République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 27 octobre 2000 à 17h
54e législature - 3e année - 11e session - 48e séance
IU 922
M. Guy-Olivier Segond, président du Conseil d'Etat. M. Visseur a interpellé le Conseil d'Etat sur la lutte contre le tabagisme de manière générale et, plus particulièrement, dans le cas d'application de l'université, tout spécialement dans le bâtiment d'Uni-Mail.
Comme M. le député Visseur le sait, la lutte contre le tabagisme est une des priorités du Conseil d'Etat dans le domaine de la santé. Cette décision a été prise au début des années 90. Elle a été concrétisée par la création du CIPRET et par la mise à disposition des moyens nécessaires pour mener une action efficace, sous la houlette dynamique du Dr Rielle.
Cette politique genevoise a été couronnée de succès. De manière rapide, on peut mentionner trois éléments qui appuient cette affirmation :
- d'abord l'OMS a primé, à trois reprises, la politique et les initiatives genevoises, notamment, celles du CIPRET;
- ensuite, dès 1998, le modèle du CIPRET a été repris dans la quasi-totalité des cantons romands;
- enfin, le concept «Etat sans fumée, mais pas sans fumeurs» a été repris par l'Office fédéral de la santé publique dans une approche nationale. Il est développé à ce jour, non seulement par la majorité des cantons, mais par plusieurs entreprises importantes du secteur privé.
Dans le cas particulier de l'université, M. le député Visseur sait certainement que la population estudiantine est diverse par son origine, qu'elle est aussi, en principe, jeune et qu'elle est assez rétive devant les interdictions, quelles qu'elles soient.
A Uni-Mail, la mise en oeuvre de la politique «Etat sans fumée, mais pas sans fumeurs» a été rendue particulièrement difficile, notamment en raison de la topographie des bâtiments et, plus particulièrement, de la présence de la rue centrale que vous connaissez bien, qui a rendu pratiquement impossible l'interdiction de fumer au rez-de-chaussée.
Pour inciter les étudiants à mieux utiliser les cendriers dans les espaces fumeurs - vous voyez qu'aucune préoccupation n'est étrangère au Conseil d'Etat ! - de nouveaux modèles, me dit-on, d'un volume plus massif, mais aussi d'une apparence plus ludique, sont mis en place dès aujourd'hui, vendredi 27 octobre. Vous êtes donc dans l'actualité la plus brûlante !
En ce qui concerne l'évaluation de cette politique, et notamment à l'université, il y a eu une première évaluation à laquelle l'université a procédé en décembre 1996 par l'intermédiaire de l'Institut de médecine sociale et préventive, dont les résultats ont été publiés - je les tiens à votre disposition, si cela vous intéresse.
Enfin, tout récemment, le DASS a mandaté le Centre d'écologie humaine de l'université de Genève pour faire un état de la situation dans les lieux publics genevois soumis au principe des « lieux publics sans fumée, mais pas sans fumeurs ».
Cette interpellation urgente est close.
Le président. Je profite de l'occasion du traitement de cet objet pour saluer, à la tribune, la présence du Dr Rielle, par ailleurs conseiller municipal à la Ville de Genève. (Applaudissements.)