République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 17 février 2000 à 17h
54e législature - 3e année - 5e session - 7e séance
IU 809
M. Rémy Pagani (AdG). Mon interpellation s'adresse au Conseil d'Etat et pourrait s'intituler : «Le statut des saisonniers disparu, revient-il par la fenêtre ?».
Tout récemment, à la commission des travaux, j'ai attiré l'attention de mes collègues députés sur le fait que certains entrepreneurs, vu le redémarrage de la construction à Genève, essayaient de biaiser sur le contingent de travailleurs de la construction en allant piquer, si j'ose dire, sur le contingent des autres cantons.
Par ailleurs, dernièrement, j'ai appris que le statut de saisonnier faisait l'objet de discussions au sein du département concerné, qu'il était question de l'assouplir et, pire encore, d'introduire des statuts précaires, soit des autorisations de six mois. Je rappelle que, depuis des années, nous critiquons et dénonçons le statut de saisonnier qui n'offre pas la possibilité aux personnes venant travailler dans notre région de faire venir leur famille et de se loger dans des conditions décentes.
Je rends attentif le gouvernement qu'il existe un contingent de permis B encore disponible. Malheureusement, et c'est une injustice, il n'est pas disponible pour les travailleurs immigrés, puisque ces permis B sont utilisés pour les grandes entreprises et pour les hauts cadres. Politiquement, il y a là quelque chose à faire. Il faudrait notamment faire bénéficier les travailleurs du bâtiment, dits saisonniers, de ce contingent de permis B, au lieu de penser à mettre en place des autorisations de six mois, ce qui est pire encore que le statut de saisonnier. J'aimerais savoir quelle est la politique précise du gouvernement en ce domaine.