République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 21 septembre 2000 à 17h
54e législature - 3e année - 10e session - 41e séance
RD 370
Le président. Mesdames et Messieurs les députés, nous avons reçu une lettre du 2 septembre 2000 de notre collègue M. Chaïm Nissim, qui nous informe de sa décision de démissionner de ses fonctions de député avec effet immédiat.
Je prie la secrétaire de donner lecture de ce courrier et je vous demande le plus grand silence.
Annexe lettre M. Nissim
(Bravos et vifs applaudissements.)
Le président. Il est pris acte de cette démission.
M. Chaïm Nissim a été élu député du parti des Verts de 1985 à 1989 et a siégé de nouveau parmi nous depuis 1993. Il a eu la charge de secrétaire du Bureau en 1996. Il a été président de la commission LCI en 1994.
M. Nissim est absent, mais nous lui avons écrit pour le remercier de son activité parlementaire durant ces onze années. Nous lui ferons parvenir le traditionnel stylo-souvenir, et lui souhaitons pleine réussite pour la suite de ses activités.
Mme Fabienne Bugnon (Ve). C'est à moi que le groupe des Verts a confié la lourde tâche de rendre le traditionnel hommage à notre collègue Chaïm Nissim, parce que nous avons partagé ces bancs près de douze ans, parce que notre amitié, même si elle a été malmenée parfois, date de près de vingt-cinq ans, l'époque où, pour nous, la politique se menait exclusivement dans la rue. Le combat contre les centrales nucléaires au sein du Comité contre Verbois nucléaire, l'ancêtre de Contratom, nous avait réunis.
Nous militions aussi déjà dans des groupes de quartier pour exiger la fermeture de certaines rues à la circulation. C'était, Monsieur le président, la rue Leschot qui vous est chère.
Et puis, avec la naissance du PEG, parti écologiste genevois, Chaïm s'est lancé dans la politique institutionnelle. C'était un soir de printemps 1985 et si je m'en souviens si bien, c'est que, lors de cette assemblée, ce jeune parti, dirigé alors par Laurent Rebeaud, cherchait des candidates pour déposer sa première liste au Grand Conseil. Chaïm Nissim n'hésita pas à dire qu'il avait deux copines écolos et qu'elles seraient sûrement d'accord d'être sur une liste... L'assemblée les accepta, et c'est ainsi que Sylvia Leuenberger et moi-même, sans le moindre assentiment de notre part, avons été candidates pour la première fois au Grand Conseil ! (Rires.)
L'ironie du sort a voulu qu'il m'ait fallu le premier départ de ce même Chaïm en cours de législature pour entrer à mon tour dans ce Grand Conseil. Je vous ai raconté cette anecdote pour vous dire, Mesdames et Messieurs, que Chaïm Nissim en douze ans de politique a finalement peu changé... (Rires.) Idéaliste : sûrement; imprévisible : toujours; ne supportant pas les alliances, au point de ne plus savoir si le combat était politique ou affectif...
Nous n'oublions toutefois pas que c'est grâce à sa compétence en informatique que ce parlement a évité bien des dépenses inutiles. De même, il nous a toujours rendus attentifs aux économies possibles en matière d'énergie, lors de la construction de ces bâtiments qu'il jugeait à raison toujours trop coûteux.
Comme il nous le dit en conclusion de sa lettre, il part persuadé d'avoir eu raison sur le fond, même s'il a pu mal évaluer certaines situations par excès d'émotivité et manque d'informations. Il part soulagé et en nous disant : «A bientôt !»...
Alors, finalement, Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, cet hommage n'est somme toute qu'un rapport intermédiaire, puisqu'il ne s'agit que de son troisième départ...
Je laisserai donc aux générations futures qui lui sont si chères le soin de préparer les prochains hommages, et je lui adresse, là-haut dans la tribune ou devant sa télévision, les salutations de ce parlement. (Bravos et applaudissements.)