République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 17 février 2000 à 17h
54e législature - 3e année - 5e session - 7e séance
IU 812 et objet(s) lié(s)
M. Luc Gilly (AdG). Ma deuxième interpellation urgente s'adresse à M. Guy-Olivier Segond et à Mme Brunschwig Graf, chargée du département des affaires militaires.
C'est aussi l'histoire d'un citoyen suisse, mais qui n'est pas ordinaire celui-ci, puisqu'il s'agit du président de la Confédération, le bien-nommé Adolf Ogi. C'est à propos, Madame Brunschwig Graf, des interventions qu'il a faites lundi dernier, au Club suisse de la presse à Genève. Mes questions sont les suivantes :
1. Quelle est la position du Conseil d'Etat par rapport aux menaces et au chantage adressés aux citoyennes et citoyens genevois par le conseiller fédéral Adolf Ogi, au sujet de la votation sur l'initiative populaire cantonale «Genève, République de paix» ? Comment le Conseil d'Etat entend-il empêcher la répétition de telles ingérences à l'avenir ?
2. Dans le cadre de l'an 2000, proclamé par l'Assemblée générale de l'ONU «Année internationale de la culture de la paix», et dans l'optique du renforcement, de la valorisation de la Genève internationale, le Conseil d'Etat ne pense-t-il pas que, plutôt que de soutenir la coopération militaire qui est de toute manière de la compétence de la Confédération, Genève jouerait un rôle beaucoup plus utile et remarqué en soutenant les efforts des Nations Unies et de l'UNESCO pour la promotion de la culture de la paix avec des moyens civils, tel que le propose l'initiative 109 ?
3. Madame Brunschwig Graf, cultivons la paix parce que l'an 2000 doit être un nouveau départ, l'occasion de transformer ensemble la culture de la guerre et de la violence en une culture de la paix et de la non-violence. Le Conseil d'Etat ne souscrirait-il pas à cet appel de l'UNESCO uniquement parce qu'il est partagé par le GSsA ?
4. Au sujet des menaces de M. Ogi, j'étais pour le moins perplexe quand j'ai entendu que ce dernier prétendait déplacer le Centre de déminage hors de Genève. Je signale à toutes les personnes ici présentes que si ce Centre de déminage existe, c'est bien parce qu'il est le fruit de la volonté de milliers de citoyens qui, de par le monde, se battent, se sont battus et se battent encore pour interdire la construction, l'usage des mines antipersonnel et la destruction de celles-ci. Alors, M. Ogi est très mal placé pour s'approprier cet objet. (Applaudissements.)