République et canton de Genève

Grand Conseil

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M 2469-A
Rapport de la commission de la santé chargée d'étudier la proposition de motion de Mmes et MM. Patrick Saudan, Céline Zuber-Roy, Alexandre de Senarclens, Pierre Conne, Serge Hiltpold, Simone de Montmollin, Philippe Morel, Alexis Barbey, Nathalie Fontanet, Charles Selleger, Michel Ducret, Nathalie Hardyn, Jacques Béné, Nathalie Schneuwly, Raymond Wicky, Georges Vuillod, Jean Romain, Antoine Barde, Vincent Maitre, Jean-Luc Forni, Bertrand Buchs, François Lefort, Jean-Charles Rielle, Alberto Velasco, Nicole Valiquer Grecuccio, Marion Sobanek, Isabelle Brunier : Dépistage des maladies chroniques dans les pharmacies : des lieux idéaux pour agir ?

Débat

Le président. Nous passons à la M 2469-A. Le rapport est de M. Sylvain Thévoz. (Un instant s'écoule.) Monsieur Thévoz, prenez-vous la parole ? (Remarque de M. Sylvain Thévoz.) Alors je vous la donne.

M. Sylvain Thévoz (S), rapporteur. Merci, Monsieur le président. La commission de la santé a traité en six séances cette proposition de motion «Dépistage des maladies chroniques dans les pharmacies: des lieux idéaux pour agir ?». Ce texte envisageait de solliciter davantage les pharmaciens pour des tâches de santé publique, soit le dépistage de maladies chroniques de type diabète ou hypertension. En effet, au sein de la population, certaines personnes sont malades, mais l'ignorent. Elles n'ont pas de médecin traitant, et lorsqu'un problème plus aigu survient, elles se rendent directement aux urgences.

L'idée de la motion était la suivante: si, à un stade précoce, en procédant à quelques tests, on peut dépister une tension ou un taux de sucre trop élevés et ainsi conseiller d'aller voir un médecin de premier recours, tout le monde serait gagnant. La commission a validé ce principe. Elle s'accorde également sur la nécessaire valorisation du rôle des pharmaciens dans le dispositif de santé. Toutefois, la commission n'a pas souhaité valider la volonté de cette motion d'inviter le pharmacien à offrir des prestations supplémentaires pour une rémunération hypothétique. Cette motion donnait une responsabilité supplémentaire au pharmacien, mais sans financement assuré.

Cette proposition de motion avait été déposée en 2018. Beaucoup de choses ont changé depuis, notamment avec les propositions du conseiller fédéral Alain Berset. L'augmentation des compétences du pharmacien au niveau fédéral est désormais importante, s'agissant tant de la possibilité de délivrer des prescriptions médicales que des informations qu'il doit donner. Les pharmacies seront désormais de plus en plus intégrées dans le système de santé. Elles vont acquérir un rôle plus important. Il faut rappeler que le pharmacien dispose déjà d'une autonomie et il peut de lui-même estimer qu'une thématique nécessite d'être développée auprès de sa clientèle.

Retirer cette proposition de motion et venir avec un nouveau texte aurait été préférable au fait de déposer des amendements. Toutefois, le PLR a choisi de maintenir cette motion et d'arriver au dernier moment avec des amendements, qui ont été refusés. La majorité de la commission vous invite donc à rejeter cette motion, mais espère toutefois que les travaux qui sont compilés dans ce rapport ne seront pas inutiles. En effet, notre Grand Conseil vient de renvoyer en commission un projet de loi du Conseil d'Etat introduisant une exception à l'interdiction de la propharmacie, qui permettra aux médecins, oncologues et hémato-oncologues de remettre certains médicaments directement aux patients, et l'examen de ce projet de loi pourra peut-être s'appuyer sur cette motion, qui a permis de mieux comprendre le rôle et le travail essentiels des pharmaciens dans le réseau de santé actuel. Merci de votre attention.

Le président. Merci, Monsieur le rapporteur. La parole n'étant plus demandée, je soumets à l'approbation de votre assemblée la recommandation de la commission, à savoir le refus de cette motion. (Remarque.) Vous avez raison ! Mesdames et Messieurs les députés, je vous fais voter sur la prise en considération de cette motion, en rappelant que la proposition de la commission est le refus.

Mise aux voix, la proposition de motion 2469 est rejetée par 80 non contre 2 oui et 2 abstentions.