République et canton de Genève

Grand Conseil

I 1991
19. Interpellation de M. Roger Beer : Autoroute de contournement : Où sont les beaux arbres ? ( )I1991

M. Roger Beer (R). Utilisant, comme de nombreux Genevois, très fréquemment notre magnifique et coûteuse autoroute de contournement, j'en admire régulièrement l'intégration paysagère. J'avoue également bien volontiers que, du point de vue de la protection de l'environnement, notre bijoux en béton est un modèle du genre.

En effet, même si d'importantes dépenses ont été effectuées pour intégrer les multiples radars, les nombreux panneaux indicateurs - qui aujourd'hui heureusement annoncent même les risques de gel - d'autres ouvrages, tels que tranchées couvertes, murs de protection, recouvrement artistique en catelles et j'en passe, ont tous contribué, bien sûr, à renchérir l'ouvrage, mais surtout à en faire un chef-d'oeuvre des années 90, adapté à une Genève ouverte et rattachée à l'Europe.

Alors pourquoi une interpellation sur l'autoroute ? Parce qu'à mon avis, malgré toutes ces louanges, tout n'est pas parfait et que j'ai un grand regret. Genève est la cité des parcs; cette particularité est même signalée sur l'un des nombreux panneaux vantant les différents mérites, notamment touristiques, de Genève.

Genève et ses parcs - vous le savez bien - présentent une collection d'arbres absolument extraordinaire. Un choix d'espèces qui à l'heure de la biodiversité végétale, tant vantée dans certains discours, nous place à l'avant-garde de cette préoccupation.

En fait, cette richesse permet de rappeler que ces magnifiques végétaux, respectés, centenaires et originaires du monde entier, ont été plantés par nos ancêtres bienveillants et visionnaires. Ce qu'ils ont fait, nous en sommes aujourd'hui fiers et reconnaissants.

En tant qu'utilisateur de l'autoroute, mais, c'est vrai, aussi en tant que responsable des parcs de la Ville, je ne comprends pas pourquoi, sur le tronçon de l'autoroute de contournement, les constructeurs, les différents paysagistes et les autres services compétents n'ont pas réussi à implanter un, deux ou trois arbres, dignes de la réputation botanique de Genève : ces beaux arbres se singulariseraient dans le paysage autoroutier en hommage à notre lignée de botanistes genevois qui sont indéniablement à l'origine de l'extraordinaire variété d'arbres que nous pouvons rencontrer à Genève.

Messieurs les conseillers d'Etat, parce que je pense que ma grave préoccupation concerne tant le département des travaux publics et de l'énergie que celui de l'intérieur et de l'environnement, j'espère que, malgré le discours des acharnés de la végétation indigène, vous pourrez faire étudier par vos services la possibilité de marquer déjà sur l'autoroute de contournement cette caractéristique fantastique qu'est la richesse du monde des arbres de Genève.

J'espère, Messieurs, que malgré l'ampleur du problème que je vous pose, vous trouverez une solution à la hauteur de Genève et de ses arbres.

M. Philippe Joye, conseiller d'Etat. Nous acceptons le principe des propositions émises dans l'interpellation de M. Beer. Si ce dernier veut bien nous la faire parvenir, afin que nous puissions avoir un entretien avec lui, le département de l'intérieur et celui des travaux publics.

Cette interpellation est close.

 

M. Claude Blanc (PDC). A ma connaissance, nous n'avons pas encore reçu le programme des séances du Grand Conseil pour l'an prochain. Il serait grand temps...

Des voix. Nous l'avons reçu !

Le président. Monsieur le député, ce programme vous a été distribué et si vous ne l'avez pas reçu, nous vous en enverrons une copie.

La séance est levée à 23 h 45.