République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 18 septembre 1997 à 17h
53e législature - 4e année - 9e session - 39e séance
IU 375
M. Roger Beer (R). Mon interpellation pourrait s'intituler ainsi : «A quelles conditions et selon quels principes l'université met-elle ses aulas à disposition ?». Cette interpellation concerne donc plus précisément la mise à disposition des salles de notre université pour des conférences, des assemblées ou toute autre manifestation.
Dans le courant du mois de juin, j'ai aperçu, à l'université et aux alentours, notamment dans le parc des Bastions, des affichettes annonçant une conférence d'introduction, le vendredi 27 juin 1997 à 20 h, à Uni II, de Mme Shri Mataji Nirmala Dehvi. L'entrée à cette conférence, qui se propose «d'éveiller notre dimension intérieure», était gratuite.
Mesdames et Messieurs les députés, à l'heure où une commission, mise sur pied par le conseiller d'Etat Ramseyer, chargé du département de justice et police et des transports, a rendu un rapport sur les dérives sectaires, nous sommes évidemment quelque peu sensibilisés à cette problématique.
Aussi, me suis-je renseigné sur cette «Shri Mataji Nirmala Dehvi» et son «Sahaja yoga», qui, entre nous, s'adresse à tous ceux qui «recherchent un équilibre dans leur vie». J'imagine donc, Mesdames et Messieurs les députés et chers collègues, que nous sommes tous concernés... En effet, qui ne recherche pas un tel équilibre !
Une voix. Moi !
M. Roger Beer. Oui, mais ça se voit ! (Rires.)
Après m'être renseigné, j'ai appris qu'en France Shri Mataji et ses adeptes avaient eu quelques démêlés avec la justice. Constatant que des enfants étaient envoyés dans une école au nord de l'Inde pour y être protégés du monde occidental, certains grands-parents - qui n'étaient pas d'accord avec cette pratique - ont saisi la justice française. Plus près de chez nous, à Tannay, Shri Mataji et son «église» - pour ne pas parler de «secte» - ont cherché à ouvrir une école destinée à l'éducation des enfants. Suite aux dérangements occasionnés par les incessantes séances nocturnes et bruyantes, les voisins ont déposé plainte, et cette école a été fermée.
Il me semble donc que ce groupe, à tendance sectaire, mérite quelque attention lors de ses interventions publiques.
Madame et Messieurs les conseillers d'Etat, je vous pose la question suivante : lors de l'attribution, voire de la location, des salles de l'université, les autorités compétentes se renseignent-elles sur le genre de manifestations qui s'y tiennent ?
La question subsidiaire concerne évidemment les conditions de location à ce genre de groupements, par ailleurs peu regardants sur les moyens financiers...