République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 18 novembre 1999 à 17h
54e législature - 3e année - 1re session - 52e séance
IU 749
M. Bernard Annen (L). Mon interpellation s'adresse à M. Ramseyer, président du département de justice et police.
J'ai lu avec intérêt - tout en saluant le départ de M. Dupraz venu uniquement pour développer son interpellation urgente... (Rires.) - le reportage de la «Tribune de Genève» du 8 novembre dernier, consacré à la transformation en zone piétonne de la rue du Rhône, ainsi que votre réponse qui a fait la Une de la Tribune des lecteurs. Je tiens à préciser d'emblée que je n'ai rien contre les zones piétonnes, bien au contraire.
De nombreux exemples en Europe nous révèlent l'importance sociale et économique des zones piétonnes au centre-ville. Mais ce qui m'inquiète dans cette affaire est l'absence de toute mesure d'accompagnement à la réalisation d'un tel projet. Les zones piétonnes auxquelles j'ai fait allusion tout à l'heure, et qui rencontrent un plein succès, sont toutes desservies par des parkings de proximité. Or il n'en est nulle part question dans le projet présenté par la «Tribune».
Créer une zone piétonne au centre-ville sans offrir de places de parking en suffisance dans les environs et, par conséquent, sans mettre en place des conditions d'accessibilité adéquates est tout simplement une aberration économique. Il est totalement illusoire de penser que les gens se déplaceront tous à pied ou en TPG, sans oublier les personnes âgées, d'une part, et les handicapés, d'autre part.
Pour mémoire, le parking du Mont-Blanc est déjà saturé, tout comme l'ensemble des parkings qui bordent l'hyper-centre. C'est la démonstration de besoins évidents de la population genevoise.
Monsieur le président, je suis particulièrement inquiet pour le commerce genevois. Le centre-ville est le plus grand centre commercial du bassin genevois. Il a un rôle économique et social qui n'est plus à démontrer. Celui-ci doit faire face à une concurrence acharnée, vous le savez, notamment venant des centres commerciaux, tant suisses que français, qui tous offrent des conditions d'accessibilité et un confort d'achat que le centre-ville n'a pas.
La création d'une zone piétonne à la rue du Rhône doit se faire en tenant compte des intérêts économiques en jeu. Les commerçants de ce centre-ville attendent de vous une position claire, nette et précise. Je dirai que cette conception doit être celle du Conseil d'Etat et je désire savoir quelles seront les mesures d'accompagnement que le Conseil d'Etat entend mettre en place s'il devait fermer la rue du Rhône.
Je désire également savoir comment le Conseil d'Etat entend prendre en compte l'intérêt des commerçants dans le cadre de ce projet. Enfin, et cela me paraît primordial, le Conseil d'Etat pense-t-il mettre en place une étude d'impact économique relative à ce projet, car il en va de l'avenir du commerce du centre-ville ?