République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 26 mars 1999 à 17h
54e législature - 2e année - 5e session - 12e séance
IU 647
M. Robert Cramer. Monsieur Beer, je réponds à votre deuxième intervention sur le thème des sangliers et me réjouis, d'ores et déjà, de la suivante, dont je pronostique qu'elle me sera adressée dans les trois premiers mois de l'an 2000 ! En effet, c'est toujours à l'époque où l'on fait le bilan des animaux tirés que M. Beer - grand chasseur devant l'Eternel et frustré du plaisir de la gâchette à Genève - s'inquiète de la façon dont on régule les sangliers à Genève !
Votre première question portait sur les accidents de la circulation causés par ces animaux.
Le mercredi 17 mars, un accident dû à la présence d'un sanglier s'est produit sur l'autoroute. La bête a pu être dégagée avec l'aide du service voirie et nettoiement du canton; section entretien de l'autoroute.
Le samedi 20 mars, dans le même secteur de l'autoroute de contournement, deux laies portantes ont été tuées. Suite à ce deuxième accident, le service des forêts et de la protection de la nature et du paysage ainsi que la gendarmerie ont constaté que le passage du gibier était possible en plusieurs endroits : en effet, la clôture de l'autoroute qui a été installée sur des remblais est devenue perméable du fait que les remblais se sont affaissés. Toutes les mesures, nous a-t-on assuré, seront prises par les services d'entretien pour que de pareils accidents ne se reproduisent plus. Par ailleurs, on constate qu'actuellement certains portails ne ferment pas correctement et des mesures seront prises pour y remédier.
Cela dit, il faudra bien un jour se poser les questions que l'on ne s'est pas posées au moment de la construction de l'autoroute de contournement, relatives à la gestion de la faune.
Par ailleurs, je relève que les sangliers ne se déplacent pas pour le plaisir de se promener sur l'autoroute ou de se faire écraser par les voitures. Le plus souvent, ces déplacements sont liés à la présence humaine. En effet, lorsqu'ils sont dérangés par le public - ou par des chiens en l'occurrence, au bois des Mouilles - ils ont l'instinct de fuir. J'annonce à cet égard qu'une véritable réflexion devra être menée - elle m'est demandée notamment par les agriculteurs - sur la question des chiens qui ne sont pas tenus en laisse.
En ce qui concerne votre seconde question, je suis en mesure de vous indiquer que, en 1998, septante-deux sangliers ont été tirés dans le canton, soit considérablement moins que les cent vingt bêtes tirées en 1997. Cela nous ramène au chiffre des bêtes tirées en 1995 et 1996. Je dois signaler qu'en 1998 les dégâts causés par les sangliers ont été moindres qu'en 1997, ce qui montre bien qu'une gestion adéquate de la faune permet de minimiser les dégâts et que cette gestion ne passe pas forcément par des abattages systématiques.
A ce sujet, la Chambre genevoise d'agriculture a envoyé un questionnaire à chacun de ses membres - en tout cinq cents - leur demandant ce qu'ils pensaient des dégâts causés aux cultures par la faune et de la gestion actuelle de la faune. Sur ces cinq cents questionnaires, seuls vingt sont revenus, soit 4% , ce qui dénote qu'au fond les agriculteurs ne sont pas si mécontents de la gestion de la faune à Genève. Les réponses à ces questionnaires contiennent néanmoins des suggestions précieuses, dont nous tiendrons compte.
Cette interpellation urgente est close.