République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 13 octobre 2022 à 17h
2e législature - 5e année - 5e session - 28e séance
RD 1490
Le président. Mesdames et Messieurs, je vous informe que nous avons reçu la démission de Mme Sophie Desbiolles de son mandat de députée. Je prie M. Flury de bien vouloir nous lire sa lettre.
Le président. Merci, Monsieur. Il est pris acte de cette démission avec effet immédiat.
Entrée au Grand Conseil en 2020, Mme Sophie Desbiolles a siégé sur les bancs des Verts en qualité de députée suppléante puis, à partir de mai 2021, de députée titulaire.
Au cours de son mandat, elle a notamment participé aux travaux de la commission de l'enseignement, de l'éducation, de la culture et du sport, et à ceux de la commission judiciaire et de la police. En plénière, Mme Desbiolles est intervenue contre la criminalisation de la mendicité, mais aussi pour la protection du climat. Engagée pour la défense de la cause animale, elle a en outre adressé plusieurs questions urgentes écrites sur cette thématique à l'exécutif.
Nous formons nos voeux les meilleurs pour la suite de sa carrière et lui remettrons un stylo souvenir.
Je passe la parole à M. Didier Bonny.
M. Didier Bonny (Ve). Merci, Monsieur le président. Mesdames les députées, Messieurs les députés, j'ai fait la connaissance de Sophie en 2017 lors de la campagne pour les élections au Grand Conseil. Son intelligence, son humour décapant et parfois désespéré m'ont immédiatement conquis, et c'est donc avec un plaisir certain que je l'ai vue arriver au sein de la députation Verte le 30 octobre 2020.
Au cours de ses presque deux années de mandat, Sophie s'est exprimée à trois reprises en plénière. Les trois fois, ses interventions n'ont laissé personne indifférent, aussi bien sur le fond que sur la forme. Sophie ne quitte pas le Grand Conseil pour se consacrer à ses études de théâtre pour rien ! Pour lui rendre hommage, rien de mieux que de vous citer trois extraits de ses discours qui parlent d'eux-mêmes.
Le 2 septembre 2021, Sophie est intervenue dans le cadre de l'examen des comptes 2021 et de la politique publique «Formation». Extrait:
«Pour préparer mon discours, j'ai pris connaissance des documents utiles; c'est beau, ça parle de codes fonctionnels, tables de transcription, surcoûts, indices, efficience, taux de réussite, croissance, effectifs, résultats, valeurs cibles, bilan, conditions de financement, volume d'offre. Par contre, certains mots font cruellement défaut comme bonheur, épanouissement, plaisir, lieux de travail de qualité. Définitivement, je suis une idéaliste !» Fin de citation.
Sa deuxième prise de parole a eu lieu le 10 décembre 2021 à propos du PL 12862 - vous l'avez rappelé, Monsieur le président - visant à mettre un terme à la criminalisation de la mendicité et amnistier les victimes de cette disposition. Extrait - attention, ça dégomme:
«Rassurez-vous, Mesdames et Messieurs, ce matin, nul besoin de réfléchir à l'origine fondamentale de la précarité dans nos sociétés, à la question de savoir d'où elle vient et comment y remédier. Les travaux de la commission judiciaire ont tranché: on ne sait pas et on s'en fout ! Installez-vous bien, accrochez-vous, admirez l'outrecuidance de la proposition: vous n'avez pas d'argent, vous mendiez pour de l'argent, on vous punit de ne pas avoir d'argent en vous demandant de l'argent. C'est tout à fait grandiose !» Fin de citation.
Enfin, Sophie s'est exprimée le 8 avril 2022 au sujet de la motion 2572 sur la protection du Mur des Réformateurs. Extrait:
«Le GIEC - pour ceux qui dorment: le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat - nous alerte dans son dernier rapport sorti cette semaine: les émissions globales doivent être à leur maximum en 2025. Voilà, nous avons trois ans pour conserver un monde viable, trois ans pour changer de trajectoire, sortir des énergies fossiles, mener des transformations radicales - et non de pseudo mini mesurettes pour nous donner bonne conscience - et mettre en place une sobriété choisie et positive. Trois ans, ça veut dire qu'il faut commencer à s'exciter un petit peu. Mais je ne vous vois pas vraiment paniquer, alors j'ai comme l'impression de parler à un mur - celui des réformateurs ou pas, d'ailleurs.» Fin de citation.
Ton franc-parler et ton engagement pour défendre les valeurs Vertes, y compris les plus radicales qui poussent à se remettre en question, vont nous manquer, Sophie ! Merci. (Applaudissements.)