République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 19 janvier 1995 à 17h
53e législature - 2e année - 3e session - 2e séance
IU 64
Mme Martine Brunschwig Graf, conseillère d'Etat. Je vous rappelle le sujet de l'interpellation urgente de M. Vanek.
La Société pédagogique genevoise avait décrété le jeudi 15 décembre 1994 jour de récréation prolongée de 9 h 30 à 11 h. Tel était, en effet, le papillon distribué aux différentes écoles; du reste, le département de l'instruction publique a été prévenu par ce biais. C'est donc bien de récréation prolongée qu'il s'agit. M. Vanek me demandait si le droit de grève n'était plus respecté dans ce canton et si la lettre que la directrice de l'enseignement primaire avait adressée aux différents enseignants était soutenue par la présidente du département.
Non seulement je ne partage pas l'opinion de M. Vanek, mais je ne partage pas le même vocabulaire. En effet, il se trouve que la Société pédagogique genevoise a souhaité ne pas utiliser le mot «grève» qu'elle a remplacé par le mot «récréation prolongée». Elle a d'ailleurs beaucoup insisté pour que cette action ne soit pas interprétée comme une grève. Si cela avait été le cas nous aurions traité le problème comme tel et les choses auraient été claires, sans oublier les conséquences financières qui en découlent, bien entendu. Mais ce n'est pas le choix qui a été fait. Dès lors, nous nous trouvions dans un autre cas de figure. Il s'agissait de savoir comment on allait assumer les devoirs des enseignants en répartition d'enseignement, récréations, comme le prévoit le règlement de l'enseignement primaire. La directrice de l'enseignement primaire, avec ma bénédiction, s'est permis de rappeler aux enseignants quelles étaient leurs tâches et leurs devoirs, en ajoutant qu'elle ne doutait pas qu'ils en étaient parfaitement conscients.
Monsieur Vanek, le jour où je devrai faire face - ce que je ne souhaite pas - à une grève, je m'engage à la traiter comme telle avec les droits et devoirs qui y sont rattachés. En l'occurrence, il ne s'agissait pas d'une grève, et la société qui a lancé cette action ne souhaitait pas non plus qu'on l'interprète comme telle.
Cette interpellation urgente est close.