République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 9 décembre 2021 à 20h30
2e législature - 4e année - 6e session - 35e séance
P 2114-A
Débat
Le président. L'ordre du jour appelle la P 2114-A, que nous traiterons en catégorie II, trente minutes. Je passe la parole au rapporteur, M. Sylvain Thévoz.
M. Sylvain Thévoz (S), rapporteur. Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, cette pétition fait suite à la votation populaire de novembre 2019 dite du Pré-du-Stand, qui empêche le déplacement de l'académie du Servette FC et l'oblige à demeurer sur son site à Vernier, à Balexert, où ce Grand Conseil a voté la construction d'un cycle pour 95 millions, rendant donc la situation complexe. Avec vitesse, et peut-être précipitation, le Conseil d'Etat a identifié le parc des Evaux comme plan B pour l'académie du Servette FC afin que des terrains puissent y être établis dès 2021.
Les pétitionnaires sont membres d'un certain nombre d'associations; ils sont venus nous démontrer l'impact que pouvait avoir l'installation de cette académie sur le parc des Evaux. Il y avait M. Jean Hertzschuch de Sauvegarde Genève, l'Association pour la sauvegarde de Confignon, l'Association qualité de vie à Bernex-Confignon et l'Association Chavabien à Onex. La commission des pétitions a également auditionné la Fondation des Evaux, le magistrat, M. Apothéloz, ainsi que d'autres responsables d'offices cantonaux, notamment le chef de projet de l'OCBA - les bâtiments - et le directeur des constructions.
Il y a divers enjeux. Pour les pétitionnaires, l'enjeu est écologique, avec l'impact que l'aménagement de quatre terrains, dont trois en synthétique, pourrait générer sur le biotope local. De nouveaux mâts d'électricité pourraient endommager une zone de circulation pour la faune, ce qui suscite des inquiétudes quant à l'impact sur la petite faune et les animaux en général. Un abattage d'arbres a été annoncé; les chiffres ont fluctué tout au long des auditions et ils sont, à ce jour, à préciser - il serait bon de bénéficier d'un éclairage du Conseil d'Etat à ce sujet également.
Présidence de M. Diego Esteban, président
S'agissant du budget, il faut mentionner que le Grand Conseil ne sera pas appelé à en voter un en vue de cette installation non pérenne de l'académie - elle est censée y rester dix ans avant d'être déplacée dans un autre lieu. L'exécutif nous a parlé de 30 millions, qui seraient pris sur des enveloppes existantes de différents départements; cela pose quand même un problème de comptabilité, mais aussi en matière de débat démocratique. Les installations n'étant pas pérennes, il n'y a pas de possibilité de référendum, il n'y a pas de vote - dont acte. L'accord de mise à disposition a été signé en juin de cette année entre le Servette FC et la Fondation des Evaux, et donc le bateau, ou plutôt les terrains de foot, avancent. La majorité de la commission estime qu'il y a là matière à redire et que cette pétition, qui demande la préservation de ce poumon de verdure...
Le président. Vous passez sur le temps de votre groupe.
M. Sylvain Thévoz. ...a des arguments à faire valoir, que ce soit au niveau écologique et budgétaire - je l'ai dit -, mais également au niveau de la mobilité, avec le risque de drainer davantage de véhicules et de personnes sur ce lieu qui, est-il utile de le rappeler, est couru. Les Genevois l'aiment et le fréquentent: c'est aujourd'hui un lieu populaire, accessible et sans barrières.
Si on prend le projet tel qu'il est développé, ce sera un bâtiment de rez plus deux, d'une surface totale de 2951 mètres carrés pour 10 290 mètres cubes. Je vous fais rapidement le listing: ce ne sont pas moins de neuf bureaux - salle de conférence, analyse vidéo, salle de réunion, bureau administratif, bureau de direction, direction recrutement, foot communautaire, bureau d'entretien; il y a un fitness de 264 mètres carrés et un espace bains - bain froid, sauna, hammam; etc. Bref, on construit quelque chose aux standards de l'ASF, un bâtiment magnifique destiné a priori à ne pas durer, à être déplacé, tout ça pour plus de 30 millions et sans que la population puisse se prononcer.
Il nous semble, à la majorité, que ce n'est pas forcément la meilleure manière de faire. Une commune - Onex - a déjà annoncé des recours juridiques; des associations menacent de faire de même. Soutenir cette pétition permettra peut-être d'influencer le gouvernement et l'invitera à dialoguer afin de remanier ce projet pour éviter l'écueil des recours juridiques et ainsi pouvoir le réaliser au plus vite et de manière aussi écologique et démocratique que possible, de préférence aux Evaux.
Pour toutes ces raisons, nous vous invitons à renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat - non pour opposer sport et écologie, mais pour inviter fermement l'exécutif à revoir ses méthodes, certes dans l'urgence mais en évitant toutefois la précipitation.
M. Jean Batou (EAG). Très brièvement: si les auditions ont permis de répondre, il est vrai, à une partie des inquiétudes des pétitionnaires, nous avons observé un déficit évident de concertation et, souvent, un manque d'anticipation de la part des autorités, ce qui a conduit au développement d'un sentiment d'opacité quant aux décisions prises par les pouvoirs publics. Par conséquent, il n'est pas superflu d'appeler le gouvernement à prendre des engagements pour répondre à la demande essentielle des pétitionnaires, c'est-à-dire conserver véritablement aux Evaux leur statut de poumon de verdure dans une zone fortement urbanisée et densifiée. C'est la raison pour laquelle notre groupe se ralliera au renvoi de cette pétition au Conseil d'Etat. Merci.
Mme Adrienne Sordet (Ve). Mesdames les députées, Messieurs les députés, le groupe des Verts se rallie à la position du rapporteur et d'Ensemble à Gauche; il estime que de nombreux éléments portés à notre attention lors des auditions méritent d'être éclaircis et améliorés. D'abord, nous déplorons le manque de communication du Conseil d'Etat en amont vis-à-vis des communes, des associations et de la population directement concernée. Nous avons comme un sentiment de déjà-vu assez désagréable.
Outre le manque de transparence, le projet de mobilité ainsi que la préservation de la biodiversité ne semblent pas être ici une réelle priorité, alors même que le parc des Evaux a une vocation d'accueil pour tous et toutes, faune y comprise. Pourtant, ces aspects ne peuvent être bafoués puisqu'ils contribuent directement à l'acceptation ou non du projet par les partenaires et par la population. De plus, sport et environnement peuvent se conjuguer parfaitement, et c'est dans ce sens que nous invitons le Conseil d'Etat à revoir sa copie.
Ce qui est étonnant, c'est que l'on a entendu à de nombreuses reprises qu'il est urgent de reloger le Servette afin de pouvoir construire le cycle du Renard, mais les moyens pour que cela se passe vite et bien font défaut. Mesdames les députées, Messieurs les députés, l'urgence dans laquelle se trouve l'Etat ne justifie pas le projet provisoire qui nous est proposé - projet qui, vu la situation actuelle et les oppositions à venir, risque de prendre beaucoup plus de temps à se concrétiser que prévu. Dès lors, plutôt que de poursuivre cette piste bancale, le groupe des Verts renverra cette pétition au Conseil d'Etat et invite ce dernier à plancher sur un projet tangible. Je vous remercie.
Mme Danièle Magnin (MCG). Je voudrais apporter encore une petite information. D'après ce que je sais, l'autorisation de construire a été déposée et - selon ce que je crois me rappeler de ce dossier - les terrains ne seront pas sur le sol normal: ce seront des terrains de foot artificiels. Et pour un terrain de foot artificiel, il ne suffit pas de poser des rouleaux de matière verte: ça implique de bétonner, de préparer le sol en dessous pour que ce soit ferme, solide, etc., ce qui détruit toute la surface où sont ensuite construits les terrains de foot. C'est une chose qu'on ne nous a pas dite.
Apparemment, à la commission des pétitions, vous n'avez pas entendu l'entier de l'information puisque le rapporteur, M. Thévoz, a seulement mentionné les constructions. Mais il est aussi question de stationnement et du fait qu'on va couper un grand nombre d'arbres - et pas des petites tiges, que mon collègue Sormanni a l'habitude d'appeler des balais de cabinet. (Remarque.) Il corrige; c'est un autre mot, un peu moins délicat, mais ce n'est pas grave. (L'oratrice rit.) Je voulais donc simplement attirer votre attention sur l'impact écologique énorme sur la petite faune et la végétation, et sur le fait qu'il y aura, en plus des bâtiments, un socle bétonné pour les terrains eux-mêmes - c'est vraiment une très grande surface qui va être affectée.
Ensuite, je voudrais vous rappeler qu'au Bout-du-Monde, dans les années 70, on a détruit une grande partie de la végétation et supprimé la liberté de s'y promener, après que les moissons avaient été faites, à tous les gens qui aimaient se balader par là, pour mettre des terrains de foot ! Pour permettre à des équipes de onze personnes - fois deux - de s'ébattre quand elles en ont envie, quand elles en ont le temps, on a construit je ne sais combien de ces terrains de foot. Et en plus de les avoir construits et, je l'ai déjà dit, d'avoir bien sûr coupé la végétation, on a aussi tué tous les petits lapins parce qu'ils auraient pu faire des trous. Ça vous fait peut-être rigoler, mais j'allais me promener très régulièrement là-bas avec mon bon chien, un boxer, à qui j'avais appris à rester assis à côté de moi et à ne pas bouger pour voir les lapins sortir. Ces petits lapins sont sortis par centaines sur des camionnettes: ils avaient été massacrés. Quelque chose de ce type pourrait aussi arriver aux Evaux et, franchement, je n'en veux pas !
Le président. Merci, Madame la députée. Je vous recommande, à l'avenir, de ne pas parler trop près de votre micro, car cela engendre certains sons qui nuisent à la qualité de vos propos. Monsieur le député Pierre Nicollier, c'est à vous.
M. Pierre Nicollier (PLR). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, le PLR soutient le Servette FC et tout particulièrement son académie. Oui au Servette, non à des solutions confuses, obscures. Non au forcing du Conseil d'Etat, qui n'a pas pris la mesure du problème; il annonce consulter mais ne fait qu'écouter sans entendre. La gestion de ce dossier est catastrophique ! Nous avions un emplacement de qualité qui faisait partie d'un projet refusé dans les urnes en novembre 2019: le projet du Pré-du-Stand. Le modus operandi est bien connu: le peuple refuse, mais au lieu de comprendre le pourquoi du refus et d'essayer d'adapter le projet, de trouver un moyen, on enterre le tout et puis on propose une solution qui empêche le peuple de se prononcer: comme elle n'a pas de budget, cette solution ne peut pas être contestée - on ne peut pas consulter le peuple, il n'y a pas de contestation possible. C'est intéressant, tout va très bien. Eh bien en fait, non ! Tout ne va pas bien.
Imaginez-vous que les parents vont déposer leurs enfants au P+R de Bernex pour qu'ils prennent un bus qui les amènera au terrain d'entraînement, avec un sac de foot sur le dos ? Non ! Ils essaieront de déposer leurs enfants le plus près possible. Il y aura du trafic additionnel dans une zone qui n'est absolument pas en mesure de recevoir plus de voitures. Le Conseil d'Etat a-t-il déjà porté un sac avec un équipement de football ? On n'en a pas vraiment l'impression.
Est-ce que vous savez comment ce projet a été présenté ? Il a été présenté pendant une soirée et les dossiers étaient attachés aux tables ! Vous entendez bien: les dossiers étaient attachés aux tables ! La confiance règne ! La fondation a réussi à saucissonner le projet, avec trois demandes d'autorisations distinctes. La partie sensible, le bâtiment, se trouve comme par hasard sur le territoire de Confignon: comme il y aura peu de nuisances, la commune n'y est pas défavorable. De quoi la fondation a-t-elle si peur ? Qu'a-t-elle fait pour avoir tant à craindre ? Et qui va trinquer, au bout du compte ? Eh bien c'est l'académie du Servette: ce sont les jeunes, la relève de notre club phare.
Trouver une solution demande de prendre ce problème à bras-le-corps. Cela demande du courage et de la détermination. Peut-être le conseiller d'Etat concerné devrait-il aller de temps en temps aux Evaux pour comprendre la situation. (Le président agite la cloche pour indiquer qu'il reste trente secondes de temps de parole.) Nous aurions pu espérer, après plus de trois ans de législature, qu'il aurait compris l'importance d'une solution sérieuse, robuste. Une chose est sûre: il ne pourra pas mettre à son bilan l'identification de solutions pour l'académie du Servette - mais cela ne semble inquiéter personne. L'académie doit pouvoir poursuivre sa mission sociale et éducative auprès des jeunes footballeurs genevois.
Le président. Merci.
M. Pierre Nicollier. Le projet avance à vue, ce qui est catastrophique. Nous demandons donc le renvoi de cette pétition au Conseil d'Etat. Merci.
M. Souheil Sayegh (PDC). Chers collègues, hop Suisse ! Ici c'est Genève ! On ne peut pas vibrer pour une équipe nationale qui marque et se qualifie pour la coupe du monde et ne pas permettre à la relève d'être formée. Ces équipes de onze personnes font vibrer tout un pays, tout un canton, toute une ville et nous permettent de nous rassembler: souvenez-vous de la victoire contre la France ou encore de cette qualification pour la coupe du monde. Finalement, rien ne bouge ici, à Genève, malgré les nombreuses explications et garanties qui, contrairement à ce qui a été dit, ont été données aux usagers des Evaux.
Aujourd'hui, il faut savoir ce qu'on veut: s'occuper d'éducation - le cycle du Renard - et de formation - le Servette -, ou ni de l'un ni de l'autre. Et l'un ne va pas sans l'autre. Avec une conception de l'écologie qui implique qu'arracher une racine, couper une branche ou déplacer un arbre est interdit ou impossible, rien ne va bouger dans ce canton ! Après la patinoire qu'on fustige, voilà maintenant le foot qu'on shoote. Je pense qu'il suffirait d'éliminer la commission des sports de ce canton et comme ça, tout le monde serait tranquille !
Le rapporteur nous a détaillé le contenu du projet et peut-être sa labilité au bout de dix ans. Mais peut-être que dans dix ans, la population aux alentours des Evaux se sera approprié ces terrains nouvellement construits ! Peut-être qu'elle va s'approprier ce fitness ! Peut-être qu'elle va s'approprier ce centre thermal ! Pourquoi ne pas l'imaginer ou le penser ? La population de notre canton croît et peut-être que nous allons tous nous retrouver là-bas. Mais on ne met en avant que le Servette; et le cycle du Renard, qui en parle ? Comment formera-t-on les élèves de demain au vu du manque d'infrastructures ? C'est pourquoi le PDC vous demandera de déposer cette pétition sur le bureau du Grand Conseil. Je vous remercie. (Applaudissements.)
Une voix. Bravo !
M. Stéphane Florey (UDC). Nous l'avions dit depuis le début: le déménagement aux Evaux était la pire des solutions et elle est d'ores et déjà mort-née. Nous le savons aujourd'hui, il y a approximativement quatre-vingts oppositions; la commune d'Onex fait elle-même opposition à ce projet. Nous avions par ailleurs invité Mme Torracinta à déposer des demandes de crédits d'investissement pour pallier le manque de place dans les cycles d'orientation avec des pavillons provisoires - parce que c'est exactement ce qui va se passer à court terme: il va manquer des places, à s'entêter à mettre un cycle d'orientation là où c'était peut-être aussi le pire des endroits pour le faire, alors que des terrains pour des infrastructures publiques seraient disponibles à 500 mètres environ. Mais l'Etat préfère encore une fois ne pas construire des infrastructures publiques, mais transformer la zone pour du logement et pour y construire un centre de réfugiés.
C'est le serpent qui se mord la queue et aujourd'hui on marche sur la tête ! A vouloir faire un tour de passe-passe avec les terrains - je te prends et je te mets là - on tourne en rond, et c'est ce qui se passe actuellement avec l'académie: on tourne en rond. Mais c'est la faute à qui, finalement ? Au gouvernement qui s'entête à vouloir mettre les choses où la population n'en veut pas. La solution, Mesdames et Messieurs du Conseil d'Etat, vous l'avez: c'est la Crotte-au-Loup. Avec la motion qu'il vous a renvoyée le mois dernier, ce Grand Conseil vous demande d'axer maintenant des études sérieuses sur la Crotte-au-Loup et de booster le projet - d'abandonner un projet qui ne sert à rien et qui va coûter 30 millions à la population pour du vent. Ou alors il faut accepter le fait que non, construire à Balexert n'était vraiment pas la bonne solution, construire là où il y a des terrains disponibles, c'est-à-dire à Trembley, et financer plutôt la rénovation du site de Balexert...
Le président. Merci.
M. Stéphane Florey. ...pour y laisser l'académie. Mais à un moment, il faudra faire des choix - faites les bons choix ! Merci.
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole va à Mme la députée Nicole Valiquer Grecuccio pour une minute et quatre secondes.
Mme Nicole Valiquer Grecuccio (S). Merci, Monsieur le président. Je prends la parole pour vous dire que le groupe socialiste aura la liberté de vote sur cet objet. Je fais partie des socialistes qui continueront à défendre le projet de politique sportive, y compris la solution transitoire aux Evaux. Je pense que mon collègue PDC, M. Sayegh, a très bien expliqué les enjeux entre le cycle, le déménagement et la recherche de solutions transitoires. J'aimerais souligner, comme commissaire aux travaux, que les collaborateurs de l'OCBA n'ont pas ménagé leurs efforts pour trouver des sites de remplacement, et celui-là en est un. On ne peut donc absolument pas dire que les collaborateurs ou les départements concernés n'ont pas travaillé. En conséquence, je soutiens également le dépôt de cette pétition au nom de plusieurs socialistes. Merci.
Le président. Merci, Madame la députée. Je cède maintenant la parole pour cinquante-six secondes à M. le député Xavier Magnin.
M. Xavier Magnin (PDC), député suppléant. Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs, chers collègues, le sport genevois doit être défendu, l'académie du Servette doit être défendue. Vous savez que les conditions à Balexert sont actuellement parmi les pires de Suisse; pour avoir vu en particulier les autres centres, que ce soit ceux de Bâle, Lucerne, Saint-Gall, Young Boys, Sion ou Lugano, on est probablement dans ce qu'il y a de pire ! Or il est extrêmement important d'offrir une formation de qualité à de jeunes footballeurs - comme à tous les sportifs - et on ne doit pas tarder, sachant qu'il faut quitter Balexert rapidement. Donc dépôt !
Le président. Merci, Monsieur le député. Je passe encore la parole à M. le député Jean-Marc Guinchard pour vingt-deux secondes.
M. Jean-Marc Guinchard (PDC). Merci, Monsieur le président. Je voulais simplement rappeler deux choses: Kevin Mbabu, Denis Zakaria, Ulisses Garcia et Kastriot Imeri sont quatre joueurs de la Nati dont nous sommes fiers...
Le président. Merci.
M. Jean-Marc Guinchard. ...et ils sont tous passés par l'académie du Servette. Deuxièmement, j'aimerais...
Le président. C'est terminé, Monsieur le député.
M. Jean-Marc Guinchard. ...rassurer Mme Magnin: la pose d'un terrain synthétique...
Le président. Je vous remercie; vous êtes au bout de votre temps de parole.
M. Jean-Marc Guinchard. ...ne demande pas de bétonnage. Merci.
M. Thierry Apothéloz, conseiller d'Etat. Mesdames les députées, Messieurs les députés, vous avez fait, avec cette pétition, la très brillante démonstration, pour les classes de sciences politiques, du principe «y a qu'à, faut qu'on». Le peuple a décidé de ne pas aller de l'avant avec le projet du Pré-du-Stand; immédiatement, le Conseil d'Etat s'est mis au travail pour un plan B. Nous avions annoncé que c'était effectivement le meilleur plan que nous avions non seulement pour allier la question écologique avec la question sportive, mais aussi pour permettre aux élèves d'étudier dans les meilleures conditions possible - j'en ai entendu peu parmi vous évoquer la situation des élèves dans l'actuel cycle du Renard. Je n'ai pas encore entendu grand-monde dans cette enceinte parler de la situation des futurs élèves qui étudieront dans des conditions inacceptables, alors que celles et ceux qui se mobilisent pour l'égalité des chances doivent faire en sorte qu'on leur offre les conditions de travail qu'ils méritent.
Le Conseil d'Etat, ensuite de cette votation perdue, s'est mobilisé pour un plan B - nous savons très bien que plus on descend dans l'alphabet, moins les plans sont de qualité - et pour faire en sorte que le concept des Evaux puisse se concrétiser. Pourquoi avoir fait ce choix ? D'abord parce que d'un point de vue écologique, c'est un domaine qui dispose déjà de quatre terrains que nous transformerons en effet en synthétiques - d'ailleurs, Madame Magnin, les terrains naturels, comme les terrains synthétiques, ont une couche de base en béton pour stabiliser le sol. Utiliser du synthétique sur ces terrains, déjà existants aux Evaux, je le répète, offre la possibilité d'y faire jouer plus de sportives et de sportifs au lieu de recréer d'autres terrains pour accueillir des équipes.
Deuxième élément: nous nous sommes immédiatement mis en contact - contrairement à ce qui a été dit - avec les communes concernées, y compris celles qui sont membres du conseil de fondation des Evaux, puisque celui-ci en rassemble cinq. Les rencontres ont été nombreuses, soutenues, tendues, mais une solution a été trouvée et l'ensemble des questions a pu être réglé, notamment celles liées à la mobilité grâce au travail immense réalisé par le département des infrastructures pour nous permettre de gérer la mobilité aux abords de cet espace. Depuis plus de dix ans, la Ville d'Onex demande à ce que l'accès par la rue François-Chavaz soit restreint; avec le projet que nous développerons, nous pourrons répondre à cette demande - et pourtant, Onex s'oppose à cette proposition. La gestion de l'ensemble du périmètre, y compris la création d'une ligne de bus qui permette d'accéder aux Evaux, a effectivement été promise dans le cadre de la réalisation de ce projet. C'est encore une demande de la Ville d'Onex à laquelle nous répondons favorablement.
La pétition demande que les Evaux gardent leur statut de poumon de verdure. Nous faisons en sorte de répondre à cette revendication: le parc n'est en rien changé. Il garde son statut de parc de loisirs, de nature et de sport. La question écologique est largement traitée, des éclairages jusqu'à la constitution du terrain, des abattages d'arbres à leur remplacement. S'agissant de la suite des opérations, le gouvernement a en effet décidé de déposer les autorisations de construire suite à la signature d'une convention par le conseil de fondation des Evaux, ce qui nous permet d'aller de l'avant sur l'ensemble du dispositif.
Il n'y a pas de plan immédiat, Monsieur le député Florey, à la Crotte-au-Loup. Si vous estimez un seul instant que d'un coup de baguette magique, dans l'esprit «y a qu'à, faut qu'on», le projet de la Crotte-au-Loup pourrait se réaliser rapidement, la réponse est non ! Est-ce que les contacts ont déjà été pris avec la Ville d'Onex ? La réponse est oui ! (Remarque.) Avec la Ville de Vernier, merci. Mais cela nécessite du temps et nous nous sommes engagés, dans le cadre de la convention et entre collectivités publiques, à ce que ce projet des Evaux soit provisoire avant de construire un projet pérenne, car, au-delà de la question des élèves et du cadre nécessaire à leur formation, il y a aussi l'académie, à laquelle certains députés ont rendu hommage, ce dont je les remercie.
Fort de tous ces éléments, le Conseil d'Etat vous invite à déposer cette pétition sur le bureau du Grand Conseil et à faire en sorte que nous puissions encore compter sur vous pour la suite, car suite il y a: nous aurons à travailler à la réalisation des objectifs que nous nous sommes fixés et nous aurons également besoin de votre soutien à la Crotte-au-Loup. Je vous remercie de votre attention et de votre appui au dépôt de cette pétition.
Le président. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat. Mesdames et Messieurs, je vous invite à vous prononcer sur les conclusions de la commission, à savoir le renvoi de la pétition au Conseil d'Etat.
Mises aux voix, les conclusions de la commission des pétitions (renvoi de la pétition 2114 au Conseil d'Etat) sont adoptées par 63 oui contre 18 non et 4 abstentions.