République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 17 février 2000 à 17h
54e législature - 3e année - 5e session - 7e séance
IU 804
Mme Caroline Dallèves-Romaneschi (Ve). Mon interpellation urgente s'adresse à Mme Brunschwig Graf, présidente du DIP.
Madame la présidente, lors de la séance de janvier, je vous interpellais sur la mixité dans les collèges et écoles de commerce. Aujourd'hui, c'est un sujet en corrélation, la formation des adultes, qui fera l'objet de mon interpellation.
En effet, dans les différents scénarii étudiés pour l'avenir des écoles André-Chavanne, Saint-Jean et Nicolas-Bouvier, il est proposé de transférer le CEDAR, le collège pour adultes, regroupé avec les cours pour adultes de l'école de culture générale, dans la quatrième tour de l'école André-Chavanne au Petit-Saconnex, dont apparemment on ne sait trop que faire.
Dès qu'ils ont eu connaissance du projet, les élèves du COPAD se sont vivement insurgés contre cette délocalisation. En effet, comment peut-on même imaginer d'obliger ces personnes qui, pour la plupart, ont un travail dans la journée, souvent au centre-ville ou parfois plus loin, à effectuer un tel déplacement ? Concilier activité professionnelle, obligations familiales et études exigeantes comme celles qui conduisent à l'obtention de la maturité est une énorme gageure et, d'ailleurs, ces difficultés conduisent beaucoup d'élèves à abandonner en cours de route.
Les cours commencent généralement à 17 h. Comme chacun peut bien l'imaginer, le temps imparti pour le trajet est compté. Or voilà qu'on voudrait leur demander d'effectuer, en plus, un trajet qui va leur prendre un temps non négligeable. Cela semble absurde, car c'est la mort programmée du COPAD.
Vous avez, il est vrai, répondu à ces élèves par une lettre arrivée juste avant la manifestation qu'ils avaient prévue. Cette lettre leur reproche, notamment, d'attacher de l'importance à, je cite, «des rumeurs et des bruits de couloir». Or, la direction générale du post-obligatoire a donné trois scénarii au COPAD. Le premier était le statu quo qui a été qualifié aussitôt d'irréalisable; les deux autres scénarii mettant tous deux la formation des adultes au Petit-Saconnex. Je me demande depuis quand les arguments de la DGPO peuvent être qualifiés de rumeurs ou de bruits de couloir.
Cette réponse, qui se veut rassurante mais qui contient de tels qualificatifs, m'inquiète. J'aimerais donc que vous nous donniez des informations plus précises à ce sujet. Restructurer, regrouper, rationaliser, pourquoi pas, dans l'absolu, mais lorsque ces regroupements mettent en danger des institutions indispensables, précieuses et, à ma connaissance, uniques en Suisse romande, il faut y mettre un frein.
Réponse du Conseil d'Etat
Mme Martine Brunschwig Graf. Dans ma lettre, je n'avais nullement l'intention d'émettre une accusation s'agissant des rumeurs et des bruits de couloir. Pour ma part, la seule connaissance que j'ai de ces propositions est due au fait que le directeur du collège André-Chavanne les avait faites à l'époque, tout comme pour le collège Sismondi, d'ailleurs.
J'ai posé la question pour vérifier ce qu'il en était de ces rumeurs, mais je n'en ai jamais parlé à personne. Toutefois, si cela fait office de scénario, j'en prends acte. En ce qui me concerne, vous savez que je n'ai pas retenu ces propositions et c'est pourquoi, ayant reçu une pétition le vendredi soir, j'ai répondu le lundi à midi directement aux étudiants pour les rassurer. Tel était bien l'objet de ma lettre.
D'ailleurs, si vous souhaitez dire les choses clairement, il vous faut lire toute la lettre et vous verrez que je dis qu'il n'est pas question de transférer les élèves à l'école André-Chavanne. Je rends hommage au travail difficile qui est le leur et aux conditions particulières dans lesquelles ils le font. Comme eux, j'estime qu'ils doivent rester au centre-ville et, comme eux, j'espère trouver un jour une solution encore meilleure que celle qu'ils connaissent aujourd'hui.
Vous avez cette lettre sous les yeux et vous pouvez confirmer que ce sont bien les propos que je tiens. Lorsque la présidente du département s'inscrit dans une telle perspective et l'écrit dans une lettre, c'est que ceci vaut décision. Cette décision est, je le répète, qu'il n'est pas question de transférer les élèves du COPAD à l'école André-Chavanne.
S'agissant de la quatrième tour André-Chavanne, nous aurons à en reparler. Mais durant ces dernières semaines, voire ces derniers mois, les discussions que nous ne pouvons pas nous empêcher d'avoir et, ensuite, de refléter auprès des directeurs ou de la direction générale n'ont pas valeur pour moi d'une quelconque décision de qui que ce soit. La seule décision valable est celle que je transmets en tant que mandataire, présidente du département de l'instruction publique. Je le répète une troisième et dernière fois : il n'est pas question de transférer le COPAD.
Cette interpellation urgente est close.