conscience du respect que nous devons porter à nos espaces naturels. Merci, Monsieur Cramer, de nous dire ce que vous faites ou ce que vous allez entreprendre pour mettre un terme à ces trop nombreuses décharges sauvages qui s'étalent sur notre canton.
Réponse du Conseil d'Etat
M. Robert Cramer. Monsieur le député, je vous remercie de rappeler par votre interpellation le problème des décharges sauvages qui se constituent dans les forêts. A ce propos, on pourrait également citer les opérations de collecte des déchets au bord des cours d'eau, des ruisseaux, des étangs, qui montrent qu'il y a malheureusement trop de personnes qui, dans la nature, se comportent comme de purs consommateurs dans une rue marchande, si ce n'est que, dans une rue marchande, il y a des poubelles qui sont parfois utilisées, alors que dans la forêt elles n'existent pas.
Que faisons-nous ? D'abord, les gardes de l'environnement - mais vous savez qu'ils ne sont pas très nombreux - interviennent chaque fois qu'ils le peuvent. Ils interviennent, non seulement en faisant des observations aux promeneurs, mais aussi en participant eux-mêmes à des opérations de nettoyage.
Ensuite, le Grand Conseil a adopté, il y a environ deux ans, une nouvelle loi sur la gestion des déchets. Cette nouvelle loi donne un certain nombre d'instruments particuliers pour lutter contre les décharges sauvages, notamment par le biais de sanctions, mais aussi de ramassages. En outre, au niveau réglementaire, elle instaure une possibilité de collaboration avec les écoles.
La collaboration directe avec les écoles qui impliquerait que des fonctionnaires des services s'occupant de la nature et de l'environnement passent dans les écoles pour organiser des journées de ramassage, n'est pas envisageable, vous le savez bien. Les contenus des programmes pédagogiques et les activités scolaires relèvent exclusivement de l'ordre de l'enseignement et nous n'avons pas à nous en mêler.
En revanche, le règlement d'application de la loi sur la gestion des déchets prévoit que l'on s'efforce de sensibiliser les enseignants et de développer avec eux, pour autant qu'ils considèrent que cela s'inscrit dans leurs activités éducatives, un certain nombre d'actions, notamment des actions de sensibilisation dans le domaine des déchets.
C'est vous dire que, dans ce contexte, il y a probablement un certain nombre d'opérations que l'on pourrait mener ensemble. Pour ma part, je suis tout à fait attentif à votre suggestion que je vais transmettre au service concerné, de façon à l'inciter à prendre contact avec des enseignants et à essayer de monter des opérations du type de celle que vous suggérez.
Cette interpellation urgente est close.