République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 18 octobre 2019 à 14h
2e législature - 2e année - 5e session - 24e séance
M 2520-A
Débat
Le président. Nous traitons l'objet suivant, soit la M 2520-A. Le rapport est de Mme Isabelle Pasquier, à qui je passe la parole.
Mme Isabelle Pasquier (Ve), rapporteuse. Merci, Monsieur le président. Mesdames les députées, Messieurs les députés, si je me permets de prendre la parole sur cette proposition de motion qui a été adoptée à l'unanimité de la commission le 20 juin dernier, c'est que l'enjeu, à savoir l'urgence climatique, est crucial. Intitulé «Une réponse politique à l'appel des jeunes pour sauver le climat !», le texte avait été déposé le 4 février par les Verts en écho à l'impressionnante mobilisation des jeunes. Il s'agissait de leur assurer que leurs inquiétudes et revendications seraient entendues et débattues. Ils étaient 4000 à Genève le 18 janvier, 38 000 dans toute la Suisse le 2 février. Le mouvement s'est poursuivi, puis a été largement soutenu et repris par la société civile, puisque 100 000 personnes étaient présentes sur la Place fédérale le 28 septembre.
Cet objet a été traité en priorité par la commission de l'environnement et de l'agriculture, laquelle a procédé à des auditions très intéressantes qui ont permis à ses membres de mener une réflexion quant à l'ampleur de la crise et aux solutions à apporter à l'échelle de notre canton. Nous sommes arrivés à un compromis qui, je l'espère, sera voté aujourd'hui.
Nous avons d'abord entendu les jeunes grévistes, représentés par trois membres du mouvement Climatestrike, qui nous ont expliqué manifester pour leur survie. «Nous sommes très anxieux et en colère par rapport à ce qui se passe actuellement», ont-ils déclaré. «Nous avons le sentiment de ne pas être entendus.» Ce n'est pas des générations futures qu'il est question à présent; ces militantes et militants ont conscience que la crise les concerne à l'échelle de leur existence. La crise écologique ne va pas survenir dans trente ans, c'est déjà une réalité. Et ils nous ont appelés à prendre nos responsabilités, ils ont exigé un état d'urgence contraignant, accompagné de mesures concrètes et de diminutions progressives, à prendre dès maintenant.
Un autre auditionné représentant le milieu associatif a souligné que nous vivions actuellement dans une société de surconsommation. Il faudrait trois planètes si toutes les habitantes et tous les habitants du monde consommaient comme les Suissesses et les Suisses. Selon lui, le dérèglement du système climatique nous rappelle avec force que notre mode de vie n'est ni durable ni viable. Les mises en garde des experts sont claires: il faut au plus vite revoir notre façon de vivre.
Nous avons également entendu le conseiller d'Etat et le responsable du service cantonal du développement durable qui nous ont rappelé les objectifs du plan climat cantonal et ont souligné que le canton de Genève avait été pionnier en la matière.
J'aimerais encore mentionner l'audition d'un professeur de l'EPFL qui a insisté sur la nécessité de changer de paradigme et de mettre en place des politiques publiques ambitieuses. Il a ajouté que, dès lors, la volonté politique serait cruciale, une volonté politique qui doit commencer par le consensus afin que les objectifs ne paraissent pas inatteignables.
Suite aux auditions et à la recherche d'une prise de conscience globale, nous nous sommes réunis au sein d'un sous-groupe de travail pour adapter la teneur de la proposition de motion et concevoir une version qui pourrait être soutenue par la majorité. Au terme des travaux, la commission a accepté à l'unanimité la motion telle qu'amendée, et nous vous invitons aujourd'hui à suivre vos représentantes et représentants, à présenter un front uni pour faire face aux défis majeurs que nous aurons à affronter en raison de l'urgence climatique.
Le texte demande d'abord - je serai brève, Monsieur le président - de déclarer l'urgence climatique, ensuite de compléter le plan climat cantonal en fixant un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 60% d'ici 2030 afin d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050 au plus tard, enfin d'associer les jeunes mobilisés, les acteurs économiques et les associations à cette fin. Elle précise encore d'autres points à renforcer dans le plan climat cantonal.
Pour conclure, le Conseil d'Etat a indiqué qu'il «est prêt à aller plus loin que le programme de mesures qui existe aujourd'hui, mais que la question qui se pose est quand même celle de savoir jusqu'où le parlement [sera] prêt à aller en termes de modifications législatives, d'investissements financiers et d'actions de l'appareil public pour aller plus loin». J'espère que le consensus que nous avons élaboré face à l'urgence climatique dénoncée par la rue se traduira, le moment venu, en propositions concrètes et en votes engagés afin de respecter les objectifs que nous allons fixer maintenant. Je vous remercie. (Applaudissements.)
Le président. Merci. Je laisse la parole au député Jean Rossiaud. (Brouhaha.)
M. Jean Rossiaud (Ve). Merci, Monsieur le président... (Brouhaha. L'orateur attend que le silence se rétablisse.) Mon chronomètre tourne...
Le président. Oui, je vais arranger ça... Voilà !
M. Jean Rossiaud. Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, en tant que premier signataire de cette proposition de motion, j'aimerais ajouter quelques éléments. D'abord, il me faut remercier la commission de l'environnement et de l'agriculture d'avoir travaillé aussi rapidement. En effet, il est rare qu'un objet ressorte si vite de commission, surtout avec une unanimité.
Naturellement, cette question intéresse tout le monde: elle intéresse les générations futures, quel que soit le parti qui les représente, elle intéresse les générations d'aujourd'hui, celles qui souffrent déjà du réchauffement climatique... (Brouhaha. L'orateur se tourne vers MM. Thomas Wenger et Sylvain Thévoz qui discutent derrière lui.) Ça va, les gars, là ?
M. Thomas Wenger. Ouais, ça va !
M. Sylvain Thévoz. Ça va bien, merci !
M. Jean Rossiaud. Ce qu'il m'importe de souligner, c'est que la commission a modifié les termes de «crise écologique majeure» proposés dans le texte initial. Il s'agissait de prendre acte du fait que nous vivons déjà une catastrophe climatique qui implique de prendre des mesures extrêmement fortes. Malheureusement, les commissaires ont préféré opter pour l'expression un peu tarte à la crème d'«urgence climatique», et je voudrais attirer votre attention sur le fait que cette dénomination porte un double risque. (Brouhaha. L'orateur attend que le silence se rétablisse.)
Le premier risque, c'est qu'on se gargarise de cette «urgence climatique», mais qu'au fond, ça ne change absolument rien aux pratiques politiques. J'avoue qu'il s'agit de mon principal souci, notamment au regard des prochaines discussions budgétaires. Je ne crois pas qu'on soit en train de poser les bases d'un changement de paradigme, on se contente de reprendre le même type de mesures en faisant du «business as usual».
Le deuxième risque, c'est qu'on ne prenne pas la mesure de la catastrophe: on a l'impression que c'est pour demain, pour après-demain. Or c'est une erreur fondamentale, parce qu'alors on continue à développer le même système qu'aujourd'hui en pensant que tout ira bien si on prend de petites mesures, des mesurettes. Le plan climat cantonal doit être revu, ainsi que le Conseil d'Etat - du moins le conseiller d'Etat Hodgers - nous l'a promis. Nous espérons des améliorations sur deux axes. D'une part, nous estimons qu'un budget d'investissement extrêmement conséquent est nécessaire. Il faut un «New Deal» pour le climat, il faut un «Green New Deal», ce qui signifie des milliards à investir en faveur de l'écologie. C'est très important, parce qu'en investissant dans des politiques vertes, on investit dans les petites et moyennes entreprises, on investit dans l'économie genevoise... (Brouhaha.)
Mme Alessandra Oriolo. Chut !
M. Jean Rossiaud. ...on investit dans le futur de notre société.
D'autre part, nous voulons que la manière dont on conçoit le budget soit entièrement repensée. Si vous imaginez qu'il suffit de reprendre le budget d'une année à l'autre et d'en répéter les politiques publiques en les amendant légèrement, peut-être en augmentant un petit peu l'enveloppe dévolue aux transports ou à l'environnement, vous vous trompez. Il faut revoir le budget, mettre en place un écobudget qui prenne en compte les ressources naturelles, la biodiversité, la qualité de l'air, de l'eau, des sols... (Brouhaha.)
Voyez-vous, Mesdames et Messieurs, en vous entendant discuter tranquillement pendant que je parle, j'ai le sentiment que vous n'écoutez rien et que ça ne risque pas de changer. En fait, vous êtes dans une posture politique... Monsieur Maitre, par exemple, vous êtes dans une posture politique...
M. Vincent Maitre. Vous êtes au courant qu'on est tous d'accord avec vous ?
Une voix. Monsieur le président, on est aux extraits !
Le président. S'il vous plaît ! Continuez, Monsieur Rossiaud.
M. Jean Rossiaud. Non, on n'est pas tout à fait d'accord - vous transmettrez à M. Maitre, Monsieur le président - parce que vous allez continuer à mener les mêmes politiques en nous faisant croire que vous le faites au nom du développement durable et du réchauffement climatique. Pareil pour M. de Sainte Marie ! Vous êtes exactement dans la même ligne... (Exclamations. Applaudissements. Brouhaha. Le président agite la cloche.) Vous transmettrez, Monsieur le président ! Vous transmettrez !
Le président. Monsieur Rossiaud, s'il vous plaît !
M. Jean Rossiaud. Ce que j'aimerais simplement dire...
Le président. Monsieur Rossiaud, si vous avez des remarques à émettre...
M. Jean Rossiaud. Ce que j'aimerais dire...
Le président. Monsieur Rossiaud !
M. Jean Rossiaud. ...c'est que nous resterons attentifs...
Le président. Monsieur Rossiaud !
Une voix. Renvoi du budget !
Le président. Monsieur Rossiaud, si vous avez des remarques à émettre, adressez-les-moi, mais n'interpellez pas les personnes directement, qu'on soit bien d'accord.
M. Jean Rossiaud. Je suis désolé, Monsieur le président, je ne le ferai plus. Alors maintenant, ce que j'aimerais dire... Bon, vous transmettrez aux personnes qui se reconnaîtront dans mes propos...
Une voix. On est aux extraits !
M. Jean Rossiaud. Je dois me laisser interrompre ou je peux poursuivre ?
Une voix. Allez, quoi !
M. Jean Rossiaud. J'ai bientôt terminé. Ce que je voulais dire, c'est que nous ne sommes pas dupes des gens qui se gargarisent des expressions «réchauffement climatique», «crise environnementale» ou «urgence écologique» en continuant à agir comme ils l'ont toujours fait. Ceux qui prétendent qu'ils s'en préoccupent mais ne veulent pas changer structurellement les bases de notre société commettent une erreur monumentale et nous entraînent droit dans le mur. Tout à l'heure, Mme Meissner disait - vous transmettrez, Monsieur le président ! - qu'il est minuit moins une; je partage ce point de vue, et il est temps d'en prendre acte. Voilà, merci pour votre écoute attentive. (Applaudissements.)
Le président. Je vous remercie. Il y a encore six demandes de parole... (Protestations.)
Une voix. C'est les extraits !
Le président. Je rappelle que nous sommes toujours aux extraits et que cette motion a été votée à l'unanimité de la commission; c'est vous que ça regarde, hein ! (Applaudissements.) La parole est à Mme la députée Marion Sobanek.
Mme Marion Sobanek (S). Merci, Monsieur le président. Je voulais juste remercier la commission d'avoir voté cette proposition de motion à l'unanimité, car s'il est minuit moins une, un tel unisson est porteur d'espoir, l'espoir que ce parlement trouvera des solutions réellement à la hauteur de ce qu'il faut mettre en oeuvre. Pour ma part, je souhaiterais surtout de larges actions d'information au sein de la population, y compris auprès des jeunes, pour que chacun puisse un jour accepter, comme on le fait peut-être en Californie ou ailleurs, des mesures nécessaires qui semblaient de prime abord difficiles à appliquer. Voilà, je vous remercie... Ah, et ce que j'aimerais encore dire, c'est que ce n'est pas en nous divisant que nous allons régler les problèmes; nous devons plutôt nous écouter et travailler ensemble, ce que je vous souhaite pour la suite. Merci. (Applaudissements.)
M. Jean Burgermeister (EAG). Je serai très bref, Monsieur le président, parce que nous sommes aux extraits et que j'ai l'habitude d'être très bref...
Une voix. Menteur !
M. Jean Burgermeister. Comment ça, menteur ? (L'orateur rit.) D'abord, l'unanimité de la commission ne préjuge rien de ce que le gouvernement mettra effectivement en place ou de ce que ce parlement est prêt à voter pour le climat, mais montre une chose, c'est que plus personne aujourd'hui n'ose remettre frontalement en question la gravité de la crise écologique et la nécessité de prendre des mesures fortes. C'est le signe que la mobilisation paie, ce sont les jeunes qui ont opéré ce changement de climat politique, bien qu'ils n'aient pour l'instant pas obtenu de véritable évolution dans les pratiques.
Au-delà des grandes déclarations de cette proposition de motion, que nous soutenons évidemment - nous avons oeuvré à la faire passer en commission - nous nous interrogeons quant à la mise en pratique d'une véritable transition environnementale qui réponde aux objectifs fixés. On ne voit rien dans le budget 2020 - je ne suis pas le seul à le dire - qui signalerait ne serait-ce que l'ébauche d'une telle transformation - nous nous attendions d'ailleurs à voter une urgence là-dessus hier.
On ne voit rien non plus dans le plan financier quadriennal à ce sujet, et donc nous sommes inquiets, nous craignons que le Conseil d'Etat mise sur le fait que ce ne sont que de belles paroles. De fait, c'est sans doute le cas, dans la mesure où une grande majorité de cette assemblée refuse d'aller plus loin, rejette systématiquement les mesures nécessaires dès lors qu'elles coûtent un peu d'argent - et là, j'interpelle aussi une partie des Verts.
Il se trouve que la transition coûte cher, il faudra voter des mesures onéreuses. Cela signifie aussi trouver de nouvelles recettes, et on ne peut pas le faire en multipliant des taxes socialement injustes, il faut prendre en compte le fait que les responsabilités face à la dégradation du climat ne sont pas également réparties au sein de la société. En effet, certains groupes financiers et industriels ont dégagé de gigantesques bénéfices sur le dos de l'environnement en saccageant la planète. Voilà où il faut aller chercher l'argent pour financer une transition écologique ambitieuse.
Mesdames et Messieurs, je vous ai dit en préambule que je serais bref. Je conclurai en disant qu'il est temps désormais de passer des paroles aux actes et j'attends que cette unanimité se concrétise avec des mesures fortes; je vous annonce d'ores et déjà que nous serons obligés d'aller à l'encontre de certains intérêts économiques. Merci. (Applaudissements.)
M. Marc Fuhrmann (UDC). Mesdames et Messieurs les députés, je pensais que nous étions à la séance des extraits, là où règne une certaine cohérence d'opinion, mais au vu de ce que j'ai entendu ici, je me dois d'intervenir. Un excellent argument a été avancé, à savoir que si le monde entier vivait comme les Suisses, l'équivalent de trois planètes serait nécessaire, ce qui n'est évidemment pas possible.
Mais alors je demande ceci à la majorité de cet hémicycle: pourquoi voulez-vous faire venir cent mille habitants supplémentaires à Genève... (Exclamations.) ...et un million de plus en Suisse ? Vous imaginez bien, sur un territoire aussi petit, la pollution que cela va occasionner ! C'est assez logique, il n'y a pas besoin d'avoir fait dix ans d'études pour le comprendre. Avant de tout interdire, observez ce qui génère le plus d'effets: en gardant la population suisse à un niveau stable, vous ferez beaucoup plus pour la nature qu'en interdisant tout ce qu'il est encore possible d'interdire.
A ce propos, j'aimerais citer les mots du fondateur d'une grande organisation - je ne sais plus si c'est Greenpeace ou le WWF - qui a été interviewé récemment à la radio romande et à qui on a posé la question suivante: qu'est-ce que vous feriez différemment, quarante ans après, avec les 20 ou 25 milliards que vous avez récoltés et dépensés pour sauver la planète ? En substance, la personne a répondu: «Ecoutez, nous avons effectivement sauvé la libellule bleue, la coccinelle à pustules et la carotte rose, mais si nous avions investi l'essentiel de cet argent dans le planning familial, notamment dans certains pays d'Afrique ou d'Asie, nous aurions sauvé des biotopes entiers !»
Alors quand quelqu'un comme ça vous dit qu'on obtient plus d'effets en travaillant sur la démographie, je ne comprends pas que vous fermiez les yeux et acceptiez encore un ou deux millions d'habitants supplémentaires qui vont, comme ma préopinante l'a dit, consommer trois fois l'équivalent de notre planète, c'est complètement ridicule. Voilà ce que je voulais dire. Je vous remercie.
Des voix. Bravo ! (Applaudissements.)
M. François Baertschi (MCG). D'abord, je tiens à m'associer aux propos tout à fait pertinents de mon préopinant de l'UDC sur la question démographique qui, c'est vrai, est complètement oubliée dans le plan climat cantonal. Or s'il y a bien un animal qui habite cette planète, c'est l'être humain, quoi qu'on en dise.
Mais ramenons le débat au bon niveau. Actuellement, on exige un programme environnemental; bien, élaborons-le, mais ce n'est pas la question essentielle. Non, la question essentielle est d'ordre planétaire. Ce n'est pas en éteignant la lumière chez soi qu'on va changer les choses au niveau mondial, ce type de discours est de la fumisterie, par laquelle on induit la population en erreur. Certes, nous devons agir le mieux possible, c'est d'ailleurs ce que nous essayons de faire, et nous soutenons cette proposition de motion, parce que nous pensons qu'il faut aller dans la bonne direction; mais l'effort essentiel à déployer se trouve à l'échelle diplomatique.
Il se trouve que la Suisse est totalement absente à ce niveau, on n'entend pas les Verts se prononcer sur cette question pourtant fondamentale. Si la Suisse joue un rôle pivot à l'échelle diplomatique en ce qui concerne la paix et les guerres, notamment avec la Croix-Rouge et d'autres institutions internationales, elle est complètement absente s'agissant de la question climatique et environnementale mondiale. Or c'est bien à ce niveau-là que la question doit être posée !
Ça fait d'ailleurs partie du programme du MCG - point n° 4 - ce que n'a pas du tout relevé la «Tribune de Genève» dont les journalistes ne savent apparemment pas lire. Nous sommes à la pointe, nous sommes les seuls à défendre cet aspect; ni la gauche folle ni la droite molle ne vont dans cette direction. Ce que nous demandons, au MCG, c'est une véritable diplomatie dans les questions climatiques, c'est comme ça que les choses doivent se faire, nous devons nous lancer dans cette direction, c'est ce qui est important. Il s'agit d'un problème planétaire que nous devons régler au niveau planétaire, et nous devons le régler avec ces moyens-là. Je le répète: ce n'est pas en éteignant la lumière chez soi ou en créant 50 centimètres de piste cyclable qu'on va résoudre le problème environnemental mondial. Nous pouvons éventuellement modifier le microclimat genevois dans tel quartier, à tel endroit, par exemple en n'abattant pas d'arbres, puisque les écolos se font un sport d'abattre les arbres anciens alors que pour notre part, nous essayons de les protéger, car c'est aussi notre microclimat local qu'il s'agit de préserver.
Voilà la politique qu'il faut suivre, et c'est précisément cette politique-là que les Verts ne mènent pas. Les Verts attaquent tout à la fois les écologistes égoïstes - qu'est-ce que ça veut dire, quand on se dit soi-même écologiste ? - et les antispécistes en disant qu'on parle des êtres humains, mais c'est du délire ! Avec leur dogmatisme climato-écologiste bien-pensant, ils sont complètement à côté de la plaque, ils ne posent pas les bonnes questions face aux problèmes climatiques. Ces questions se placent à une autre échelle: à l'échelle planétaire, à l'échelle de la diplomatie. C'est à ce niveau-là qu'il faut poser les questions, c'est comme ça qu'on trouvera les solutions. Mais non, on pousse toute la jeunesse, on s'en sert comme de la chair à canon pour servir des intérêts électoraux, et ce n'est pas correct.
Des voix. Bravo ! (Applaudissements.)
Mme Claude Bocquet (PDC). Mesdames et Messieurs les députés, la commission, dans sa grande sagesse, a décidé d'accepter à l'unanimité cette proposition de motion, et maintenant on s'envoie des balles à gauche, à droite. Est-ce que c'est vraiment comme ça que vous voulez faire de la politique ? On est tous d'accord d'agir...
Une voix. Mais oui, on est tous d'accord !
Mme Claude Bocquet. ...alors agissons ensemble et arrêtons de nous disputer - parce que quoi, il y a les élections dans deux jours et il faut que chacun ouvre la bouche ?! On était tous d'accord, et j'aimerais que ce Grand Conseil ait la même sagesse que la commission et fasse de son mieux pour que nous travaillions ensemble.
Des voix. Bravo ! (Applaudissements.)
Le président. Merci, Madame la députée. Nous passons au vote.
Mise aux voix, la motion 2520 est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 60 oui contre 1 non et 4 abstentions.